Yahya Sinwar Al Ghazaoui, prince des Martyrs de Zohra Mahi : les bonnes feuilles

Extrait pages 31-32
« Yahya Sinwar en homme de son temps donne la prééminence au réel et quoique musulman pratiquant, les mouvements contemplatifs d’où l’action sociale et politique était absente ou qui se limitaient à l’émission de fatwas sur la longueur des abayas et de la barbe, ne l’attiraient qu’à demi.
Certes, on l’a vu participer à des joutes verbales avec des échanges musclés à coups de citations coraniques mais cela ne l’enthousiasmait pas plus que ça au point d’en faire une activité à plein temps.
C’est ainsi qu’en 1985 et avant même la formation du Hamas par Cheikh Yassine, Yahya Sinwar a participé à la création d’un groupement politique al-Majd (en arabe : « Gloire » ; acronyme de Munaẓẓamat al-Jihād wa al-Daʿwah, « Organisation pour le jihad et la Daʿwah [prédication et ] ») en souvenir du nom arabe du berceau de sa famille , Asqalan-Majdat.
Ce Majd était un réseau de jeunes musulmans, convaincus de l’excellence de la voie islamique, qui se préoccupaient de la sécurité dans leur ville et qui avaient pour objectif la mission de rechercher et dénoncer le nombre croissant d’informateurs palestiniens recrutés par Israël pour espionner les Palestiniens, et pas seulement à Gaza, du berceau au tombeau.
Une députée à la Knesset, le lieu parait-il de la démocratie et donc de la vertu, n’a pas craint de soutenir que ces informateurs étaient tellement utiles qu’il fallait affamer toute la population pour créer des vocations de traitres et multiplier leur nombre afin qu’eux, les sionistes, puissent dormir sur leurs deux oreilles sans crainte des révoltes !!
A l’âge de 27 ans, Yahya adhère au Hamas du Cheikh Yassine et du Docteur al Rantissi, qui était à l’origine un mouvement caritatif religieux sans lien avec la politique de quelque bord que ce soit comme il en existe à peu près dans tous les pays arabes et musulmans sous d’autre noms.
Ce mouvement évoluera vers le réformisme en opposition avec les Wahabites et autres salafistes qui sont plus rigoureux dans l’exercice du culte et plutôt parcimonieux dans le partage des richesses au profit des pauvres musulmans du monde.

Extrait : pages 35-36
En 1984, Ahmed Yassine adhère au mouvement des Frères musulmans. Il est arrêté par l’occupant sioniste pour une prétendue participation à de la contrebande d’armes et condamné à 7 ans de prison par les tribunaux sionistes.
Agé de 62 ans, il est libéré par suite d’un accord dit « Jibril » qui a consisté en l’échange de plus d’un millier de détenus arabes palestiniens contre trois Israéliens tueurs du Mossad, des pieds nickelés qui ont été emprisonnés en Jordanie à la suite de l’échec à Amman de la tentative d’assassinat de Khaled Mechaal, autre dirigeant du Hamas. Mechaal ne mourra pas du poison qui lui a été inoculé dans l’oreille par les deux idiots dépêchés par Netanyahou pour accomplir leur mission criminelle, car Hussein, furieux que cet assassinat se déroule chez lui alors qu’un accord de paix avec Israël était en cours de signature sous la garantie des USA, avait exigé le contre-poison et Netanyahou le gribouille, a bien été obligé de le fournir.
Toutes ces libérations pléthoriques (1israélien pour 1000 palestiniens) indiquent qu’Israël emprisonne à tort et à travers juste pour remplir ses prisons et maintenir les Palestiniens dans un état permanent de terreur et d’insécurité et faire durer l’occupation avec la conviction que plus le temps passe et plus cette colonisation illégale se transformera en propriété perpétuelle.
En 1987, Cheikh Yassine crée le mouvement « Al-Moujamma al-Islami » qui deviendra Hamas avec le docteur Abdel Aziz al-Rantissi, et en fera la déclaration auprès des autorités israéliennes puissance occupante. Le Cheikh Yassine a des ambitions politiques pour cette organisation à Gaza
Il s’agit au départ, dans un cadre d’œuvres sociales, de prodiguer des soins dans des dispensaires médicaux, ouvrir des écoles pour alphabétiser etc. La base du mouvement est donc caritative, ce qui lui confère une grande popularité dans le petit peuple car l’objectif est de s’adresser aux plus démunis qu’Israël maintient volontairement comme tous les colonialistes dans la misère et !’arriération. Cette dimension obligera le Hamas à chercher des financements auprès des frères Arabes, ce qui n’était que justice.

Extrait : pages 47-48
En 1989 à l’issu d’un procès à charge, sans véritable défense comme toujours en Israël quand il s’agit de Palestiniens, Yahya Sinwar a été reconnu coupable du meurtre de Palestiniens accusés de collaboration, dont ce Shteiwi, avec Israël et a été condamné à quatre fois la peine de prison à perpétuité.
Emprisonné à Beer-Sheva, dans un complexe situé dans le Néguev sous le matricule 73333351, il se prépare à subir une longue période de privation de liberté. Il mettra à profit cette incarcération sans fin pour faire des études d’histoire jusqu’à obtenir un diplôme et à apprendre l’hébreu et surtout la mentalité tordue de ses cerbères pour mieux les combattre à sa sortie car il n’a jamais désespéré de la miséricorde divine et de sa libération par la grâce d’Allah.
Dès le début de son incarcération il a été astreint à un interrogatoire permanent par le dénommé Yuval Bitton, un juif Marocain parlant parfaitement l’arabe, se prétendant dentiste et médecin de la prison mais en réalité comme tous les Israéliens, il était l’officier du Mossad désigné pour le soumettre à une espèce d’analyse freudienne, un viol de conscience, certainement pour en faire un Mohamed Dahlan et un informateur de haut vol qui le renseignerait sur les décisions prises au sommet du Hamas.
Ce Dahlan ressortira, en effet, de prison tout à fait acquis à la cause du sionisme et infatigable traitre, il continuera à œuvrer pour être nommé Gauleiter de Gaza. Il a dû renoncer à ses ambitions car il en a été chassé avec pertes et fracas lorsque les enquêteurs du Hamas ont trouvé sa maison bourrée de correspondances et autres preuves de son allégeance à l’état voyou d’Israël et notamment la preuve de son implication dans la mort de Yasser Arafat.
Mais avec Yahya Sinwar il en a été autrement. C’est l’agent-analyste qui a craqué et est devenu obsédé, au point dit-il qu’il pensait à Sinwar matin, midi, et soir. Non seulement il ne l’a donc pas « retourné » comme il avait mission de le faire mais c’est lui qui a servi de cobaye à Yahya qui a eu tout le loisir d’étudier le cerveau tordu d’un sioniste et de s’en souvenir pour ses actions futures. Par la même occasion, il se faisait remettre des journaux sionistes par ce même psychanalyste et en a profité pour apprendre l’hébreu et prendre connaissance du délire de leurs grands esprits.
Le dentiste-agent du Mossad, présumant de ses forces et de son intelligence, jouait le rôle du sioniste sympathique et avait donc ces fréquents entretiens « amicaux » pour s’en servir dans l’analyse de son sujet mais il a fini par avouer que « le client » qu’il avait devant lui était coriace et intelligent sans pour autant lui reconnaitre aucune autre qualité comme celles par exemple d’être loyal et dévoué à son peuple et incorruptible alors qu’il cumulait toutes ces qualités et bien plus, comme le courage, la résilience et la simplicité des braves.
Zohra Mahi
Toute ma gratitude à Zohra pour ces bonnes feuilles. (Mohamed Bouhamidi)
Yahya Sinwar Al Ghazaoui -Zohra Mahi – Paris- auto-édition- Paris – 147 pages – 20 euros