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Jason Hickel et Dylan Sullivan – La véritable raison pour laquelle l’Occident est belliciste envers la Chine

La véritable raison pour laquelle l’Occident est belliciste envers la Chine par Jason Hickel et Dylan Sullivan
Publié le 3 août 20253 août 2025
Le développement économique spectaculaire de la Chine a fait grimper le prix de sa main d’œuvre et diminué les profits des entreprises occidentales.
Au cours des deux dernières décennies, la position des États-Unis envers la Chine a évolué, passant d’une coopération économique à un antagonisme déclaré. Les médias et les responsables politiques américains ont tenu un discours antichinois persistant, tandis que le gouvernement américain a imposé des restrictions commerciales et des sanctions à la Chine et a poursuivi son renforcement militaire à proximité du territoire chinois. Washington veut faire croire que la Chine représente une menace.
L’essor de la Chine menace certes les intérêts américains, mais pas de la manière dont l’élite politique américaine cherche à le présenter.
La relation des États-Unis avec la Chine doit être comprise dans le contexte du système capitaliste mondial. L’accumulation du capital dans les États centraux, souvent qualifiés de « Nord global », dépend de la main-d’œuvre et des ressources bon marché provenant de la périphérie et de la semi-périphérie, appelées « Sud global ».
Cet arrangement est crucial pour garantir des profits élevés aux multinationales qui dominent les chaînes d’approvisionnement mondiales. La disparité systématique des prix entre le centre et la périphérie permet également au centre de réaliser une importante appropriation nette de valeur de la périphérie par le biais d’échanges inégaux dans le commerce international.
Depuis les années 1980, lorsque la Chine s’est ouverte aux investissements et aux échanges commerciaux occidentaux, elle a joué un rôle crucial dans ce processus, fournissant une main-d’œuvre majeure aux entreprises occidentales – une main-d’œuvre bon marché, mais aussi hautement qualifiée et productive. Par exemple, une grande partie de la production d’Apple repose sur la main-d’œuvre chinoise. Selon une étude de l’économiste Donald A. Clelland, si Apple avait dû rémunérer ses employés chinois et est-asiatiques au même taux qu’un employé américain, cela lui aurait coûté 572 dollars de plus par iPad en 2011.
Mais au cours des deux dernières décennies, les salaires en Chine ont augmenté de façon spectaculaire. Vers 2005, le coût horaire de la main-d’œuvre manufacturière en Chine était inférieur à celui de l’Inde, moins de 1 dollar de l’heure. Depuis, il a dépassé 8 dollars de l’heure en Chine, tandis qu’en Inde, il n’est plus que d’environ 2 dollars de l’heure. De fait, les salaires en Chine sont désormais plus élevés que dans tous les autres pays en développement d’Asie. Il s’agit d’une évolution historique majeure.
Cela s’explique par plusieurs raisons essentielles. Tout d’abord, l’excédent de main-d’œuvre en Chine a été de plus en plus absorbé par l’économie salariée, ce qui a amplifié le pouvoir de négociation des travailleurs. Parallèlement, le leadership actuel du président Xi Jinping a élargi le rôle de l’État dans l’économie chinoise, renforçant les systèmes de prestations publiques – notamment les soins de santé et le logement social –, améliorant ainsi encore la situation des travailleurs.
Ces changements sont positifs pour la Chine – et plus particulièrement pour les travailleurs chinois – mais ils posent un sérieux problème aux capitaux occidentaux. La hausse des salaires en Chine pèse sur les profits des entreprises occidentales qui y opèrent ou qui dépendent de la production chinoise pour leurs pièces intermédiaires et autres intrants essentiels.
L’autre problème, pour les États du centre, est que la hausse des salaires et des prix en Chine réduit leur exposition aux échanges inégaux. Durant la période de bas salaires des années 1990, le ratio exportations/importations de la Chine avec le centre était extrêmement élevé. Autrement dit, la Chine devait exporter de très grandes quantités de biens pour obtenir les importations nécessaires. Aujourd’hui, ce ratio est bien plus faible, ce qui représente une amélioration spectaculaire des termes de l’échange de la Chine, réduisant considérablement la capacité du centre à s’approprier la valeur chinoise.
Dans ce contexte, les capitalistes des États centraux cherchent désespérément à rétablir leur accès à une main-d’œuvre et à des ressources bon marché. Une option, de plus en plus prônée par la presse économique occidentale, consiste à délocaliser la production industrielle vers d’autres régions d’Asie où les salaires sont moins élevés. Mais cette solution est coûteuse en termes de pertes de production, de recrutement et de perturbations des chaînes d’approvisionnement. L’autre option consiste à faire baisser les salaires chinois. D’où les tentatives des États-Unis pour affaiblir le gouvernement chinois et déstabiliser l’économie chinoise, notamment par la guerre économique et la menace constante d’une escalade militaire.
Ironiquement, les gouvernements occidentaux justifient parfois leur opposition à la Chine par le prix trop bas de ses exportations. On prétend souvent que la Chine « triche » dans le commerce international en abaissant artificiellement le taux de change de sa monnaie, le renminbi. Le problème avec cet argument, cependant, est que la Chine a abandonné cette politique il y a une dizaine d’années. Comme l’a noté en 2017 l’éminent économiste et professeur à l’Université Columbia, José Antonio Ocampo, « ces dernières années, la Chine s’est plutôt efforcée d’éviter une dépréciation du renminbi, sacrifiant ainsi d’importantes réserves. Cela pourrait signifier que cette monnaie est désormais surévaluée. » La Chine a finalement autorisé une dévaluation en 2019, lorsque les droits de douane imposés par l’administration du président américain Donald Trump ont accru la pression sur le renminbi. Mais il s’agissait d’une réaction normale à un changement des conditions du marché, et non d’une tentative de maintenir le renminbi en dessous de son taux de marché.
Les États-Unis ont largement soutenu le gouvernement chinois pendant la période où sa monnaie était sous-évaluée, notamment par le biais de prêts du FMI et de la Banque mondiale. L’Occident s’est résolument retourné contre la Chine au milieu des années 2010, au moment même où le pays a commencé à augmenter ses prix et à remettre en cause sa position de fournisseur périphérique d’intrants bon marché pour les chaînes d’approvisionnement dominées par l’Occident.
Le deuxième élément qui alimente l’hostilité des États-Unis envers la Chine est la technologie. Au cours de la dernière décennie, Pékin a utilisé sa politique industrielle pour privilégier le développement technologique dans des secteurs stratégiques et a réalisé des progrès remarquables. Elle possède désormais le plus grand réseau ferroviaire à grande vitesse au monde, fabrique ses propres avions commerciaux, est leader mondial dans les technologies des énergies renouvelables et des véhicules électriques, et bénéficie de technologies médicales de pointe, de smartphones, de production de micropuces, d’intelligence artificielle, etc. L’actualité technologique chinoise est vertigineuse. Ce sont des réalisations que l’on attend uniquement des pays à revenu élevé, et la Chine y parvient avec un PIB par habitant inférieur de près de 80 % à celui de la moyenne des « économies avancées ». C’est sans précédent.
Cela pose un problème aux États centraux, car l’un des principaux piliers de l’arrangement impérial est leur nécessité de maintenir un monopole sur les technologies nécessaires comme les biens d’équipement, les médicaments, les ordinateurs, les avions, etc. Cela place le « Sud global » dans une position de dépendance, le forçant à exporter de grandes quantités de ses ressources bon marché pour obtenir ces technologies indispensables. C’est ce qui soutient l’appropriation nette du « centre » par le biais d’échanges inégaux.
Le développement technologique de la Chine brise désormais les monopoles occidentaux et pourrait offrir à d’autres pays en développement des fournisseurs alternatifs de biens de première nécessité à des prix plus abordables. Cela pose un défi fondamental à l’organisation impériale et aux échanges inégaux.
Les États-Unis ont réagi en imposant des sanctions visant à paralyser le développement technologique de la Chine. Jusqu’à présent, cette mesure n’a pas fonctionné ; elle a même accru les incitations de la Chine à développer des capacités technologiques souveraines. Cette arme étant quasiment neutralisée, les États-Unis souhaitent recourir au bellicisme, dont le principal objectif serait de détruire la base industrielle chinoise et de détourner les capitaux d’investissement et les capacités de production du pays vers la défense. Les États-Unis souhaitent entrer en guerre contre la Chine non pas parce qu’elle représente une menace militaire pour le peuple américain, mais parce que son développement porte atteinte aux intérêts du capital impérial.
Les affirmations occidentales selon lesquelles la Chine représenterait une menace militaire relèvent de la pure propagande. Les faits concrets racontent une histoire fondamentalement différente. En réalité, les dépenses militaires par habitant de la Chine sont inférieures à la moyenne mondiale et représentent un dixième de celles des seuls États-Unis. Certes, la Chine a une population importante, mais même en termes absolus, le bloc militaire aligné sur les États-Unis dépense plus de sept fois plus pour sa puissance militaire que la Chine. Les États-Unis contrôlent huit armes nucléaires pour chaque arme nucléaire détenue par la Chine.
La Chine a peut-être le pouvoir d’empêcher les États-Unis de lui imposer leur volonté, mais elle n’a pas le pouvoir d’imposer sa volonté au reste du monde comme le font les États centraux. L’idée selon laquelle la Chine représenterait une menace militaire est largement exagérée.
En réalité, c’est l’inverse. Les États-Unis disposent de centaines de bases et d’installations militaires dans le monde. Un nombre important d’entre elles sont situées près de la Chine, au Japon et en Corée du Sud. En revanche, la Chine ne possède qu’une seule base militaire étrangère, à Djibouti, et aucune base militaire à proximité des frontières américaines.
De plus, la Chine n’a pas tiré une seule balle dans une guerre internationale depuis plus de 40 ans, tandis que pendant ce temps, les États-Unis ont envahi, bombardé ou mené des opérations de changement de régime dans plus d’une douzaine de pays du Sud. S’il est un État qui représente une menace avérée pour la paix et la sécurité mondiales, ce sont bien les États-Unis.
La véritable raison du bellicisme occidental réside dans le fait que la Chine cherche à se développer souverainement, ce qui compromet l’organisation impériale sur laquelle repose l’accumulation du capital occidental. L’Occident ne laissera pas la puissance économique mondiale lui échapper si facilement.
Note de l’éditeur : Cet article a été mis à jour pour clarifier l’affiliation de José Antonio Ocampo.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale d’Al Jazeera.
- Jason HickelProfesseur à l’Institut des sciences et technologies de l’environnement (ICTA-UAB) et membre de la Royal Society of ArtsLe Dr Jason Hickel est professeur à l’Institut des sciences et technologies de l’environnement (ICTA-UAB), chercheur invité à la London School of Economics et membre de la Royal Society of Arts. Il est l’auteur de « The Divide » et de « Less is More ».
- Dylan SullivanChercheur associé à l’École des sciences sociales de l’Université Macquarie
https://www.aljazeera.com/opinions/2025/8/3/the-real-reason-the-west-is-warmongering-against-china
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Muḥ Muhubi – 𝐋𝐞 𝐝𝐨𝐮b𝐥𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐧𝐝𝐚𝐫𝐝 𝐜𝐨𝐥𝐨𝐧𝐢𝐚𝐥 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐚𝐢𝐬 𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐚𝐮 𝐊𝐚𝐛𝐲𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐚𝐮 𝐒𝐡𝐥𝐞𝐮𝐡

𝐋𝐞 𝐝𝐨𝐮𝐛𝐥𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐧𝐝𝐚𝐫𝐝 𝐜𝐨𝐥𝐨𝐧𝐢𝐚𝐥 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐚𝐢𝐬 𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐚𝐮 𝐊𝐚𝐛𝐲𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐚𝐮 𝐒𝐡𝐥𝐞𝐮𝐡 par Muḥ Muhubi
La politique coloniale française en Afrique du Nord a toujours relevé d’une ingénierie sociale autant que d’une domination militaire. Derrière le discours de “civilisation” se profilait une subtile stratégie de diviser pour régner, où les catégories ethnolinguistiques furent instrumentalisées afin de stabiliser l’hégémonie coloniale. Le contraste est frappant entre l’Algérie et le Maroc : la Kabylie fut érigée en contre-modèle arabe, tandis que le Shleuh marocain fut rabaissé au profit d’une arabité magnifiée dans sa version bourgeoise et urbaine (Fès, Rabat, Meknès).
1. 𝑳’𝑨𝒍𝒈𝒆́𝒓𝒊𝒆 𝒆𝒕 “𝒍𝒆 𝒎𝒚𝒕𝒉𝒆 𝒌𝒂𝒃𝒚𝒍𝒆” : 𝒍’𝒊𝒏𝒈𝒆́𝒏𝒊𝒆𝒓𝒊𝒆 𝒅’𝒖𝒏𝒆 𝒂𝒍𝒕𝒆́𝒓𝒊𝒕𝒆́ 𝒑𝒐𝒔𝒊𝒕𝒊𝒗𝒆
Dès le XIXᵉ siècle, l’administration coloniale française en Algérie forgea ce que l’historien Charles-Robert Ageron et plus tard l’anthropologue Jean-Loup Amselle ont appelé le “mythe kabyle”. Celui-ci reposait sur une série de postulats essentialistes :
Les Kabyles, perçus comme sédentaires, montagnards, démocratiques et proches par leurs coutumes du “génie latin”, étaient supposés plus aptes à s’assimiler.
Les Arabes, au contraire, furent décrits comme nomades, féodaux, despotiques et plus radicalement “musulmans”.
Cette opposition construite servait deux objectifs :
*Fragmenter la société colonisée, en exacerbant les différences culturelles et en empêchant l’émergence d’une solidarité nationale.
*Légitimer l’assimilation sélective, en soutenant que les Kabyles pouvaient devenir des “Français musulmans” civilisables, alors que les Arabes restaient voués à la tutelle.
Ce discours fut intégré aux institutions coloniales : scolarisation francophone poussée en Kabylie, recrutement massif de soldats kabyles dans l’armée coloniale, et même projets de législation distincte. Le Kabyle devenait, dans le miroir colonial, une sorte de “bon indigène” juxtaposé à l’“Arabe rétif”.
2. 𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒐𝒄 𝒆𝒕 𝑳𝒚𝒂𝒖𝒕𝒆𝒚 : 𝒍𝒂 𝒑𝒓𝒐𝒎𝒐𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍’𝒂𝒓𝒂𝒃𝒊𝒕𝒆́ 𝒖𝒓𝒃𝒂𝒊𝒏𝒆 𝒆𝒕 𝒍𝒂 𝒓𝒆𝒍𝒆́𝒈𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒖 𝑺𝒉𝒍𝒆𝒖𝒉
Au Maroc, la situation s’inverse sous le protectorat (1912). Le maréchal Lyautey, imprégné de sa vision monarchiste et hiérarchique, choisit de gouverner à travers les structures existantes :
*Le Makhzen, avec la bourgeoisie arabo-urbaine de Fès, Rabat et Meknès, fut consolidé comme relais du pouvoir.
*La langue arabe classique et ses élites lettrées furent rehaussées comme vecteur de légitimité culturelle et religieuse.
En contrepartie, les populations berbérophones du Sud et du Haut-Atlas (Shleuhs) furent stigmatisées : perçues comme frustes, rebelles, archaïques, attachées à la montagne et au particularisme. La fameuse politique berbère de 1930, avec le dahir visant à placer les tribus berbères sous juridiction coutumière plutôt que chariatique, illustre cette volonté ambiguë : d’un côté, séparer les Berbères de l’islam arabe ; de l’autre, les diaboliser comme l’élément rétif, justifiant la nécessité du protectorat.
Ainsi, là où l’Algérie coloniale construisait une image positive du Kabyle contre l’Arabe, le Maroc colonial, à travers Lyautey et ses successeurs, érigeait l’Arabe urbain en allié et portraiturait le Shleuh comme l’altérité sauvage à contenir.
3. 𝑳𝒆 𝒅𝒐𝒖𝒃𝒍𝒆 𝒔𝒕𝒂𝒏𝒅𝒂𝒓𝒅 𝒄𝒐𝒍𝒐𝒏𝒊𝒂𝒍 : 𝒖𝒏𝒆 𝒔𝒕𝒓𝒂𝒕𝒆́𝒈𝒊𝒆 𝒂𝒅𝒂𝒑𝒕𝒆́𝒆 𝒂𝒖𝒙 𝒕𝒆𝒓𝒓𝒂𝒊𝒏𝒔
Ce double discours s’explique moins par une cohérence doctrinale que par une pragmatique coloniale.
En Algérie, colonie de peuplement, il fallait diviser les autochtones pour affaiblir toute revendication nationale : le Kabyle devint un allié potentiel à franciser.
Au Maroc, protectorat indirect, il s’agissait de légitimer la continuité du Makhzen, en flattant la bourgeoisie arabo-islamique et en reléguant les tribus berbères au rôle de “périphérie turbulente”.
Le Kabyle et le Shleuh furent ainsi les deux faces d’un même dispositif : un miroir colonial qui utilisait le “Berbère” tantôt comme vecteur de rapprochement (Algérie), tantôt comme repoussoir (Maroc).
On raconte qu’un jour, le petit Moulay Hassan, futur Hassan II, fut assis sur les genoux du maréchal Lyautey. L’image est charmante : un enfant royal cajolé par le parrain colonial. En réalité, elle dit tout du protectorat français au Maroc : une monarchie traitée comme un héritier à dorloter, pendant qu’on peignait les Shleuhs en sauvages à dompter.
4. 𝑯𝒆́𝒓𝒊𝒕𝒂𝒈𝒆𝒔 𝒆𝒕 𝒑𝒆𝒓𝒔𝒊𝒔𝒕𝒂𝒏𝒄𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒆𝒎𝒑𝒐𝒓𝒂𝒊𝒏𝒆𝒔
Cette politique a laissé des traces profondes :
En Algérie, le “mythe kabyle” nourrit encore les représentations sociales et politiques, accentuant parfois les tensions identitaires entre berbérophones et arabophones.
Au Maroc, la centralité historique de la bourgeoisie arabo-urbaine continue de marginaliser les régions amazighes, malgré la reconnaissance récente de la langue amazighe dans la Constitution.
L’outil colonial fut donc moins une description qu’une prescription : assigner des identités, les opposer, les manipuler.
𝑪𝒐𝒏𝒄𝒍𝒖𝒔𝒊𝒐𝒏
Le double standard colonial appliqué au Kabyle et au Shleuh révèle que la France ne s’intéressait pas tant à l’ethnologie qu’à la fonction politique des identités. Elle fit du Kabyle une vitrine d’assimilabilité et du Shleuh un repoussoir nécessaire au maintien du Makhzen arabe. Dans les deux cas, le “Berbère” servit de matière première idéologique pour construire la domination, tantôt valorisé, tantôt diabolisé, mais toujours instrumentalisé.
𝑨𝒏𝒏𝒆𝒙𝒆 𝒃𝒊𝒃𝒍𝒊𝒐𝒈𝒓𝒂𝒑𝒉𝒊𝒒𝒖𝒆I. Ouvrages généraux sur la colonisation française au Maghreb
-Ageron, Charles-Robert. Histoire de l’Algérie contemporaine (1830-1962). Paris : PUF, 1964.
-Julien, Charles-André. Histoire de l’Afrique du Nord : Tunisie, Algérie, Maroc (1830-1954). Paris : Payot, 1978.
-Lorcin, Patricia M. E. Imperial Identities: Stereotyping, Prejudice and Race in Colonial Algeria. London: I.B. Tauris, 1995.
-Vermeren, Pierre. Histoire du Maroc depuis l’indépendance. Paris : La Découverte, 2006.
II. Algérie : le “mythe kabyle” et l’ingénierie coloniale
-Hanoteau, Adolphe & Letourneux, Aristide. La Kabylie et les coutumes kabyles. Paris : Challamel, 1872-1873.
-Ageron, Charles-Robert. Les Algériens musulmans et la France, 1871-1919. Paris : PUF, 1968.
-Lorcin, Patricia M. E. Kabyles, Arabes, Français: Identités coloniales. Paris : Bouchène, 2005.
-Amselle, Jean-Loup. Logiques métisses. Anthropologie de l’identité en Afrique et ailleurs. Paris : Payot, 1990. (chapitre sur le “mythe kabyle”).
-Colonna, Fanny. Instituteurs algériens, 1883-1939. Paris : PUF, 1975. (sur la scolarisation différenciée en Kabylie).
III. Maroc : Lyautey, le Makhzen et la question berbère
-Lyautey, Hubert. Paroles d’action. Paris : Armand Colin, 1927. (textes fondateurs de sa vision coloniale).
-Rivet, Daniel. Lyautey et l’institution du Protectorat français au Maroc, 1912-1925. Paris : L’Harmattan, 1996.
-Burke III, Edmund. The Ethnographic State: France and the Invention of Moroccan Islam. Oakland: University of California Press, 2014.
-Montagne, Robert. Les Berbères et le Makhzen dans le Sud du Maroc. Paris : PUF, 1930. (ouvrage colonial classique, révélateur des représentations de l’époque).
-Segalla, Spencer D. The Moroccan Soul: French Education, Colonial Ethnology, and Muslim Resistance, 1912-1956. Lincoln: University of Nebraska Press, 2009.
-Vermeren, Pierre. Le Maroc de Lyautey à Mohammed VI. Paris : La Découverte, 2002.
IV. Études comparatives et contemporaines sur les identités berbères
-Chaker, Salem. Berbères aujourd’hui. Paris : L’Harmattan, 1989.
-Sraïeb, Noureddine. La question berbère dans le mouvement national marocain. Paris : CNRS Éditions, 1996.
-Hobsbawm, Eric & Ranger, Terence (dir.). The Invention of Tradition. Cambridge: Cambridge University Press, 1983. (utile pour penser l’“invention coloniale” des identités).
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الطاهر المعز – الدّيمقراطية على الطريقة الأمريكية

الدّيمقراطية على الطريقة الأمريكية : الطاهر المعز
عَسْكَرَة الحياة اليومية
بدأت الاحتجاجات في لوس أنجلوس عندما داهمت إدارة الهجرة والجمارك (ICE) عدة مواقع في المدينة لاعتقال مهاجرين غير نظاميين ( لم يحصلوا على وثائق الإقامة) يوم السادس من حزيران/يونيو 2025، وتحولت الاحتجاجات ضد المداهمات إلى اشتباكات بين المتظاهرين وشرطة لوس أنجلوس ودائرة الهجرة والجمارك، وتحولت المدينة خلال نهاية الأسبوع الأول من حزيران/يونيو 2025 إلى ثكنة مُغلقة يحكمها الجيش الذي ضَرب واعتقل المتظاهرين ضدّ سياسة الهجرة التي أعلنها وينفّذها دونالد ترامب، وفي الواقع فإن القرارات والإجراءات القمعية تتجاوز المهاجرين لتشمل المجتمع الأمريكي برُمّته.
حَوَّل انتشار الجيش في الشوارع الحياة في لوس أنجلوس إلى ساحة حرب، خلال 24 ساعة، بعد مداهمات عنيفة من شرطة الهجرة (ICE) وخصوصًا بعد نشر حوالي خمسة آلاف جندي من عناصر الحرس القومي وجيش البحرية ( المارينز) وهو القرار الذي أثارَ أزمة دستورية خطيرة وأدّى عُنف وشراسة واتّساع حملات المداهمات الأولى، إلى الاحتجاجات العنيفة وحرق السيارات، وصولًا إلى المواجهة السياسية المفتوحة بين حاكم كاليفورنيا وإدارة دونالد ترامب الذي أعلن إن الولاية قادرة على تهدئة الوضع الذي أشعله دونالد ترامب، وإن نشر الجيش استفزاز وإعلان حرب على ولاية بأكملها، وأثار قرار دونالد ترامب ردود فعل غاضبة من حاكم كاليفورنيا والمنظمات الحقوقية والآلاف من المواطنين وتوعّدت منظمات حقوق الإنسان برفع دعاوى قضائية ضدّ الحكومة الإتحادية… وبعد إعلان سَحْب القوات العسكرية ( الحرس القومي) أَكّد المدعي العام في كاليفورنيا يوم الإثنين 11 آب/أغسطس 2025: « إن 300 من أفراد الحرس القومي لا يزالون يقومون بمداهمات مكافحة الهجرة، وتقييد تحركات المدنيين في الولاية، ومددت إدارة ترمب بنهاية الأسبوع الأول من شهر آب/أغسطس 2025، فترة تفعيل نشر القوات في منطقة لوس أنجلوس حتى السّادس من تشرين الثاني/نوفمبر 2025…
بعد حوالي شهرَيْن أعلن الرئيس دونالد ترامب وضع شرطة العاصمة واشنطن تحت إشراف مباشر للحكومة الإتحادية، ونشر وحدات من قوات من الحرس القومي، مبررا ذلك بضرورة مواجهة « عصابات ومجرمين خطيرين »، رغم الإحصاءات التي تشير تسجيل معدلات الجريمة في العاصمة الأمريكية أدنى مستوياتها منذ ثلاثة عقود.وبرر ترامب قراره بضرورة ملاحقة وطَرْد المُشَرّدين وفاقدي المأوى، وأعلن إنه قد يتخذ نفس القرارات « لمكافحة الجريمة وللحفاظ على أمن وممتلكات المواطنين في مُدُن أخرى »، رغم تقارير الإستخبارات التي تفيدعدم وجود أي تهديد للأمن، سواء في لوس أنجلوس أو في واشنطن، وأعلن دونالد ترامب هذا القرار يوم الحادي عشر من آب/أغسطس 2025، خلال ندوة صحفية في البيت الأبيض بحضور وزير الحرب ووزيرة القَضاء، وتذرّع دونالد ترامب بحادثة اعتداء ( ذي صبغة سياسية) على موظف بوزارة الكفاءة الحكومية ( التي خَلَقَها دونالد ترامب على مقاس الملياردير إيلون ماسك الذي استقال أو أُقِيل فيما بعد ) لإعلان تجريد مدينة واشنطن من حُكْمها الذّاتي ووضعها تحت سيطرة الحكومة الفيدرالية، وسبق أن أطْلَقَ دونالد ترامب هذه التّهديدات خلال فترة رئاسته الأولى، لأن واشنطن مدينة « ليبرالية » يُشكّل السّود نحو 47% من سكانها البالغ عددهم أكثر من سبعمائة ألف نسمة، وصوّت سُكانها سنة 2016 بنسبة 93% لهيلاري كلينتون وبنسبة 4% لدونالد ترامب الذي لم يحصل سوى على نسبة 5% خلال انتخابات 2020 مقابل 92% لجوزيف بايدن، وعلى نسبة مماثلة خلال انتخابات 2024، مقابل أكثر من 90% لكامالا هاريس مرشحة الحزب الدّيمقراطي، ولذلك يبدو هذا القرار (نشر الجيش وتجريد المدينة من حكمها الذّاتي وسيطرة الوكالات الإتحادية على شؤونها) انتقامًا سياسيا من مواطنين مؤيّدين للخصوم السياسيين للرئيس الذي لا يحترم أُسُسَ الدّيمقراطية في بلاده، وهي نفس الأُسُس التي أتاحت له الإنتصار مَرّتَيْن، كما يمثل هذا القرار حلقة من سلسلة تدخّل الرئيس الأمريكي في شؤون المدن ذات الميول الديمقراطية، من خلال اختلاق الأزمات ( ادّعاء انتشار الجريمة المُنظمة وتهديد أمن وسلامة المواطنين وممتلكاتهم) لتبرير توسيع صلاحياته الرئاسية، وانتشر في العاصمة واشنطن نحو ثمانمائة عنصر من الحرس القومي ( ضدّ رغبة حاكم الولاية، لأول مرة منذ 1965 )، فضلا عن المئات من عناصر أكثر من 12 وكالة اتحادية، من بينها مكتب التحقيقات الفيدرالي ( (FBI وإدارة الهجرة والجمارك وإدارة مكافحة المخدرات، إضافة إلى مكتب الكحول والتبغ والأسلحة النارية والمتفجرات، وتجدر الإشارة إن الرئيس الأمريكي يتمتع بصلاحيات واسعة على قوات الحرس القومي في العاصمة، البالغ عددها نحو 2700 عنصر، على عكس الولايات التي يمتلك حكامها سلطة نشر هذه القوات، ويحظر القانون الأمريكي المُشاركة المُباشرة للجيش في أنشطة إنفاذ القانون المحلي.
ديمقراطية برعاية الشُّرْطة؟
تتجه الولايات المتحدة ببطء نحو دولة بوليسية شاملة، منذ عدّة عقود، وخصوصًا خلال فترة الماكارثية بعد الحرب العالمية الثانية، وخلال رئاسة رونالد ريغن الذي أراد القضاء على العمل النقابي والإحتجاجات العُمالية، وفي بداية القرن الواحد والعشرين من خلال القوانين الزَّجْرِية ( مثل باتريوت أكْتْ ) بذريعة مكافحة الإرهاب خلال العدوان واحتلال أفغانستان والعراق، وبقيت هذه القوانين القَمْعِيّة المُتراكمة سارية المفعول، وكان دونالد ترامب قد هدّد خلال فترة رئاسته الأولى بعسكرة العاصمة، وبدأ خلال فترة رئاسته الثانية بإدماج الجيش في أعمال القمع واسعة النّطاق في لوس أنجلوس، وهدد الرئيس باستخدام أساليب مماثلة في مدن أخرى في جميع أنحاء البلاد، في الوقت الذي يضع فيه البنتاغون خططًا لإنشاء « قوة رد فعل سريع للاضطرابات المدنية الداخلية »، تضم مئات من جنود الحرس القومي، جاهزة لغزو المدن الأمريكية.
إن الاستيلاء على مقاطعة كولومبيا ( حيث تقع العاصمة واشنطن)، والذي أفلت من قادة المدينة المنتخبين، يأتي في أعقاب نشر القوات الفيدرالية من الساحل إلى الساحل، وموجات من الإنفاذ المُقَنّع للقانون الفيدرالي في جميع أنحاء الولايات المتحدة، والاستخدام المستدام والاستبدادي للسلطة التنفيذية، وهو أمر غير مسبوق في التاريخ الحديث.
أعلن ترامب في مؤتمر صحفي بالبيت الأبيض: « لقد استولت عصابات عنيفة ومجرمون متعطشون للدماء على عاصمتنا »، واصفًا المدينة بأنها جحيم يعج بـ »مدمني المخدرات » و »قوافل الشباب » الذين « يجوبون الشوارع » ليلًا ونهارًا، ولذلك: « سأنشر الحرس القومي للمساعدة في استعادة القانون والنظام والسلامة العامة في واشنطن »، و »يخضع عناصر الحرس القومي، قبل الإنتشار، لتدريب وتجهيز قصيرين »، وفق متحدّث باسم الجيش، فيما أعلن دونالد ترامب » ستنتشر قُوات الحرس القومي في شوارع واشنطن وستبقى منتشرة حتى أَتَأَكَّدَ من استعادة القانون والنظام، لأن مُعدّلات الجريمة وصلت في واشنطن إلى مستويات مرتفعة »، لكن أرقام وزارة القضاء تُظهر أن جرائم العنف في العاصمة الأمريكية وصلت إلى أدنى مستوياتها منذ ثلاثين سنة، غير إن الهدف الحقيقي لدونالد ترامب يتمثل في نَشر القوات العسكرية في جميع أنحاء البلاد، واستخدام الجيش في أي مكان، وفي أي وقت، ولأي غرض، بشكل لم يسبق له مثيل منذ الإستعمار البريطاني تحت حكم جورج الثالث ( 1738 – 1820) الذي خسر خلال حرب « الإستقلال الأمريكية » بفعل الدّعم الفرنسي لاستقلال الولايات المتحدة الأمريكية…
يأتي نشر الحرس القومي في إطار جهود ترامب لإخضاع العاصمة للسلطة الفيدرالية التي ستتولى « مؤقتًا » إدارة شرطة المدينة، كما تم نشر مئات الضباط والعناصر من أكثر من اثنتي عشرة وكالة فيدرالية، بما في ذلك مكتب التحقيقات الفيدرالي ( إف بي آي ) ومكتب الكحول والتبغ والأسلحة النارية والمتفجرات وإدارة مكافحة المخدرات وهيئة إنفاذ قوانين الهجرة والجمارك وهيئة المارشالات الأمريكية، في جميع أنحاء واشنطن خلال الأيام الأخيرة، حيث فعّل دونالد ترامب بندًا من قانون الحكم الذاتي في مقاطعة كولومبيا ( حيث توجد العاصمة واشنطن)، والذي يمنحه سلطة السيطرة مؤقتًا على إدارة شرطة المدينة، بواسطة المُدّعي العام ( القاضية بام بوندي حاليا) وأعلن دونالد ترمب بحضور وزير الحرب هيغسيث، أنه مستعد لإرسال أفراد عسكريين إلى واشنطن « إذا لزم الأمر »، وتم نَشْرُ نحو 800 جندي من الحرس القومي في واشنطن، وفقًا لبيان للجيش وسيقوم عناصر الحرس القومي في العاصمة بمهام متنوعة، من الدعم الإداري واللوجستي إلى التواجد الفعلي في الفضاء العام، « دعمًا للشرطة »، وأعلنت عمدة واشنطن ( مورييل باوزر ) إنها لا تعتقد أنه من القانوني استخدام الجيش الأمريكي ضد مواطنين على الأراضي الأمريكية.
تعويد المواطنين على تواجد الجيش في الفضاء العام، بدل الثكنات
يستغل الرئيس ترامب سلطته ويختبرها بطرق قد تؤدي إلى نشر المزيد من القوات العسكرية على الأراضي الأمريكية، وكَشَف في لوس أنجلوس عن مخططه لنشر قوات عسكرية في شوارع المُدُن الأمريكية لأسباب سياسية ويُعتَبَرُ « تطبيع » استخدام القوات العسكرية في أعمال الشرطة اليومية تهديدًا بل تقويضًا فعْلِيًّا للحريات الفردية والجَمْعِيّة، وأشرف دونالد ترامب خلال نصف عام من انتخابه على نشر ما يقارب عشرين ألف جندي فيدرالي على الأراضي الأمريكية، بما في ذلك أفراد من الحرس القومي والجيش والبحرية والقوات الجوية ومشاة البحرية، وفق التقديرات الدُّنيا، وقد يكون العدد الحقيقي للقوات المنشورة أعلى بكثير، وتعمل هذه القوات في خمس ولايات على الأقل: أريزونا و كاليفورنيا وفلوريدا ونيو مكسيكو وتكساس، دعماً لبرنامج إدارة دونالد ترامب المناهضة للهجرة، وتم نشر أكثر من عشرة آلاف جندي على الحدود الجنوبية، بين آذار/مارس و نهاية حزيران/يونيو 2025، كما تم نشر حوالي 2500 جندي إضافي تحت إشراف القيادة الشمالية تحت مسمى قوة المهام المشتركة للحدود الجنوبية (JTF-SB)، « لدعم مهمة أمن الحدود التابعة لهيئة الجمارك وحماية الحدود »، وأصبح ثلث الحدود الأمريكية مُسلّحًا بالكامل بفضل إنشاء أربع مناطق دفاع وطني جديدة، وهي عبارة عن قواعد عسكرية أمريكية شاسعة تُسيّرها قوات يُمكنها احتجاز المهاجرين حتى تسليمهم إلى حرس الحدود، كما تم نشر حوالي 5500 جندي ومشاة بحرية وأفراد من الحرس القومي في لوس أنجلوس بولاية كاليفورنيا منذ أوائل شهر حزيران/يونيو 2025، رغم اعتراضات المسؤولين المحليين.
يُصِر دونالد ترامب على تنفيذ مُخَطّطهِ الإستبدادي، من خلال نشر الجيش في أنحاء البلاد، من شوارع لوس أنجلوس، إلى العاصمة واشنطن، مرورًا بمراكز احتجاز دائرة الهجرة والجمارك، ويُصرّ على جعل الحرس القومي خط الدفاع الأول لتنفيذ هذا المُخَطّط الاستبدادي، بدءًا بمهاجمة المُهاجرين، وهي الحلقة الضعيفة التي لا تتمتع بحماية القانون، ومن خلالها يمكنه السيطرة على الشرطة والجيش والمؤسسات التي يمكنها استخدام عنف الدولة لتجريد الناس من الحقوق ومن الأمن والكرامة، في بلد يدّعي إنه بطل الدّيمقراطية…
من الدّولة البوليسية إلى الدّولة العسكرية
إن إقرار الأحكام العرفية وحالة الطّوارئ في المُدُن والولايات الأمريكية التي اجتاحها بذريعة فرض القانون والنظام ليست من سِمات الدّيمقراطية، بل من خصائص النظام العسكري والدولة البوليسية التي يدّعِي مسؤولوها ورُعاتها « ضرورة شن حرب على الهجرة وعلى الجريمة » في لوس أنجلوس أو واشنطن عاصمة البلاد التي انخفضت فيها معدّل الجريمة إلى أدنى مستوى لها منذ ثلاثة عُقُود…
استخدمت السلطات الأمريكية شعار « مكافحة القَرْصَنَة البحرية » في بداية القرن التاسع عشر لقصف طرابلس وتونس والجزائر عدة مرات، بين 1805 و 1815، ثم باسم مكافحة الإرهاب، بعد قَرْنَيْن، في بداية القرن الواحد والعشرين، وتستخدم في الدّاخل – في الولايات المتحدة – « استعادة النّظام » و « مكافحة الجريمة » و »تنظيف الشوارع من المُشرّدين والمُتَسوّلين » والفُقراء لكي تجتاح قوات الحرس القومي ومكتب التحقيقات الفيدرالي المُدن الكبرى، وَوَضْعَ الشرطة المحلية تحت رقابة البيت الأبيض من أجل السيطرة على واشنطن العاصمة، بهدف السيطرة المطلقة على الفضاء العام وعلى حركة المواطنين والمجموعات، فيما تهمل السلطات الإتحادية المشاغل الحقيقية للمواطنين وتُضخّم المشاكل الهامشية والوَهْميّة ليتمّ تصنيع الخوف، ثم استغلاله للاستيلاء على مزيد من السلطة، بذريعة الإرهاب أو الاضطرابات المدنية أو عدم الاستقرار الاقتصادي أو الصحة العامة، كذرائع لتوسيع نطاق السلطة الفيدرالية، وتبرير المزيد من عسكرة الشرطة، وتكييف الجمهور لقبول تعليق الحقوق – باسم الأمن القومي – وهو إجراء استثنائي ومؤّقت لكنه مُرشّح للإستمرار، ولن يتم التّراجع عنه، بل يَتّسع نطاق الفئات المُسْتَهْدَفَة، لأنها ليست قرارات معزولة بل هي جزء من مسار تَسَلُّطي استبدادي، وهي جزء من خطة منسقة تهدف وضع السلطات القضائية المحلية تحت السيطرة الفيدرالية المباشرة، واستيلاء دولة الشرطة على البلاد تدريجيا، لتستهدف – بعد المجرمين وتُجار المُخدّرات – المهاجرين العاملين والمشردين والفُقراء، وعندما يعتاد المواطنون على وُجود القوات المُسلحة وعلى عمليات المُداهمة والإعتقال التي تُصبح « أمرًا طبيعيًّا »، ويعتادون على الحياة في ظل الدّوريات العسكرية المُسلحة ليتم استهداف العُمّال المُضربين والمتظاهرين والصحفيين، أو أي شخص يعتبر مُناوِئًا للسّلطة أو لرأس المال، وبذلك تُشكّل هذه الأوامر التنفيذية حربًا داخلية على الشعب الأمريكي، وشكلا من أشكال « إدارة الأزمات » باختلاق الأزمات وباستخدام « الحُلُول الأمنية » للمشاكل الإجتماعية، من خلال توسيع نطاق سلطة الدّولة وتضْيِيق هامش الحريات الفردية والجَمْعِيّة، عبر القوانين الزّجرية والتجسس والمراقبة وعسكرة الشرطة وتمديد فترة الإحتجاز بناءً على قانون الطّوارئ، وشن حروب لا نهاية لها، داخل الولايات المتحدة ( والدّول الإمبريالية الأخرى) وخارجها وما إلى ذلك.
تُعامل السلطات الفيدرالية الأمريكية مجموعات سكانية بأكملها باعتبارها تهديدات أمنية، ولن تتخلّى الدّولة طواعية عن هذه الإجراءات « الإستثنائية » بل تعمل على إدامتها، وأظهرت التجربة إنه بمجرد السماح لأي حكومة بتوسيع صلاحياتها، من خلال أحكام استثنائية، وكلما توسّعت سلطة الدّولة تتقلّص الحُرّيات ويصبح من العسير، بل من المستحيل تقريبا إعادة الوضع إلى حاله السابق واستعادة الفضاء الذي تحتله قوات الشرطة والجيش والرّقيب على حرية التعبير، إذا لم يتم التّصدّي لهذه القرارات من قبل الهيئات المُمثلة لمختلف فئات الشعب أو الجمهور، فلن يكون هناك ما يمنع تطبيق نفس النموذج في أي بلاد، وفي الولايات المتحدة درست وزارة الحرب منذ سنوات إنشاء « قوة ردّ فعل سريع للإضطرابات المدنية المحلّية »، تتكون من قوات الحرس القومي التي تبقى على أهبة الاستعداد في جميع الأوقات، والتي يمكن نشرها بسرعة في المدن الأمريكية « التي تواجه الاحتجاجات أو الاضطرابات الأخرى »، وفق المشاريع التي تم إعدادها منذ بداية القرن الواحد والعشرين، ويستهدف دونالد ترامب مُدُنَ بالتيمور وشيكاغو ولوس أنجلوس ونيويورك وأوكلاند في المرحلة التالية، وفق الدليل المستخدم في مقطع فيديو تدريب البنتاغون الذي أنشأه الجيش لقيادة العمليات الخاصة الأمريكية، وتجدر الإشارة إن معظم رؤساء بلديات المدن المستهدفة من السود ومن الحزب الدّيمقراطي، ومن المدن تشهد انخفاضات تاريخية في الجرائم العنيفة.
في الأثناء يتم قمع واعتقال المُتضامنين مع الشعب الفلسطيني، وحماية المجرمين الحقيقيين من رأسماليين وناهبي المال العام ومن جماعات الضغط التابعة لقطاعات التبغ والنفط والمؤسسات المالية والأدوية، والمُجمّع الصناعي العسكري، ومن لجنة الشؤون العامة الأمريكية الإسرائيلية (AIPAC)) الدّاعمة للكيان الصهيوني…
خاتمة
اخترع دونالد ترامب بيانات وهمية وادّعى إن الجريمة مرتفعة في واشنطن، خلافًا للأرقام الرسمية التي تُشير إلى الإنخفاض القياسي للجريمة في واشنطن، وأصْدَرَ يوم الإثنين 11 آب/أغسطس 2025 أوامر لوزيره للحرب « لنشر الجيش بالتنسيق مع حكام الولايات والسماح بإضافة أي أفراد إضافيين من الحرس القومي إلى الخدمة الفعلية، حسبما نراه ضروريًا ومناسبًا، لتعزيز هذه المهمة »، وصرح هيغسيث بأنه بالإضافة إلى الحرس القومي في واشنطن، فإن البنتاغون مستعد لنشر وحدات عسكرية متخصصة أخرى، « وستكون هذه الوحدات قوية ومرنة، وستدعم شركاءها في إنفاذ القانون، جنبًا إلى جنب مع جميع قوات شرطة واشنطن ووكالات إنفاذ القانون الفيدرالية لضمان سلامة هذه المدينة أو أي مدينة أمريكية أخرى… »، وأوضحَ موقع صحيفة واشنطن بوست بتاريخ الثاني عشر من آب/أغسطس 2025 « تتضمن خطة قوة الرد السريع للاضطرابات المدنية المحلية، نَشْرَ مجموعتين من 300 جندي على وجه السرعة في جميع أنحاء البلاد، انطلاقًا من قواعد عسكرية في ولايتي ألاباما وأريزونا، وتتيح المادة 32 من قانون الولايات المتحدة استخدام العديد من الوحدات الأخرى إذا لزم الأمر، أي في الحالات الإستثنائية القُصْوى »، ويُعتبر ادّعاء دونالد ترامب « ارتفاع الجريمة المنظمة في واشنطن » تلاعُبًا بالقوانين، لكنه لا يجد مُعارضة تَرْدَعُهُ…
يُثير الإستخدام المتزايد للجيش في الشؤون الداخلية قلقًا لدى منظمات الحقوق المدنية ومنظمات المجتمع المدني لأنه لا يحق للجيش التدخل في الشؤون الداخلية للبلاد باستثناء حالات الطوارئ، ولا يمكن استخدام القوات العسكرية لتطبيق القوانين المدنية ولأن الجيش مُدرّب على القَتْل وعلى احتلال أراضي الشعوب بذريعة « حماية البلاد من التّهديدات الخارجية »، ويتدخّل الجيش خلال حالات الطوارئ ( زلازل أو عواصف وفيضانات…) لإغاثة المواطنين ومساعدتهم على تجاوز الكوارث، ولم يتم تدريب الجيش على أداء مهام الشرطة المحلية اليومية…
الطاهر المعز
وردت معظم البيانات والمعلومات بموقع مجلة « بوليتكو » وبموقع « إنترسبْت » ( The Intercept ) بتاريخ 12 آب/أغسطس 2025
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–Abdelaziz Menebhi – Marrakech 1950 – Paris 2025 23/08/2025 – الطاهر المعز – عبد العزير المنبهي 15/02/1950 ((النص باللغتين-texte en 2 langues )

عبد العزير المنبهي 15/02/1950 – 23/08/2025 : الطاهر المعزعندما تنقطع عنِّي أخبار أحد الأصدقاء أكتب رسالة للسّؤال عن الحال والصّحّة، لأن الأصدقاء والرفاق يتوارَوْن الواحد بعد الآخر بسبب المرض وآثار التعذيب والسّجون ومصاعب الحياة، قبل بلوغ مُتوسّط عمر الأمل في الحياة عند الولادة…
غابت عني أخبار الرفيق والصّديق عبد العزيز المنبهي الذي يسكن بعيدًا عنّي بمدينة روزي بشمال غرب فرنسا ( قرب نانت ) فكتبت رسالة بقيت بلا ردّ، على غير عادته، وبعد بضعة أيام علمت بوفاته مساء السبت 23 آب/أغسطس 2025 بإحدى مصحات باريس
لم نكن أصدقاء حميمين على المستوى الشخصي، لكن جمعتني به طيلة عُقُود لقاءات نضالية ومُداخلات مُشتركة خلال بعض التّظاهرات السياسية التي دُعينا إليها لإلقاء كلمة أو إلقاء الضّوء على بعض جوانب قضايا التّحرّر الطّبقي والوطني أو المساهمة في توضيح ما يحدث بالوطن العربي وما إلى ذلك، فكانت لقاءاتنا غير منتظمة، بمناسبة تظاهرات الطلبة التقدميين المغاربة أو الإتحاد العام لطلبة تونس أو منظمات مُساندة لنضالات الشعب الفلسطيني أو مناهضة للإمبريالية في مدن فرنسية مختلفة، ثم نخصص وقتا للنقاش الهادئ بيننا وتبادل الآراء، فكانت جلسات ممتعة، ثنائية أو بمشاركة بعض الرفاق الآخرين من المغرب العربي أو من فلسطين أو فرنسا…
انتُخِبَ عبد العزيز المنبهي رئيسًا للإتحاد الوطني لطلبة المغرب، بعد المؤتمر الخامس عشر ( آب/أغسطس 1972)، وهو من المؤسسين لمنظمة « إلى الأمام » الماركسية اللينينية، مع رفاق تُوفِّيَ العديد منهم مثل عبد اللّطيف زروال الذي توفّي تحت التعذيب في أقْبية مُعتقل « درب مولاي الشريف » للشرطة السّرّية بالدّار البيضاء ( حزيران/يونيو 1974 عن عمر لم يتجاوز 25 سنة) وأخته سعيد المنبهي ( التي تصغره بسَنَتَيْن) التي توفيت في السّجن خلال إضراب عن الطّعام بسبب الإهمال الطّبّي المُتعمّد، عن 25 سنة، وغيرهم من شُهداء الحركة الماركسية اللينينية المغربية مثل حمامة بوعبيد وأمين التهاني ورحال جبيهة والمنتصر البريبري وعبد الحق شباضة وغيرهم ممن عانوا في أَقْبِيَة الشرطة وفي سجون القنيطرة وتازمامارت والنّاظور وغيرها…
تعرض عبد العزيز المنبهي للاعتقال عدّة مرات و تعرض للتعذيب، قبل المنفى الإضطراري، سنة 1977، حيث عانى من المرض، خصوصًا خلال العقدَيْن الأخيرين، لكنه بقي داعمًا مبدَئِيًّا لحق الطبقة العاملة في الإنعتاق والقضاء على الإستغلال وإقامة مجتمع اشتراكي عادل، وداعما لحق تقرير الشعوب مصيرها، وبالأخص الشعب الفلسطيني والشعب الصّحراوي، ولم يتنازل وبقي يردّد « كنت ماركسيا لينينيًّا وسأضلُّ ماركسيا لينينيا إلى الممات »…
أصدر عبد العزيز المنبهي كتابا ( سيرة ذاتية) في فرنسا باللغة الفرنسية، سنة 2022، بعنوان : الجرائم، الأكاذيب، الخيانة، والمقاومة، ولم يعد متوفرًا وَرَقِيًّا ( 19 يورو) ويُباع إلكترونيا بقيمة تسع يورو ( 9€ )
يقدم الناشر الكتاب على النحو التالي:
رُؤْيَة مغربية:
كيف يخوض المرء، في ظل نظام ملكي استبدادي وقمعي، نضالاً من أجل التحرير؟
كيف يُدفع ثمن هذا النضال بالمراقبة المستمرة، والاعتقالات التعسفية، والسجن، والتعذيب؟
كيف تؤثر وحشية القمع على الجسد، لكنها لا تُضعف عزيمة المناضل؟
كيف يتمكّن المرء بعد ذلك من مواصلة العطاء والحب ؟
يُقدّم المؤلف كتابه على هذا النحو:
قال لينين ما مفاده: « في السجن، ينكسر الزجاج، ويُقوّى الفولاذ ».
لستُ مصنوعًا من زجاج. لقد عشتُ مع العنف. رافقني العنف طوال حياتي، من مدرسة القرآن إلى الشوارع، بما في ذلك ضرب عائلتي ووالدي. اعتدتُ على الضرب. هل هي جبرية شرقية؟ لا. لم يعد القلق والخوف من طبيعتي، هذا كل شيء. أعلم أنني سَأُصاب بالأذى، وأن المعاناة ستكون شديدة لدرجة أنني سأصرخ وأُغمى عليّ. « ليكن ما يكون »، كلٌّ يؤدي دوره: الجلاد يُعذِّب والمُعذب يعاني. أنا مستعد.
بطاقة هوية
عبد العزيز منبهي
وُلد في مراكش يوم 15 شباط/فبراير 1950، وتوفي في أحد مستشفيات باريس يوم 23 آب/أغسطس 2025.
انتُخِبَ رئيسًا للاتحاد الوطني لطلبة المغرب (المؤتمر الخامس عشر – آب/أغسطس 1972.
عضو مؤسس للمنظمة الماركسية اللينينية « إلى الأمام »، وهو شقيق الشهيدة سعيدة المنبهي (1952-1977)، التي توفيت في السجن نتيجة الإهمال الطبي المُتَعمّد ورفض إسعافها، خلال إضراب عن الطعام، وهي عضو في المنظمة الماركسية اللينينية نفسها « إلى الأمام ».
اختُطف سعيد المنبهي خلال شهر كانون الثاني/ يناير 1973، واختفى حتى شباط/فبراير 1974، وسُجن حتى آب/أغسطس 1977، وحوكم وأُعلنت براءته في آب/أغسطس من العام نفسه، ولجأ مُرغما إلى المنفى في فرنسا من 1977 حتى 1994، تاريخ العفو العام والسماح له بالعودة إلى الوطن، وتكررت زياراته للمغرب منذ ذلك الحين، لكنه بقي يعيش في فرنسا ( قريبًا من مدينة نانت) مع زوجته وابنه وابنته…
الطاهر المعز
Décès de Abdelaziz Menebhi – Marrakech 1950 – Paris 2025
Crimes , mensonges , trahison et résistance – autobiographie 2022
Abdelaziz Menebhi
Le livre est disponible uniquement en version électronique ( 9€)
L’éditeur présente le livre comme suit :
Un Marocain raconte.
Comment, vivant sous un régime monarchique autoritaire et répressif, on s’engage dans une lutte de libération.
Comment cette lutte se paie de surveillance permanente, d’arrestations arbitraires, de prison et de tortures.
Comment la brutalité de la répression atteint le corps, mais n’entame pas la détermination du militant.
Comment on peut malgré tout vivre des histoires d’amour.L’auteur présente son livre ainsi :
Lénine a dit à peu près : « En prison le verre se casse, l’acier se renforce ».
Je ne suis pas de verre. J’ai vécu dans la violence. La violence m’a accompagné toute ma vie de l’école coranique à la rue en passant par ma famille et les raclées de mon père. Je suis habitué aux coups. Fatalisme oriental ? Non. L’angoisse et la peur ne sont plus dans ma nature, voilà tout. Je sais que l’on va me faire mal, que la souffrance sera telle que je vais hurler et m’évanouir. « Advienne que pourra », chacun joue son rôle, le tortionnaire torture et le torturé souffre. Je suis prêt.
Carte d’identité
Abdelaziz Menebhi
Né à Marrakech le 15 février 1950, mort à Paris le 23 août 2025
Élu président de l’-union- nationale des Étudiants du Maroc (15e congrès) en aout 1972Membre fondateur de l’organisation marxiste-léniniste « Ila-Alamam » ( En avant)
Enlevé en janvier 1973, porté disparu jusqu’en février 1974, emprisonné jusqu’en aout 1977, jugé et « acquitté » en aout de la même année
Exilé en France de 1977 jusqu’en 1994, date de l’amnistie générale.
Frère de la martyre marocaine Saida Menebhi 1952 – 1977 , morte en prison pour refus de négligence médicale lors d’une grève de la faim, membre de la même organisation marxiste-léniniste « Ila-Alamam ». -
Laure Lemaire- Franco: fasciste par la grâce de l’Opus Deï


On parle de l’Espagne franquiste pour désigner le régime politique fondé par le général Francisco Franco, de 1936/1939 (guerre civile) jusqu’en 1977 (1° élections libres). On le nomme aussi le national-catholicisme, qui s’incarne dans des institutions autoritaires (parti unique, censure, juridictions d’exception).
Ce régime ne repose pas sur une idéologie, mais plutôt sur le personnage qui réussit à conserver un pouvoir quasiment sans limite jusqu’à sa mort en 1975. Pendant les 39 ans de son régime, il n’y a pas de constitution formelle, seulement un petit nombre de textes de rang constitutionnel. Le ”Caudillo” tient dans ses mains toutes les rênes, nommant les titulaires de tous les postes politiquement importants sur la base de ses rapports de confiance personnels, jusque dans les provinces. En outre, il garde le contrôle sur les institutions auxquelles il a donné des délégations de pouvoir ou qu’il ne peut ignorer: le parti unique Movimiento Nacional, l’Église catholique et l’armée, en jouant sans cesse l’une contre l’autre, imposant sa conception manichéenne d’une lutte entre la « nation » et ses « ennemis ». Il opère une identification totale entre l’État et la nation espagnole monolingue et catholique. Aux yeux de ses élites, le franquisme tire sa légitimité de sa victoire militaire en 1939, victoire d’une vision du monde, et défense de la civilisation et des cultures espagnole et occidentale. Dans la mesure où le catholicisme constitue une partie intégrante de la culture espagnole, on parle de national-catholicisme, dont l’acteur principal est l’Opus Déï (ou l’Oeuvre).
3 phases en 40 ans
1-Le franquisme triomphant de 1939 (despotisme pendant lequel des représailles massives sont exercées sur les populations appartenant au courant des vaincus), en ayant des traits d’économie planifiée, et se nourrit des vertus martiales et des mythes impérialistes.
2- Une étape moralisante et pieuse qui fait du prêtre le héros espagnol . Avec la fin de la 2° Guerre mondiale, les phalangistes les plus radicaux sont écartés, au profit des conservateurs plus traditionnels. Après la guerre, dans le cadre de la guerre froide, les impératifs diplomatiques et économiques mettront un terme à l’autarcie, tandis que l’Espagne se place aux côtés des États-Unis : la croissance économique succède à une longue phase de stagnation. Mais ces progrès ne sont accompagnés d’aucune ouverture politique.
3- Après quelques tentatives de libéralisation dans les années 1960, les années 1970 voient le régime se crisper avant de s’achever dans une nouvelle vague de répression.

Le Fascisme, une tradition espagnole ?
La dictature de Primo de Rivera- 1923-1930- est le régime politique de l’Espagne depuis son coup d’État. En dépit des progrès réalisés dans le domaine des infrastructures et de la stabilisation d’une situation politique chaotique, la dictature ne put se maintenir après la crise politique qui décrédibilise le roi Alphonse XIII aux yeux de l’opinion publique, ouvrant le chemin à la 2° République espagnole.
Sa dictature a été considérée comme « la 1° tentative d’institutionnalisation consciente du nationalisme autoritaire espagnol » dont l’instrument était l’Armée. Ce fut l’un des 1° régimes européens à créer un parti unique (création du Parti Nazi en 1920). Sa relation avec le fascisme, arrivé au pouvoir en Italie en 1922 serait un abus. En revanche, il cadre avec plusieurs régimes dictatoriaux existant en Europe de l’Est, comme celui du général Metaxas en Grèce, de Milan Stojadinovic en Yougoslavie, de Pilsudski en Pologne et de Horthy en Hongrie.
La révolution industrielle ratée
Dans l’Europe du Nord et de l’Ouest, la naissance des régimes parlementaires qui préfigurent les gouvernements démocratiques reflète l’émergence d’une nouvelle élite économique puis politique – la bourgeoisie – capable de ravir le pouvoir à des élites plus anciennes. Systématiquement, le développement agricole, puis industriel, y assure le bien-être croissant des masses. Dans cette perspective, il apparaît que, si l’industrialisation réussie entraîne la protestation ouvrière et la radicalisation politique, elle contient en même temps l’antidote d’une contestation trop violente des prolétaires qu’elle libère peu à peu de leur misère séculaire. La conjonction de ces 2 aspects de la révolution capitaliste induit le mariage possible de l’élitisme parlementaire et du suffrage universel, par-delà le progrès d’une certaine démocratie.
Or, les conditions de ce progrès ne se trouvent pas réunies en Espagne avant 1950. En 1936 encore, ce pays se caractérise par un retard économique à 2 visages. Il rate sa révolution industrielle : si l’industrie textile est à sa mesure et permet la consolidation d’un îlot économique moderne en Catalogne, l’essor de l’industrie lourde – sidérurgie – y est freiné par l’étroitesse de son marché et le repli des détenteurs de capitaux. Donc, une bourgeoisie conquérante sur le plan politique n’ émerge pas, pour se transformer en ferment d’un parlementarisme. Ou plutôt, cette classe libérale se circonscrit-elle aux régions périphériques modernisées que sont la Catalogne et le Pays basque. D’où le conflit qui se déclenche entre le pouvoir politique madrilène, crispé sur les attributs d’un centralisme étatique, et le pouvoir économique basco-catalan. La revendication autonomiste de ces 2 provinces, assez indifférente à l’avenir du pays.
1930: 25 M d’habitants en Espagne dont 8 M touchés par la misère; 2 M d’agriculteurs sont sans terre alors que 20 000 personnes possèdent la 1/2 de l’Espagne ; 50 ans d’espérance de vie; entre 30 et 48 % de la population est analphabète le clergé est constitué de 31 000 prêtres, 20 000 moines et 60 000 religieuses et 5 000 couvents soit 1 religieux pour 500 habitants. L’armée compte 15 000 officiers et 800 généraux ; soit un général pour 100 hommes.
1931: aux élections, victoire de la coalition des républicains et des socialistes, avec une participation de 65 % de l’électorat. La nouvelle composition des Cortès implique une rupture radicale avec le système des partis de la Monarchie.
1934: entre temps, la grève générale révolutionnaire a eu lieu dans les Asturies en octobre sous de la 2° République à majorité de droite et du centre. Ce mouvement est lancé depuis de nombreux secteurs: industrie, mines, agriculture, par d’importants dirigeants du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) et de l’UGT et par la CNT (Confédération nationale du travail), par la FAI (Fédération anarchiste ibérique) et par le PCE. Les principaux foyers de la rébellion se situent en Catalogne et dans les Asturies, avec une grève générale insurrectionnelle qui est brutalement réprimée par le général Francisco Franco. Les bassins miniers de Castille-et-León et les villes de la province de Valladolid ont également été mobilisés. Une forme de collectivisme s’est mis en place, dans les Asturies où un gouvernement provisoire s’est installé sur le modèle de la commune de Paris.
1936: le Front populaire, formé par les républicains, les socialistes et les communistes gagnent les élections. Il s’agit d’un retournement du panorama politique espagnol. Le taux de participation est le plus haut (73 %). La campagne se déroule dans un climat de violence autour de fraudes potentielles (41 morts et 80 personnes grièvement blessées) mais le Front populaire conforte une majorité absolue. Manuel Azaña, élu président de la République, forma le nouveau gouvernement et prit un décret d’amnistie au bénéfice des condamnés de 1934, puis rétablit le statut de la Catalogne et donna un coup d’accélérateur à la réforme agraire. Le PSOE en tête, ne participe pas au cabinet.
L’État républicain, rejeté par les forces conservatrices, l’Église, l’armée, l’oligarchie, pour son impuissance à maintenir l’unité de la Nation, et par, les forces populaires, qui n’y voient qu’un État oppressif, doit faire face aux affrontements armés et aux émeutes révolutionnaires.

La Phalange espagnole est une organisation politique nationaliste fasciste fondée en1933 par José Antonio Primo de Rivera, fils de Miguel. Elle tire son nom des formations militaires de la Grèce antique et s’inspire du fascisme italien (faisceaux de la Rome antique). Elle fusionne avec las Juntas de Ofensiva Nacional-Sindicalista (FE de las JONS). Àu début, les militants de la Phalange s’illustrent dans les combats de rue contre les militants révolutionnaires. Lors des élections de février 1936, ce parti refuse de rejoindre le Front national dirigé par la CEDA, et recueille -de 1 % des voix Mais il rejoint au dernier moment la conspiration militaire de Mola et la rébellion nationaliste qui tente un coup de force le 17 juillet 1936, marquant le début de la guerre civile espagnole.
Le 17 novembre 1936, José Antonio Primo de Rivera est jugé pour rébellion militaire, puis est condamné à mort par un tribunal populaire. Il est exécuté 3 jours plus tard, Le fondateur des JONS, ayant été exécuté en octobre, c’est donc l’ensemble du triumvirat qui fut éliminé par les républicains durant les 1° mois de la guerre civile. Primo de Rivera devient le principal martyr du régime franquiste, la figure du martyr étant moins encombrante que celle du dirigeant politique. Primo de Rivera fut alors comme « vivant mais absent ». Ce personnage charismatique avait cotoyé Federico Gacia Lorca et Salvador Dali. La Phalange n’essaya pas de se doter d’un nouveau chef, obéissant à la volonté de Franco de concentrer l’ensemble du pouvoir et du potentiel nationaliste entre ses mains
Ainsi la voie libre pour la conversion de la Phalange en parti unique du régime, établi par un décret du général Franco en avril 1937, regroupait la FE de las JONS, les traditionalistes carlistes ( mouvement royaliste, traditionaliste absolutiste et légitimiste du XIXe siècle ) et le reste des forces politiques qui avaient appuyé le soulèvement militaire du 18 juillet 1936. Cette Phalange domestiquée devint la branche politique d’un plus vaste Movimiento Nacional, l’appareil d’Etat dont Francisco Franco était le chef national.
Le coup d’État de juillet 1936 provoque l’effondrement de l’État républicain. L’ampleur même du conflit et du mouvement révolutionnaire qu’il entraîne, lui donnent des dimensions imprévisibles. L’Espagne devient le lieu d’affrontement des grandes puissances. Les conflits majeurs de l’Espagne avec la lutte autour de la Constitution, la montée de l’agitation ouvrière et de l’anticléricalisme, les guerres coloniales et les régionalismes sont à l’origine de la guerre civile. Le PSOE, converti à la dictature du prolétariat, croyait à la valeur du modèle russe et n’avait pas l’expérience suffisante pour la direction des affaires. Les communistes, dont l’influence se développait, étaient dépendants de Moscou. Beaucoup d’hommes de droite, d’une affligeante myopie politique, se prétendaient catholiques, mais jetaient aux orties les encycliques pontificales dès qu’elles contrariaient leurs intérêts immédiats, et voyaient d’un œil sec l’inhumaine condition des déshérités. Les militants d’extrême droite qui étaient sensibles aux outrances de l’injustice sociale, ne croyaient qu’à la force pour faire prévaloir leurs solutions.
Déroulement
Elle commence en juillet 1936 par un coup d’État militaire organisé par le général Mola (qui meurt dans un accident d’avion) Franco ne s’y rallie qu’après. Les putschistes ne veulent pas renverser la République, mais le gouvernement du Front populaire. Le coup d’État échoue : les insurgés n’arrivent pas à dominer l’ensemble du territoire mais provoque l’effondrement du gouvernement de Madrid.
Dès le 19 juillet, les organisations ouvrières armées des partis socialistes, communistes et des anarcho-syndicalistes (milices confédérales), ainsi que les autonomistes basques et catalans exercent la réalité du pouvoir et assument la défense du Front populaire. Commence alors la guerre civile . Le Parti communiste, appuyé par les Soviétiques, combat autant les dissidents républicains (la CNT et le POUM) que les nationalistes. Entre l’été 1936 et le printemps 1937, se développe la révolution sociale, avec des groupes politiquesqui commettent des exactions “la terreur rouge”, et le gouvernement est dépassé et envoie à l’URSS l’intégralité des réserves d’or de la Banque d’Espagne, soit 510 T .Du côté des opérations de guerre, le débarquement républicain à Majorque conduit à un échec militaire dès septembre mais les nationalistes disposent ainsi au plus tôt d’une base de guerre précieuse en face de Barcelone.
Dans le camp des nationalistes, Franco est élu le 1er octobre 1936 « chef du gouvernement de l’État espagnol » par une junte qui le choisit parce qu’il n’est pas trop marqué par ses affinités avec l’un ou l’autre des clans. Aidé par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste, il parvient à opérer la jonction des 2 secteurs pris dès juillet par la rébellion, le Sud de l’Andalousie et une partie du Nord-Ouest, séparant ainsi le Pays basque du reste du territoire républicain.
Échouant à prendre Madrid en 1936-1937, il conquiert le Pays basque en octobre 1937. La guerre se concentre ensuite sur l’Aragon et la Catalogne. Barcelone tombe en janvier 1939 et Madrid en mars. Le 25 février 1939, le Gouvernement français (Daladier) signe, à Burgos, les accords Bérard-Jordana, reconnaissant la légitimité de Franco, obtenant ainsi la neutralité espagnole en cas de guerre. Le 31 mars 1939 les forces militaires du général Franco contrôlent l’ensemble du territoire.

Il y aura 28.000 exécutions après la fin de la guerre civile et de nombreux Espagnols croupiront en prison durant des années .
Dans certains territoires sous contrôle républicain, une révolution sociale aboutit à la collectivisation des terres et à l’auto-gestion des usines, et expérimenta différentes sortes d’organisations en faveur du travailleur, de type socialiste(soutenues notamment par des anarchistes de la CNT).Il eut un retentissement médiatique et culturel très important (et donna notamment lieu à des œuvres telles que L’Espoir d’André Malraux, Hommage à la Catalogne de George Orwell, Pour qui sonne le glas d’Ernest Hemingway ou encore Guernica de Pablo Picasso et la trilogie autobiographique d’Arturo Barea). Sanjurjo et Franco se haïssaient. C’est pourquoi il se refuse à prendre part au complot. Tous les conjurés espèrent le persuader de les rejoindre. Ils convainquent un financier espagnol, de déposer 500 000 pesetas à son nom dans une banque française, un montant similaire à celui destiné à Mola. Il finance aussi la location d’un avion britannique. Les conjurés feront escale à Casablanca sans être inquiétés.
En tentant ce coup d’État, les militaires ont déclenché la révolution dans le pays. Voyant les travailleurs armés, bien des patrons s’enfuient ou rejoignent le camp des nationalistes. En réaction, la population ouvrière saisit les entreprises, 70 % d’entre elles en Catalogne, 50 % dans la région de Valence, et instaure un contrôle sur les autres. Les paysans collectivisent les 3/4 des terres. L’ensemble des biens de l’Église est saisi, les couvents deviennent des réfectoires pour les miliciens, des écoles, des salles de bal, etc. Les autorités légales ont perdu tout pouvoir, ne disposent plus,de forces de police et militaires. À la place, les syndicats et les partis de gauche mettent en place les organes d’un nouveau pouvoir, organisent des milices pour combattre les nationalistes, réorganisent les transports, l’approvisionnement des villes, transformant des usines pour les besoins de la guerre.

Mais ils ( PCE, PSOE, UGT, CNT et POUM) laissent le gouvernement en place : début septembre, Francisco Largo Caballero qui donne 2 ministères aux communistes ; en novembre, ce sont des anarchistes qui entrent au gouvernement ; peu à peu, il reconstitue une armée qui va s’opposer aux milices et supprimer les comités mis en place par les organisations ouvrières. En novembre 1936, tous les ministres (y compris les anarchistes) signent un décret sur la dissolution des milices et leur incorporation dans les forces de l’armée régulière. Celles qui refusent d’entrer dans l’armée du gouvernement ne reçoivent plus d’armes, ce qui a pu faciliter la victoire des nationalistes sur plusieurs fronts ; les tribunaux révolutionnaires sont remplacés par les tribunaux du régime précédent. Ainsi, si l’énergie de la gauche révolutionnaire dans les 1° jours du soulèvement avait tenu en échec les militaires, la révolution est peu à peu désarmée, sans qu’aucun parti ouvrier ne s’y oppose.
Sa politique étrangère : l’anticommunisme
Dès le début, les Italiens fournissent un appui aérien pour transporter des troupes nationalistes du Maroc espagnol sur le continent. Mais Mussolini ne considère pas Franco comme compatible avec le fascisme. Son objectif est économique par la vente d’armes: envoi de matériel de guerre, des chars, des avions, et d’un important contingent (le Corps des troupes volontaires). Afin de contrebalancer cette aide, Franco demande celle de l’Allemagne nazie. Cela permet aux nazis de tester leurs nouveaux matériels (chars et avions). Hitler en profite pour prendre le contrôle d’ entreprises espagnoles.
En mars 1939, l’Espagne adhère au pacte anti-Komintern. En juillet 1940, Franco explique que son pays n’est pas neutre, mais qu’il ne fait pas la guerre. Toutefois, il met à la disposition de l’Allemagne des points d’appui de sous-marins et du matériel de transmissions. Mais l’intervention italienne, qui a coûté 10 000 hommes et 4,5 milliards de lires, n’est soutenue par Franco que par 100 000 T de fer. L’Espagne sera une station sur la route des rats, voie de fuite des nazis haut placés qui conduit jusqu’en Amérique du Sud.
En 1946, l’Espagne est considérée comme l’alliée des vaincus; presque tous les États retirent leur ambassadeur de Madrid, mais les États-Unis et la Grande-Bretagne laissent entrevoir qu’elles n’approuvent pas; la France ferme sa frontière pyrénéenne. Franco passe cette crise avec d’importantes livraisons de blé du président argentin Juan Perón.
Mais avec le début de la guerre froide, en 1950, l’OTAN (il n’est pas question d’ adhésion) repère que l’Espagne est stratégiquement importante car ses terrains d’aviation sont situés hors de portée des soviétiques. À partir de centres près de Séville, Saragosse et Madrid, le Strategic Air Command, avec ses avions-citernes et sa protection par la chasse, peut entrer en action. Le paiement des soutiens américains, mettent fin aux années de la faim. Un traité apporte 1,5 milliard de dollars à l’économie espagnole. Ses effets auraient contribué au changement d’opinion des élites, qui découvrent que de plus hauts profits et un développement plus soutenu sont possibles, au lieu de la politique d’autarcie suivie jusqu’alors.

Sur le plan économique : installation du néolibéralisme
Comme en politique étrangère, on peut aussi distinguer 2 phases : d’abord l’autarcie pendant et après la guerre civile et, dés la fin des années 1950, les réformes d’économie libérale.
L’autarcie est un système économique sur un territoire géographiquement défini, l’État espagnol. Habité par des acteurs économiques (propriétaires des terres, des mines et des usines qui font travailler des paysans et des ouvriers), la production devrait suffire à tous leurs besoins et permettrait de vivre seulement de ces ressources, réduisant des importations au strict minimum, pour établir un équilibre économique à l’intérieur du pays. Des facteurs d’isolement peuvent expliquer l’absence d’échanges économiques et/ou la volonté d’indépendance de l’étranger. Protégée par l’interventionnisme de l’État (droits de douane), elle reste le point central du programme idéologique de la Phalange, ce qui permet le maintien de la vieille « élite » au pouvoir, voire le développement d’une petite bourgeoisie nationale, toute acquise à sa politique. L’Espagne reste un pays essentiellement agricole avec une stagnation durable, et les symptômes d’une économie de carence (le marché noir, le chômage), le népotisme et la fabrication de marchandises de mauvaise qualité. Pendant toutes les années 1950, l’État espagnol frôle la banqueroute.
La Phalange est abandonnée au profit d’un libéralisme économique, bien vu par les USA. À l’occasion d’un remaniement du gouvernement en 1962, Franco installe une équipe de technocrates de l’Opus Dei. L’Espagne entre au FMI, à la Banque mondiale et à l’OCDE,
La paix retrouvée et la liberté religieuse rétablie, Franco, tenant pour valable le concordat de 1851 dénoncé par la 2° République, obtiendra de présenter lui-même les candidats à l’épiscopat. Après 10 ans d’incubation, l’Opus Dei a pris son essor, coïncidant avec la victoire du franquisme. La consigne fut alors l’engagement des élites catholiques dans les affaires publiques,
L’abbé Escriva, son fondateur, mort en juin 1975,sera victime d’une campagne de dénigrement. En ces temps de patriotisme exacerbé, toute suspicion de tiédeur vis-à-vis du régime peut avoir des conséquences graves. Des membres de l’Opus Dei accepteront des responsabilités ministérielles dans le gouvernement franquiste, tandis que d’autres, exprimant leurs réserves, voire leur opposition au régime, en subiront durement les conséquences.

Qu’est-ce que l’Opus Dei ?
L’Opus Dei, l’« Œuvre de Dieu » en latin, est une institution de l’Église catholique fondée en 1928 par Josemaría Escrivá de Balaguer. Cette organisation a d’abord été une pieuse union, puis un institut séculier (en dehors des monastères). Elle promeut la sainteté au milieu du monde, aussi bien pour les laïcs que pour leurs prêtres. Son principal message est que chacun peut transformer son travail, ses loisirs et sa vie de famille en des moments de rencontre avec Dieu.
Son but est de diffuser le message évangélique en encourageant chacun personnellement, à chercher à devenir « saint » et à lutter contre tout ce qui ne correspond pas aux valeurs de l’Évangile. Elle encourage des initiatives à caractère social ou éducatif à but non lucratif prenant en charge leur orientation chrétienne.
Escriva,« Le Père », comme ils l’appellent, leur dit sans cesse que l’Opus Dei n’a pas été fondé pour telle ou telle classe sociale, à un moment donné : « Nous devons toujours être face à la multitude, car il n’est pas de créature humaine que nous n’aimions, que nous ne nous efforcions d’aider et de comprendre. Toutes nous intéressent, car toutes ont une âme à sauver » .
Prélature personnelle, pourvue de statuts, d’une convention, devient une organisation unique au sein de l’église. Elle ne dépend que du pape Pie XII, antimodernisme, soutien du fascisme italien et lmarqué par la loi française de 1905, séparation de l’Eglise et de l’Etat. Escriva s’installe à Rome en 1946. Son diocèse n’a pas de frontière. C’ est un corps apostolique composé de prêtres et de laïcs, hommes et femmes, organique et indivisible. L’Opus est en relation avec les élites catholiques se distinguant en fonction de leur fortune acquise dans le commerce et l’industrie.
En 1848 Marx et Engel ont publié le Manifeste du Parti Communiste (le Capital en 1867). A travers l’Europe, cette philosophie politique, socialiste,voire athée, captive le monde intellectuel et ouvrier.
L’Espagne est une monarchie catholique, un temps gouvernée par le dictateur, Primo de Rivera, qui protège les Jésuites dont les élites se distinguent par leur naissance noble.
Mais depuis 1881, les professeurs des universités espagnoles se sont arrogés le droit d’avoir des professeur de toute croyance, voire anti-catholique. La France devenant laïque (Loi de1905), le Vatican a conscience de l’anticléricalisme naissant. Les membres de l’Opus pour lutter contre, se considèrent comme les « soldats du Christ ». Cet esprit combatif convient très vite à beaucoup de clercs comme de laïcs. Escriva soigne l’aristocratie, les industriels Il possède le magnétisme du verbe ce qui lui vaut rapidement de nombreux disciples.Les élections de 1931 en Espagne voit la proclamation de la République. Les Jésuites nobles sont expulsés du pays et leurs biens deviennent propriété de l’Etat. L’anticléricalisme imposé par la République va permettre l’ essor de l’Opus Dei. Semi-clandestin et un peu désemparé face à cette nouvelle situation, Escriva se rétablit en créant des petits groupes de pensée, L’Opus, ne faisant pas de distinction entre les laïcs et les clercs, est plus une congrégation.L’union des deux est enrichissante, même si les prêtres y imposent un esprit très conservateur. Durant la guerre d’Espagne, en danger de mort, Escriva quitte Madrid pour rejoindre les nationalistes du Général Franco
Avec lui, s’installe en Espagne le National-Catholicisme. L’harmonie avec l’Opus devient totale. La religion catholique reprend sa place partout : éducation, université, vie sociale et l’Opus omniprésente, ne rencontre qu’une opposition,: les Jésuites.
Pour rendre sa doctrine universelle, José Maria Escriva s’ installe au Vatican en 1946. Les domaines d’interventions de l’Opus, le plus souvent déguisée par peur de l’anticléricalisme, ont des antennes dans pratiquement tous les pays. Pour la France, l’ancien porte-parole de l’Opus était l’ancien directeur de la communication du CNPF (le MEDEF actuel).L’Opus Dei a favorisé une certaine modernisation économique, préparé la libéralisation politique, mais elle a son nom mêlé à des « affaires » qui ont défrayé la chronique. Voici l’une d’entre elles.
Paul Marcinkus est un cardinal américain né en Géorgie (USA) qui devient traducteur de Jean XXIII, puis protecteur de Paul VI et enfin directeur de la banque Vaticane l’IOR ainsi que responsable de la banque milanaise Ambrosiano, affiliée à une banque de Genève. Les 2 directeurs précédents sont « suicidés » par la Maffia. En 1966, elle initie Licio Gelli, un ancien des « chemises noires » de la guerre d’Espagne, devenu fasciste en Italie. Pour lutter contre le communisme, la CIA a crée, basee en Italie, une organisation secrète le Gladio. Pour ses « oeuvres » au Chili, au Pérou, au Nicaragua, en Pologne (Solidarnosk), il faut beaucoup d’argent… l’Opus le fournit à l’IOR qui le « lave » avec Banco Ambrosiano et la banque de Genève sous la baguette de Paul Marcinkus. -
الطاهر المعز – مُتابعات : العدد الثامن والثلاثون بعد المائة بتاريخ الثّالث والعشرين من آب/أغسطس 2025الطاهر المعز –

مُتابعات – العدد الثامن والثلاثون بعد المائة بتاريخ الثّالث والعشرين من آب/أغسطس 2025 : الطاهر المعز
غزة
ادّعى مسؤولون كبار في إدارة وحكومة دونالد ترامب مرارًا « لا توجد أزمة غذاء (في غزة) ولكن حماس تستولي على المساعدات الإنسانية التي تُنقل إلى غزة »، غير إن شبكة « سي إن عن » الأمريكية بَثّت تقريرًا يوم 25 تموز/يوليو 2025 واستنتجت « لم تَجِدْ إدارة الرئيس الأمريكي دونالد ترامب أية أدلة بشأن مزاعم سرقة حركة حماس للمساعدات الإنسانية في غزة »، واستند تقرير الشبكة الأمريكية إلى تقرير لوكالة التنمية الدولية الأمريكية التي أجرت تحقيقا حول ادعاءات سرقة حماس للمساعدات، وإلى مصدر عسكري أمريكي، وشمل تحقيق الوكالة الأمريكية للتنمية الدّولية » 156 ادعاء بالإسراف والاحتيال تم الإبلاغ عنها من قبل منظمات شريكة بين تشرين الأول/اكتوبر 2023، و أيار/مايو 2025، واستنتجت، استنادًا إلى مصدر استخباراتي أمريكي لم تَذْكُرْه » لا توجد أدلة على خسائر منهجية في المساعدات الإنسانية بسبب تدخل أو سرقة أو توجيه من قبل حماس، وتُفنّد هذه المعطيات الإتهامات التي وجّهتها وزارة الخارجية الأمريكية لحركة حماس بسرقة المساعدات الإنسانية، واستخدمت وزارة الخارجية الأمريكية هذه الاتهامات كمبرر لدعم مؤسسة غزة الإنسانية التي أنشأتها أمريكا وإسرائيل، وهي مؤسسة خاصة مثيرة للجدل »، وهي متورّطة في « المجاعة المُستفحلة التي أدّت إلى الصّيام القَسْرِي لثُلُث فلسطينيي غزة الذين لم يأكلوا منذ عدة أيام بسبب الحصار الإسرائيلي المستمر على القطاع »، وفق برنامج الأغذية العالمي الذي أعلن يوم الثلاثاء 22 تموز/يوليو 2025، إن الجيش الصهيوني يمنع دخول الغذاء ويشن حرب إبادة جماعية تشمل القتل والتجويع والتدمير والتهجير القسري، ويتجاهل النداءات الدولية وأوامر محكمة العدل الدولية بوقف الدّمار والإبادة…
قبل يومين من نشْر تقرير شبكة « سي إن إن »، أقر بعض ضُبّاط جيش العدو يوم 23 تموز/يوليو 2025، بإتلافهم مواد غذائية ومياه وإمدادات طبية كانت موزعة على أكثر من ألف شاحنة تُقِلّ عشرات آلاف الطرود من المساعدات الإنسانية، وتم احتجاز المساعدات وتركها عمدًا لأسابيع عديدة لتتعفن تحت أشعّة الشمس عند معبر كرم أبو سالم بعد منع توزيعها بقطاع غزة، وذلك منذ السابع من تشرين الأول/اكتوبر 2025 حتى اليوم، مما أدّى إلى تفشي المجاعة وفق قناة “كان” التابعة لهيئة البث الرسمية الصهيونية، خلال برنامج تم بَثُّهُ مساء الجمعة 25 تموز/يوليو 2025، واعتبرت الأمم المتحدة إن قطاع غزة يعيش واحدة من أسوأ الأزمات الإنسانية في التاريخ، حيث تتداخل المجاعة القاسية مع الإبادة الجماعية..ز
اعترف أحد ضباط الجيش الصّهيوني في حديثه لقناة “كان” الصهيونية قائلا: “دَفَنَّا كل شيء في الأرض، وأحرَقْنا بعض المواد، ولا تزال آلاف الطرود مُلقاة في الشمس، وسوف يتم إتلافها أيضًا »، وتتذرع الحكومة الصهيونية « بعدم توزيع بعض الشحنات لأن الطرقات غير صالحة »، وهي الطرقات التي دَمّرها الجيش الصهيوني…
فلسطين – مخططات ترحيلتستمر عمليات طرد وإزاحة الفلسطينيين من وطنهم، لاستكمال مراحل النّكبة وإفراغ فلسطين من أهلها ( مما يُفنّد ادّعاء الصهاينة بأن فلسطين أرض بلا شعب) ويندرج العدوان الصهيوني الحالي الذي انطلق يوم السابع من تشرين الأول/اكتوبر 2023، ضمن مخطط طرد السكان الفلسطينيين من غزة وإفْراغ فلسطين من أهلها، وهي الخطة المستمرة منذ عقود من الزمن، وأطلقت الولايات المتحدة والكيان الصهيوني مفاوضات مع العديد من الأنظمة العربية العميلة ( مصر والأردن والسعودية ) وأخرى غير عربية في شرق إفريقيا، من بينها جنوب السودان، لإنشاء مخيمات للفلسطينيين المُهَجَّرِين قَسْرًا، بتمويل أمريكي ( وربما خليجي وأوروبي)، وتَسْوِيق عملية التّهْجير « كمبادرة إنسانية » وفق برقية وكالة أسوشيتد برس ( 14 آب/أغسطس 2025)، وأعلنت الولايات المتحدة اتّصالها مع عدة دول في محاولة لترحيل سكان غزة جماعيًا، ونَقْل نحو مليون فلسطيني من قطاع غزة إلى ليبيا بشكل دائم، وفقًا لما ذكرته قناة إن بي سي نيوز خلال شهر أيار/مايو 2025، وذكرت القناة 12 التلفزيونية الصهيونية، خلال شهر شباط/فبراير 2025، إن مفاوضات تجري مع المغرب ومنطقة بونتلاند الصومالية وجمهورية أرض الصومال لتوطين الفلسطينيين فيها كجزء من خطة ترامب، في مَسْعى من بونتلاند وأرض الصومال إلى الحصول على اعتراف دولي بسيادتهما على الأراضي الصومالية، في حين تسعى المغرب إلى الاعتراف بسيادتها على الصحراء الغربية المحتلة، ولا تزال الإدارة الأمريكية تبحث مع الكيان الصهيوني تفاصيل مخطّط ترحيل الفلسطينيين.
يُفاوض النظامُ المصريُّ ( بواسطة المخابرات)، وهو رائد التّطبيع السياسي والإقتصادي، وممثلو مشيخة قَطَر التي تحتل إحدى القواعد الأمريكية نصف مساحتها، الكيانَ الصهيونيَّ « نيابة عن حماس »، وفق تعبير قناة « العربية » ( سعودية مقرها الإمارات) التي أعلنت « موافقة مصر على عدد من مطالب حماس وتعتزم عرضها على الوسطاء وإسرائيل للنظر فيها » وذكرت وسائل إعلام سعودية « تعتزم مصري عقد اجتماعات مع حركة فتح وممثلين آخرين عن القيادة الفلسطينية لبلورة موقف موحد »، بالتنسيق مع أنظمة التطبيع الأخرى كالسعودية والإمارات والأردن، ويتضمن مقترح « هدنة لمدة شهرين واتفاقية تبادل أسرى شاملة »…
في الأثناء تدرس الإستخبارات الأمريكية والصهيونية مسألة تهجير الفلسطينيين من وطنهم وإعادة توطينهم في بلدان أخرى لا حُدُود لها مع فلسطين، وأفاد موقع « أكسيوس » منتصف تموز/يوليو 2025، إن رئيس الإستخبارات الصهيونية ناقش فكرة إعادة توطين الفلسطينيين من قطاع غزة في واشنطن، منتصف تموز/يوليو 2025، وخلال الأسبوع الثاني من آب/أغسطس 2025، وتباحث الطّرَفان نتائج المفاوضات مع الحبشة وإندونيسيا وليبيا لتوطين الفلسطينيين المُهَجَّرين قَسْرًا من وطنهم، مقابل « تقديم حوافز أمريكية »، كجزء من العرض الذي قدّمه الرئيس الأمريكي دونالد ترامب خلال شهر شباط/فبراير 2025، « بضرورة تولي واشنطن إدارة قطاع غزة بعد انتهاء الأعمال العدائية فيه وضرورة إعادة توطين سكان غزة في مصر والأردن أو دول أخرى » إلا أن الدول العربية المُطبّعة والموالية للولايات المتحدة عارضت هذا المقترح، بحسب موقع أكسيوس الذي أشار « إن السلطات الأميركية أبلغت الحكومة الإسرائيلية أنه إذا كانت تريد طرد الفلسطينيين من قطاع غزة، فعليها أن تجد دولا مستعدة لاستقبالهم »، ولذلك وسّع الكيان الصّهيوني المفاوضات لإعادة توطين الفلسطينيين، لتشمل الحبشة وبعض الكيانات الصّومالية غير المُعتَرَف بها وجنوب السودان وليبيا وإندونيسيا وفق شبكة CNN الأمريكية التي أفادت يوم الخميس 14 آب/أغسطس 2025، « إن إسرائيل تجري مفاوضات متزامنة مع عدة دول بشأن إمكانية قبول الفلسطينيين المغادرين من قطاع غزة مقابل الحصول على تعويضات مالية ودولية كبيرة »، وذكرت وكالة أسوشيتد برس و شبكة CBS فَشَل المفاوضات مع حكومتَيْ السودان وسوريا… عن وكالة « إنترفاكس » ( روسيا) 14 آب/أغسطس 2025
سوريا، إعادة تدوير الإرهاب والتّطبيع
ترأس وزير الإستثمار السّعودي وفْدًا يضم أكثر من 120 مستثمرًا زار دمشق يوم الأربعاء 23 تموز/يوليو 2025، لبحث سبل عقد “شراكات استثمارية” ولتوقيع اتفاقيات تتجاوز قيمتها 4 مليارات دولار، في إطار « منتدى الاستثمار السوري السعودي 2025 » وفق الإعلام السعودي الذي أكّدَ « حرص القيادة على تعزيز العلاقات الاقتصادية مع سوريا »، وأفادت وكالة الأنباء السورية (سانا) أنّ الزيارة تتضمن “إطلاق مشروع مصنع فيحاء للإسمنت الأبيض في مدينة عدرا الصناعية بريف دمشق”، وكانت السعودية وقطر والإمارات وتركيا من أكبر داعمي المنظمات الإرهابية في سوريا، منذ 2011، بتشجيع من الولايات المتحدة ودول الإتحاد الأوروبي، وبعد استيلاء زعماء هذه المنظمات على السلطة كانت الرياض وجهة أول زيارة خارجية للزعيم الإرهابي أحمد الشّرع الذي أصبح « رئيسًا انتقاليا »، حيث التقى بالرئيس الأميركي دونالد ترامب في الرياض وتعَهّدَ ترامب برفع العقوبات المفروضة على سوريا، وحصل تعليق العقوبات يوم 30 حزيران/يونيو 2025، وبقي الجيش الأمريكي يحتل شمال شرقي سوريا، على الحدود السورية العراقية.
قبل شَهْرَيْن، زار وزير الخارجية السعودي أواخر شهر أيار/مايو 2025، وتعهد « بمشاركة رأس المال السعودي في إعادة الإعمار والنهوض الاقتصادي لسوريا »، ووقّع الوفد السّعودي، يوم الخميس 24 تموز/يوليو 2025، « اتفاقيات استثمار وشراكة مع سوريا بقيمة 6,4 مليارات دولار للمساعدة في إعادة بناء البنية التحتية والاتصالات وغيرها من القطاعات الحيوية في البلاد الخارجة من حرب مدمرة ».
من المُلاحظ إن الدول التي أقرّت قوانين متشدّدة ضدّ مواطنيها وأطلقت حروبًا عدوانية في الخارج باسم محاربة الإرهاب، هي التي دعمت المجموعات الإرهابية في ليبيا وسوريا، بالإضافة إلى صهاينة العرب في الخليج، ومكّنتها من الإستحواذ على السّلطة، ثم وقّعت معها اتفاقيات لإعادة إعمار ما دَمّرته أسلحة تلك الدّول… ورد الخبر الأصلي من وكالة الصحافة الفرنسية 23/07/2025
السنغال- استكمال الإستقلال
بدأ الإستعمار الفرنسي منذ القرن السابع عشر، وسيطر الإستعمار الفرنسي على كامل البلاد المعروفة حاليا باسم « السينغال » بين سنتَيْ 1817 و 1960، ثم تحوّل الإستعمار العسكري المباشر إلى استعمار « جديد » (اقتصادي ومالي وثقافي وسياسي…)، ولكن فرنسا مُنيت بعدد من الهزائم في مستعمراتها، فقد اضطر الجيش الفرنسي – منذ سنة 2022 – إلى إنهاء وجوده الدائم في مالي وبوركينا فاسو والنيجر وتشاد والغابون، ثم في السينغال رسميا يوم الخميس 17 تموز/يوليو 2025، حيث تم تسليم آخر القواعد العسكرية الفرنسية، وعلى رأسها « معسكر جييل »، إلى السلطات السنغالية، واحتفل السينغاليون بهذا الحدث التّاريخي، وأعلن رئيس السنغال باسيرو( بشير) ديوماي فاي أن بلاده « تتمتع بالسيادة الكاملة وهذه السيادة لا تتماشى مع تواجد قوات عسكرية أجنبية فيها… هذا لا يعني قطيعة مع فرنسا بل تأسيس لشراكة متجدّدة… «
يأتي الإنسحاب في سياق أوسع يشهد تراجعا للنفوذ العسكري الفرنسي في أفريقيا، في ظل رفض شعبي متزايد للوجود الأجنبي، خاصة بعد صعود أنظمة عسكرية في مالي والنيجر وبوركينا فاسو، فيما ازداد التّأثير الإقتصادي والسياسي لروسيا والصّين في هذه المنطقة وفي القارة الأفريقية بشكل عام.
بقيت السنغال بعد الإستقلال سنة 1960، من أهم حلفاء فرنسا في إفريقيا، ولما أسفرت الإنتخابات الدّيمقراطية عن تغيير في اتجاه السلطة ( نيسان/ابريل 2024) أعلنت الحكومة « استعادة السيادة » ومعاملة فرنسا على قدم المساواة مع الشركاء الأجانب الآخرين، وتم التفاوض مع فرنسا التي بدأت انسحابا عسكريا تدريجيا منذ شهر آذار/مارس 2025 بعد 348 عامًا من الاحتلال، وكان وأعلن الرئيس السنغالي باسيرو ديومايي فايي خلال شهر تشرين الثاني/نوفمبر 2024 « سينتهي الوجود العسكري الفرنسي والأجنبي على الأراضي الوطنية بحلول العام 2025… السنغال دولة مستقلة وذات سيادة، والسيادة تتنافى مع وجود قواعد عسكرية أجنبية (…) لكننا لا نعلن القطيعة مع فرنسا » التي لم تعد لها قواعد عسكرية علَنِية سوى في جيبوتي ( 1500 جندي وضابط)، على البحر الأحمر
بعد الانسحاب الرمزي للقوات الفرنسية لا تزال اتفاقية التعاون العسكري الموقعة سنة 2012، تُمثل نموذج العلاقة غير المتوازنة بين السنغال وفرنسا، وتُطالب قُوى اليسار ( بعضها متحالف مع السلطة الحالية) « بمراجعتها، والقطع مع اللغة والثقافة الفرنسية ( الفرنكفونية) والخروج من مجموعة الفرنك الإفريقي ( Franc CFA ) لاستكمال التّحرّر من التّبعية للإمبريالية الفرنسية وتحقيق السيادة الكاملة… »
أوروبا – اليمين المتطرف الصهيوني
نموذج المَجَر
قررت حكومة المَجَر التي يرأسها اليميني المتطرف « فيكتور أوربان » يوم الخميس 24 تموز/يوليو 2025، منع أعضاء الفرقة الموسيقية « نيكاب » ( من إيرالندا الشمالية) الداعمة لفلسطين من دخول البلاد لمدة ثلاث سنوات، بتهمة « معاداة السامية والترويج للإرهاب »، ومَنْعِ مشاركتها في مهرجان شيغيت الموسيقي، يوم 11 آب/أغسطس 2025، بسبب مواقف عناصر الفرقة المؤيدة للشعب الفلسطيني، ووصفت الفرقة القرار بأنه « فضيحة بلا أساس قانوني ». وأثار القرار الذي اتّخذته الحكومة المَجَرية المناصرة للإحتلال الصهيوني، تفاعلات واسعة تُساند فرقة « نيكاب » ( من مدينة بلفاست الإيرلندية التي تحتلها بريطانيا) التي اشتهرت بتقديم موسيقى الراب باللغتين الإنكليزية والإيرلندية وبإعلان دعمها الصريح للنضال من أجل الإستقلال وتأسيس حكم جمهوري في إيرلندا، وبدعم للقضية الفلسطينية، ولذلك تم حظر دخول أعضاء الفرقة إلى الولايات المتحدة وحرمان جمهورها من حضور حفلاتها، أما ألمانيا فكانت هجماتها على الفرقة أشدّ من بريطانيا، حيث قطعت شبكة بي بي سي البث ( نهاية شهر حزيران/يونيو 2025) عندما ارتفعت أعلام فلسطين من قِبل جمهور فرقة « نيكاب » التي أعلن أعضاؤها دعم الشعب الفلسطيني والتنديد بالكيان الصهيوني، من منصّة مهرجان « غلاستونبري »، و يواجه وليام أوهانا، المعروف فنيا باسم « مو شارا » وعضو الفرقة، محاكمة ( في لندن يوم 20 آب/أغسطس 2025) بتهمة « ارتكاب جريمة إرهابية » بتهمة رفعه علم حزب الله اللبناني خلال حفل موسيقي سنة 2024، بعد اغتيال الكيان الصهيوني قادة المقاومة اللبنانية وتدمير مناطق واسعة من لبنان، ورفض أعضاء الفرقة مرارا أي اتهامات بدعم حزب الله.
ندّدت فرقة « نيكاب » بقرار حكومة رئيس الوزراء المجري فيكتور أوربان وأعلنت « من الواضح أن ما يحدث مجرد ملهاة سياسية ومحاولة جديدة لإسكات الأصوات التي تندد بالإبادة الجماعية بحق الشعب الفلسطيني »، وعبر منظمو مهرجان شيغيت عن أسفهم لصدور هذا « القرار غير المسبوق »، فيما اعلنت السفيرة الصهيونية في بودابيست، عاصمة المَجر، ابتهاجها بـ »وضوح موقف المجر »…
سبقَ أن اتخذ رئيس الوزراء المجري فيكتور أوربان قرار حَظْرِ كافة التجمعات المندّدة بالجرائم الصهيونية والدّاعمة للشعب الفلسطيني، معبّرًا بوضوح عن دعمه غير المشروط للكيان الصهيوني ولرئيس حكومته « نتن ياهو » بشكل خاص، وكان قد استقبله في بودابيست خلال شهر نيسان/ابريل رغم قرارالمحكمة الجنائية الدّولية باعتقاله بتهم ارتكاب جرائم حرب وجرائم ضد الإنسانية في غزة.
… للتذكير: زار رئيس الحكومة المَجَرِية زملاءه في فلسطين المحتلة يوم الإربعاء السادس عشر من تموز/يوليو 2025، في أَوْج حرب الإبادة والتجويع والتّهجير،
ويعتبر أوربان ونتن ياهو من كبار اليمينِيِّين المُؤيّدين للرّئيس الأمريكي دونالد ترامب، وعززت مجموعة « فيشغارد » التي تنتمي دُوَلُها إلى الإتحاد الأوروبي، وتضم المجر وبولندا وسلوفاكيا وجمهورية تشيكليا، علاقتها مع الكيان الصهيوني، وكانت مواقف حكومات هذه البلدان أكْثَرَ صهيونية من مواقف ألمانيا أحيانًا…
الصين
أظهرت الصين خلال انتشار وباء كوفيد – 19 إنها تقود مجال الإبتكار في قطاع الأدوية عالي الربحية، وينعكس ذلك في سرعة تشخيص الوباء وتطوير لقاح عالي الجودة، رفضت الدّول الأوروبية ودول أمريكا الشمالية استخدامه ( كما رفضت اللقاحات الرّوسية والكوبية)، وتتجلى ريادة الصين في القطاع الصناعي في طلبات براءات الاختراع ( كأداة لحماية الملكية الفكرية) التي تُعتَبَر واحدة من مقاييس الابتكار التقني في الدول الصناعية، وتعكس إحصائيات سنة 2023 أهمية الإبتكار والتّطوير الصيني في مجال الصناعات عموما وتفوقها على دول منظمة التعاون الاقتصادي والتنمية، إذ بلغ نصيب الصّين 1,6 مليون براءة اختراع والولايات المتحدة 516 ألف براءة اختراع واليابان 471 ألف وكوريا الجنوبية (290 ألف وألمانيا 132 ألف وسجلت فرنسا – السابعة عالميًا بعد الهند – 51 ألف براءة اختراع، والصين هي الدولة التي تقدم أقل نسبة من براءات الاختراع الخاصة بها في الخارج (130 ألف) بينما تقدم دول منظمة التعاون الاقتصادي والتنمية أكثر من النصف في الخارج، بسبب ضعف النظام الصناعي القومي لهذه الدّول…
الهند
أضرب عشرات الملايين من العمال يوم التاسع من حزيران/يونيو 2025، بدعوة من عشر نقابات، احتجاجًا على مجموعة قوانين تهدف إلى إلغاء أو تحوير بعض قيود قوانين العمل، كما تهدف إلى تسريع خصخصة الخدمات العامة، ضمن سياسات حكومة ناريندرا مودي اليمينية المتماهية مع الهندوسية المتطرفة ضد المسلمين وكافة الأقليات والفُقراء، ولا تخدم هذه السياسات سوى مصالح العائلات الثرية التي تُدير اقتصاد البلاد، وتريد حكومة مودي تقديم ضمانات للشركات وللرأسماليين الأجانب، لتكون الهند الشريك المُفضّل للولايات المتحدة في المنطقة، في مواجهة الصين، كما تبيّنَ من خلال تحريضه على الحرب في كشمير، ولجوئه إلى وساطة دونالد ترامب، مما فاقم انتقادات المعارضة وإلى تراجع شعبية مودي، فكان إضراب الفلاحين قبل سنوات والذي أطلق شرارة الإحتجاجات الواسعة ضد هذا النظام الرأسمالي اليميني الهندوسي المتطرف، صديق وحليف الولايات المتحدة والكيان الصهيوني… في هذا المناخ دعا تحالف اتحاد النقابات العُمّالية إلى الإضراب العام من أجل التعبئة ضد السياساته الهندوسية المتطرفة والمُحابية للرأسمالية والمناهضة لمصالح العُمّال، وشارك نحو 250 مليون عامل في الإضراب، مما عطّل قطاعات النّقل بأنواعه وعمليات الشّحن والخدمات والمصارف، وغيرها…
الهند، عضو مجموعة البريكس، وهي دولة رأسمالية كثيفة السّكان وتسعى إلى ترسيخ مكانتها كشريك للولايات المتحدة لمواجهة جارتها القوية، الصين، ويُهاجم الإئتلاف الطبقي الرأسمالي الحاكم حقوق العُمّال ومكتسبات الفلاحين وأهمها شراء وكالة حكومية للإنتاج بسعر لا ينزل تحت الحد الأدنى المضمون وضمان تخزينه وتوزيعه للحفاظ على السيادة الغذائية للبلاد، وهو ما كانت الحكومة تريد إلغاءه سنة 2021، وأدّى إلى الإضراب العام الطويل للفلاحين، بدعم من نقابات العُمّال التي تقاوم سياسات حكومة مودي التي تهدف ضمان الرّبح الأقصى لرأس المال وضمان تراكمه السريع من خلال الإستغلال الفاحش للعمال…
موريشيوس
تمر جزيرة موريشيوس، الواقعة بالقرب من جزيرة لاريونيون ( مستعمرة فرنسية تابعة لقارة إفريقية)، بفترة اقتصادية عصيبة، حيث تواجه العديد من شركات القطاعَيْن العام والخاص صعوبات اقتصادية لأن الإقتصاد مبني على التعاقد من الباطن مع شركات عابرة للقارات في مجالات عديدة منها الملابس والمنسوجات والجلد، ومراكز الإتصال والإنتاج الفلاحي، ومن مظاهر الأزمة، إغلاق العديد من المصانع دون سابق إنذار، ودون تسديد مستحقات العُمال من رواتب وحوافز قانونية وبدل العطلة السنوية الخ، وحصل بعض أرباب العمل على المساعدات الحكومية والإعفاء من الضرائب، ثم أغلقوا المصانع، وفقًا للصحافة المحلية، ووفقا لاتحاد عمال القطاعين العام والخاص ( CTSP ).
غذاء – ارتفاع الأسعار بشكل حادّ
أظهرت دراسة حديثة أجرتها مجموعة باحثين من سِتّ مؤسسات أوروبية بالتعاون مع المصرف المركزي الأوروبي، نُشِرَتْ يوم 20 تموز/يوليو 2025 عشية انطلاق قمة نظم الغذاء التابعة للأمم المتحدة في عاصمة الحبشة ( أديس أبابا من 27 إلى 29 تموز/يوليو 2025)، أن موجات الحر والفيضانات والجفاف المرتبطة بتغير المناخ أدت إلى إلحاق أضرار فادحة بالمحاصيل وإلى ارتفاعات حادة في أسعار العديد من السلع الغذائية الأساسيةن أضرّت بالفئات الفقيرة من سُكّان العالم، بين 2022 و 2025، وصلت إلى 300% ومن أبرز هذه الزيادات ارتفاع أسعار الكاكاو بنسبة 280% منذ شهر نيسان/ابريل 2024، عقب موجة حرّ في غانا وساحل العاج، وارتفعت أسعار الخَسّ في أستراليا بنسبة 300% بعد فيضانات 2022، وعمومًا تزامنت الإرتفاعات الحادة في الأسعار مع مع موجات حر شديدة، من بينها زيادة بنسبة 70% في أسعار الملفوف الكوري الجنوبي وارتفاع أسعار الأرز الياباني بنسبة 48% خلال شهر أيلول/سبتمبر 2024، وارتفاع أسعار البطاطا بالهند بنسبة 81% مطلع العام 2025، وأدّى الجفاف في البرازيل إلى سنة 2022 إلى ارتفاع أسعار القهوة بنسبة 55%، وأدّى الجفاف في الحبشة إلى زيادة أسعار الغذاء بنسبة 40% سنة 2023، مما أكّدَ أَثَرَ التّغْيِر المناخي على تكاليف المعيشة، وخصوصًا على الفئات الأشدّ فقرًا، سواء في إفريقيا أو آسيا أو اليابان والولايات المتحدة، وكذلك في أوروبا حيث ارتفعت الأسعار بما يعادل 360 يورو شهريا لكل أسرة بين سَنَتَيْ 2022 و2023، غير إن التّقرير يُهْمِلُ دَوْرَ الشركات العابرة للقارات التي تحتكر تخزين ونَقْلَ وتسويق الغذاء والتي تفرض على صغار الفلاحين أسعارًا منخفضة، وتُحقّقُ أرباحًا طائِلَة من بيع السلع الغذائية في أسواق الجملة، كما وجبت الإشارة إلى مؤشّر أسعار الغذاء الذي تنشره شهريا منظمة الأغذية العالمية (فاو) التابعة للأمم المتحدة، والتي تقتصر على أسعار الجملة، ليس على مستوى البلدان وإنما في أسواق الجملة العالمية، مثل سوق الحبوب في واشنطن، مما يُعطي صُورَةً خاطئة عن أسعار الإستهلاك التي يُسدّدها المواطنون في أرجاء العالم…
الطاهر المعز
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Caitlin Johnstone – Le sionisme est ce qu’il fait

Le sionisme est ce qu’il fait par Caitlin Johnstone
Le sionisme signifie exactement ce que nous voyons aujourd’hui. Génocide. Nettoyage ethnique. Apartheid. Violence et abus incessants. Voilà ce que signifie le sionisme. Et l’antisionisme signifie s’opposer à ces choses.
Les apologistes d’Israël attaquent toujours les antisionistes en disant : «Le sionisme signifie simplement l’autodétermination des juifs ! Si vous détestez le sionisme, alors vous détestez les juifs !»
Non, ce n’est pas ce que signifie le sionisme. Le sionisme signifie exactement ce que nous voyons aujourd’hui. Génocide. Nettoyage ethnique. Apartheid. Violence et abus incessants. Voilà ce que signifie le sionisme. Et l’antisionisme signifie s’opposer à ces choses.
Il n’y a tout simplement aucun argument qui puisse démontrer le contraire. C’est incontestablement à cela que ressemble le sionisme. Il n’existe aucune autre réalité alternative du sionisme où le génocide, le nettoyage ethnique, l’apartheid et la violence et les abus incessants n’existent pas. C’est la seule forme que prend le sionisme. L’expérience sioniste a été menée, et voici les résultats.
Essayer de prétendre que le sionisme ne signifie pas génocide, nettoyage ethnique, apartheid, violence et abus incessants revient exactement à prétendre que le nazisme ne signifie pas tout ce qui s’est passé lorsque l’expérience nazie a été menée. Le nazisme signifie tout ce qui s’est passé sous le nazisme. Vous ne pouvez pas légitimement me dire : «Non, en fait, le nazisme signifie simplement une patrie sûre et prospère pour le peuple allemand». Nous avons vu à quoi ressemble le nazisme, et nous avons vu à quoi ressemble le sionisme. Prétendre le contraire, c’est nier la réalité.
C’est tellement odieux d’entendre les partisans d’Israël dire : «Le sionisme, c’est toutes ces belles choses et ces beaux mots, donc si vous êtes contre le sionisme, vous êtes contre les belles choses et les beaux mots !» Non, connards, ça ne marche pas comme ça. Vous avez droit à votre opinion, mais pas à votre propre réalité.
Israël est ce qu’il fait. Le sionisme est ce qu’il fait. Vous ne pouvez pas les séparer de leurs actions. Le débat sur la véritable nature de ces choses a été tranché par la réalité de ce qui se passe.
Peu importe que vous croyiez qu’Israël veut simplement vivre en paix. Peu importe que vous croyiez que le sionisme est simplement l’idée que les juifs méritent l’autodétermination. La réalité dit que vous avez tort. La réalité dit qu’Israël et le sionisme sont synonymes de violence et d’abus incessants. La réalité dit qu’Israël et le sionisme impliquent nécessairement le génocide, l’apartheid et le nettoyage ethnique. Parce que c’est la réalité sur le terrain.
Ce sont les faits. Si vous n’êtes pas d’accord avec eux, vous avez objectivement tort.
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J’ai vu un extrait de l’émission de Patricia Karvelas sur ABC, dans lequel elle mettait sur la sellette Ophir Falk, conseiller politique de Netanyahou, pour son déni des atrocités commises par Israël à Gaza, et je me suis dit qu’Israël avait vraiment perdu les gens normaux. Tous les partisans de l’empire occidental qui, en temps normal, suivent docilement la ligne impériale, sont en train de se désolidariser, un par un.
Le fait qu’Israël ait réussi à s’aliéner les libéraux occidentaux est tellement drôle, car ils seraient les plus fervents supporters d’Israël si on leur donnait la moindre justification pour adopter cette position.
Israël correspond en effet parfaitement à la mythologie libérale occidentale. Une démocratie capitaliste alignée sur les États-Unis, dirigée par une minorité religieuse courageuse qui a survécu à d’horribles persécutions, qui embrasse les valeurs progressistes laïques et renforce le discours dominant occidental sur les merveilles que l’ordre mondial dirigé par les États-Unis a accomplies depuis sa victoire triomphale et glorieuse lors de la Seconde Guerre mondiale. Tout ce qu’Israël avait à faire, c’était de leur donner quelque chose, n’importe quoi, et ils continueraient à penser qu’Israël est la meilleure chose au monde. Ils avaient juste besoin d’une excuse, même très mince.
Mais Israël n’a même pas pu leur donner cela. Le génocide, le racisme, l’apartheid, le nettoyage ethnique et l’expansionnisme étaient tout simplement trop importants pour son idéologie motrice. Le projet sioniste ne pouvait tout simplement pas se poursuivre sans tomber un jour le masque, et maintenant, ils ont perdu tous les libéraux modérés du courant dominant et pratiquement tout le monde, à l’exception des extrémistes d’extrême droite qui pensent que «tuer des musulmans, c’est bien» et des sionistes chrétiens qui pensent qu’«il faut soutenir Israël parce que Dieu le commande».
Finalement, toutes les contradictions ont dû être révélées au grand jour.
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La presse israélienne avance l’argument selon lequel si les habitants de Gaza souffrent tant, ils n’ont qu’à partir, ce qui est précisément le discours que j’avais prédit qu’Israël tiendrait bientôt pour faciliter son programme de nettoyage ethnique de longue date.
Le mois dernier, j’ai écrit ce qui suit dans un article intitulé «Ils affament des civils pour voler un territoire palestinien, et ils mentent à ce sujet» :
«Les gouvernements occidentaux commencent à dénoncer les atrocités commises à Gaza, mais c’est beaucoup trop peu et beaucoup trop tard. On peut s’attendre à ce qu’Israël et les États-Unis répondent à ce tollé en affirmant que les Palestiniens doivent être évacués de Gaza le plus rapidement possible afin de les sauver de cette crise humanitaire délibérément provoquée. On peut s’attendre à ce qu’ils dénoncent tous ceux qui s’opposent à cette opération de nettoyage ethnique comme des monstres maléfiques qui veulent affamer les pauvres Palestiniens».
Le Jerusalem Post vient de publier un article d’opinion intitulé «La crise humanitaire à Gaza devrait accélérer le plan de relocalisation de Trump», sous-titré «Maintenant que le public est conscient de la crise humanitaire à Gaza, il faut en tirer parti pour rallier le soutien à la proposition de relocalisation de Gaza avancée par Trump».
L’auteur de l’article, Gol Kalev, se plaint que «les Gazaouis» se voient «refuser le droit humain fondamental de fuir une guerre» par les Européens méchants et malveillants qui ne veulent qu’accuser Israël de crimes de guerre et d’atrocités.
«Ils sont nécessaires sous les décombres de Gaza, non seulement pour le Hamas, qui les utilise comme boucliers humains, mais aussi pour l’Europe et ses mandataires, qui les utilisent comme pions dans leur opposition séculaire à l’État juif et comme moyen de s’attaquer par procuration aux États-Unis», écrit Kalev, affirmant que la frustration du public «ne devrait pas être dirigée contre Israël, mais contre ceux qui font obstacle au plan de relocalisation de Trump, notamment les dirigeants européens». «Maintenant que le public est conscient de la crise humanitaire à Gaza, il faut en tirer parti pour rallier le soutien à la proposition de relocalisation de Trump, qui pourrait apporter sécurité et prospérité aux Gazaouis et la paix à toute la région», écrit Kalev. «Le message public doit être clair : libérez les Gazaouis, laissez-les fuir».
Comme je l’avais prédit, ils déguisent une opération de nettoyage ethnique en humanitaire et dénoncent comme des monstres sans cœur tous ceux qui veulent apporter une aide massive aux Palestiniens dans leur patrie historique. Nous pouvons nous attendre à voir davantage de messages de ce type à l’avenir.
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Quiconque vous dit soutenir Israël pour des raisons religieuses vous dit de cesser d’essayer de le raisonner. Ils disent que leur position n’est pas fondée sur des faits, des preuves, la logique ou la moralité, mais sur leur foi aveugle en un ensemble d’histoires inventées. Vous ne pouvez donc rien leur dire qui puisse les faire changer d’avis ou les convaincre qu’ils ont tort.
Essayer de débattre ou de raisonner avec une telle personne reviendrait à essayer de convaincre quelqu’un que Dieu n’existe pas. C’est une position totalement infalsifiable, contre laquelle aucun argument fondé sur des faits et des preuves ne peut être avancé.
Quelqu’un comme Mike Huckabee ne dit jamais la vérité ou ce qu’il pense vraiment lorsqu’il s’agit d’Israël et des Palestiniens, il se contente de dire tout ce qu’il faut pour aider à accomplir une prophétie biblique et s’assurer sa récompense éternelle. De telles personnes n’ont pas leur place dans la conversation. Elles devraient être complètement exclues du débat, car elles n’y participent pas réellement. Elles ne font que mentir et manipuler pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la vérité ou la moralité.
Caitlin Johnstone
source : Caitlin Johnstone
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الطاهر المعز – الذّكرى الثلاثون للتطهير العرقي في البَلْقَان – من منطقة « كريينا » الصربية 1995 إلى غزة 2025

الذّكرى الثلاثون للتطهير العرقي في البَلْقَان – من منطقة « كريينا » الصربية 1995 إلى غزة 2025 : الطاهر المعزصادف الرابع من أغسطس الذكرى الثلاثين لعملية العاصفة ( 04 آب/أغسطس 1995)، وهي حملة عسكرية نفّذتها قوات كرُواتيا ضد المدنِيِّين الصِّرْب ( كانت صربيا وكرواتيا أهم مكونات يوغسلافيا الإتحادية السابقة وكان السّكّان يستقرون في أي منطقة من مناطق يوغسلافيا الإتحادية، يختارونها أو يجدون بها عملا، وكان الزواج مختلطا بين جميع مكونات البلاد)، وكانت هذه العملية هجومًا خطّط له حلف شمال الأطلسي، ونفّذته قواتٌ كرُواتية مُسلّحةٌ ومدربةٌ أمريكيًا، بتنسيقٍ مباشرٍ مع قوى « غربيةٍ » أخرى، أدّى إلى إحدى أكبر عمليات التّطهير العرقي وقتل مئات الآلاف من الصّرب خلال أيام قليلة، بزعامة قائد فاشي كرواتي مدعوم من الولايات المتحدة، وفق الوثائق التي رُفِعت عنها السِّرِّيّة مُؤَخّرًا، وبينما أيّدت واشنطن علنًا السلامَ التفاوضي، شجعت المليشيات الفاشية الكرواتية سرًا على إظهار أقصى درجات العدوانية، ولو أدّى ذلك إلى اختفاء جميع السكان الصِّرْب للبلاد، وبعد المجازر التي نفّذتها قوات تتبنّى الإيديولوجية الفاشية علنًا – وهي وريثة المليشيات التي تعاونت مع الإحتلال الفاشي خلال الحرب العالمية الثانية – أكد الدّبلوماسي الأمريكي ريتشارد هولبروك، وكيل وزارة الخارجية في إدارة الرئيس وليام كلينتون، مُخاطبا الرئيس الكرواتي ( الذي تعاون مع ألمانيا النازية في شبابه وأسس مليشيا أعاد إحياءها خلال تلك الحرب الأطلسية لقتل المواطنين الصرب والمسلمين) : « لقد أعلنا في وسائل الإعلام وفي الإجتماعات الدّولية[…] أننا نشعر بالقلق، ولكن في الخفاء، كنتم تعلمون ما نريده » ( أي القضاء على الصّرب الذين عارضوا المخططات الأمريكية والأطلسية في أوروبا الشرقية)، وكتب أحد مستشاري هولبروك في مذكرة حجبها الدبلوماسي لاحقًا: « قد استُخْدِمَت القوات الكرواتية كحراس أمن لواشنطن لتدمير يوغوسلافيا » وانطلقت الحملة العسكرية التي أفضت إلى إبادة جماعية بِطَرْد جميع السكان الصرب من كرواتيا، بقوة السلاح ووصف السياسي السويدي كارل بيلت هذه العملية بأنها « أكثر عمليات التطهير العرقي فعالية التي شهدناها في البلقان »، حيث اجتاحت القوات الكرواتية المناطق المحمية من قبل الأمم المتحدة في جمهورية كرايينا الصربية المعلنة من جانب واحد، نهبًا وحرقًا واغتصابًا وقتلًا أثناء تقدمها عبر الإقليم، وفَرّ ما حوالي 350 ألفًا من السكان، غالبًا سيرًا على الأقدام، ولم يعودوا أبدًا، كما تم إعدام الآلاف بإجراءات موجزة، تحت أنظار « قوات حفظ السلام » التابعة للأمم المتحدة، المكلفة بحماية كرايينا، وأنكر قادة الولايات المتحدة أن تكون هذه المجازر والنزوح الجماعي بمثابة جرائم حرب أو تطهير عرقي، وأعلن عقيد بريطاني من قادة قوات الأمم المتحدة: » إن الخطة العسكرية الكرواتية كانت من تصميم خرّيجي الكُلِّيّات العسكرية لحلف شمال الأطلسي في أمريكا الشمالية أو أوروبا الغربية « ، وأظهرت الوثائق التي تم رفع السّرّيّة عنها إن الجيش الأمريكي خطّط للحرب الخاطفة لقتل أكثر ما يمكن من السكان الصّرب وترويع النّاجِين من المجازر لكي يفرّوا بأسرع وقت ممكن، مثلما حصل في فلسطين إبّان النّكبة، وتباهى قادة كرواتيا بسفك الدماء والقضاء على السكان الصرب في كرواتيا تمامًا، بدعم أمريكي وأطلسي مباشر، وأعلنوا اجتماع المسؤولين الكرواتيين مع مسؤولين أمريكيين للاحتفال بانتصارهم.
بعد طرد السكان الصرب من كرواتيا وانفصالها عن يوغسلافيا، اعتمد النظام الكرواتي حديث التأسيس على هذا النظام لفرض الهيمنة الأمريكية والألمانية، ليس فقط على البلقان، بل على جميع أنحاء أوروبا، ولا تزال التوترات العرقية التي يغذيها حلف شمال الأطلسي (الناتو) في المنطقة مُسْتَعِرَة، وتم استغلالها لتبرير احتلال دائم، ولا تزال يوغوسلافيا السابقة تعاني من ندوب عميقة جراء عمليات القتل الجماعي والتّطهير العرقي، فيما اعتبر حلف شمال الأطلسي هذه العملية ( التي سُمِّيت « عملية العاصفة ») نموذجًا لحروب الوكالة والهجمات العسكرية اللاحقة، وقد كررت الولايات المتحدة استراتيجية استخدام المقاتلين الأجانب المتطرفين كقوات ضاربة في مختلف مسارح العمليات، من سوريا إلى أوكرانيا.
الدّعم الإمبريالي للفاشيين الكرواتييين ومخطط « النّقاء العِرْقي » المزعوم
كانت يوغسلافيا جمهورية اتّحادية بعد تحريرها من الإحتلال الفاشي ( الإيطالي والألماني) خلال الحرب العالمية الثانية، وكانت صربيا وكرواتيا أهم إقْلِيمَيْن بها، وسَرّعَت وضاعفت القوى « الغربية، بزعامة الولايات المتحدة وألمانيا وبريطانيا والفاتيكان، طوال ثمانينيات القرن العشرين، دعمها الفكر القومي الشوفيني، وخصوصا من مُخلّفات الفكر الفاشي الذي كان سائدًا في كرواتيا قبل تأسيس يوغوسلافيا الإتحادية، وتمكنت القوى « الغربية » من تأجيج تفكك الاتحاد متعدد الأعراق، وكان ممثلها في كرواتيا، فرانيو تودجمان، أصوليًا كاثوليكيًا وعضوًا في جماعات انفصالية متطرفة، تمتد أصولها إلى النّازية، وشنت هذه الفصائل الفاشية حملة إرهابية في أوائل السبعينيات من القرن العشرين، ومن بينها اختطاف وتفجير طائرات تجارية، ومهاجمة البعثات الدبلوماسية اليوغوسلافية في الخارج، واغتيال فلاديمير رولوفيتش، سفير بلغراد في السويد، سنة 1971…
بعد تجدد العنف الانفصالي الكرواتي في يوغوسلافيا، سُجن تودجمان ( آذار/مارس 1972) مع شريكه المقرب ستيبان ميسيتش بسبب البروباغندا والمُمارسات الفاشية، وبعد ثمانية عشر عامًا، عندما أجرت أول انتخابات متعددة الأحزاب منذ الحرب العالمية الثانية، فاز الاتحاد الديمقراطي الكرواتي (HDZ)وهو الحرب الفاشي الذي يتزعمه تودجمان وميسيتش، بأغلبية الأصوات والمقاعد في البرلمان، وبذلك أصبح تودجمان رئيسًا، وميسيتش رئيسًا للوزراء، ومع صعود الفاشية الكرواتية، تم طَرْد المواطنين من أصُول صربية من كافة المؤسسات العامة، ولم يتنكّر فرانيو تودجمان وستيبان ميسيتش لماضيهما الفاشي، بل تم إحياؤه وتحديثه، وأبْدى توجمان، خلال الحملة الانتخابية « احترامه الكبير لدولة كرواتيا المستقلة »، الكيان الدمية الذي أنشأه النازيون وحكمه المتعاونون المحليون بوحشية من نيسان/ابريل 1941 إلى أيار/مايو 1945، واصفًا هذا الكيان الفاشي بأنه « تعبير عن التَّطَلُّعَات التاريخية للشعب الكرواتي »، وفي سياق آخر، أعلن صراحةً: « الحمد لله، زوجتي ليست صربية ولا يهودية ».
عكست هذه التصريحات استراتيجيةً وحشيةً رسمها فرانيو تودجمان خلال شهر شباط/فبراير 1990 في اجتماعٍ عامٍّ عُقد في كليفلاند، أوهايو ( الولايات المتحدة)، عندما تولّى الاتحاد الديمقراطي الكرواتي السلطة، وأوضح تودجمان أن « هدفنا الأساسي […] هو فصل كرواتيا عن يوغوسلافيا إذا وصلنا إلى السلطة، ففي غضون 48 ساعةً الأولى، وبينما لا تزال النشوة تسود، من الضروري أن نُحاسب جميع من يعارضون كرواتيا (…) لقد وُضعت قوائم بأسماء هؤلاء الأشخاص بالفعل، يجب إلغاء الكنيسة الأرثوذكسية الصربية… »، ورغم هذه التصريحات والإفتخار بالإنتماء الفاشي، اعترف الإتحاد الأوروبي، الذي كان يسمى آنذاك الجماعة الاقتصادية الأوروبية، بكرواتيا الإنفصالية والفاشية بعد عامين من الدّعم شبه السّرِّي من قِبل ألمانيا والفاتيكان والولايات المتحدة وبريطانيا…
أَسّس الفاشيون من عُملاء ألمانيا النازية ميليشيا « الأوستاشا » وكان العديد من أنصار تودجمان يُقدّسون الأوستاشا الفاشيين الذين حكموا دولة كرواتيا المستقلة خلال الحرب العالمية الثانية ( وهي دُوَيْلة عميلة لألمانيا النازية التي تحتل مجمل بُلدان أوروبا) وتراوحت جرائمهم بين إعدام مئات النساء وكبار السن بقطع الرؤوس أو الغرق، وإدارة شبكة من معسكرات الإبادة في يوغوسلافيا التي احتلتها دول المحور ( إيطاليا وألمانيا)، مع وحدات متخصصة باختطاف الأطفال، وأثارت وحشية مليشيات الأوستاش تجاه الصّرب والغجر والمسلمين واليهود استياء حتى من قِبَل رُعَاتِهِم النازيين، بعد قَتْلِ مئات الآلاف على يد الأوستاشا، الذين كان من بين ضباطهم شقيق ووالد وزير دفاع تودجمان، غويكو سوساك ( في حكومة 1990)
ظلت هذه الأحداث المُرَوِّعَة محفورة في ذاكرة سكان إقليم كرايينا الصربي التاريخي، المُلحق إداريًا بجمهورية كرواتيا اليوغوسلافية الاشتراكية بعد الحرب العالمية الثانية، وتلقى حزب الاتحاد الديمقراطي الكرواتي تمويلًا من منفيي حركة أوستاشا في الدول الغربية، وعند وصوله إلى السلطة، أعاد تسمية ساحة ضحايا الفاشية الشهيرة في العاصمة زغرب باسم « ساحة النبلاء الكروات »، بينما كانت الوحدات شبه العسكرية الكرواتية تلوح بفخر بشعارات ورموز حركة أوستاشا، وأجّجَت حكومة تودجمان الكراهية العرقية علنًا، وبدأ الصرب في الدولة الناشئة يستعِدُّون لحرب أهلية.
في أعقاب اندلاع الاشتباكات العرقية في كرواتيا خلال شهر آذار/مارس 1991، نُشرت وحدات من جيش الشعب اليوغوسلافي لحماية كرايينا، حيث أعلن السكان قيام جمهورية صربية مستقلة إلى حين التوصل إلى اتفاق سلام دولي، وصرّح الرئيس اليوغوسلافي آنذاك، بوريسلاف يوفيتش، قبل وفاته بأن الهدف هو « حماية الأراضي الصربية حتى التوصل إلى حل سياسي »، ودامت المفاوضات من أجل التّوصّل إلى حل سياسي أربع سنوات، وبحلول شهر آب/أغسطس 1995، بدا أن « الحل السياسي » على وشك التحقق، وعقدت مجموعة اتصال خاصة تابعة للأمم المتحدة مفاوضات سلام في جنيف بين سلطات كرايينا ( منطقة صربية داخل كرواتيا) وزغرب (عاصمة كرواتيا) واتفق الاتحاد الأوروبي وروسيا والولايات المتحدة على مقترح مُشترك لإنهاء الصراع في كرواتيا، وأَقَر الإتفاق بين جميع الأطراف ( يوم الثالث من آب/أغسطس 1995) بقاء المناطق ذات الأغلبية الصربية في كرواتيا جزءًا من البلاد، مع قدرٍ من الحكم الذاتي، وفي اليوم نفسه، أكد غالبريث على التلفزيون المحلي الاتفاق على إعادة دمج المناطق الصربية في كرواتيا، وفي الوقت نفسه، أعلن الوسطاء الأمريكيون في جنيف أنه، نظرًا للتنازلات الكبيرة التي قدّمها الصرب تمهيدًا لسلام تفاوضي، « لم يكن هناك سببٌ لدخول كرواتيا في حرب »، وأعلن قادة صرب كرايينا المتفائلون أنهم تلقوا ضمانات من واشنطن بالتدخل لمنع أي عمل عسكري كرواتي ضد كرايينا إذا قبلوا بنودتلك الخطّة، لكن قبل نهاية اليوم، رفض القادة الكروات الخطّة وتخلوا عن المفاوضات، وبدأت عملية التطهير العرقي المُسمّاة « العاصفة » صباح اليوم التالي، تحت شعار « اضربوا الصّرب حتى يختفوا عمليا » مشاركة كرواتيا في مفاوضات جنيف كانت خدعة صُممت لخلق وهم بأن كرواتيا تسعى إلى تسوية دبلوماسية، بينما تُطوّر سرًا خططًا « لهزيمة العدو تمامًا »، وفق وثائق محضر اجتماع عُقد يوم 31 تموز/يوليو 1995 بين تودجمان وكبار قادته العسكريين في القصر الرئاسي بجزر بريوني، وأبلغ تودجمان الحاضرين: « يجب أن نوجه ضربات قاضية تُجبر الصرب على الاختفاء عمليًا… سأذهب إلى جنيف للتّظاهر باهتمامنا بالسلام، ولدحض جميع الحجج التي تُشير إلى أننا نُشعل حربا أثنية وعرقية ودينية، ولإخفاء خططنا التي سوف ننفذها قريبًا… »
لم تقتصر هذه التصريحات، التي تُشكل دليلاً واضحاً لا لبس فيه على نية الإبادة الجماعية، على الرئيس وحده، فقد أقرّ أنتي غوتوفينا، وهو جنرال رفيع المستوى عاد إلى يوغوسلافيا لإدارة عملية العاصفة بعد فراره في أوائل سبعينيات القرن العشرين، بحتمية التطهير العرقي. وأعلن غوتوفينا أن الهجوم الحاسم والمستمر على كرايينا سيعني لاحقاً « أنه لن يكون هناك الكثير من المدنيين، بل فقط أولئك الذين سيضطرون للبقاء، أولئك الذين لا يملكون إمكانية المغادرة »، ومن الغريب إن محكمة دولية يهيمن عليها الغرب قد بَرَّأت القائد السابق للفيلق الأجنبي الفرنسي، الذي عمل سابقاً مرافقاً للفاشي الفرنسي جان ماري لوبان، وقاد مليشيات هاجمت المُضْرِبِين من عمال ينتمون إلى الإتحاد العام للعمالفي فرنسا (CGT)، من دوره القيادي في عملية « العاصفة » بكرواتيا…
اقترح تودجمان شن حملة دعائية ضخمة تستهدف الصرب المحاصرين في جيب عرقي معادٍ، مع توزيع منشورات تُعلن « انتصار الجيش الكرواتي، بدعم من المجتمع الدولي »، وتحث الصرب على عدم الفرار، في محاولة واضحة لإضفاء طابع شامل على اقتراحه بتهجير السكان المدنيين قسرًا، قال: « هذا يعني توفير مخرج لهم، مع التظاهر بضمان حقوقهم المدنية… باستخدام الإذاعة والتلفزيون، ولكن أيضًا المنشورات »، وناقش القادة العسكريون استراتيجيات دعائية أخرى لتبرير الهجوم، بما في ذلك عمليات « الراية الكاذبة »، وبما أن « كل عملية عسكرية لا بد أن يكون لها مبرر سياسي »، أكد تودجمان أن الصرب « كان عليهم أن يقدموا لنا ذريعة ويستفزونا » قبل بدء الهجوم، واقترح أحد المسؤولين « اتهامهم بشن هجوم تخريبي ضدنا… ولهذا السبب اضطررنا للتدخل »، واقترح جنرال آخر التسبب في « انفجار كما لو أنهم هاجمونا بقواتهم الجوية » ( الوَهْمِيّة)…
الضوء الأخضر الأمريكي للمذبحة
صوّر جهاز المخابرات اليوغوسلافي سرًا وزير الدفاع الكرواتي مارتن سبيغلج وهو يتآمر لطرد السكان الصرب من كرواتيا وقال لزميله في أحد التسجيلات ( أواخر سنة 1990) « إن أي شخص يعارض استقلال كرواتيا يجب قتله على الفور، في الشارع، في المصنع، في الثكنات، في أي مكان … »، وتوقع « حربًا أهلية بلا رحمة على أحد، لا نساء ولا أطفال، وسَتُدَمَّرُ منازل الصرب بقنابل يدوية بسيطة »، وذلك قبل أن يدعو سبيغلج علنًا إلى « مذبحة لحل » مشكلة كنين، عاصمة كرايينا، بإزالتها نهائيا » وتباهى قائلًا: « لدينا اعتراف دولي بهذا »، في إشارة إلى الولايات المتحدة التي كانت قد « عرضت كل المساعدة الممكنة، وتقديم آلاف المركبات العسكرية القتالية والتسليح الكامل لنحو مائة ألف جندي كرواتي مجانًا لكي لا يعود الصرب إلى كرواتيا أبدًا (… )سننشئ دولة مهما كلف الأمر، حتى لو لزم إراقة الكثير من الدماء ».
قال توجمان خلال اجتماع مع قادته العسكريين يوم 31 تموز/يوليو 1995 بشأن الدعم « الغربي » لخُططات التصفيات والإبادة والتّطهير العرقي: « إن ألمانيا صديق يدعمنا دون قيد، شرط إبلاغها وإبلاغ حلف شمال الأطلسي مسبقًا بالهجمات وبأهدافنا كما نَحْظَى بدَعم الولايات المتحدة »، كما ورَد في مجلة دير شبيغل الألمانية سنة 2006، حيث كتبت: » إن المجازر تحمل بصمات واشنطن »، وأكّدت مصادر عسكرية كرواتية تلقيها « دعمًا مباشرًا، وإن كان سريًا، من وزارة الحرب الأمريكية ومن وكالة المخابرات المركزية في تخطيط وتنفيذ هجوم العاصفة »، وتلَقّى جنود وضُبّاط كرواتيون تدريبًا في قاعدة فورت إروين بولاية كاليفورنيا، وساعد البنتاغون في التخطيط للعملية، وفقًا لما ذكرته المجلة، وتجاوز الدعم الأمريكي بكثير ما تم الإقرار به علنًا، أي أن القوات الكرواتية شاركت ببساطة في تدريبات أجرتها شركة إم بي آر آي العسكرية الأمريكية الخاصة، » التقى نائب مدير وكالة المخابرات المركزية الأمريكية، جورج تينيت، بنجل غوتوفينا وتودجمان، الذي كان آنذاك رئيسًا للمخابرات الكرواتية، لإجراء مشاورات أخيرة، قبل الهجوم بمشاركة الطائرات الأمريكية التي دمرت مراكز دفاع جوي واتصالات صربية، ونقل البنتاغون المعلومات التي جُمعت عبر الأقمار الصناعية إلى القوات الكرواتية »، وفق نفس المصدر…
وجب التّذكير إن التّدخلات العسكرية الأمريكية تتم في ظل الإدارات الديمقراطية والجمهورية على حدّ السواء، فقد احتفلت الإدارة الدّيمقراطية لوليام كلينتون سنة 1995 بانتصار المليشيات الفاشية الكرواتية التي نفّذت عمليات الإبادة الجماعية، حيث عُقدت قمة رفيعة المستوى يوم 18 آب/أغسطس 1995، في القصر الرئاسي بزغرب ( عاصمة كرواتيا) بين زعماء كروات ودبلوماسيين أمريكيين يقودهم ريتشارد هولبروك، أحد أركان مؤسسة السياسة الخارجية الأمريكية، المهووس بالتدخل في يوغسلافيا وتفكيكها ووصف التذهير العرقي ب »العمل المَشْرُوع »، وفق موقع « ذا غراي زون » ( 04 آب/أغسطس 2025) الذي كتب « لقد أقرّ هولبروك علنا بدعم الإدارة الأمريكية عمليات الإبادة الجماعية »…
استمر الدّعم الأمريكي والأوروبي لجمهورية كرواتيا واستمرت قوات حلف شمال الأطلسي في تدمير البلاد وتفتيتها إلى دويلات غير قابلة للعيش ( الجبل الأسود وكوسوفو والبوسنة…) لتسهيل السيطرة عليها وتحويلها إلى قواعد أطلسية، ورغم وجود أدلة دامغة على ارتكاب جرائم حرب خطيرة، وفق الوثائق المُفْرج عنها مؤخرا، لم تُوجّه المحكمة الجنائية الدولية ليوغوسلافيا السابقة، الممولة من حلف شمال الأطلسي (الناتو)، أي اتهام لأي مسؤول عن عملية العاصفة حتى سنة 2008، بينما لاحقت الإستخبارات الأمريكية الزعماء الصّرب واتهمتهم بالفاشية وألقت القبض عليهم، وتم محاكمتهم وسجنهم ظُلما، فيما انتظرت الولايات المتحدة وفاة العديد من الضباط المذنبين من كبار السّن، بمن فيهم تودجمان، ولم تتم محاكمة سوى ثلاثة قادة عسكريين كروات سنة 2011، تم تبرئة أحدهم وأُدِين إثنان قبل إلغاء القرار خلال جلسات محكمة الإستئناف سنة 2012، ولم تتم إدانة الحكومة الكرواتية ولا جيشها المُشبع بالإيديولوجيات العنصرية والفاشية الذي طرد بالقوة كافة الصّرْب من كرواتيا.
خاتمة
يهدف التّذكير بهذه المذبحة، بعد ثلاثة عُقُود من تنفيذها إلى تزامنها مع انهيار الإتحاد السوفييتي ومع العدوان الثّلاثيني على العراق (بداية سنة 1991) والتّذكير بأن ما يحدث اليوم في فلسطين هو جزء من مخطط صهيوني بدأ تنفيذه منذ أكثر من قَرْن، وإن الولايات المتحدة – رأس حرْبَة الإمبريالية والعدوان على الشعوب – خطّطت العديد من المجازر والإنقلابات الدّموية وعمليات الإبادة التي تنفذها القوات الأمريكية مباشرة، أو قوات وكيلة (مُتعاقدة من الباطن) وإن ما يقوله ويكتبه بعضنا اليوم يُصنف ضمن « نظريات المؤامرة » في حين أظهرت الوثائق المُفرج عنها صحّة ما كان يقوله الصّرب منذ سنة 1990 بشأن إحياء الفكر الفاشي والمليشيات الفاشية في كرواتيا بدعم أمريكي وألماني وبريطاني ( وأطلسي بشكل عام) فضلا عن دعم علني من قِبَل الفاتيكان…
هناك أوجه شبه بين ما حدث في يوغسلافيا وما يحدث في أوكرانيا من إحياء المليشيات الفاشية التي ساعدت الجيش الألماني لاحتلال أراضي الإتحاد السوفييتي ( من بينها أراضي أوكرانيا نفسها) خلال الحرب العالمية الثانية، وأشارت صحيفة « كييف بوست » ( أيلول سبتمبر 2022) : » يُعَدّ الهجوم المضاد غير المتوقع لجيش أوكرانيا في خاركوف ضدّ الجيش الروسي بمثابة عملية العاصفة (الكرواتية) التي تُبشِّرُ باستسلام روسيا الوشيك ». وللتذكير فإن هذا الهجوم المُضاد الذي خطط له وأشرف على تنفيذه حلف شمال الأطلسي، حظِيَ بتبجيل كبير من قِبَل الأوساط العسكرية الأطلسية، مع الحديث عن تنفيذ مثل هذه الخطط في مناطق صراع أخرى، بتحالف بين المليشيات الفاشية والإستخبارات الأمريكية وقوات حلف شمال الأطلسي، مثلما يحدث في غزة حيث تُشارك شركات التكنولوجيا والإتصالات في المجازر بدعم من الجيش والكونغرس والرئيس الأمريكييين…
لا غرابة إذًا أن ينفّذ الكيان الصهيوني عمليات الإبادة في ظل الحصار والتّجويع مع توسيع رقعة العدوان إلى سوريا ولبنان واليمن وإيران، بدعم أمريكي مُطلق وأوروبي مَشْرُوط، ولا غرابة في قَمْع أي حركة احتجاج على عمليات الإبادة، ولا يجب أن ننتظر ثلاثة عقود لاكتشاف الوثائق التي تثبت مُشاركة كافة القوى الإمبريالية والسلطات العربية في هذه الحلقة الجديدة من النّكبة، بل وجب التّصدّي لها الآن قبل فوات الأوان…
وردت المعلومات بموقع « المنطقة الرمادية » ( The Gray Zone ) بتاريخ الرابع من آب/أغسطس 2025، بعنوان:
(leader US backed cleaning of serbs , top diplomat secretly tol croat )
الطاهر المع
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