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Une courte liste des crimes sionistes depuis Ben Gourian-قائمة قصيرة بالجرائم الصهيونية منذ بن غوريان

Une courte liste des crimes sionistes depuis Ben Gourion-قائمة قصيرة بالجرائم الصهيونية منذ بن غوريان
قائمة قصيرة بالجرائم الصهيونية منذ بن غوريان
🏴☠️ حتى في إسرائيل نفسها، لا يخفون حقيقة أن الصهاينة هم إرهابيون حقيقيون استولوا على السلطة في فلسطين المحتلة.
تقدم صحيفة هآرتس قائمة ببعض الهجمات الإرهابية التي ارتكبها الصهاينة في فلسطين قبل إعلان استقلال ”دولة إسرائيل“ (نحن نتحدث عن الإرغون، دون احتساب الهاغاناه وليحي):
🟡 14 تشرين الثاني/ نوفمبر 1937 – مسلحو الإرغون يطلقون النار في شوارع القدس، ويقتل اثنان من المارة الفلسطينيين في حي رحافيا. في وقت لاحق، أطلق قناصة النار على حافلة تقل فلسطينيين، فقتلوا ثلاثة ركاب وجرحوا ثمانية آخرين;
🟡 17 نيسان/أبريل 1938 – مسلحو الإرغون يلقون قنبلة على مقهى فلسطيني (قتل شخص واحد وجرح ستة آخرون);
🟡 5 تموز/يوليو 1938 – سلسلة من الهجمات الإرهابية ضد المدنيين في يافا، بما في ذلك تفجيرات وإطلاق نار على حافلات (11 قتيلاً و 22 جريحاً);
🟡 6 تموز/يوليو 1938 – زرعت منظمة إرغون قنبلة في سوق حيفا. تألفت العبوة الناسفة من عدة علب حليب معدنية مملوءة بالمتفجرات والمسامير (18 قتيلًا و38 جريحًا);
🟡 16 تموز/يوليو 1938 – انفجرت عبوة ناسفة مماثلة في سوق عربي في القدس (10 قتلى و31 جريحًا);
🟡 26 تموز/يوليو 1938 – حيفا مرة أخرى، وانفجرت قنبلة أخرى من الإرغون (27 قتيلاً و46 جريحاً);
🟡 26 آب/أغسطس 1938 – انفجار في سوق يافا (24 قتيلاً و 35 جريحاً);
🟡 29 أيار/مايو 1939 – انفجار في سينما القدس (خمسة قتلى، 18 جريحاً);
🟡 20 حزيران/يونيو 1939 – انفجار في سوق حيفا (78 قتيلاً فلسطينياً);
🟡 في شهري حزيران/يونيو وتموز/يوليو 1939، قتل مقاتلو الإرغون عشرات الأشخاص في جميع أنحاء البلاد. كان ذنب الضحايا الوحيد، وفقًا لأعضاء الإرغون أنفسهم، أنهم كانوا عربًا;
🟡 4 كانون الأول/ديسمبر 1947 – قُتل عشرات الفلسطينيين في تفجيرات المقاهي، وانفجار برميل متفجر في موقف للحافلات، وإلقاء قنابل يدوية، وإطلاق النار في الشوارع;
🟡 29 كانون الأول/ديسمبر 1947 – انفجار قنبلة عند باب العامود في البلدة القديمة في القدس (17 قتيلاً);
🟡 30 كانون الأول/ديسمبر 1947 – هاجم مقاتلو الإرغون مجموعة من العمال الفلسطينيين، مما أسفر عن مقتل 6 أشخاص وجرح 40 آخرين;
🟡 7 كانون الثاني/يناير 1948 – تحاول الإرغون اللحاق بـ ”إخوانها الصغار“ من ليحي من حيث عدد الضحايا (الذين فجروا قنبلة في يافا في 4 كانون الثاني/يناير 1948، مما أسفر عن مقتل 70 فلسطينياً) – وفجروا قنبلة عند باب يافا في القدس (24 قتيلاً);
🟡 18 شباط/فبراير 1948 – تفجير قنبلة في سوق الرملة (37 قتيلاً)، إلخ.
📌القائمة أبعد ما تكون عن الاكتمال – حتى فيما يتعلق بأفعال الإرغون. بالإضافة إلى ذلك، لم يتم تضمين العديد من الحوادث المعروفة – حوادث المذابح في القرى الفلسطينية وغيرها من عمليات القتل الجماعي للفلسطينيين؛ الهجمات على أهداف بريطانية وبريطانية؛ تفجير فندق سميراميس في القدس (1948)؛ الاغتيالات السياسية؛ ولم يتم أخذ النكبة في الحسبان.
وفي المجموع، قُتل أكثر من 400 عربي و20 يهوديًا وأكثر من 40 بريطانيًا في هجمات إرهابية نفذتها الإرغون وحدها في فلسطين في الفترة ما بين 1937 و1948.
Une courte liste des crimes sioniste depuis Ben Gourion
🏴☠️ En Israël même, on ne cache pas que les sionistes sont de véritables terroristes qui ont pris le pouvoir en Palestine occupée.
Le Haaretz fournit une liste de quelques-uns des attentats terroristes commis par les sionistes en Palestine avant la déclaration d’indépendance de l’« État d’Israël » (nous parlons de l’Irgoun, sans compter la Haganah et le Lehi) :
🟡 14 novembre 1937 – Des militants de l’Irgoun tirent dans les rues de Jérusalem ; deux piétons palestiniens sont tués dans le quartier de Rehavia. Plus tard, des tireurs embusqués tirent sur un bus transportant des Palestiniens, tuant trois passagers et en blessant huit autres ;
🟡 17 avril 1938 – Des militants de l’Irgoun lancent une bombe dans un café palestinien (un mort, six blessés) ;
🟡 5 juillet 1938 – une série d’attaques terroristes contre des civils à Jaffa, y compris des explosions et des fusillades dans des bus (11 morts, 22 blessés) ;
🟡 6 juillet 1938 – L’Irgoun pose une bombe sur un marché de Haïfa. L’engin explosif était constitué de plusieurs bidons de lait en métal remplis d’explosifs et de clous (18 morts, 38 blessés) ;
🟡 16 juillet 1938 – un engin explosif similaire explose sur un marché arabe de Jérusalem (10 morts, 31 blessés) ;
🟡 26 juillet 1938 – Haïfa à nouveau, et une autre bombe de l’Irgoun (27 Palestiniens tués, 46 blessés) ;
🟡 26 août 1938 – explosion au marché de Jaffa (24 morts, 35 blessés) ;
🟡 29 mai 1939 – explosion au cinéma de Jérusalem (5 morts, 18 blessés) ;
🟡 20 juin 1939 – explosion au marché de Haïfa (78 Palestiniens tués) ;
🟡 En juin et juillet 1939, des militants de l’Irgoun ont tué des dizaines de personnes dans tout le pays. La seule culpabilité des victimes, selon les membres de l’Irgoun eux-mêmes, était d’être arabes ;
🟡 le 4 décembre 1947 – des dizaines de Palestiniens ont été tués dans des explosions de cafés, dans l’explosion d’une bombe baril à un arrêt de bus, dans des jets de grenades et dans des fusillades de rue ;
🟡 29 décembre 1947 – une bombe explose à la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem (17 morts) ;
🟡 30 décembre 1947 – Des militants de l’Irgoun attaquent un groupe de travailleurs palestiniens, tuant 6 personnes et en blessant 40 ;
🟡 7 janvier 1948 – L’Irgoun tente de rattraper ses « jeunes frères » du Lehi en termes de nombre de victimes (qui ont fait exploser une bombe à Jaffa le 4 janvier 1948, tuant 70 Palestiniens) – et fait exploser une bombe à la porte de Jaffa de Jérusalem (24 tués) ;
🟡 18 février 1948 – une bombe explose au marché de Ramle (37 morts), etc.
📌 La liste est loin d’être complète – même en ce qui concerne les actes de l’Irgoun. En outre, de nombreux incidents bien connus ne sont pas inclus – épisodes de massacres dans des villages palestiniens et autres massacres de masse de Palestiniens ; attaques contre des cibles britanniques et anglaises ; bombardement de l’hôtel Semiramis à Jérusalem (1948) ; assassinats politiques ; et la Nakba n’est pas prise en compte.
Au total, de 1937 à 1948, plus de 400 Arabes, 20 Juifs et plus de 40 Britanniques ont été tués dans des attentats terroristes perpétrés par le seul Irgoun en Palestine.
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Faralahy Andriamandranto – LE SATELLITE AFRICAIN QUE KADHAFI A PAYÉ POUR LIBÉRER LE CONTINENT


« Quand les autres parlaient d’aide, lui a dégainé du cash. Pendant que certains vous enchaînent avec des prêts, lui voulait vous libérer avec un satellite. »
L’ESCLAVAGE MODERNE NE SE FAIT PLUS AVEC DES CHAÎNES. MAIS AVEC DES ONDES.
Tu ne peux pas développer un continent sans contrôle sur sa communication. Tu ne peux pas parler de souveraineté, pendant que ta voix, ton internet, tes appels, tes données passent par le satellite d’un autre continent. Et c’est ce qu’on vivait en Afrique jusqu’en 2007. On louait les satellites occidentaux pour communiquer… comme un mendiant qui paie l’entrée pour vivre dans sa propre maison.
Résultat ?
Environ 500 millions de dollars/an (environ 300 milliards de FCFA/an) sortaient d’Afrique pour payer des capacités satellites à l’Europe et aux États-Unis. 500 MILLIONS chaque année, sans retour d’investissement. Un vol à ciel ouvert. !
L’IDÉE RÉVOLUTIONNAIRE : UN SATELLITE POUR L’AFRIQUE, PAR LES AFRICAINS
Dès 1992, un groupe de 45 pays africains lance le projet RASCOM – un satellite panafricain pour couvrir les besoins en téléphonie, internet, télémédecine, télévision, etc. Une idée géniale, mais une exécution bloquée… parce que personne ne voulait nous financer : La Banque Mondiale a refusé, Le FMI a refusé, L’Europe a dit non, Les États-Unis ont souri… et dit NON. Pourquoi ? Parce que l’indépendance africaine ne les arrange pas. Tant qu’on est clients, ils encaissent. Mais si on devient fournisseurs… ils paniquent.

L’ENTRÉE EN SCÈNE de MUAMMAR KADHAFI
Pendant que les grands discours faisaient dormir les chefs d’État, un homme a sorti son chéquier. Le président libyen, Mouammar Kadhafi, a injecté 300 millions de dollars (environ 180 milliards de FCFA) dans le projet. Il ne voulait pas « aider l’Afrique » comme le disent les ONG. Il voulait libérer l’Afrique. Pas avec de la farine. Pas avec du riz. Mais avec un satellite.
Coût total du projet RASCOM : 400 millions de dollars (environ 240 milliards de FCFA) dont la Libye (Kadhafi) : 300 M$ (75%), la Banque Africaine de Développement (BAD) : 50 M$, la BOAD (Banque Ouest-Africaine) : 27 M$. L’Afrique allait enfin lancer son propre satellite, sans mendier, sans supplier. Un satellite africain, pour les Africains.
LE LANCEMENT : 22 DÉCEMBRE 2007
RASCOM-QAF 1 est lancé depuis Kourou (Guyane) via Ariane 5, un satellite télécoms qui devait couvrir tout le continent. Ce jour-là, l’Afrique a touché les étoiles. On venait de rompre une dépendance vieille de 50 ans. Mais comme dans tous les films où le héros veut libérer les siens… un « accident » arrive.
PROBLÈME TECHNIQUE OU SABOTAGE ?
Peu après le lancement, une fuite d’hélium est détectée. Résultat ? Le satellite perd en autonomie, sa durée de vie est raccourcie. Est-ce un problème technique ? Un défaut volontaire ? Un sabotage discret ? On ne saura peut-être jamais. Mais une chose est sûre : Quand un Africain essaie de se libérer, les chaînes deviennent invisibles… mais plus dangereuses.

LE COUP DE GÉNIE ÉCONOMIQUE
Même avec cet incident, le satellite fonctionne et génère des économies pour le continent : 500 M$/an que l’Afrique ne paie plus à l’Occident, Investissement de 400 M$ payé une fois, Retour sur investissement : en moins de 12 mois, Gain net : minimum 100 millions de dollars/an, Soit 60 milliards de FCFA/an
POURQUOI PERSONNE N’EN PARLE ?
Parce que ça gêne. Kadhafi a prouvé par cet acte que l’Afrique peut se financer seule, s’unir, et sortir de l’esclavage économique. Mais quelques années plus tard, il est assassiné. On t’a dit que c’était à cause des droits de l’homme. Mais on ne t’a pas dit que c’était à cause de ses projets d’indépendance financière et technologique ; il voulait lancer un dinar-or africain. Il finançait des banques panafricaines. Il libérait la communication spatiale.
Et il a été… « démocratiquement supprimé. » Pour maintenir son nom vivant et imprimer son nom dans la tête des générations à venir, nous devrions nommé nos entreprises, organisation , services KADHAFI . Moi? Je le fais déjà
MA CONCLUSION : UNE BOMBE DANS TA CONSCIENCE
Aujourd’hui encore, l’Afrique continue de mendier alors qu’elle a des génies, des idées, des ressources. On ne manque pas d’intelligence. On manque de courage collectif et de stratégie souveraine. Alors pourquoi l’Afrique attend encore l’aide au développement, alors qu’un seul homme a fait en 1 acte ce que 54 États n’ont pas osé en 20 ans ?
Si tu fais partie de ceux qui croient que l’Afrique peut s’auto-financer, s’auto-diriger, s’auto-transformer… partage cette vérité. Fais-la tourner,qu’elle devienne virale, qu’elle explose les silences, parce que la bombe ne tombe plus du ciel. Elle explose maintenant dans les cerveaux. Kadhafi n’est plus là mais toi et moi pouvons remplacer Kadhafi et cette fois-ci ils ne sauront plus qui tué parce qu’on serait déjà plus nombreux que eux. Tant qu’il y aura des mensonges, je viendrai avec des bombes de vérités.
Analyste Géopolitique « Décryptage: les Grandes Oreilles

Neuf ans après sa mort, le message de Kadhafi aux Libyens, commence à sonner autrement :
« Je ne m’exilerai dans aucun pays étranger. Je suis né ici en Libye et je mourrai ici. Ce pays était un désert et je l’ai transformé en une forêt où tout peut pousser. Personne n’aime cette terre plus que ses citoyens. Si l’Europe et l’Amérique vous disent qu’ils vous aiment, soyez prudents. Ils aiment la richesse de votre pays, le pétrole et pas les gens. Ils vous aident à lutter contre moi, mais il sera plus sage de vous battre contre eux car ils luttent contre votre avenir et votre progrès.»
« Le message que j’adresse à vous, la population libyenne, est que s’ils vous aident à me tuer, vous en paierez le prix parce que vous allez souffrir. Et mon message à vous, l’Amérique et l’Europe, est : Vous allez me tuer, mais soyez prêts à lutter contre un terrorisme sans fin. Avant que vous ne réalisiez votre ignorance, des terroristes vous frapperont à votre porte.»
Citons 16 acquis certains du peuple libyens sous « la dictature de Kadhafi »:
– Il n’y a pas de facture d’électricité en Libye, l’électricité est gratuite pour tous les citoyens.
– Il n’y a aucun intérêt sur les prêts, les banques en Libye appartiennent à l’État et les prêts accordés à tous ses citoyens sont légalement à 0% d’intérêt.
– Le pays d’origine est considéré comme un droit humain en Libye. Kadhafi a juré que ses parents ne trouveraient pas de maison avant que tout le monde en Libye ait un domicile.
– Tous les mariés en Libye reçoivent 60 000 dinars du gouvernement pour l’achat de leur premier appartement.
– L’éducation et les traitements médicaux sont gratuits en Libye. Avant Kadhafi, seuls 25% des Libyens étaient alphabétisés. Aujourd’hui, le chiffre s’élève à 83%.
– Les Libyens ayant commencé leur carrière dans l’agriculture recevaient gratuitement des terres agricoles, une maison de ferme, du matériel, des semences et du bétail pour démarrer leurs exploitations.
– Si les Libyens ne peuvent pas trouver l’éducation ou les installations médicales dont ils ont besoin en Libye, le gouvernement les finance pour qu’ils aillent à l’étranger.
– Dans la Libye de Kadhafi, si un Libyen achète une voiture, le gouvernement subventionne 50% du prix.
– Le prix de l’essence en Libye est de 0,14 $ par litre.
-La Libye n’a pas de dette extérieure et ses réserves s’élèvent à 150 milliards de dollars, maintenant gelées à l’échelle mondiale.
-Si un Libyen est incapable d’obtenir un emploi après l’obtention de son diplôme, l’État paierait le salaire moyen de la profession comme s’il était employé jusqu’à ce qu’il trouve un boulot.
– Une partie des ventes de pétrole libyen est directement créditée sur les comptes bancaires de tous les citoyens libyens.
– Une mère qui a donné naissance à un enfant sous Kadhafi reçoit 5 000 USD au titre d’allocations familiales.
– En Libye, 40 baguettes de pain coûtent 0,15 dollar.
-25% des Libyens ont un diplôme universitaire.

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Vijay Pradash- Malgré la douleur dans le monde, le socialisme n’est pas une utopie lointaine


Tous les matins, j’ouvre les journaux (maintenant sur des applications plutôt que sur papier) et je lis des articles sur les atrocités qui se déroulent dans le monde entier. Il y a une inflation de la douleur, du génocide à Gaza à la guerre au Soudan et à la violence chaotique non signalée au Myanmar et dans les environs. Ces conflits semblent interminables et peuvent même dérouter l’observateur occasionnel qui ne les suit pas de près.
La phase actuelle de la guerre au Soudan a commencé en avril 2023, lorsque les forces armées soudanaises (dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan) se sont déployées contre les forces de soutien rapide (dirigées par le commandant Mohamed « Hemedti » Hamdan Dagalo). Au Myanmar, le conflit s’est intensifié en octobre 2023, lorsque l’armée (connue sous le nom de Tatmadaw) a été confrontée à une nouvelle insurrection de la Force de défense de Chinland, de la Force de défense du peuple et de l’Alliance des Trois Fraternités, qui, en mai 2024, ont saisi au total un peu plus d’un tiers du territoire du pays. Pendant ce temps, à Gaza, l’alliance tripartite d’Israël, des États-Unis et de l’Europe poursuit son extermination génocidaire des Palestiniens. Même les journaux ont cessé de rapporter les détails de ces atrocités, leurs lecteurs se détournant des histoires de mort et de destruction. Les concours du président américain Donald Trump et de son ancien acolyte Elon Musk sont beaucoup plus faciles à déguster.
Alors que la guerre ravage la planète, plus de personnes souffrent de la faim que l’année dernière, alors même que la production alimentaire mondiale a augmenté. Pourtant, il n’y a pas grand-chose qui sépare le meurtre structurel causé par la faim, du meurtre conjoncturel causé par la guerre. La souffrance hurle dans les entrailles des pays du Sud, où la plupart des adresses de douleur demeurent. Mais cette souffrance n’est pas inchoative ou dépourvue de logique. La Palestine, le Soudan, le Myanmar ont chacun une histoire qui peut être racontée. C’est la faiblesse de l’esprit qui peut conduire les gens à baisser les bras de désespoir et à imputer cette violence au destin ou à un comportement humain inexplicable. Une telle attitude permet aux philosophes moraux de s’échapper du monde et de schématiser la moralité avec une telle exactitude mathématique qu’ils n’ont plus à prononcer de jugement à son sujet.

Ont-ils peur de condamner les tueurs sans ménagement, dans un langage clair ? Parmi ces tueurs, il y a des trafiquants d’armes qui prétendent qu’ils ne font que vendre les armes, niant ainsi leur propre culpabilité. Ceux qui vendent des balles ne sont plus considérés comme plus dangereux que ceux qui vendent du sirop de maïs à haute teneur en fructose.
L’un des objectifs de notre institut et de cette lettre d’information est de retracer le plus souvent possible l’actualité de l’injustice dans le monde et de mettre en lumière les lignes tracées par les mouvements qui agissent pour inverser la laideur infligée à l’humanité. Nous espérons que vous trouverez nos newsletters utiles, que vous les partagez avec d’autres personnes et que vous leur demandez de s’abonner. Ce n’est pas souvent que nous venons vous voir pour vous demander de le faire – ou même de nous aider avec les ressources nécessaires pour maintenir notre institut à flot.
Il y a deux façons claires d’aider notre institut : d’abord, avec des ressources matérielles (comme des dons qui seraient très, très bienvenus) et deuxièmement, avec du bénévolat grâce à vos compétences en recherche, en édition, en traduction et en interprétation. Si vous souhaitez faire un don régulier, vous pouvez le faire ici ou en écrivant à Tariro Takuva, le chef de notre département des opérations, à tariro@thetricontinental.org. Nous sommes reconnaissants envers les nombreux collectifs, bénévoles et publications qui traduisent régulièrement notre travail dans une gamme de langues, de l’arabe à l’hindi, en passant par l’espagnol, le portugais, le mandarin, l’italien, le français, le coréen, l’allemand et le roumain. Leur travail nous encourage à continuer. Si vous êtes intéressé à vous porter volontaire pour traduire nos publications dans ces langues ou dans d’autres, ou à vous porter volontaire en tant qu’éditeur, veuillez écrire à celina@thetricontinental.org. Si vous êtes intéressé à mettre vos compétences en recherche à offrir, écrivez-moi à vijay@thetricontinental.org. Si vous êtes intéressé à faire du bénévolat en tant qu’interprète, écrivez-pilar@thetricontinental.org.
En plus de notre bulletin hebdomadaire, notre institut en produit quatre autres – trois enracinées dans les trois continents de notre travail (Asie, Afrique et Amérique latine) ainsi qu’une produite par nos partenaires européens au Forum Zetkin pour la recherche sociale – et un bulletin d’art

3-Tricontinental Nuestra América. Lorsque notre institut a été conceptualisé il y a dix ans lors de la deuxième Conférence internationale sur les dilemmes de l’humanité, nous avons décidé de construire des bureaux à Buenos Aires et à São Paulo, en grande partie parce que nous voulions être enracinés à la fois en Amérique latine hispanophone et lusophone et dans le plus grand pays du continent, le Brésil, qui abrite le Mouvement des travailleurs sans terre (MST) : le plus grand mouvement de masse de la région. Au cours des dernières années, nous avons élargi nos opérations et notre réseau de collaborateurs, en élaborant un programme pour l’ensemble de Nuestra América – « Notre Amérique ». La première lettre d’information, rédigée par Miguel Enrique Stédile (Tricontinental) et Stephanie Weatherbee Brito (Assemblée internationale des peuples), rend compte de la quatrième Conférence internationale sur les dilemmes de l’humanité, qui s’est tenue à São Paulo en avril 2025. L’objectif de la conférence était d’aider à construire une nouvelle théorie du développement pour les pays du Sud, qui, écrivent les auteurs, « doit s’enraciner dans les luttes populaires, s’adapter à chaque contexte, et, surtout, construire le pouvoir nécessaire pour les faire devenir une réalité. Face à la crise civilisationnelle dans laquelle nous vivons, le socialisme n’est pas une utopie lointaine : c’est la seule boussole pour naviguer vers un avenir où l’économie est au service du peuple et non du capital ».
4-Forum Zetkin pour la recherche sociale. Notre avant-poste européen, le Zetkin Forum, est basé à Berlin et publie une newsletter mensuelle en allemand et en anglais. Le plus récent partage un extrait de la nouvelle revue du Forum Zetkin, Fascism Rising ; tous deux nous accueillent à Berlin pour la conférence Fascisme de retour en Europe? du 20 au 22 juin. Rendez-vous là-bas.
5-Bulletin d’art tricontinental Au cours de la dernière décennie, notre institut a travaillé dur pour s’assurer que nous intégrons la bataille des idées à la bataille des émotions, que l’art ne fonctionne pas simplement comme une décoration. Depuis mars 2024, notre département d’art produit un bulletin mensuel afin de fournir un contexte plus riche à l’art produit dans la tradition de la libération nationale. Ces bulletins, rédigés par le directeur artistique de notre institut, Tings Chak, sont basés sur des entretiens avec des artistes contemporains ainsi que sur des plongées profondes dans les archives de l’art révolutionnaire du monde entier. Le bulletin le plus récent, « Poésie contre le fascisme », s’ouvre sur une discussion sur Olga Bergholz de l’Union soviétique et se termine sur Sarojini Naidu de l’Inde. « Nous, qui ne sommes pas encore libres », écrivait Naidu, « nous vous saluons vous qui avez vaincu le tyran ».

Ces textes – ainsi que cette newsletter, que vous recevez chaque semaine – sont conçus pour contribuer à une feuille de route qui nous permet de saisir les changements rapides qui nous attendent. Nos chercheurs se concentrent non seulement sur la totalité – tous les éléments de la vie humaine, de l’économie à la culture – mais aussi sur la façon dont ces éléments interagissent pour constituer cette totalité. Aucun élément ne doit être considéré comme isolé, comme n’étant pas intégralement lié aux autres.
Au cours des dix années qui se sont écoulées depuis la deuxième Conférence internationale sur les dilemmes de l’humanité, nous avons produit un corpus considérable de recherches enracinées dans les luttes de notre époque – en suivant la conjoncture, en analysant les changements dans la structure néocoloniale et en nous engageant dans la bataille d’idées qui façonne notre moment historique. Nous avons encore beaucoup de travail à faire : continuer à construire notre inventaire d’informations sur le présent, le systématiser en une théorie du présent qui éclaire les futurs possibles, et le faire toujours en dialogue avec les forces de la transformation sociale. Nous espérons que vous continuerez à nous accompagner dans ce voyage.

Chaudement
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Laure Lemaire- L’émigration algérienne: 4° partie- La guerre d’Algérie en France


Repères chronologiques
1- 1er novembre 1954- Déclenchement de l’insurrection armée par le F.L.N.
2- 12 mars 1956- L’Assemblée nationale vote la loi sur les « pouvoirs spéciaux » pour l’Algérie. Départ du 1° contigent
– 20 août 1956- Congrès de la Soummam où le F.L.N. définit sa stratégie.
3- La« bataille d’Alger» 7 janvier- 9 octobre 1957– Le gouverneur général Robert Lacoste confie aux parachutistes de Massu les pouvoirs de police dans la ZA
5- 13 mai 1958- Tentative de coup d’état et Comité de salut public à Alger
6- 1er juin 1958 – « Je vous ai compris. »De Gaulle investi pouvoirs spéciaux par l’Assemblée nationale. :
7- 19 septembre 1958- Formation, au Caire, du Gouvernement provisoire de la République algérienne (G.P.R.A.) dirigé par Ferhat Abbas.
– 23 octobre 1958- De Gaulle propose la Paix des Braves: « ceux qui ont ouvert le feu le cessent et qu’ils retournent, sans humiliation, à leur famille et à leur travail ! ».
8- 16 septembre 1959– De Gaulle reconnaît le droit à l’autodétermination du peuple algérien.
9- 22 avril 1961 –Putsch des généraux– Tentative de Salan, Challe, Jouhaud, Zeller.
10- 17 octobre 1961- À Paris, manifestation des « Français musulmans d’Algérie »,
11- 18 mars 1962– Signature des accords d’Évian : cesser le feu et indépendance
12-Avril – Août 1962 – Les Pieds Noirs sont conduits à un « exode brutal »
– 5 juillet 1962- Proclamation de l’indépendance de l’Algérie.
1- 1954 en Algérie
L’Algérie , calme en apparence dans la période 1945-54, se prépare à l’insurrection du 1° novembre 1954. Le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), ancêtre du FLN, est fondé en mars 1954 par 2 anciens de l’Organisation spéciale (OS) et 2 centralistes L’Organisation Spéciale (OS) était le bras armé du MTLD, de Messali Hadj car à la suite des massacre de Sétif, les partisans d’actions violentes pour l’indépendance de l’Algérie se renforce. Une organisation militaire secrète est mise sur pied en février 1947 avec 2 000 hommes. Elle était axées sur les aspects théoriques et pratiques de la guérilla : l’usage des explosifs et des armes, la tactique de combat, l’art de l’embuscade et des incursions. L’OS avait déjà jeter les bases d’une institution militaire pour la lutte de libération.
Le 23 juin 1954, dans une modeste villa du Clos Salambier appartenant à Lyès Deriche, un quartier musulman d’Alger, 22 Algériens se prononcent « pour la révolution illimitée jusqu’à l’indépendance totale ». L’engouement des éléments les plus jeunes et les plus radicaux pour l’action, le refus des autorités françaises de toutes réformes politiques et la violence de la répression conduisent les mouvements nationalistes à se rallier au FLN. Les « centralistes » du MTLD se rallient en mars 1955, ceux de l’UDMA en avril 1956, après la fuite de Ferhat ‘Abbas vers l’Egypte. Les élus de la communauté musulmane adhérent au FLN en septembre 1955 et refusent de poursuivre leurs activités au sein des institutions françaises. .Les Oulémas, qui condamnaient la lutte armée, l’intègrent en janvier 1956. Le PCA (Parti Communiste Algérien) constitue d’abord des maquis pour éviter la fuite de ses militants vers le FLN, qui, après accord sont intégrés dans l’ALN (Armée de Libération Nationale) en juillet 1956. Avec la création, début 1956, de l’Union Générale des travailleurs Algériens (UGTA), le FLN s’empare du monde syndical. L’Algérie est découpée en 5 zones, puis en 7:
- « Groupe des six », chefs du FLN Photo prise juste avant le déclenchement de la guerre le 1er novembre 1954. Debout, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf. Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M’hidi à droite.

L’ALN – À partir de novembre 1954, la lutte fut menée dans les grandes villes algériennes, dans les endroits les plus reculés de l’intérieur (les maquis). Elle passe d’une armée de partisans de 3 000 hommes mal armés et mal préparés mais déterminés à une armée classique quand la guerre se prolonge. Les combattants ne sont plus les guerriers des tribus, chargés de la défense d’une petite « patrie », comme au moment de la conquête. Ce sont des professionnels, souvent issus de l’armée française (les Tirailleurs) comme Hocine Aït Ahmed, Ahmed Ben Bella, Krim Belkacem ou Mohamed Boudiaf. Après Nov. 54, des cadres désertent l’armée française pour les maquis ou surtout pour l’armée des frontières. Ils proviennent des garnisons de France ou d’Allemagne.. D’autres, ont été formés dans des camps d’entraînement en Égypte ou en Libye. Avec le concours d’Égyptiens, de Syriens, d’Irakiens, voire d’Européens, le FLN a pu organiser au Maroc et en Tunisie ses propres centres d’instruction. Ainsi Ahmed Bencherif, ancien officier de l’armée française formé au sein de l’École nationale des sous-officiers, se rend en Tunisie où, entre 1958 et 1959, il commande l’école d’officiers de l’ALN.
Le combattant algérien fait l’admiration du général Maurice Challe : « Il est capable de se déplacer à une allure considérable. Sa vitesse dans ses djebels était 3 fois supérieure à la nôtre ; il est très vite renseigné par les villageois, sur les déplacements de l’ennemi. Il refuse toujours le combat, son but étant de durer ». Parallèlement, des formations tiennent le maquis, composés de « fellagas »
1- et 1954 en France
Le recensement de 1954 comptabilise 210 000 FMA (Français Musulmans d’Algérie) sur le sol français et le ministère de l’Intérieur les estime à 436 000 en 1962 soit le double durant les 6 ans de guerre. En 1964, 43 % des Algériens de France vivent dans des bidonvilles ; celui de Nanterre, l’un des 89 de la région parisienne, abrite 14 000 personnes. Cette concentration n’est pas sans importance dans la lutte pour l’indépendance.
Alors que le contrôle du réseau des cafés-hôtels par le mouvement messaliste puis par le FLN a assuré une base au nationalisme algérien en métropole, le développement des bidonvilles en périphérie de Paris, Lyon et Marseille y fait craindre par la France, la naissance d’un 2° front. La guerre d’Algérie donc va permettre le contrôle de «l’ordre public» par l’intermédiaire du logement.
Au lendemain du 1er novembre 1954, et après le découpage de l’Algérie en wilayas, la création d’un 7° front au cœur de la France devient une nécessité pour le FLN du fait de l’importance de la communauté qui y est établie.
Du bassin minier, une bonne partie des émigrés repart. Les Messalistes et le FLN ont des positions divergeantes sur l’ndépendance et s’opposent, La communauté connaît une véritable guerre civile et nombreux sont ceux qui partent dans d’autres régions de France ou en Belgique, en Suisse et en Allemagne. pour échapper à la vague de violences. À sa création, en 1955, la Fédération de France du FLN, entreprend la lutte selon un processus militaro-politique doté d’une véritable administration dont la force de frappe allait s’avérer efficace et donner un 2° souffle à la lutte de libération

2- Mars 56 – Les « pouvoirs spéciaux »
Ce décret voté en Conseil des ministres, sous le gouvernement Guy Mollet, accorde à l’armée française des pouvoirs très étendus. Il marque le début d’un état d’exception en Algérie française, par le transfert à l’armée, des pouvoirs de police, la suspension des libertés individuelles, et la généralisation du recours à la justice militaire. Il débouche sur l’envoi massif du contingent en Algérie, les effectifs de l’armée passant de 200 000 à 400 000 hommes en janvier 1957. Ces pleins pouvoirs sont votés avec l’approbation des communistes. L’action contre-révolutionnaire des partis de gauche pour empêcher la classe ouvrière de réaliser l’unité avec les paysans colonisés est évidente.
Si le PCF avait refusé d’envoyer ses fils se faire tuer en Algérie, s’il s’était allié aux partisans algériens et s’il avait coopéré avec eux pour saboter les centres d’approvisionnement de guerre, non seulement la guerre d’Algérie aurait cessé, mais le système politique et social français lui-même serait entré dans une phase de désintégration, provoquant un déséquilibre irréparable dans tous les pays européens

4- La bataille d’Alger-7 janvier au 9 octobre 1957 –
Lacoste, nommé gouverneur de l’Algérie, va opérer une répression gigantesque. Guy Mollet confie au général Massu, les pleins pouvoirs civils et militaires, Il contrôle les pouvoirs de police, régnant sur sa division (4 régiments de parachutistes), sur la police urbaine et judiciaire, la DST, le Groupe de renseignements et d’exploitation (GRE), le SDECE (service de contre-espionnage) et son bras armés (3 200 parachutistes), le 9e régiment de zouaves implanté dans la Casbah, 350 cavaliers du 5e régiment de chasseurs d’Afrique, 400 hommes du 25e régiment de dragons, 650 hommes des 2 détachements d’intervention et de reconnaissance, et 1 100 policiers, 55 gendarmes, 920 CRS, et 1 500 hommes des unités territoriales (UT), composées de pieds-noirs ultras. Le 7.Janvier, 8 000 hommes de retour d’Égypte, (où aux côtés des Britanniques, ils avaient vaincu l’armée du colonel Nasser – allié du FLN – durant la campagne de Suez,) entrent dans Alger avec pour mission de « pacifier ». L’ Escadron de la mort» arrête, 24 000 personnes pendant les 6 mois de la « bataille d’Alger », dont 3 000 disparus.
Les protestations qui s’élèvent en métropole contre les méthodes d’interrogatoire, prennent de l’ampleur à partir de là. Fin janvier, une commission parlementaire enquête mais ne conclut pas à l’usage de la torture, car « les lois exceptionnelles se justifient pleinement en Algérie et on ne saurait les mettre en cause» Le journal Témoignage chrétien lance le débat en février 1957, puis France-Observateur et L’Express. Le 25 mars, René Capitant suspend ses cours de droit à l’Université de Paris, à la suite de la mort suspecte d’un de ses anciens étudiants, Ali Boumendjel, attribuée à un suicide, mort dans des tortures inouïes. ( révélation public en 2021). Le général Jacques Pâris de Bollardière marque sa désapprobation en demandant officiellement le 28 mars 1957 à être relevé de son commandement. Paul Teitgen, secrétaire général de la police à Alger, ancien résistant, catholique, fait de même en septembre. L’écrivain Vercors refuse sa Légion d’honneur. Guy Mollet crée une Commission de sauvegarde des droits et libertés individuels qui rend, un rapport, soulignant l’« atrocité de la rébellion », et conclut à des actes sporadiques, en dépit des consignes, et réfute l’hypothèse d’un « système généralisé ».
Des caches d’armes du FLN sont mises au jour, le réseau est démantelé et les principaux responsables sont identifiés, localisés et arrêtés. Le réseau FLN d’Alger n’existe plus, les membres restants ayant été « retournés », Alger ne connaît plus d’ attentats FLN jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie. .
5- Coup d’état du 13 mai 1958 et comité de Salut Public
Le 13 mai 1958, une manifestation, organisée par un comité de vigilance (anciens combattants, formations patriotiques) pour saluer la mémoire de 3 soldats français exécutés par le FLN et s’opposer à la formation d’« un gouvernement d’abandon » (Pierre Pflimlin), tourne à l’émeute à l’initiative de partisans de l’Algérie française (Pierre Lagaillarde). Les manifestants se dirigent vers le Gouvernement Général, siège de l’autorité parisienne en Algérie,où ils fraternisent avec les parachutistes qui le protégent. Vers 18h15, Lagaillarde sur un camion de l’armée, en force l’entrée. Cette prise de pouvoir s’accompagne du pillage du bâtiment. Quand le général Massu arrive, il se fait huer par la foule.
Dans la confusion, un « comité de salut public civil et militaire », rassemblant des Gaullistes et des activistes, est constitué sous la présidence du général Massu. Vers 20h45, Massu annonce la liste des membres du Comité et lit le télégramme envoyé au Président de la République, René Coty, qui exige la création d’un gouvernement de salut public, à Paris :
« Vous rendons compte création comité de salut public et militaire à Alger en raison gravité situation et nécessité absolue maintien ordre pour éviter effusion de sang, exigeons création à Paris d’un gouvernement de salut public, seul capable de conserver l’Algérie comme partie intégrante de la métropole ».
Le comité d’Alger n’ayant reconnu, le 14 mai, que l’autorité du général Salan, il s’adresse le lendemain à la foule massée sur le Forum ; il achève son allocution par un « Vive de Gaulle ! » impulsé par Léon Delbecque. Considérant cet hommage comme un appel, de Gaulle réplique le soir même par un communiqué dans lequel il se dit « prêt à assumer les pouvoirs de la République ».
La crise de mai 1958 fait naître chez des Pieds Noirs, la crainte d’une « politique d’abandon »; contre cette angoisse existentielle, se cristallise un mouvement nationaliste d’envergure. Sa composition est hétérogène avec des pro et anti-gaullistes et comprend des courants issus de l’aile droite française, du gaulliste Jacques Soustelle et le Comité de vigilance du gaulliste Léon Delbecque qui représente 17 associations prônant le maintien de l’Algérie française (anciens résistants gaullistes, poujadistes, royalistes, radicaux, des «harkis ». .Des militants d’extrême droite, de l’Association Générale des Étudiants d’Algérie (AGEA) et « Le Groupe des Sept » sont sous la direction de Pierre Lagaillarde.

6- De Gaulle
1° juin 1958- Rappelé au pouvoir par Massu, le général de Gaulle doit résoudre de façon prioritaire la question de l’Algérie. D’abord, dans le cadre de la confiance dont il jouit, il propose de maintenir l’Algérie dans le cadre français, en mettant fin au conflit. Mais, au Forum d’Alger du 4 juin, les Pieds Noirs et une partie de l’armée se radicalisent autour de l’idée d’Algérie française. Ils espèrent que de Gaulle, indécis, devienne leur avocat. Investi des pleins pouvoirs, il s’était rendu à Alger avec 3 objectifs : éviter la révolte de la population européenne ; dire son respect au peuple musulman en guerre ; affirmer sa légitimité. Son « Je vous ai compris » est un appel au retour au calme, sans s’engager ; son discours est ambigu, afin que chacun s’y reconnaîsse et y projete ses espérances.
Lors de sa 2° visite en Algérie, de Gaulle annonce à Constantine, capitale de l’Est algérien, le lancement de son plan de développement économique et social qui vise à réduire, en 5 ans, les inégalités entre musulmans et Européens.
7- En juin 1946, Ferhat Abbas est élu député de Sétif.
Après le refus à 2 reprises de son projet sur le statut de l’Algérie, il démissionne de l’Assemblée en 1947. Il durcit ses positions dans l’hebdomadaire l’Égalité République algérienne où il y annonce en 1953 une rupture imminente et définitive. Le FLN lance le début de la « Révolution algérienne ». Il le rejoint, secrètement, en mai 1955, puis publiquement au Caire len1956. A l’issue du Congrès de la Soummam, il devient membre titulaire du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), puis entre au Comité de coordination et d’exécution (CCE) en 1957. Il devient président du 1° gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) à sa création en septembre 1958, puis du 2° GPRA, en janvier 1960. En août 1961, considéré comme n’étant pas assez ferme face au gouvernement français, il est écarté.
À l’indépendance, lors de la « Crise de l’été 1962 », opposant le GPRA et le bureau politique du FLN, Ferhat Abbas rallie les partisans d’Ahmed Ben Bella, mais désapprouve le principe de parti unique retenu par le congrès de Tripoli. Il devient le président de l’exécutif provisoire, élu à la 1° Assemblée nationale constituante en tant que député FLN de Sétif. Le 25 septembre 1962, il proclame la naissance de la République algérienne démocratique et populaire.
8- Le refus de l’autodétermination
Devant le refus de la « paix des braves », l’impossibilité d’une solution militaire (qui rétablirait la sécurité) et la poursuite des attentats, de Gaulle propose une solution qui signifie le rejet de l’intégration, thème majeur des partisans de l’Algérie française.
En pleine période de « décolonisation » depuis la débâcle de Dien Bien Phu (1954), à Saint-Louis du Sénégal, le général de Gaulle exhorte les pays africains à rester unis, et à rester étroitement liés à la France dans la Communauté. Pour l’Algérie, il propose des réformes et la fin du conflit: l’égalité entre Européens et musulmans au sein d’un collège électoral unique; la promotion et l’accession à la fonction publique de la population musulmane. Quel destin pour l’Algérie ? Peu de précisions dans ses propos sauf une place de choix dans la Communauté, avec sa personnalité propre.
Le 16 septembre 1959, De Gaulle dévoile son plan, longuement médité, pour une solution politique du problème « difficile et sanglant » de l’Algérie, et pose le principe de l’autodétermination. Il appelle le peuple algérien lui-même à choisir lors d’un référendum entre 3 voies :
La « sécession » entre les 2 pays, ou la « francisation », soit l’intégration pleine et entière de l’Algérie à la métropole ou une solution intermédiaire qui laisserait une large autonomie interne au pays, à l’intérieur de la Communauté française. C’est le choix du général.Il insiste sur la pacification du territoire algérien avant tout: la « paix des braves »,
Le refus est double, celui du FLN qui entend constituer en gouvernement légitime de l’Algérie, redoutant qu’elle n’aboutisse qu’à un simple statut d’autonomie. Et celui des activistes de l’Algérie française qui s’estiment trahis par de Gaulle et déclenchent la semaine des barricades. Alger est en état d’insurrection
Dans son discours du 29 janvier 1960,. il renvoie dos à dos les « rebelles » du FLN et les « ultras » de l’Algérie française, qui refusent « la seule politique qui soit digne de la France ». Il s’adresse ensuite avec fermeté aux Français d’Algérie, puis à l’armée, enfin à la France elle-même,
Pas plus que la « paix des braves », l’autodétermination ne met fin à la guerre d’Algérie
De Gaulle considère désormais que la question d’Algérie n’est qu’un élément parmi d’autres du mouvement mondial de décolonisation qui paraît irrépressible.

9- Massacre à Paris – 17 octobre 1961
Afin de soustraire les immigrés algériens à l’influence du FLN, les pouvoirs publics mettent en place des services sociaux spécialisés destinés uniquement aux Algériens qui camouflent mal l’ objectif d’ acquisition de renseignements pour la répression. Elle est confiée, à Paris et sa petite couronne, à la préfecture de police où Maurice Papon est nommé en mars 1958 importe sa stratégie appliquée en Algérie. Y est associée une répression violente, aidée de la Force de police auxiliaire ou « harkis de Paris »
A l’automne 1961, des négociations sont ouvertes entre le GPRA et le gouvernement français. Mais l’été, la recrudescence d’attentats du FLN en métropole avait tué 22 policiers. Le préfet de police intensifie donc les arrestations et les perquisitions. Parallèlement, des policiers pratiquent des « ratonnades » en dehors de leur temps de service. Maurice Papon répond lors de leurs obsèques « pour un coup reçu, nous en porterons 10». Puis, il assure aux policiers que s’ils tirent les 1°, ils seront couverts. Le 5 octobre, à sa demande, un couvre-feu pour les FMA de la région parisienne est instauré entre 20h30 et 05h30. En réponse, le FLN en organise le boycott. Dans le respect d’une rupture avec la stratégie des attentats, il prend la forme d’une grande manifestation pacifique, rassemblant hommes, femmes et enfants dans les rues de la capitale au soir du 17 octobre 1961. Les manifestants, sans aucune arme conformément à la consigne (son service d’ordre procède à des fouilles pour s’en assurer), se rassemblent au cœur des lieux du pouvoir politique et culturel de la capitale : les Grands Boulevards, les Champs-Elysées, les boulevards St Michel et St Germain.
Immédiatement, ils font face à un déchaînement de violence policière. Des coups de feu sont tirés sur le pont de Neuilly, les charges et matraquages sont incessants sur le boulevard Bonne-Nouvelle, des hommes sont précipités dans la Seine. Les exactions se poursuivent à l’abri des regards dans les centres de détention où sont envoyés les 11 538 hommes arrêtés, sur un total de 22 000 manifestants. Le bilan s’élèverait à 100 morts pour la nuit du 17.+ toutes les autres victimes “disparues”. Mais le drame sombre dans l’oubli.
Cet événement peut être relu comme visant à l’anéantissement, de la part algérienne de la société française. Certes le but était d’éradiquer le FLN mais le plus haut sommet de l’État considérait normale, l’expulsion en masse des émigrés vers l’ Algérie, leur préférant d’autres étrangers (les Portugais arrivent).
10- Le putsch des généraux – la réponse des partisans de l’Algérie française :
Le référendum du 8 janvier 1961 porte sur un projet de loi, prétexte, pour obéir à l’article 11 de la Constitution, mais la véritable question est l’autodétermination des populations d’Algérie. Il s’agit pour De Gaulle d’obtenir le soutien explicite de l’opinion publique. La solution qu’il appelle alors de ses voeux pour l’Algérie est celle d’une « Algérie algérienne’ où les 2 communautés cohabiteraient,
L’approbation de 75% des votants provoque une tentative de putsch en avril 1961 sous la direction de 4 généraux de haut rang (Challe, Salan, Zeller et Jouhaud), La condamnation des putschistes et l’appel à l’obéissance aux pouvoirs légaux par la ferme allocution du 23 avril 1961, font s’effondrer le putsch. De Gaulle, en uniforme militaire à la télé, informe la Nation qu’il assume les pleins pouvoirs prévus par l’article 16 de la Constitution. Diffusé par la radio via les transistors en Algérie, ce discours encourage la désobéissance des soldats du contingent aux officiers putschistes. Discours capital, l’allocution du 23 avril fait tourner court la rébellion. avec l’annonce de la négociation avec le FLN à Evian

11- Les accords d’Evian, accords de cessez le feu du 19 mars 1962
Ils mettent fin à 132 années de colonisation française et à 7 ans et 5 mois de guerre, ayant opposé 130 000 combattants algériens à 400 000 combattants français et ayant causé la mort d’1 M 1/2 d’Algériens ; et celle de 28 500 soldats français, 60 000 harkis, 5 000 civils européens(et 65 000 blessés)
Ils seront ratifiés, côté français, par le référendum du 8 avril donnant à 91 %, les pleins pouvoirs au gouvernement, et côté algérien, par le référendum du 1er juillet à 99,72 % pour l’indépendance. Le 18 mars 1962, le président Charles de Gaulle annonce à la télévision le cessez-le-feu et la fin des opérations militaires françaises en Algérie. La signature des accords d’Évian, une « utopie juridique », marque le début du processus de sortie de guerre mais, dans l’espace de temps entre le cessez-le-feu et les référendum, on assiste à un déchainement de violence. L’OAS n’est pas signtaire des accords et apparaît comme le défenseur des Français d’Algérie.
En réponse à De Gaulle, le 20 mars, le généralSalan, chef de l’OAS, appelle ses combattants, à « harceler toutes les positions ennemies dans les grandes villes d’Algérie » et les forces armées musulmanes (Harkis) et européens (Pieds-Noirs) à le rejoindre. Son objectif est de contrer la mise en œuvre des accords, en provoquant le soulèvement commun contre la séparation de l’Algérie de la métropole. À Alger, l’OAS se barricade dans le quartier de Bab El Oued et en interdit l’entrée à l’armée française. S’en suit la fusillade de la rue d’ Isly le 26 mars. De Gaulle, feind d’ignorer le massacre, d’autant qu’un décret du 20 mars empêche les Pieds-Noirs de participer au référendum des accords d’Évian. L’OAS poursuit ses violences avec les commandos Delta qui pratiquent la politique de la terre brûlée « pour rendre l’Algérie à son état de 1830», mais n’aura plus de raison d’exister avec le départ massif des Pieds-Noirs.
Certains groupes armés algériens (issus du banditisme ou de l’ALN, les « marsiens » en réaction à l’OAS, ont des attitudes qui dépassent «par leur ampleur, les représailles». Contrairement au GPRA, l’ALN n’aurait pas signé ces accords dont voici les clauses militaires
- la réduction des forces militaires françaises présentes en Algérie à 80 000 hommes dans un délai d’un an après l’indépendance et retrait total dans un délai de 3 ans ;
- concession pour 15 ans renouvelables de la base de Mers-el-Kebir ;
- l’autorisation d’utiliser pendant 5 ans les installations d’In Ecker (Centre d’expérimentations militaires des oasis), de Reggane (Centre saharien d’expérimentations militaires), soit la poursuite des essais nucléaires, de Colomb-Béchar (Centre interarmées d’essais d’engins spéciaux), de Hammaguir (base de lancement de fusées), ainsi que des aéroports.

Le programme de Tripoli établi par le Congrès du FLN de juin 62, les considére comme une plate-forme colonialiste.
Le général de Gaulle souligne que ces accords satisfont 3 « vérités » : l’aspiration des Algériens à disposer d’eux-mêmes, la présence de Français d’origine en Algérie aussi bien que d’Algériens en France, enfin les liens profonds et indissolubles entre les 2 pays. de Gaulle (8 juin 1962). Il fait le bilan de la longue marche qui a conduit à cette issue, grâce aux institutions de la Ve République, qu’il s’agit de consolider
12- L’arrivée des Pieds-Noirs en France
Ils étaient encore 1 M en Algérie en 1959. D’avril à juillet 1962, arrivent par Marseille, des « vagues» massives des Algérois, Constantinois et Oranais connaissant très peu, voire pas du tout, la France. Privés de presque tous leurs biens, affectés par les opérations de police extra-légales de « barbouze »gaullistes, puis exclus du référendum par décret , ils ont un fort ressentiment à l’encontre de Charles de Gaulle, auquel ils imputent de n’avoir pas honoré sa promesse de maintenir l’Algérie française et de les protéger, (comme les harkis).
Fin 1961, 150 000 personnes avaient déjà quitté l’Algérie. Le mouvement s’accélère les mois suivants. Fin 1962, il reste environ 200 000 Pieds-Noirs, qui gardent l’espoir de continuer à vivre en Algérie. Mais la nationalisation des exploitations agricoles sans indemnité, en 1963 par le gouvernement algérien, conduit encore 100 000 d’entre eux à partir en 1963-64. La majorité des juifs a choisi de suivre les Français et de quitter l’Algérie. Ceux qui sont restés n’ont jamais eu de problèmes (jusqu’en 1967). Ils sont à Oran, à Tlemcen, à Mostaganem.
Les principaux points de débarquement des rapatriés ont été Marseille et Nice et Port-Vendres, en Languedoc-Roussillon. Leur arrivée est en général mal perçue par la population et rien n’est prévu pour eux par le gouvernement, à part des places prioritaires dans les HLM de la région parisienne où ils ne séjourneront pas sauf les Juifs, habitués à vivre en harmonie avec les Musulmans. Ils parlent la même langue que les émigrés « arabes ».

Plusieurs camps d’internement sont dévolus de façon durable à l’« accueil » des harkis ; les conditions de vie y restent proches de celles des camps, où ont été internés 14 000 émigrés algériens suspectés d’être membres du FLN.
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الطاهر المعز-مُتابعات : العدد الثّامن والعشرون بعد المائة بتاريخ الرّابع عشر من حزيران/يونيو 2025

مُتابعات – العدد الثّامن والعشرون بعد المائة بتاريخ الرّابع عشر من حزيران/يونيو 2025 : الطاهر المعز
يتزامن صُدُور هذا العدد مع وُقُوع أحداث هامة لا تزال جارية، ولذا لم تكن متابعتها ممكنة فضلا عن الفضاء المحدود للنشرة التي تخضع للإنتقاء. أما الحدث الأول فهو قافلة الصّمود المغاربية التي أصبحت دولية بالتنسيق مع المجموعات التي تدعم الشعب الفلسطيني وتُطالب برفع الحصار على غزة، ولعبت مليشيات خليفة حفتر ( خائن جيشه ووطنه، عميل الإستخبارات الأمريكية، والذي تدعمه الإمارات ومصر وروسيا ) والنظام المصري دور الخطّ الأمامي للكيان الصهيوني، حيث تم إيقاف القافلة في مكان قَفْرٍ في ليبيا التي استقبل شعبها القافلة بحفاوة لا نظير لها.
أما الحدث الثاني الذي لم تتناوله النشرة فهو توسيع العدوان الصهيوني ليشمل إيران ( قبل أسبوع واحد من لقاء أمريكي/إيراني ) وسوريا وفلسطين واليمن في نفس الوقت، بدعم من الإتحاد الأوروبي وحلف شمال الأطلسي فضلا عن الولايات المتحدة، بتواطؤ مع دول التطبيع العلني ( مصر والأردن والإمارات والبحرين ) وغير العلني، وكان الرّدّ الإيراني سريعًا لكنه لم يكن في مستوى الهجوم الصّهيوني، لحد مساء الجمعة 13 حزيران/يونيو 2025…
يتضمن العدد الثّامن والعشرون بعد المائة من نشرة « مُتابعات » الأسبوعية فقرة عن أحد أشكال التضامن مع الشعب الفلسطيني من الهند، وفقرة عن ارتفاع مخاطر الجوع الحادّ في مقابل زيادة الإنفاق عن التّسلّح وانخفاض الإنفاق على « الإغاثة والعمليات الإنسانية »، وفقرة عن اليمن وضراوة المقاومة رغم الخسائر والدّمار وفقرة عن بعض تبعات زيادة الرسوم الجمركية الأمريكية وفقرة عن زيادة الإنفاق العسكري والفساد في الولايات المتحدة وأوروبا وحلف شمال الأطلسي
الهند في ظل حكم الهندوس الصهاينة
نظّمت منظمات طلابية في الهند مسيرة نحو السفارة الصهيونية في نيودلهي، يوم العاشر من حزيران/يونيو 2025، ضد حصار وتدمير قطاع غزة واحتجاجًا على اعتراض سفينة « مادلين » التابعة لأسطول الحُرّيّة يوم التاسع من حزيران/ابريل 2025، واحتجاجًا على دعم الحكومة الهندية اليمينية المتطرفة ( حكومة حزب بهارتيا جاناتا الهندوسي وزعيمها رئيس الوزراء ناراندرا مودي) الإبادة الجماعية التي يرتكبها الجيش الصهيوني بحق الفلسطينيين في غزة، وطالبوا بالإفراج عن طاقم أسطول الحرية، وتعرض الطلاب للهجوم والإعتقال من قِبَلِ قوات الشُّرْطَة يوم الثلاثاء 10 حزيران/يونيو 2025، حيث هاجمت الشرطة واعتقلت عشرات الطّلاّب الذين ينتمي معظمهم إلى منظمات طلابية يسارية مثل رابطة طلاب عموم الهند (AISA) واتحاد طلاب الهند (SFI) وغيرهما، وخصوصًا من كانوا يرفعون لافتات وأعلامًا فلسطينية وشعارات ضد الحكومة الهندية التي « تدعم الإبادة الجماعية التي يرتكبها الجيش الصهيوني بحق الشعب الفلسطيني في غزة »، وطالبوها بالوفاء بالتزاماتها بموجب القانون الدولي وميثاق الأمم المتحدة، وتم اقتياد المُعتَقَلِين إلى مكان مجهول قبل أن يتم إطلاق سراحهم في وقت متأخر من مساء نفس اليوم…
الجوع والتّسلّح
ارتفع عدد الأشخاص الفُقراء الجائعين أو الذين يُهدّد الجوع حياتهم، من 105,2 مليون سنة 2016 إلى 295 مليون شخص سنة 2024، والتَحَقَ 13,7 مليوناً بصفوف الفاقدين للأمن الغذائي سنة 2024، وفق التقرير السنوي بعنوان « أزمات الغذاء سنة 2025 » الذي يُعدّد بعض أسباب انتشار المجاعة وارتفع مخاطر انعدام الأمن الغذائي، ومن ضمنها « النزاعات المسلّحة التي تُسبب انهيار قطاع الفلاحة والنزوح القسري للسكان والتوترات الجيوسياسية وتغغير المناخ والسياسات الإقتصادية التي تُسبب توسيع الفجوة الطبقية… »، وأطلقت منظمة الأمم المتحدة صيحة فزع بسبب انخفاض تمويل الإغاثة والعمليات الإنسانية بأكثر من 30% سنة 2025 مقارنة بسنة 2024 التي بلغت بدورها مستويات قياسية منخفضة، خصوصًا في فلسطين والسودان واليمن والعديد من مناطق إفريقيا ( الصومال والكونغو ومالي) وأمريكا الجنوبية ( هايتي) وآسيا (أفغانستان وميانمار وباكستان وبنغلادش).
في البلدان العربية، أبرم دونالد ترامب مع السعودية وقَطر والإمارات صفقات تجارية واتفاقيات للإستثمار في الإقتصاد الأمريكي ولشراء الأسلحة بقيمة 3,2 تريليون دولار، بينما يُعاني الفلسطينيون واليمنيون والسودانيون وغيرهم من الجُوع، فضلا عن القصف والموات والدّمار، وتواجه سوريا والسودان واليمن « مستويات عالية من انعدام الأمن الغذائي الحاد »، وبلغ العدد الإجمالي للأطفال الذين يعانون من سوء التغذية الحاد في كل من ليبيا والسودان والصومال 7,65 مليون طفلًا، و510 ألف طفل في سوريا ، وستين ألف طفل في غزة وقرابة عشرين ألف في لبنان، وفق تقرير « أزمات الغذاء سنة 2025 «
في مقابل ارتفاع عدد حالات الجوع الحادّ، ارتفع الإنفاق على الحروب والأسلحة خلال العام 2024، حيث ارتفع الإنفاق العسكري العالمي بنسبة 9,4% خلال سنة واحدة، من 2,48 تريليون دولار سنة 2023 إلى 2,72 تريليون دولار، سنة 2024، وفق بيانات معهد ستوكهولم الدّولي لأبحاث السّلام، وبلغ الإنفاق الأميركي العسكري 997 مليار دولار سنة 2024 ( وهو مبلغ مُعْلَن يقل عن المبلغ الحقيقي) وبلغ الإنفاق العسكري الصيني 314 مليار دولارا سنة 2024، وبلغ الإنفاق العسكري الروسي نحو 149 مليار دولار، تم تخصيص جزء كبير منه لصناعة الأسلحة المستخدمة في حرب أوكرانيا، وبلغ إنفاق ألمانيا 88,5 مليار دولارا، فضلا عن « صندوق تعزيز القدرات العسكرية بقيمة 105 مليارات دولار)، وقُدّرت الميزانية العسكرية للكيان الصهيوني سنة 2024 بنحو 46,5 مليار دولارا، لكنه يتلقى مساعدات عسكرية سنوية مجانية بقيمة سبعة مليارات دولارا من الولايات المتحدة وألمانيا فضلا عن المساعدات المجانية الأخرى…
اليمن
تمكنت الولايات المتحدة من بَيْع طائرة إف – 35 إلى العديد من الدول، بثمن مرتفع جدًّا، باعتبارها طائرة متطورة، رغم عيوبها العديدة، وتمكّنت من تمويل صناعتها من قِبَلِ الدّول الاعضاء بحلف شمال الأطلسي (ناتو) وتم الترويج لهذه الطّائرة في معارض الأسلحة وفي الصور الموجودة في « الكتالوغات » على إنها خَفِيّة (شَبَح) وغير قابلة للكشف من قِبَل أجهزة الرّادار، وذات أداء استثنائي وفريد، لتبرير ارتفاع السّعر، وسلّمتها الولايات المتحدة للكيان الصهيوني، مجانا – ضمن برنامج الدّعم العسكري الأمريكي – قبل أعضاء حلف شمال الأطلسي، واستخدمها الجيش الصهيوني منذ تشرين الأول/اكتوبر 2023 لقصف الشعب الفلسطيني في غزة، ولما استخدمها الجيش الأمريكي ضدّ شعب اليمن أصابتها صواريخ المقاومة اليمنية إصابات خفيفة، ولم تتمكّن من إسقاطها، واعتبر تقرير نشرته صحيفة نيويورك تايمز بتاريخ 12 أيار/مايو 2025، ذلك « الحادث » بمثابة « التّشْهِير أو الإشهار المُعاكس الذي من شأنه أن يخفض سعر الطائرة في أسواق الأسلحة بشكل كبير »، خصوصًا بعد إسقاط المقاومة اليمنية طائرات مسيرة من طراز MQ-9، وإصابة العديد من طائرات F-16 المقاتلة، مما جعل دونالد ترامب والقادة العسكريين بالجيش الأمريكي يحجمون عن الدخول في مواجهة مطولة مع المقاومة اليمنية، حيث لم يتمكن الجيش الأمريكي، بعد حوالي 45 يوم من القصف، من فَرْض التفوق الجوي في سماء اليمن والبحر الأحمر، واضطرت القوات الجوية الأمريكية إلى عدم الإقتراب كثيرًا من سماء اليمن والإكتفاء بالقصف عن بُعد، وهو ما أدّى إلى إقناع دونالد ترامب بضرورة الانسحاب من البحر الأحمر، لأن التّفوّق الجوّي الأمريكي يُعتَبَرُ أهم نقاط القوة للجيش الأميركي الذي يتمتع بانتشار بحري واسع وله حاملتا طائرات ضخمة في البحر الأحمر وقاذفات بي-2، فضلاً عن منظومتي الدفاع الجوي باتريوت وثاد، وفي غضون 30 يوما فقط من الهجمات على شعب اليمن، كلفت الحملة أكثر من مليار دولار، لكن الميزانية العامة لا تستطيع تمويل حرب باهظة التكلفة ضد عدو صغير إلى هذا الحد.
كشف تقرير صحيفة نيويورك تايمز إن القيادة العسكرية الأميركية لم تكن تتوقع ذلك، و « إن حقيقة أن الحوثيين، بدفاعاتهم الجوية البدائية نسبيا، تمكنوا من منع العديد من الطائرات الأميركية من شن هجمات مباشرة، بالاعتماد إلى حد كبير على أسلحة قيمة بعيدة المدى أو حتى قاذفات الشبح، لها بالتأكيد آثار أوسع نطاقا سوف نستكشفها بمزيد من التفصيل في مقالات مستقبلية »، واعتبرت إن ذلك « يشكل اعترافاً بالعجز وعجز الجيش الأمريكي عن استخدام الطائرة الشّبح B-2 Spirit ، وهو أمر مثير للقلق لأن الولايات المتحدة لا تستطيع تنفيذ عمليات بأمان حتى بالقرب من المجال الجوي اليمني ضد ميليشيا ذات دفاعات جوية بدائية، وإن طائرات إف-35 غير قادرة على العمل دون أن يتم اكتشافها بواسطة الرادارات الإيرانية المستعملة، والتي من المرجح أنها رادارات قديمة تعود إلى الحقبة السوفيتية… » واستنتجت « إذا لم تتمكن طائرات إف – 35 و بي – 2 من الصمود في وجه الدفاعات الجوية اليَمَنية، فلن تتمكن من الصمود في وجه الدفاعات الإيرانية أيضًا » كما أشار التقرير إن الجيش الصهيوني لم يشأ المُغامرة بالتحليق أو قصف إيران بطائرات إف – 35 التي اكتفت بإطلاق صواريخها من داخل الحدود العراقية، لأن « الطائرات الشبحية ليست شبحية، حتى بالنسبة للرادارات اليمنية » التي أحبطت عقيدة الحرب التي طورها الجيش الأمريكي منذ عُقُود والتي تعتمد على أسلحة عالية التقنية وباهظة الثمن وغير قابلة للاستخدام في ظروف القتال الحقيقية، وعلى أي حال فإن الشركات الخاصة تحتكر صناعة الأسلحة الأمريكية والأوروبية، بدعم حكومي، وتهدف الشركات الخاصة تعظيم الرّبح، من خلال البيانات التي تنشرها في معارض السلاح والتدريبات والإستعراضات العسكرية، أي في ظروف تختلف عن ظروف الحرب، ولذلك تظهر عيوب هذه الأسلحة المتطورة وعالية الثمن أثناء الحرب، كما تعتمد الأسلحة عالية التقنية بشكل كبير على سلاسل التوريد في السوق العالمية، والتي يمكن أن تتوقف في أي وقت، وتستخدم الولايات المتحدة عددًا كبيرًا من الذخائر الدقيقة، بما في ذلك القنابل الخارقة للتحصينات، لكن تأثيرها كان ضئيلًا للغاية على البنية التحتية للقوات اليمنية، وسبق أن جرّبت السعودية والإمارات استخدام المُرتزقة والأسلحة الأمريكية المتطورة ضد المقاومة اليمنية، ولم تنجحا، وحاول وزير الحرب الأميركي بيت هيجسيث إقناع حُكّام السعودية والإمارات برعاية هجوم بري جديد في اليمن، لكنهما رفضتا لأن الهجوم السابق فشل، وفي المقابل قَدَّمَت السعودية للولايات المتحدة قائمة بأسماء 12 من قادة « الحوثيين » الذين يجب قتلهم لوقف المقاومة اليمنية، وفق وكالة « بلومبرغ » بتاريخ 13 أيار/مايو 2025…
من تبعات زيادة الرُّسوم الجمركية
ارتفاع سعر الذهب
يتم تقويم دُيُون (وعجز) الولايات المتحدة بعملتها الخاصة، أي بالدّولار، خلافًا للدّول الأخرى، ويمكن للولايات المتحدة طباعة الكمّيّة التي تريدها من الدّولارات، ولذلك لا يمكن لها أن تصبح عاجزة عن السّداد أو أن « تفلس » لأنه يمكنها الاستمرار في طباعة الدّولارت وضخّها في الإقتصاد العالمي، لتغطية عجز ميزان المدفوعات الأمريكي ولتغطية تكلفة شن الحروب العدوانية بفعل قوتها العسكرية الإستثنائية التي تستخدمها لإيذاء البلدان الأخرى وقصفها واحتلالها وتفتيتها أو وتغيير الأنظمة، وتهديد بلدان أخرى…
أدّت الغطرسة الأمريكية إلى إخضاع نحو 30% من دول العالم إلى « عُقوبات » ولا يزال التّهديد بفَرْض الحصار و »العُقوبات » قائمًا، مما جعل العديد من المصارف المركزية تُعزّز احتياطياتها من الذّهب، بدلاً من الدّولار أو اليُورُو، وخصوصًا بعد مُصادرة الولايات المتحدة والاتحاد الأوروبي أصولًا للمصرف المركزي الرّوسي بقيمة 300 مليار يورو، في مخالفة صريحة للقوانين والأعراف الدّولية، وسبق أن صادرت هذه الدّول أُصُول إيران وفنزويلا وأفغانستان، وأثار ذلك مخاوف البنوك المركزية في العديد من البلدان الأخرى التي تخشى مُصادرة أُصُولها لو خالفت « الأوامر » الأمريكية والأوروبية، فلجأت إلى شراء الذّهب، ولذلك استمر سعر الذّهب في الإرتفاع طيلة العامَيْن الماضِيَيْن، رغم انخفاض نسبة التّضخّم، وقد يكون ذلك مؤشرا على إعادة هيكلة الاقتصاد العالمي…
تضاعف السّعر العالمي للذّهب ثلاث مرّات بين سنتَيْ 2018 و 2025، وبلغ مستويات قياسية، بفعل ارتفاع الطّلب من 4899 طنّا سنة 2023 إلى 4974 طنّا سنة 2024، من قِبَل المصارف المركزية ( في روسيا والصين والهند وتركيا وغيرها ) التي تريد تقليل الإعتماد على الدّولار، وكذلك من قِبَل الأفراد، وارتفاع السّعر العالمي بنسبة 8% بين بداية شهر نيسان/ابريل ومنتصف أيار/مايو 2025، إثْر رَفْع الرّسُوم الجمركية الأمريكية التي أدّت إلى انخفاض قيمة الدّولار وإلى تَحَوُّل المستثمرين والمُضاربين من الدّولار إلى الذّهب كملاذ آمن، وفْقَ تقارير مجلس الذهب العالمي، وتوقَّعَ تقرير بعض المؤسسات المالية مثل غولدمان ساكس و يو بي إس أن يبلغ سعر أونصة الذّهب أربعة آلاف دولارا منتصف سنة 2026.
آثار مالية واقتصادية
قال الرئيس الأمريكي دونالد ترامب (يوم الجمعة 23 أيار/مايو 2025) إنه يوصي بفرض رسوم جمركية بنسبة 50% على السلع القادمة من الاتحاد الأوروبي اعتبارا من الأول من حزيران/يونيو 2025، وأدّى هذا التّصريح إلى تراجع قيمة اليورو وإلى زيادة مخاوف المستثمرين من أثر الرسوم الجمركية على التجارة الدّولية، فيما ارتفعت قيمة الدّولار قليلاً مقابل اليورو الأوروبي والين الياباني والفرنك السّويسري والجنيه الإسترليني، بعد اتفاق الولايات المتحدة والصين على تعليق الرّسُوم الجمركية، وكان دونالد ترامب قد أعلن » لقد تم إنشاء الإتحاد الأوروبي بهدف الاستفادة من الولايات المتحدة في مجال التجارة… ( إن الإتحاد الأوروبي) يُقيم حواجز تجارية وحواجز غير نقدية ويفرض ضرائب القيمة المضافة والعقوبات السخيفة على الشركات الأمريكية فضلا عن الدعاوى القضائية غير العادلة وغير المبررة ضد الشركات الأمريكية، وغيرها، مما أدّى إلى عجز تجاري مع الولايات المتحدة يفوق 250 مليار دولار سنويًا، وهو رقم غير مقبول إطلاقًا »، وتعترض المفوضية الأوروبية على الأرقام والبيانات التي يعرضها دونالد ترامب، وتُقدّر العجز التجاري بين الولايات المتحدة والإتحاد الأوروبي بحوالي 160 مليار دولار في البضائع فقط، و60 مليار دولارا عند احتساب الفائض الأميركي في مجال الخدمات، غير إن تصريحات دونالد ترامب تسببت في هبوط في الأسواق المالية الاوروبية، وتراجعت قيمة الأسهم والعملة والعائد على السندات الأوروبية، وسَعَت المفوضية الأوروبية إلى الحصول على توضيح من الولايات المتحدة بشأن فرض رسوم جمركية بنسبة 50% على الواردات من الاتحاد الأوروبي.
وتهدف الإجراءات الأمريكية إلى رفع واردات الإتحاد الأوروبي من الغاز الصّخري الأمريكي والتّخلِّي نهائيا عن الغاز الروسي ومزيدًا من المنتوجات الفلاحية الأمريكية، ومن المفارقات إن سياسة دونالد ترامب أدّت إلى ارتفاع الأسعار ونسبة التضخم، لأن القاعدة الإنتاجية الأميركية لا يمكنها أن تُشكل بديلا للواردات الصينية أو الأوروبية وغيرها، بل أدّى ارتفاع الرسوم الجمركية إلى زيادة الأعباء المالية للشركات الأميركية وإلى انخفاض هامش الرّبح وتجميد أو تباطؤ التّوْظيف، ويتوقع مصرف « جي بي مورغان » حدوث ركود تضخمي بالولايات المتحدة كنتيجة لسياسات دونالد ترامب ( بلومبرغ 23 أيار/مايو 2025)، وارتفعت المخاوف بشأن انخفاض النشاط التجاري وارتفاع التضخم والبطالة واحتمال الركود وتجميد أو إلغاء مشاريع توسّع الشركات من خلال الإستحواذ أو الإندماج…
عسكرة الإقتصاد الأمريكي والأوروبي لعلاج الأزمة
أعلن الرئيس الأمريكي دونالد ترامب إطلاق نظام الدفاع الصاروخي الأمريكي الجديد « القبة الذهبية » سوف يكون جاهزًا في غضون ثلاث سنوات، أي قبل انتهاء ولايته (كانون الثاني/يناير 2029)، وسيكون قادرًا حتى على اعتراض الصواريخ القادمة من الفضاء ( من سيهاجم الولايات المتحدة؟ ) وأظهرت تجربة الجيش الصهيوني إن هذا النظام مرتفع الثمن وقليل الجدوى، غير إن الرئيس الأمريكي كان قد أعلن خلال حملته الانتخابية تكثيف الإستثمار الحربي لمعالجة أزمة الإقتصاد الأمريكي بذريعة « حماية الولايات المتحدة من التهديدات القادمة من الجوّ ومن الفضاء » وقَدَّرَ مُستشارو دونالد ترامب تكلفة برنامج « القُبّة الحديدية » بما لا يقل عن 175 مليار دولار، وتُشير وزارة الحرب الأمريكية « إن الولايات المتحدة تواجه خطرًا متزايدًا من روسيا والصين »، فيما تُثْبِتُ الوقائع تكثيف التواجد العسكري الأمريكي على حدود روسيا والصّين وخُلُوّ الحدود الأمريكية من أي تواجد عسكري روسي أو صيني أو من أي دولة أخرى، واعتبرت الحكومة الصينية إن مشروع القبة الحديدية يهدد « التوازن الاستراتيجي العالمي والاستقرار ».
يستفيد حلفاء دونالد ترامب من الإنفاق الحكومي الأمريكي، مثل شركة « سبيس إكس »، المملوكة لحليفه ومُمَوِّل حملته الإنتخابية « إيلون ماسك »، لتصميم وتنفيذ مشروع « القبة الحديدية » المُعَدّ لاعتراض الصواريخ العابرة للقارات المزوّدة برؤوس نووية، وهي استمرار لخطة الرّدع الصاروخي التي بدأها رونالد ريغان (1981 ـ 1989) ضمن برنامج « حرب النجوم » ويهدف المشروع المُحْدَث من قِبَل دونالد ترامب إلى إنشاء شبكة تشمل المئات من الأقمار الصناعية المُخصّصة لرصد الصواريخ ( القادمة من روسيا أو الصين ) وتعقُّبها واعتراضها، وأعلن وزير الحرب الأمريكي بيت هيغسث « إن درع القبة الحديدية سيحمي أمريكا من صواريخ كروز والصواريخ الباليستية والتقليدية والنووية والصواريخ فرط الصوتية والطائرات المسيَّرة »، ورَفَضَ الإفصاح عن التقنيات المُستخدَمَة…
جرّبت الولايات المتحدة بعض تطبيقات نموذج « القبة الحديدية » في فلسطين المحتلة لاعتراض المقذوفات قصيرة ومتوسطة المدى، منذ سنة 2011، وفي اليونان منذ سنة 2024، للتصدي للطائرات المسيَّرة والصواريخ، وفي أوروبا ضمن مشروع نظام الدفاع الجوي الأوروبي « درع السماء الأوروبية »، وفق معهد ستوكهولم الدولي لأبحاث السلام ( SIPRI ) الذي أعلن (مجلة « نيوزويك » الأمريكية بنهاية سنة 2023 ) إن دولاً أخرى أنفقت مبالغ كبيرة على منظومات دفاعية مماثلة، ومنها سنغافورة سنة 2009، والهند ( 2010) وكوريا الجنوبية ( 2012 ) وأذربيجان ( 2016 ) ورومانيا وقبرص ( 2022 ) وأطلقت مبادرة « درع السماء الأوروبية » ( ESSI ) سنة 2022 » كمشروع أوروبي للدفاع الجوي والصاروخي »، وتهدف المبادرة إلى شراء أنظمة دفاعية قصيرة ومتوسطة وطويلة المدى بشكل منسَّق بين 23 دولة انضمّت للمشروع « من أجل التصدّي لجميع أنواع التهديدات الجوية ».
ترافق ارتفاع النفقات العسكرية سواء في أوروبا أو الولايات المتحدة أو على مستوى حلف شمال الأطلسي، مع ارتفاع قضايا الفساد والرّشاوى والسّرقات، بسبب ضُعْف الرقابة بحكم السرية العالية التي تحيط بعقود التّسلّح، وتواجه وكالة الدعم والمشتريات التابعة لحلف شمال الأطلسي(NSPA) تدقيقا بشأن صفقات أسلحة وذخيرة تُحيط بها شبهات الفساد أكّدها تحقيق شمل موظفين حاليين وسابقين في الوكالة المعنية وأسفر حتى الآن عن خمس عمليات اعتقال، منها اثنان في بلجيكا وثلاثة في هولندا، وفق المدعي العام البلجيكي الذي أعلن، مساء الأربعاء 21 أيار/مايو 2025، عن هذه الاعتقالات المتعلقة « بمخالفات مُحْتَمَلَة في عقود شراء ذخيرة وطائرات بدون طيّار لحساب حلف شمال الأطلسي » ( 32 دولة)، وتم غسيل الأموال الناتجة عن هذه الممارسات غير القانونية عبر تأسيس شركات استشارية، وفق وسائل الإعلام البلجيكية، استنادًا إلى تسريبات لوثائق تمت مُصادرتها في لوكسمبورغ وإيطاليا وإسبانيا والولايات المتحدة، بتنسيق من وكالة العدل الأوروبية.
تضم الوكالة المعنية بالدعم والمشتريات التابعة لحلف شمال الأطلسي (NSPA) أكثر من 1500 موظف، ويقع مقرها الرئيسي في لوكسمبورغ، إلى جانب وجود فروع في عدة دول أوروبية، وتُقدّم الوكالة الدّعم اللوجستي لمهمات وعمليات حلف شمال الأطلسي والتفاوض نيابة عن الدول الأعضاء على عقود الشراء المشتركة للسلاح والعتاد بهدف خَفْض التكاليف، وأبرمت الوكالة سنة 2024 عقودًا بقيمة ما لا يقل عن سبعمائة مليون دولار لشراء صواريخ ستينغر الأمريكية المضادة للطائرات نيابة عن عدة دول أعضاء، وفقًا لوكالة رويترز.
اعتبرت منظمة الشفافية الدّولية أن التحقيق الجاري في حلف شمال الأطلسي يسلط الضوء على أهمية الرقابة الشاملة على إنفاق المال العام في قطاع التسلّح المتّسم بالضبابية والتّعتيم باسم السّرّية، حيث ارتفع الإنفاق العسكري لدول أوروبا ومعظمها عضو في حلف شمال الأطلسي، كما ارتفع الإنفاق الأمريكي والدّولي، وكلما ارتفع الإنفاق زادت مخاطر الفساد، فقد أنفق حلف شمال الأطلسي، سنة 2024، نحو 1,3 تريليون دولار على الدفاع، ويستعد الاتحاد الأوروبي، الذي يشكل أعضاؤه ثلثي أعضاء حلف الناتو، لحملة إنفاق ضخمة تهدف إلى دعم الدول الأعضاء الـ 27 في استثمار 800 مليار يورو إضافية في قطاع الدفاع، خلال السنوات الخمس القادمة، من خلال خطة لاقتراض 150 مليار يورو (168 مليار دولار) غير إن زيادة الإنفاق العسكري وتدفق مئات المليارات الإضافية ستزيد من مخاطر الفساد بسبب الأموال الضخمة وظروف السرية العالية التي تحيط بعقود الحكومات وبالمفاوضات، حيث لا يستطيع البرلمان الأوروبي ( ذو السلطات المحدودة جدًّا) مراقبة الأموال والأسلحة المرسلة إلى أوكرانيا، على سبيل المثال، مما يفتح الباب أمام الفساد وسوء استخدام السلطة، وأدّى الضغط الأمريكي المستمر على الدّول الأعضاء إلى إقرار زيادة الإنفاق العسكري والتزام كل دولة عضو بإنفاق لا يقل عن 3,5% من ناتجها المحلي الإجمالي، مقارنة بالهدف الرسمي البالغ 2%، ومتوسط الإنفاق الحالي الذي يبلغ 2,7% .
الطاهر المعز
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Charef Eddine Hadj Mokhnache-La civilisation de l’ersatz de Djawad Rostom Touati

La civilisation de l’ersatz de Djawad Rostom Touati par Charef Eddine Hadj Mokhnache
Le roman s’ouvre sur la scène brutale du viol de Malia par son cousin Farid, une scène fondatrice qui symbolise la violence structurelle d’une société patriarcale marquée par les non-dits de la guerre civile, un tas de traumas ingurgité par l’arrogance des fondateurs de cette société qui prône l’image à la réalité, en lisant cette scène j’ai ressenti une lecture que l’auteur a du sûrement faire, de Baudrillard »simulacre et simulation ». Ce traumatisme intime donne le ton d’un récit où l’individu est broyé par les héritages et les illusions collectives.
Rami, jeune diplômé confronté à la précarité, subit des entretiens d’embauche humiliants qui dénoncent l’absurdité du marché du travail et l’échec du mérite dans une économie d’ersatz. Parallèlement, Adib, écrivain frustré, livre un monologue intérieur poignant, révélant la crise de sens de l’intellectuel face à une société saturée de simulacres.
La confrontation finale entre Malia et Farid inverse les rôles : l’agresseur devient figure pathétique tandis que la victime détient la force du silence ou du pardon, posant la question de la mémoire et de la justice. Enfin, la réunion politique entre Adib et d’anciens militants souligne l’impasse d’une gauche figée, incapable de transmettre ses luttes.
À travers ces scènes, Touati dresse un tableau lucide d’une Algérie contemporaine fracturée, où chaque personnage incarne une tentative de survie ou de réinvention dans un monde de substituts. Le roman devient ainsi une fresque sociale et intime, portée par une écriture à la fois crue et réflexive.
Un passage très intéressant à lire:
[…] projet révolutionnaire se propose de réaliser la société sans classes, et conséquemment sans racisme, le grand fantasme du néo-prolo-aspirant-bourgeois est, comme son nom l’indique, de se hisser au sommet de l’ordre bourgeois, en mimant son standing et ses mœurs, et en reproduisant sa doxa et son discours essentialistes, perdant de vue que mimer le maître ne fait pas de vous un maître, mais au mieux un suppléif ; c’est-à-dire : un ersatz de maître.
Attendu qu’elle considérait l’ordre capitaliste comme naturel, et donc immuable et “universel”, Malika tournait ses flèches contre l’ordre “machiste”, responsable selon elle de tous les maux, depuis les guerres et les famines jusqu’à la gabegie et la corruption : la testostérone viciait tout !
Chaque jour de ménage était donc devenu un jour d’inventaire et de bilan, où elle mesurait l’écart entre sa vie réelle et celle qu’elle rêvait de mener, qu’elle prétendait mériter. Et chaque regard vers le passé remuait en elle la cuisante défaite d’années irrémédiablement perdues parce que malheureuses, renforçant son aigreur dans l’angoisse du futur : jusqu’à quand allait-elle vivre ainsi, dans cette existence sordide et mesquine ? Et elle en voulait à la terre entière de la priver de son dû : aux hommes et à leur oppressante société patriarcale, aux femmes si peu solidaires qui s’y pliaient encore, à l’Occident égoïste qui ne faisait rien pour les femmes du tiers-monde, si empressé pourtant à apporter la démocratie là où il y a du pétrole, mais pas de collabos locaux pour le piller en douce, etc. Jusqu’à Dieu, qu’elle blâmait d’avoir si mal fait le monde, avant de se rappeler qu’elle ne croyait pas en Lui (ou plutôt qu’elle Le niait, justement par rancune d’avoir si mal fait le monde). Et elle couvrait de son fiel la terre entière, indignée que l’humanité se souciât si peu de son mal-être, ayant pour le monde la rancœur qu’aurait un adulte névrosé envers une mère abandonneuse : son […]
La civilisation de l’ersatz de Djawad Rostom Touati
Le roman s’ouvre sur la scène brutale du viol de Malia par son cousin Farid, une scène fondatrice qui symbolise la violence structurelle d’une société patriarcale marquée par les non-dits de la guerre civile, un tas de traumas ingurgité par l’arrogance des fondateurs de cette société qui prône l’image à la réalité, en lisant cette scène j’ai ressenti une lecture que l’auteur a du sûrement faire, de Baudrillard »simulacre et simulation ». Ce traumatisme intime donne le ton d’un récit où l’individu est broyé par les héritages et les illusions collectives.
Rami, jeune diplômé confronté à la précarité, subit des entretiens d’embauche humiliants qui dénoncent l’absurdité du marché du travail et l’échec du mérite dans une économie d’ersatz. Parallèlement, Adib, écrivain frustré, livre un monologue intérieur poignant, révélant la crise de sens de l’intellectuel face à une société saturée de simulacres.
La confrontation finale entre Malia et Farid inverse les rôles : l’agresseur devient figure pathétique tandis que la victime détient la force du silence ou du pardon, posant la question de la mémoire et de la justice. Enfin, la réunion politique entre Adib et d’anciens militants souligne l’impasse d’une gauche figée, incapable de transmettre ses luttes.
À travers ces scènes, Touati dresse un tableau lucide d’une Algérie contemporaine fracturée, où chaque personnage incarne une tentative de survie ou de réinvention dans un monde de substituts. Le roman devient ainsi une fresque sociale et intime, portée par une écriture à la fois crue et réflexive.
Un passage très intéressant à lire:
[…] projet révolutionnaire se propose de réaliser la société sans classes, et conséquemment sans racisme, le grand fantasme du néo-prolo-aspirant-bourgeois est, comme son nom l’indique, de se hisser au sommet de l’ordre bourgeois, en mimant son standing et ses mœurs, et en reproduisant sa doxa et son discours essentialistes, perdant de vue que mimer le maître ne fait pas de vous un maître, mais au mieux un suppléif ; c’est-à-dire : un ersatz de maître.
Attendu qu’elle considérait l’ordre capitaliste comme naturel, et donc immuable et “universel”, Malika tournait ses flèches contre l’ordre “machiste”, responsable selon elle de tous les maux, depuis les guerres et les famines jusqu’à la gabegie et la corruption : la testostérone viciait tout !
Chaque jour de ménage était donc devenu un jour d’inventaire et de bilan, où elle mesurait l’écart entre sa vie réelle et celle qu’elle rêvait de mener, qu’elle prétendait mériter. Et chaque regard vers le passé remuait en elle la cuisante défaite d’années irrémédiablement perdues parce que malheureuses, renforçant son aigreur dans l’angoisse du futur : jusqu’à quand allait-elle vivre ainsi, dans cette existence sordide et mesquine ? Et elle en voulait à la terre entière de la priver de son dû : aux hommes et à leur oppressante société patriarcale, aux femmes si peu solidaires qui s’y pliaient encore, à l’Occident égoïste qui ne faisait rien pour les femmes du tiers-monde, si empressé pourtant à apporter la démocratie là où il y a du pétrole, mais pas de collabos locaux pour le piller en douce, etc. Jusqu’à Dieu, qu’elle blâmait d’avoir si mal fait le monde, avant de se rappeler qu’elle ne croyait pas en Lui (ou plutôt qu’elle Le niait, justement par rancune d’avoir si mal fait le monde). Et elle couvrait de son fiel la terre entière, indignée que l’humanité se souciât si peu de son mal-être, ayant pour le monde la rancœur qu’aurait un adulte névrosé envers une mère abandonneuse : son […]
Charef Eddine Hadj Mokhnache
Rostom Djawad Touati, La civilisation de l’ersatz, Apic Editions, Alger Prix Ahmed Baba de la Rentrée littéraire du Mali, 2020.
Source :
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ابراهيم الأمين-إيران وسؤال ستالين!

إيران وسؤال ستالين! : ابراهيم الأمين
الإثنين 16 حزيران 2025التحدي المطروح أمام جبهة المقاومة للاحتلال في المنطقة، يتركّز الآن في سبب تقديم الدعم لإيران في حربها الوجودية. والسؤال لا يتعلق بما تريده إيران، بل بما يجب علينا تقديمه لها.
بعد انتصار الجيش الأحمر على النازية في الحرب العالمية الثانية، شهد العالم نمواً كبيراً للأحزاب الشيوعية.
وخلال سنوات قليلة، كان الاتحاد السوفياتي يطوّر منظومة خاصة بالأحزاب الشيوعية في كل العالم، وهي منظومة تربط كل الأحزاب والقوى الشيوعية بالمركز في موسكو. فيما انطلق الغرب، بقيادة الولايات المتحدة وبريطانيا، في برنامج يهدف إلى احتواء ما وصِف يومها بـ«المد الشيوعي».
بعد الحرب، اعتبر الزعيم السوفياتي جوزيف ستالين أنّه لا يمكن تحقيق الشيوعية عالمياً في وقت واحد. مؤكداً أولويةً قصوى لبناء الاتحاد السوفياتي، الذي سيوفر الدعم للشيوعيين في العالم.
ورداً على سؤال عن العلاقة التي ستربط الاتحاد السوفياتي بالشيوعيين في العالم، قال ستالين إنّ هناك معادلة واضحة تقوم على مبدأ أنه في حال تعرّض حزب شيوعي في العالم إلى حرب، ستدرس موسكو كيفية مساعدته، ولكن في حال تعرّض الاتحاد السوفياتي لحرب، فعلى كل شيوعي في العالم أن ينهض لتقديم العون، وبكل الأشكال المتاحة!
هذا الحديث عمره 75 سنة. وقد حصل الكثير في هذه المدة. أبرزه انهيار الاتحاد السوفياتي نفسه، وتراجع نفوذ الأحزاب الشيوعية في كل العالم.
وقامت خلال العقود الأربعة أشكال جديدة من الثورات التغييرية في العالم. وكان الأبرز فيها ما حصل في إيران قبل 45 سنة.
وفي حالة إيران، توجد أوجه شبهٍ كبيرة بما كان قائماً بين الاتحاد السوفياتي وبين أنصاره من الشيوعيين في العالم. مع فارق نوعي، أساسه أنّ ستالين وآخرين من رفاق المؤسس فلاديمير لينين، كانوا يعارضون إستراتيجية «الثورة الدائمة» التي دعا إليها الثائر المطرود من جنة الاتحاد السوفياتي ليون تروتسكي.
تتصرف إسرائيل على أساس أن إيران تقابل بلا حلفاء، وهي تستعد لاستكمال ما عجزت عن تحقيقه في لبنان وفلسطين والعراق
توجد في إيران أقلية داخل النظام الثوري، ولكنها تعاظمت مع الوقت، وهي تعارض سياسة تصدير الثورة. لكنّ مركز القرار في الدولة الإيرانية تمسّك بإستراتيجية دعم كبير لقوى وأحزاب تتبنّى أو تناصر الفكرة العقائدية التي قامت عليها إيران. كما تبنّت إيران قوى ومجموعات تواجه الهيمنة الأميركية – الأوروبية – الإسرائيلية في مناطق كثيرة من العالم الإسلامي.
سبب المقارنة، أنه بعد عقود من المواجهات المفتوحة مع إسرائيل وأميركا، إنّ ما يجري منذ عامين يأخذ شكلاً مختلفاً. كون الحرب انطلقت بطريقة تركت الباب مفتوحاً أمام السؤال إياه: كيف تتصرف إيران مع حلفائها؟
بعيداً من كل النقاش الكيدي، إن إيران لم تكن بعيدة يوماً من كل ما قامت به وتقوم به حركات المقاومة في لبنان وفلسطين والعراق واليمن. لقد حافظت إيران على دعمها السياسي الكامل لهذه القوى. وهي وفّرت عناصر دعم رئيسية في خضم المعركة القائمة منذ عملية «طوفان الأقصى». وهو دعم متعدّد دفعها لتكون منذ البداية في قلب المعركة.
وهو ما كان واضحاً بالنسبة إلى العدو، الذي بادر إلى توجيه ضربات مباشرة إلى الإيرانيين في أكثر من مكان داخل إيران وخارجها.
وتعرّضت إيران لانتقادات من قسم من جمهور المقاومة في العالم العربي، بسبب طبيعة ردودها على الاعتداءات الإسرائيلية. لكنّ ما يتجاهله الناس هو أن إيران ليست في وارد بناءِ إستراتيجية بناءً على تصورات قوى المقاومة.
وخطأ كبير عندما يعتقد البعض أن قوى المقاومة هي من يقود إيران. علماً أنه تواجَد في قلب النظام أصحابُ رأي مختلف حول كثير من الأمور التي حصلت في لبنان وفلسطين والعراق.
لكنّ الفكرة الرئيسية التي يجب أن نعود إليها، تدفع إلى الحديث عن أن إيران تواجه اليوم استحقاقَ «سؤال ستالين»، وعليه يمكن قول الآتي:
إن إيران، بما تمثّله كمركز لجبهة المقاومة تتعرّض لحرب اجتثاث. ومن يعتقد أنّ هدف الحرب هو القدرات النووية أو الصاروخية، فهو واهم وغبيّ. لأنّ هدف الحرب القائمة الآن هو إسقاط النظام الحاكم في إيران، بمعزل عمّا إذا كان الهدف قابلاً للتحقق أم لا.
وإسرائيل شديدة الوضوح في موقفها، وهي تتصرف منذ اليوم الأول على أساس «وحدة الساحات»، ولم تفصل لحظة بين إيران كمركز، وبين أطراف جبهة المقاومة في المنطقة. وإسرائيل لا ترى المشكلة في امتلاك السلاح فقط، بل إنّ مشكلتها تتركّز حول من يتولى إدارة هذا السلاح.
وإسرائيل التي تفضّل عدم وجود أي قوة كبيرة لدى العرب والمسلمين، تهتم أكثر بإسقاط الحكومات المعادية لها، ولكنّ هدف إسرائيل لا يخصّها لوحدها، بل يخصّ بالأساس الولايات المتحدة وأوروبا ودولاً كثيرة ترى في النظام الحاكم في إيران مصدرَ خطر على مصالحها وعلى وجود بعضها أيضاً.
انطلاقاً مما سبق، فإن فهماً واضحاً لطبيعة المعركة القائمة الآن يقود إلى خلاصات سياسية تنتج بدورها قرارات وخطوات عملانية. وهذا يستند أولاً وأخيراً إلى حجم فهم حلفاء إيران والموالين لفكرها العقائدي، لحقيقة أن الخطر الذي تواجهه إيران اليوم له انعكاسه المباشر على القوى نفسها في حال تمكّن الأعداء من إصابة المركز بمقتل. وبالتالي، فإن السؤال المطروح على جميع حلفاء إيران، من دول أو قوى أو مجموعات أو حتى أفراد، يتعلق بكيفية تعاملهم مع المواجهة القائمة.
صحيحٌ أنّ لإيران دوراً مركزياً في قرارات قسم غير قليل من قوى المقاومة في المنطقة، ولكنّ الأمر لا يتعلق بإذن أو طلب مسبق، بل يتعلق بالفهم العميق لمعنى الترابط بين هذه القوى وبين المركز في إيران. والسؤال هنا يصبح تحدياً حقيقياً، كون ما هو مطلوب من كل مؤمن بهذا الخط وبهذه الفكرة وبهذه القيادة، ليس بالأمر السهل، ومن يعتبر نفسه معنياً عليه أن يتصرف وفقاً لقاعدة أن مستقبلنا رهن صمود إيران وانتصارها.
يحصل ذلك كله، ونواجه في بلاد الشام استحقاقاً مفتوحاً يتعلق بالحرب المستمرة ضدنا منذ الآن. كون الانهيار النفسي أصاب البعض في جبهتنا، وتراهم اليوم، ويتأمل هؤلاء في وقف الحرب، ويظهرون استعداداً لتسويات ناقصة من أجل ذلك. لذلك، من المنطقي القول إنه يصعب مواصلة النقاش مع من لا يزال يعتقد أن الحرب ضدنا ليست قائمة بصورة فعلية.
تعالوا نعاين ما يجري في غزة، حيث يواصل العدو حرباً «حتى إنجاز المهمة». ويستمر في عمليات القتل، لأنه لم يحصل على استسلام المقاومة. وهو يعرف أن لديه مشكلة حقيقية في غزة، وليس في مقدور أي مسؤول في إسرائيل الحديث عن النصر المطلق. وهو ما عمّق النقاش داخل الكيان حول جدوى استمرار الحرب هناك.
في لبنان، الصورة كانت مختلفة. لأن حساب إسرائيل معنا مفتوح منذ أربعين سنة. وحرب الإسناد التي أطلقتها المقاومة نصرةً لفلسطين، كان لها إطارها الضيّق، الذي سرعان ما أفقدها قوّتها وزخمها، قبل أن ينطلق العدو في معركة أرادها حاسمة. لكن إسرائيل لم تكن تتوقع صمود المقاومة.
وعندما اضطرت – نعم اضطرت – إلى القبول باتفاق وقف إطلاق النار، فهي كانت تقول إنها غير قادرة على إنجاز المهمة في لبنان، وهي راهنت بقوة على أن أميركا وحلفاءها من الأوروبيين والعرب واللبنانيين سوف يكملون المهمة، عبر نزع كامل للسلاح، وتصفية الوجود السياسي للمقاومة.
لكن، والوقت، وخصوصاً بعد سقوط النظام في سوريا، تتصرف إسرائيل بأنها نادمة على وقف الحرب مع لبنان. فاختارت لنفسها شكلاً جديداً يقود إلى نتيجة واحدة، وهو مواصلة الحرب بشكل مختلف، وذلك لسبب بسيط وواضح: المهمة لم تنجَز.
من المؤكد أن إسرائيل عندما قررت الدخول في حرب مع إيران، فهي أخذت في الحسبان أن مركز المقاومة لن يكون في مقدوره الاتكال على حلفائه، فهم في حالة صعبة جداً في فلسطين، ويواجهون تحديات كبيرة في لبنان، والنظام الحليف لهم سقط في سوريا، وحقق الأميركيون نجاحاً كبيراً في تحييد المقاومة العراقية… ذلك كله جعل العدو يعتبر أنه أكثر راحة في محاربة إيران.
لكنّ العدو نفسه يخطّط لمرحلة أخرى في حال نجاحه في مواجهة طهران، وفي لبنان على وجه التحديد، فالمنطق يقول إن العدو الذي يعتقد أنّ ضرب إيران كفيل بانهيار حلفائها في المنطقة، سوف يتيح له اختيار التوقيت المناسب لاستئناف الحرب القاضية ضد المقاومة في لبنان.
هذا الكلام ليس فيه ادّعاء النصح أو الإحراج لأحد. ولا هو حثّ للناس على القيام بأعمال تعبّر عن حماسة مفرطة، أو عن مراهقة ثورية.
لكنّ هدفه الحث على الانتقال إلى مرحلة الاستعداد لاحتمال حرب قاسية جداً. حيث يأمل الفرد منا أن يكون الجميع مستعداً لعمل ليس هدفه إسناد إيران فقط، وهو واجب أخلاقي وسياسي ومصلحي أيضاً، بل دفاعاً عن وجودنا الحر في هذه البلاد!
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Emmanuel Todd – Le retour de la question allemande

Entretien dans Weltwoche, 22 mai 2025. J’ai donné fin mai une interview à Jürg Altwegg pour le magazine suisse Weltwoche. Le titre de la publication en allemand est «La Russie a gagné la guerre». En voici la traduction.
Le retour de la question allemande par Emmanuel Todd, 22 mai 2025
Emmanuel Todd avait prédit la chute de l’Union soviétique à l’aide de statistiques. Aujourd’hui, le démographe et historien français voit venir la fin de l’Occident. Selon lui, l’Ukraine est perdue et les Américains n’ont que de mauvaises cartes à jouer contre la Chine. Le plus grand danger pour l’Europe viendrait d’une Allemagne surarmée.
ürg Altweg
Lorsqu’il était question de l’introduction de l’euro en Europe, le démographe et historien Emmanuel Todd était un partenaire d’interview très convoité par les médias allemands. Il avait critiqué le traité de Maastricht, la bureaucratisation et la centralisation croissantes de l’UE, la mise sous tutelle des peuples et la monnaie unique, exigée des Allemands comme prix de la réunification et imposée par le chancelier Helmut Kohl. Todd avait compris que les exportateurs allemands seraient les principaux bénéficiaires de la nouvelle monnaie et que les pays plus étatistes comme la France avaient beaucoup à perdre. Après qu’il eut plaidé pour un protectionnisme européen, l’amour de l’Allemagne pour Todd s’est effrité.
Après l’attentat contre les Twin Towers le 11 septembre 2001, Oussama Ben Laden, instigateur de l’acte terroriste, a parlé dans une vidéo d’un intellectuel français qui avait prévu la chute de l’Union soviétique et qui prédisait aujourd’hui la fin de l’empire américain. Il s’agissait d’Emmanuel Todd, qui avait publié peu avant son best-seller international «Après l’Empire : Essai sur la décomposition du système américain».
Nous l’avons interviewé une première fois sur le conflit ukrainien début 2023 («Cette guerre concerne l’Allemagne»). L’année suivante, Todd a publié un livre qui a été traduit dans de nombreuses langues, y compris en allemand («La Défaite de l’Occident»). Le plus grand journal japonais a consacré sa première page à l’auteur français de best-sellers, tandis que la Repubblica pro-européenne en a fait sa Une d’un supplément du week-end. Pour la première du livre en Allemagne, Emmanuel Todd s’est rendu à Francfort. Des critiques ? Pas de réponse : «En Allemagne j’ai été passé sous silence. Pas un seul journaliste des principaux journaux ne m’a parlé. Une chape de plomb semble écraser le pays. À mon retour de Francfort, je suis tombé malade, l’Allemagne me fait à nouveau peur». Après la déclaration gouvernementale de Friedrich Merz le 14 mai 2025, la peur historique de l’Allemagne refait également surface.
Weltwoche : Monsieur Todd, vous êtes rentré de Moscou il y a quelques jours. Qu’avez-vous vu en Russie ?
Emmanuel Todd : Je me méfie des évaluations rapides, je ne suis pas journaliste. Mon père l’était. Je suis certes devenu historien, anthropologue, chercheur parce que je l’avais vu voyager dans le monde entier, écrire de super reportages et faire des interviews. Mais tout ce qu’il voyait, il ne le comprenait pas vraiment.
Weltwoche : Ce n’est pas vrai. Votre père Olivier Todd était un grand et courageux journaliste. Lorsque des journaux comme Le Monde et Libération ont ignoré le génocide des Khmers rouges dans les années de délire maoïste, il a écrit la vérité. Et il a pour ça payé le prix fort.
Todd : Il n’avait qu’une compréhension assez faible du contexte géopolitique. Je me méfie aussi de ma propre perception. Ma méthode repose sur des faits profonds. C’est avec des statistiques de mortalité infantile que j’avais prévu l’effondrement de l’Union soviétique sans jamais m’y être rendu. En France, je dois constater aujourd’hui que la mortalité infantile augmente. En Russie, elle recule et est désormais plus faible qu’en Amérique. Sur la base de cette observation, je suis convaincu que la Russie est sur la voie de la normalisation depuis Poutine. Malgré son système politique, qui est une démocratie autoritaire. C’était ma première visite en Russie depuis 1993.
Weltwoche : Pour quelle raison vous êtes-vous rendu à Moscou ?
Todd : Une invitation, quatre jours. J’ai fréquenté les cercles académiques et donné une conférence. Je n’ai pas rencontré d’opposants. Ce que j’ai vécu a été un choc de normalité : tout y était encore plus normal que je ne le pensais. Les gens ont les yeux rivés sur leur téléphone portable, ils consomment et paient par carte de crédit, ils utilisent des trottinettes électriques comme à Paris. La grande différence, c’est que tous les escalators fonctionnent. On peut parler normalement avec les gens.
Weltwoche : Qu’avez-vous dit à vos auditeurs ?
Todd : J’ai présenté mon nouveau livre et expliqué que j’avais rapidement compris qu’avec Poutine, la Russie était sortie du chaos des années 90. J’ai dit que les États-Unis plongeaient dans un abîme sans fond. J’ai cité comme éléments d’analyse les structures familiales, la mortalité infantile, la disparition des fondements religieux. J’ai été interviewé par un magazine du ministère des Affaires étrangères et par la télévision.
Weltwoche : Chez vous, on vous fera passer pour l’idiot utile de Poutine.
Todd : Cela m’est indifférent. J’ai également dit aux auditeurs que je n’étais pas l’un de ces intellectuels qui éprouvent une sympathie idéologique réactionnaire pour la Russie de Poutine. Je suis un libéral de gauche. Mon attitude positive envers la Russie est l’expression de ma gratitude pour sa victoire dans la Seconde Guerre mondiale. La Russie nous a libérés du nazisme. Les premiers livres d’histoire que j’ai lus pour mon plaisir, vers l’âge de seize ans, parlaient de la guerre menée par l’armée rouge – de Stalingrad et de Koursk. À la télévision, j’ai également parlé de la russophobie de l’Occident. Je pense désormais qu’il s’agit d’une pathologie de nos sociétés, comme l’est l’antisémitisme. On ne peut pas la justifier par ce que j’ai vu en Russie. Je suis effectivement arrivé à cette conclusion d’une pathologie russophobe de l’Occident sur place. Notre haine de la Russie parle de nous, pas de la Russie.
Weltwoche : Auparavant, vous étiez allé en Hongrie.
Todd : Également pour une conférence. Pendant deux heures, j’ai aussi pu m’entretenir avec Viktor Orbán. La Hongrie est très concrète pour moi, j’avais visité le pays quand j’avais 25 ans. C’est en Hongrie que je suis devenu anticommuniste parce que j’ai dû faire mes adieux à la gare à des gens sans savoir si je les reverrais un jour. De la Hongrie communiste, je revenais à la liberté et à la normalité. Maintenant, je reviens de Russie et c’est l’inverse : après la normalité russe, l’irrationalité occidentale. Ce retour-ci a également été un choc. Alors que je me rendais en voiture de Paris en Bretagne, pour m’y reposer quelques jours, j’ai entendu sur France Culture une émission «en provenance de Moscou». On y racontait que dans les stations de métro, on traquait les jeunes pour les envoyer sur le front en Ukraine. À la télévision, j’ai vu le ballet de Keir Starmer, Friedrich Merz et Emmanuel Macron à Kiev et j’ai compris que l’Occident était complètement sorti de la réalité.
Weltwoche : Quel est le rôle de la guerre dans le processus de normalisation russe ?
Todd : L’Occident a perdu la guerre, on n’en ressent pas les effets à Moscou. Les sanctions ont contraint la Russie à prendre des mesures protectionnistes efficaces que Poutine n’aurait pas pu imposer sans la guerre. Ils ont développé leur commerce avec d’autres pays. Depuis les années 1990, les Russes ont développé une immense capacité d’adaptation. L’Union européenne est rouillée.
Weltwoche : Ai-je bien compris ce que vous avez dit ? La Russie a gagné la guerre ?
Todd : Oui. Les États-Unis n’ont pas réussi à battre la Russie avec l’aide de l’armée ukrainienne. C’est pourquoi ils ont déplacé le front et déclaré une guerre commerciale à la Chine. Celle-ci a été gagné par la Chine en une semaine. Les Américains sont en train de perdre le contrôle du système financier international et du commerce mondial. Mon sujet, je le rappelle, n’est pas la Russie mais la défaite de l’Occident. Les pays européens sont parmi ceux qui souffrent le plus de la guerre, avec pour conséquence une montée irrésistible des partis populistes-conservateurs. Qualifier ces partis, de manière anachronique, de partis «d’extrême droite», est selon moi une insulte à l’intelligence.
Weltwoche : Dans notre interview d’il y a deux ans, vous aviez expliqué la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle de 2016 par la destruction de la classe ouvrière américaine par la Chine.
Todd : Il s’agit désormais de bien plus que du déclin de l’industrie américaine. Il y a en Amérique une étrange volonté de destruction – des choses, des personnes et de la réalité. La cause première de cette évolution est le déclin du protestantisme. Il a laissé derrière lui un vide existentiel.
Weltwoche : Que l’on peut également observer en Europe.
Todd : Les pays fondateurs de l’Union européenne – la France, l’Allemagne, l’Italie – ont surtout été ignorés dans cette guerre que se livrent par les armes et parfois par proxy les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, les Anglo-américains et les Russes. L’Europe elle a été restructurée sous tutelle américaine. Certes, ces pays européens sous tutelles font aussi partie des vaincus de la guerre, mais ils ne s’en rendent pas encore compte.
Weltwoche : Il y a au contraire une étonnante disposition à la guerre en Europe, du moins sur le plan rhétorique. On parle d’une «coalition des volontaires». Comment l’interprétez-vous ?
Todd : J’y vois une pulsion suicidaire. On la voit dans ces sanctions qui font plus de mal à l’Europe qu’à la Russie. L’abandon brutal de l’énergie nucléaire par l’Allemagne témoignait déjà d’une tendance suicidaire, tout comme son choix soudain d’une immigration incontrôlée. La volonté de se passer du gaz russe est également suicidaire. Nous sommes confrontés à une maladie des classes supérieures. Tout cela m’est apparu à Moscou. Je me trouvais dans un état d’esprit étrange. J’avais le trac de faire cette conférence dans un pays «ennemi», contre lequel mon pays est de fait en guerre. Or notre «ennemi» est sur le point de gagner cette guerre. J’ai pensé l’Europe de l’extérieur et j’ai soudain vu sa dérive vers l’autodestruction.
Weltwoche : Qu’en est-il de la Russie ? L’homme politique français, journaliste et spécialiste de la Russie Raphaël Glucksmann a qualifié le système de Poutine de fasciste dans une interview accordée à la Weltwoche.
Todd : Je ne vois pas de fascisme russe. La Russie a une économie de marché qui fonctionne, elle respecte la liberté des entrepreneurs. Les gens peuvent se déplacer librement.
Weltwoche : Parler aussi ? N’y a-t-il pas de dissidents qui sont placés dans des camps ou empoisonnés à l’étranger ?
Todd : La Russie est une démocratie autoritaire. On y trouve une violence qui vient de l’État. Je n’ai nullement l’intention de passer sous silence le traitement des opposants. L’État russe est fort, il dispose de moyens de propagande, d’intimidation et de répression. Du point de vue d’un historien, Poutine a surtout, stratégiquement, utilisé ces moyens contre les oligarques et il a annihilé leur pouvoir. Cela s’est évidement fait de manière autoritaire, violente même, mais aussi démocratique : la population russe soutient Poutine – dans la mise au pas des oligarques comme dans la guerre. Les oligarques ne sont plus un problème maintenant, spectaculaire, que pour l’Occident, particulièrement en Amérique. En Russie, Poutine l’a résolu. D’un point de vue intellectuel, je peux comprendre ce que fait Poutine. Il est rationnel. Je comprends le comportement russe, ce qui ne veut nullement dire que je suis d’accord. Et je suis à tout moment conscient que ma sympathie pour la Russie résulte d’une émotion, d’un sentiment de gratitude historique. Mais l’Occident reste pour moi une énigme.
Weltwoche : Et il n’y a pas de solution à cette énigme ?
Todd : Je ne l’ai pas encore. Mais chaque conférence, chaque interview me fait avancer de quelques pas. J’ai longtemps pensé que la tâche de Donald Trump serait de gérer la défaite de l’Occident. Puis j’ai réalisé qu’il avait même été élu à cause de cette défaite. Si Biden avait réussi à vaincre la Russie sur le plan économique, la victoire de l’empire américain aurait conduit à l’élection d’un démocrate. La révolution Trump, comme la révolution russe et tant d’autres, est survenue après une guerre perdue.
Weltwoche : Trump doit son élection en 2024 à la victoire de la Russie en Ukraine ?
Todd : Cela fait plus de trente ans que je m’intéresse à la mondialisation. J’étais contre le traité de Maastricht. Dès l’introduction de l’euro, que j’avais rejeté, j’ai plaidé pour le protectionnisme européen. Plus tard, j’ai donc défendu l’euro parce qu’il aurait pu permettre un protectionnisme européen. Mais tout ce que je craignais s’est produit : régression industrielle, inégalité des nations européennes, . La guerre en Ukraine nous oblige enfin à regarder la réalité en face. Notre succès économique est une fiction et nous ne pouvons plus nier la réalité : le produit national brut de la Russie représente 3 pour cent de celui de l’Occident et pourtant la Russie est capable de produire plus d’armes que l’Occident.
Weltwoche : Avec Trump, la réalité revient ?
Todd : En Amérique, la révolution de Trump est interprétée par Peter Thiel comme une apocalypse. Comme un changement d’époque et – au sens biblique – la révélation d’une nouvelle vérité. Cette appréciation est juste. Mais nous ne devons pas cette révélation au libertarianisme et à Internet. Nous la devons au choc de réalité provoqué par la défaite en Ukraine. En Amérique, l’apocalypse a commencé, elle révèle la vérité : la guerre est perdue. Les plans de la contre-offensive de 2023 avaient été élaborés par le Pentagone. Les stocks dans les arsenaux américains s’épuisent, le réarmement n’avance pas. L’Amérique veut mettre fin à la guerre parce que les Russes ont gagné. Les Européens, eux, résistent à cette prise de conscience. Ils sont les dindons de la farce dans cette guerre menée par les Ukrainiens et les Américains, mais ils n’ont pas encore réalisé qu’elle était perdue. Ils ont fourni des armes et payé, appliqué les sanctions qui les détruisent eux-mêmes, mais n’ont pas été aux commandes dans la conception et la conduite de cette guerre. Ils rêvent donc de la poursuivre. Pour l’Europe, l’apocalypse, la révélation avec ses conséquences, est encore à venir.
Weltwoche : Et pour l’Ukraine, cette apocalypse signifie la fin du monde, la chute de la nation ?
Todd : L’Ukraine était avant la guerre un failed state, un État en faillite, corrompu, elle a trouvé sa raison d’être dans la guerre. Avec la fin de la guerre, elle perdait sa raison d’être. La paix signifierait pour le régime ukrainien la perte de ses revenus occidentaux et son retour à son statut initial de failed state, avec un territoire diminué. Pour Kiev, la paix, ce serait la mort.
Weltwoche : Une telle fin est-elle en vue ?
Todd : Les Russes ont perdu toute confiance en l’Occident. De leur point de vue, on ne peut plus négocier avec des Américains de bonne foi. Trump est plutôt gentil avec les Russes, mais il reste totalement imprévisible. Les dirigeants russes, qui sont, au contraire des nôtres, ne l’oublions pas, très intelligents, ne peuvent pas les prendre pas au sérieux. Logiquement, ils devraient considérer que les négociations avec Trump sont encore plus impossibles qu’avec Biden.
Weltwoche : Une fin de la guerre serait pourtant bénéfique pour tous.
Todd : La Russie veut atteindre ses objectifs. Elle a payé un lourd tribut à cette guerre et a perdu de nombreux soldats. Poutine doit garantir la sécurité de son pays. Les attaques de drones sur Sébastopol ont montré à quel point sa flotte est vulnérable. Pour la protéger, la Russie devrait prendre Odessa. Je pense donc qu’il va devoir ultimement conquérir Odessa et l’Est de l’Ukraine jusqu’au Dniepr. La partie de Kiev située sur la rive gauche du fleuve deviendrait également russe. Le reste de l’Ukraine tombera sous l’influence de la Russie ou sera neutralisé. Les Russes ne peuvent plus faire confiance aux garanties de sécurité inscrites dans les traités. Ils doivent se mettre en sécurité «sur le terrain».
Weltwoche : Et donc l’Ukraine ne sera pas non plus membre de l’Union Européenne ?
Todd : Les Russes sont différents des Américains : ils font ce qu’ils disent. Ils ne voulaient pas que l’Ukraine adhère à l’OTAN. C’est ce qui a déclenché la guerre. Aujourd’hui, il est presque impossible de distinguer l’UE de l’OTAN. Une adhésion est devenue inimaginable. La Russie fera la guerre jusqu’à ce que l’Ukraine soit neutralisée.
Weltwoche : Des négociations sont à l’ordre du jour.
Todd : Ce sont des manœuvres de dissimulation. Les Américains veulent mettre fin à la guerre et détourner l’attention du fait qu’ils l’ont perdue. Les larmes de crocodile de Trump, ses lamentations sur les horreurs de la guerre et les nombreux morts des deux côtés sont obscènes. Il suffit de penser aux bombes qu’il fournit à Israël et qui permettent le carnage à Gaza. Je ne parle pas personnellement, au stade actuel, de génocide mais de carnage. En tant qu’historien j’hésite toujours à utiliser des catégories qui conduisent à identifier le présent au passé. Plus tard peut-être. Reste que Trump, après tant d’autres présidents américains, est responsable de Gaza – tout comme les États-Unis sont responsables de la guerre en Ukraine. Sa duplicité est insupportable. Mais les Russes sont des gens polis, ils ne veulent pas l’humilier et compliquer davantage les choses. Ils entrent donc dans son jeu. De toute façon, c’est sur le front et dans les usines que se joue cette guerre. La question est maintenant de savoir si Poutine va envoyer les deux armées nouvellement constituées et stationnées dans le Nord-Ouest du pays pour l’offensive finale en Ukraine. Cette dernière a perdu la guerre, ses alliés vont l’abandonner – tout comme l’Amérique a déjà trahi le Vietnam et l’Afghanistan.
Weltwoche : Plus la défaite se dessine clairement, plus la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne se montrent belliqueuses.
Todd : Nous vivons dans un monde à l’envers. C’est comme au Moyen-Âge, quand les pauvres et les riches échangeaient leurs rôles au carnaval. Le comportement des chefs de gouvernement européens, c’est carnaval : ils menacent de sanctions et lancent ultimatum sur ultimatum – sans disposer des armées ou même des armes ou des satellites d’observation qui pourraient donner un poids quelconque à leurs paroles. Ils ne sont même pas en mesure de faire valoir leurs propres intérêts chez eux. Le sabotage de Nord Stream a par exemple prouvé que l’Allemagne était à nouveau un pays occupé.
Weltwoche : Est-ce que c’était les Américains ?
Todd : Le silence des médias allemands sur Nord Stream est assourdissant. L’Allemagne a perdu son indépendance. Sa capitale, depuis le début de la guerre d’Ukraine aura été Ramstein, où se trouve la plus grande base aérienne américaine en Europe.
Weltwoche : Friedrich Merz est désormais le nouveau chancelier. Dans sa déclaration gouvernementale, il a annoncé que l’Allemagne allait mettre en place l’armée la plus puissante d’Europe.
Todd : On atteint ici une nouvelle dimension de l’irresponsabilité historique. Contrairement à la Grande-Bretagne ou à la France, l’Allemagne dispose d’un énorme potentiel industriel qui permettrait à Merz d’atteindre cet objectif. Je compte dans le potentiel allemand l’Autriche, la Suisse et les anciennes démocraties populaires, les anciens satellites de l’Union soviétique, annexés au système industriel allemand, particulièrement la Pologne, et la Tchèquie. Si le système industriel allemand est mis au service du réarmement, l’Allemagne deviendra une vraie menace pour les Russes, qui produisent actuellement sans difficulté plus d’armes que l’Amérique.
Weltwoche : Guerre ou paix, c’est le comportement de l’Allemagne qui en décidera ?
Todd : En tout cas, beaucoup plus que celui de la Grande-Bretagne ou de la France. Les Premiers ministres britanniques sont de plus en plus ridicules, et ça n’a aucune importance. Macron est ridicule depuis toujours et ça n’a aucune importance. Mais le basculement allemand de Scholz à Merz change beaucoup de choses – d’un point de vue psychologique et géopolitique. Merz est un belliciste hostile à la Russie. Alors qu’il n’était encore que candidat, il s’est prononcé en faveur de la livraison de missiles Taurus à l’Ukraine. Ceux-ci permettent d’atteindre des objectifs en Russie, dont le pont de Crimée. Nos contemporains ne semblent pas mesurer la portée historique et morale d’un tel choix.
Weltwoche : Maintenant, vous aussi vous parlez de morale.
Todd : Je suis pour le pardon des crimes historiques, mais pas pour l’oubli. L’Allemagne est responsable de la mort de 25 à 27 millions de Soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale. Et aujourd’hui, elle voudrait à nouveau s’engager militairement contre la Russie. C’est inimaginable. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez les Allemands ?
Weltwoche : Avez-vous une réponse ?
Todd : Je ne suis pas spécialiste de l’Allemagne mais je connais son comportement dans l’histoire. Un élément important qui explique l’amnésie est certainement la population vieillissante, l’âge médian est de 46 ans. Je travaille sur la nouvelle irresponsabilité des gens âgés, y compris en France. L’Allemagne, quant à elle, si elle est efficace économiquement semble perdue dans son histoire. Se frapper la poitrine pour expier la shoah ne suffit pas. Il y a bien d’autres erreurs dans l’histoire allemande que la shoah. À commencer par la première guerre mondiale. Plus récemment, l’Allemagne, depuis qu’elle domine l’Europe, depuis la crise financière de 2007-2008, a recommencé à être historiquement irresponsable. Elle prend des décisions absurdes sans consulter ses partenaires : sortie du nucléaire, immigration, absence d’un sentiment quelconque de responsabilité pour ce qui concerne l’équilibre économique de l’Europe, qu’elle domine et dirige pourtant. Sans oublier bien sûr bien sûr, la volonté de l’Allemagne d’intégrer l’Ukraine, ou en tout cas sa population active, à son potentiel industriel qui a contribué à Maidan et à la marche à la guerre. Puis-je formuler un scénario-catastrophe ?
Weltwoche : Je vous en prie.
Todd : En réponse à Trump, par qui elle se sent trahie, l’Europe tente désespérément de faire revivre le mythe de sa fondation : la fin des guerres entre les nations. L’Europe est désormais tellement obsédée par ses valeurs pacifistes-moralisatrices qu’elle refuse de seulement réfléchir aux causes de l’intervention militaire russe, classée abomination pour l’éternité, inacceptable pour l’éternité. L’Europe s’obstine donc en Ukraine, pour y nourrir une guerre sans fin menée au nom de ses valeurs pacifistes. Mais quelle est cette Europe rendue guerrière par son idéologie pacifiste ?
Le réarmement n’est possible qu’en Allemagne, première puissance industrielle du continent. Or, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, l’Allemagne ne s’intéressait qu’à l’économie. L’unification européenne n’avait été possible que parce que l’Allemagne avait renoncé à la puissance militaire et était devenue pacifiste. Lors de la crise grecque, l’Allemagne a de fait pris le pouvoir économique en Europe. La Banque centrale européenne est à Francfort, Ursula von der Leyen est à la tête de l’UE à Bruxelles. Nous marchons donc vers une Europe centralisée avec l’Allemagne comme centre du pouvoir. Cette Allemagne économiquement dominante veut désormais construire l’armée la plus puissante d’Europe.
Weltwoche : La Bundeswehr est encore loin d’y parvenir. L’armée française est la seule en Europe à posséder l’arme nucléaire. En Allemagne, c’est tabou.
Todd : Macron est prêt à la partager. Et si la volonté de construire une puissance militaire prévaut en Allemagne, l’Allemagne mettra en œuvre son projet. À l’heure actuelle, la peur de la Russie prévaut en Europe. Poutine a pris dans nos cerveaux affaiblis la place d’Hitler. Mais la Russie est loin et ne pose en réalité aucun problème, et surtout pas à la France ou au Royaume-Uni. Mais les Français et les Polonais pourraient avoir bien vite plus peur des Allemands que des Russes. L’histoire est oubliée mais la géographie, immuable, reste là pour nous dire où est le danger.
Weltwoche : Ce serait alors l’apocalypse en Europe. Avec le retour des nations et la peur des Allemands ?
Todd : La mondialisation a tenté d’imposer la croyance que les nations n’existent plus et que les frontières doivent être ouvertes. Que les gens partout dans le monde sont les mêmes et qu’ils sont interchangeables, comme des produits ou des signes monétaires. Il n’y aurait plus de spécificités culturelles, seul le marché compte. Mais ce monde rêvé se dissout sous nos yeux. On voit des révoltes partout : le Brexit, Trump, le Rassemblement national, l’AfD. On sent aujourd’hui une certaine solidarité entre ces mouvements populistes-conservateurs. Le vice-président américain J. D. Vance a plaidé à Munich pour leur liberté d’expression. Mais nous sommes dans une phase de transition. Lorsque le mythe de la mondialisation s’effondrera et que chaque peuple redeviendra lui-même, qu’il le veuille ou non, nous découvrirons que les peuples sont différents. Les Italiens sont Italiens et les Français sont Français. L’implosion de la mondialisation conduira, entre autres, à une apocalypse européenne qui pourrait bien être l’effondrement de l’Union.
Weltwoche : Cela va conduire à de nouveaux conflits. Guerres, nationalisme, fascisme ?
Todd : Je n’ai pas de véritable inquiétude concernant la France. Non parce que les Français sont meilleurs en tant qu’êtres humains, mais parce que nous ne sommes jamais complètement sérieux. Les Allemands le sont toujours. Quand ils commencent quelque chose, ils le terminent. Si l’on tient vraiment à parler d’un danger «fasciste», alors je pense à celui qui pourrait venir d’Allemagne, plutôt que de France, des États-Unis ou de Russie. Mais je ne sais pas si la menace fasciste viendra de l’AfD ou de ceux qui la combattent.
Weltwoche : L’AfD est contre la guerre en Ukraine, mais probablement pas seulement par sympathie idéologique et réactionnaire pour Poutine.
Todd : Nous avons un parallèle en France. Une décision de justice a interdit à Marine Le Pen, en tête dans les sondages d’opinion, de participer à l’élection présidentielle. Par rapport à l’AfD, son Rassemblement national est un parti de centre- gauche ! Reste que le classement de l’AfD comme parti d’extrême droite m’a consterné. Non pas en lui-même, mais parce qu’il a été proposé par les services de renseignement allemands. Je suis, comme beaucoup, inquiets de l’irruption des juges, roumains ou français, en politique ; mais l’irruption des services de renseignements ! Mon dieu…Vous rendez-vous compte de ce que cela signifie, en profondeur ? J’ai ici un autre scénario catastrophe. Et si vous le reprenez dans votre texte final, sachez que je tiens à m’excuser à l’avance auprès des Allemands. Et j’espère que vous le présenterez de manière telle que j’apparaisse comme un historien raisonnable.
Weltwoche : Je le promets.
Todd : C’est la vision d’Allemands qui, par antifascisme, mettent des gens classés extrémistes de droite dans des camp de concentration.
J’ai été horrifié par les cérémonies occidentales du 8 mai pour commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale. Vouloir oublier que c’est la Russie qui a écrasé l’Allemagne nazie n’est pas seulement immoral, c’est extrêmement dangereux.
Weltwoche : Les Russes avaient déjà été exclus des cérémonies marquant à Auschwitz la libération du camp par l’Armée rouge.
Todd : Tout le monde parle sans cesse de l’Holocauste. Mais le reste de l’histoire est oublié. Les Allemands savent très bien qu’ils ont été vaincus par les Russes. Si l’idée prévaut que les Russes n’ont pas gagné la guerre, les Allemands finiront par s’imaginer qu’ils ne l’ont pas perdue. Le réarmement et la militarisation de l’Allemagne, dans une Europe qu’elle domine, constituent une menace pour la Russie. N’oublions pas, de grâce, que dans un tel cas de figure, la doctrine militaire russe considère comme possible l’utilisation d’armes nucléaires tactiques. Nous assisterions alors à une reprise de la Seconde Guerre mondiale.
source : Emmanuel Todd
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– Keiko, Londres
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– Sarah, New York
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– Olivia, Paris