
Laure Lemaire- Lexique militant : les bonnes définitions des concepts de la politique ou l’anti-novlangue des médias.
Cet article a l'objectif de corriger les abus de langage des médias, tous propriétés du Grand Capital, d'apprendre “à lire entre les lignes”, d'aider à piéger les mensonges.
La démocratie: parlons-en !
Les plus courants types de démocratie sont directs, représentatifs, participatifs. La façon dont une démocratie est gérée ne dépend pas du type de gouvernement en vigueur, qu’il soit une République ou une Monarchie. Le dictionnaire définit la démocratie comme «un gouvernement dans lequel le pouvoir est accordé au peuple et exercé par lui directement ou indirectement, à travers un système de représentation qui implique des élections libres», pour prendre les décisions ( lois, réformes) qui concernent l’avenir du pays.
Le mot démocratie vient du grec « demos » peuple et « kratos » pouvoir. Son histoire remonte à + de 700 ans avant notre ère, à Athènes. Pour les médias d’aujourd’hui, le qualificatif “démocratique” n’est employé que pour les pays dont l’économie est néo-libérale, ou pour ceux dans lesquels l’ancienne métropole coloniale a instauré ce modèle. Les autres sont qualifiés par toutes sortes de mots à connotation très négative.

1) Démocratie directe
Ce type de démocratie est la plus «pure». Toutes les petites décisions sont entre les mains des habitants, sans aucun intermédiaire. Les décisions sont soumises à des audiences publiques (en Suisse). Les décisions du gouvernement sont mises aux voix et les gens peuvent proposer des lois. Si la ville obtient suffisamment de signatures, ces lois sont mises aux voix et seront être appliquées.
2) Démocratie représentative
Elle permet aux citoyens de voter pour élire des personnes qui les représenteront au parlement. Celles-ci décideront de leur point de vue, ce qui sera bénéfique pour le pays au nom de la population de ce pays. Cela implique une formation politique minime et une information pour tous. Ces représentants peuvent cesser de représenter correctement les intérêts de la population, ce qui implique des élections régulières Dans la majorité des cas des républiques d’aujourd’hui, leur pouvoir est fondé sur les lois inscrites dans la Constitution. Absolument toutes les décisions doivent y être rattachées sinon, il faut procéder à sa réforme (ou a son remplacement) entériné par les membres du parlement. Une variante est la démocratie parlementaire. Le suffrage est utilisé pour élire les parlementaires, qui s’occuperont des décisions du gouvernement et pourront même choisir le président / chancelier / comme en Allemagne. Les citoyens laissent le choix du pouvoir exécutif aux parlementaires. Le chef du gouvernement est souvent un monarque accompagné d’un 1° ministre. Une autre variante: le président ne dépend pas du parlement. . Bien que les décisions de sa majorité soient respectées, le président peut opposer son veto. Il existe une différenciation entre les systèmes législatif et exécutif. Les citoyens votent directement pour le président, puis pour les représentants législatifs.
3) Démocratie participative
Dans ce type de gouvernement, les gens participent mais ne vote pas. Par exemple, une réforme de la constitution doit être mise aux voix, les gens discutent de son contenu. Mais il faut une figure majeure qui vote au nom de la communauté.
* Démocratie partielle
respecte les principes démocratiques fondamentaux, mais la connaissance et le pouvoir du peuple sont limités dans de nombreuses décisions prises par l’exécutif, le gouvernement. Les dirigeants peuvent agir par et pour eux-mêmes, sans devoir en rendre compte. L’autorité gouvernementale peut aussi réglementer des aspects économiques, sociaux et culturels. C’est une démocratie partielle. Un parti dominant ou une coalition économique réglemente les décisions en sa faveur; tout en respectant les principes fondamentaux de la démocratie tels que le suffrage, la liberté d’expression.
* La social-démocratie
La social-démocratie mélange le système politique au système économique. Cela peut faire partie d’une démocratie participative, représentative ou parlementaire (le Canada). La social-démocratie cherche à ce que l’État soit au moins égal et puissant que les élites économiques. Ses caractéristiques peuvent être un service médical gratuit, une éducation obligatoire et gratuite, etc.

La Droite et la Gauche
L’image qui me vient à l’esprit avec ces expressions, c’est une gigantesque “tarte à la crème” de la politique. On verra qu’elles ne veulent rien dire, mais respectons « les gens qui ne font pas de politique » et qui tiennent à se situer.
Traditionnellement, elles viennent des Etats Généraux de la Révolution Française où dans la salle, les représentants de ceux qui voulaient garder leurs privilèges étaient assis à la droite du roi, ceux qui voulaient l’abolition pour plus d’égalité, siégeaient à sa gauche. On parlera aussi de réactionnaires, de conservateurs ou bien de progressistes, voire de révolutionnaires puisque cette bourgeoisie veut avoir les mains libres pour entreprendre la révolution industrielle (sans donner la terre aux paysans qui la cultivent).
Les gens de gauche sont pour meilleure répartition des richesses, sont mécontents devant trop d’ inégalités sociales et les abus dans le monde du travail. Ils applaudissent aux mobilisations populaires et défendent la culture. Parmi eux, on trouve beaucoup d’enseignants que les CRS:SS ont appelé l’Armée Rouge à l’époque épique.
Les gens de droite mettent les droits de l’individu au centre de leur préoccupations avec la liberté d’entreprendre. Ils défendent l’ordre établi car le chaos nuit aux affaires. Ils pensent mériter leur relatif bien-être grâce à leur travail et méprisent les pauvres, des fainéants qui n’ont que ce qu’ils méritent. Ils sont nombreux dans les couches moyennes, commerçants, cadres d’entreprises.
Souvent, les 2 se disent au dessus des partis politiques et ont horreur des Extrêmes mais ils votent. Le Parti Socialiste, le parti Démocrate et Démocrate-Chrétien, les Travaillistes s’opposent aux Républicains et aux Conservateurs, qui, comme l’Histoire l’a montré, font globalement tous la même politique. Aux États-Unis, le terme Démocratie s’est substitué au terme République vers 1820, à la suite d’une élection où Andrew Jackson s’est revendiqué démocrate pour se démarquer des autres, et s’est fait élire. Les candidats suivants ont repris ce terme. Ce bipartisme des démocraties libérales, face au parti unique des autres, qualifiés de totalitaristes, est une véritable escroquerie.
Pour achever le gag de la tarte à la crème, on a bien rigolé avec les « entartrages” de « grands démocrates assassins » et ça fait moins mal qu’une grenade.

La démocratie libérale ou “les démocraties occidentales”
C’ est une forme de gouvernement fondée une idéologie politique et dans laquelle la démocratie représentative fonctionne selon les principes du libéralisme, à savoir la protection des libertés de l’individu. Elle est caractérisée par des élections justes, libres et concurrentielles entre plusieurs partis politiques distincts, une séparation des pouvoirs dans différentes branches du gouvernement, la primauté du droit dans la vie quotidienne dans le cadre d’une société ouverte, et la protection égale des droits de l’Homme, des droits et libertés civils, et des libertés politiques pour tous. Elles sont souvent fondées sur une constitution, afin de définir les pouvoirs exécutif, législatif et juridique.
Une démocratie libérale peut prendre diverses formes constitutionnelles. Elle peut reposer sur une République ( France, Allemagne, Irlande, Italie, États-Unis), ou sur une Monarchie constitutionnelle (Japon, Espagne, Pays-Bas, Royaume-Uni). Le régime peut être présidentiel (Argentine, Mexique, États-Unis), semi-présidentie (France) ou parlementaire (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Pologne).
Les démocraties libérales ont d’ordinaire un suffrage universel, octroyant à tous les citoyens adultes le droit de vote, sans distinction de genre, de population, ni de propriété. Cependant, la France et la Belgique aux XVIII et XIXe siècles ont opté pour le suffrage censitaire en fonction des revenus. Le droit de vote des femmes n’est obtenu par leurs luttes que dans la 1° ½ du XXe siècle. On développera plus loin les droits des peuples dans leurs territoires colonisés.
Les constitutions libérales sont faites pour limiter l’autorité des gouvernements,. Elles reposent sur la séparation des pouvoirs : un pouvoir judiciaire indépendant et un système contrôle entre les pouvoirs de l’État (législatif et exécutif). pour garantir la pérennité du caractère démocratique de l’État. L’autorité gouvernementale ne s’exerce que conformément aux lois adoptées et mises en œuvre conformément au processus défini. Plusieurs démocraties utilisent le fédéralisme – une séparation verticale des pouvoirs – afin de prévenir les abus et d’accroître la participation du peuple, en fractionnant les pouvoirs, entre les gouvernements municipaux, provinciaux et nationaux.
Il peut y avoir des limites relatives à l’expression anti-démocratique, l’atteinte aux droits de l’homme. Aux États-Unis plus qu’en Europe, des “restrictions” ont été appliquées aux révoltes ouvrières (le 1°mai) et aux communistes (le Maccarthysme). De nos jours, contre les organisations perçues comme favorisant le terrorisme ou l’incitation à la haine, sont regroupés des lois dans le droit national. Leur justification est qu’elles sont nécessaires pour garantir l’existence des libertés elles-mêmes. Pour les gouvernements, ces restrictions aux discours négationnistes (et à tout discours de haine) sont conformes à l’idée de démocratie. Une importante classe moyenne dans une société civile prospère, grâce à un minimum de libertés individuelles et économiques sont vues comme nécessaire à l’avènement d’une démocratie libérale.

Le socialisme : un mot fourre-tout
Le terme socialisme entre dans le langage courant à partir des années 1820, dans le contexte de la révolution industrielle et de l’urbanisation qui l’accompagne : il désigne alors un ensemble de revendications et d’idées visant à améliorer le sort des ouvriers, et de la population, en remplaçant le capitalisme « sauvage » par une société plus juste. L’idée socialiste, sous de multiples formes, se développe au long du XIXe siècle et donne naissance dans les pays industrialisés et leurs colonies (sauf en Amérique Latine) à des partis politiques s’en réclamant sous diverses dénominations (socialiste, social-démocrate, travailliste, etc.).
Aujourd’hui, le concept de socialisme recouvre un ensemble divers de courants de pensée et de mouvements politiques dont le point commun est de rechercher une organisation sociale et économique plus juste. Selon les contextes, le mot socialisme ou l’adjectif socialiste peuvent qualifier une idéologie, un parti politique, un régime politique ou une organisation sociale. Cette notion s’exprime par une forme laïque et non-religieuse
Plus largement, le socialisme critique l’organisation économique et sociale en place et propose des modèles alternatifs reposant sur des principes tels que la coopération ou la solidarité, avec pour objectif de réorganiser la répartition des ressources, voire de remplacer le capitalisme. Ce mot est aussi employé par les anarchistes puis les marxistes avec l’idée d’ une société sans classes sociales.
L’apport de Karl Marx
Au tournant du XXe siècle, le marxisme supplante l’approche dite du « socialisme utopique ». Il porte d’une forme « scientifique » de socialisme, fondé sur une analyse du capitalisme, du dépassement de celui-ci par la lutte des classes et du passage à la propriété collective des moyens de production. Mais la plus grande partie des socialistes européens s’oriente plutôt vers le réformisme.
À la fin de la 1° Guerre mondiale, la 1° internationale Socialiste Ouvrière se scinde avec la naissance de la 3° Internationale communiste, se réclamant du socialisme révolutionnaire. Au cours des années 1920, naissent des partis communistes qui se réclament du « socialisme réel », de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). La plupart des partis socialistes européens accélèrent après 1945, leur évolution vers un réformisme, tandis que les « régimes communistes » se multiplient dans le monde.
Le socialisme dit démocratique , converti à la démocratie libérale et attentif au jeu parlementaire est associée à la notion de social-démocratie. Il naît d’une philosophie occidentale, qui repose sur l’idée de progrès, c’est-à-dire de la transformation du monde dans un sens positif. Il condamne les inégalités sociales. C’est aussi la Gauche dont on a parlé plus haut.
Outre les diversités liées à ses variations idéologiques, le socialisme connaît de nombreux visages liées aux contextes géographiques et culturels, à la manière dont ils sont sortis de la colonisation : socialisme arabe, sud-américain ou asiatique.
La Suède a durant les longues années de gouvernement social-démocrate, pratiqué la redistribution des richesses par un impôt sur le revenu fort et progressif : la social-démocratie suédoise a donc cherché à éliminer non seulement la pauvreté, mais également les grandes fortunes, et cette pression fiscale a contribué à motiver l’opposition, jusqu’à aboutir à sa défaite électorale dans les années 1970, après plusieurs décennies au pouvoir
« Socialisme » est bien un mot fourre-tout avec le national-socialisme (ou nazisme) mais aussi le nom d’un parti trotskiste anglais. Pour le socialisme selon Marx, le concept sera développé dans la partie Dictature du Prolétariat.

La dictature du prolétariat : le cauchemar de la bourgeoisie
L’expression choque aujourd’hui. Les médias voient dans cette notion un danger pour les libertés et pour la ,démocratie et arguent qu’en son nom, bureaucratie et nomenklatura ont accaparé le pouvoir de manière sanglante
Le mots dictature fut introduit dans la terminologie politique à l’époque de la Révolution française car ses penseurs, Jean-Paul Marat et de Gracchus Babeuf prenaient l’antique République romaine comme modèle. Les jacobins étaient en faveur d’une « dictature » par une minorité de révolutionnaires (un groupe de dictateurs) pour écraser la résistance de la noblesse. «Dans le vocabulaire des Lumières, la dictature, s’opposait à la tyrannie ; elle évoquait la vénérable institution romaine : un pouvoir d’exception délégué pour un temps limité, et non pas un pouvoir arbitraire illimité ». Cette 1° forme de dictature tombe en désuétude, puis est abolie à la mort de César. Cette « magistrature républicaine extraordinaire » est valorisé par Tite-Live et Cicéron. Cette expression est reprise par Marx et Engels après les “socialistes utopique” au début du XIX°s, pour mettre en avant le rôle révolutionnaire de l’ensemble des masses laborieuses contre la noblesse.
Le prolétaire est défini dans Le Capital de Marx comme « le salarié qui produit le capital et le fait fructifier », ceux qui travaillent contre un salaire, c’est-à-dire la classe ouvrière, y compris les ouvriers agricoles. Le prolétaire ne possède que ses enfants (en opposition avec l’esclave). Il développe sa conception de l’alliance des ouvriers et des paysans sous la dictature du prolétariat.
« L’ exploitation des paysans ne se distingue que par la forme de l’exploitation du prolétariat industriel. L’exploiteur est le même : le Capital. Les capitalistes exploitent les paysans par les hypothèques et l’usure. La classe capitaliste exploite la classe paysanne par l’impôt d’État. Seule, la chute du capital peut élever le paysan, seul, un gouvernement anticapitaliste, prolétarien, peut le faire sortir de sa misère économique, de sa dégradation sociale. La République constitutionnelle c’est la dictature de ses exploiteurs coalisés, la République rouge, c’est la dictature de ses alliés. »
Les 2 termes dictature et prolétaires furent repris des révolutionnaires français par leurs héritiers politiques du siècle suivant, et parmi eux, les « communistes utopistes » chez qui Marx puisa une partie de son socialisme.
Il fut choisi pour souligner que le capitalisme consiste en la « dictature de la bourgeoisie », qui détient tout le pouvoir politique et économique, sous la forme politique du régime parlementaire . Pour renverser cette classe, la classe des gens – les prolétaires – devait prendre dans un 1° temps tout le pouvoir, pour supprimer la division de la société.

La dictature du prolétariat est un concept du marxisme désignant une phase transitoire révolutionnaire (nécessaire pour abattre le pouvoir de la bourgeoisie), entre le capitalisme et le communisme. Cette notion implique que la société est divisée en 2 classes sociales antagonistes: la bourgeoisie et la classe ouvrière (accompagnée de ses alliés).
En 1871, Marx reproche à la Commune de Paris (1871) de se montrer « trop gentille » avec les forces réactionnaires, de ne pas attaquer Versailles dès qu’elle en a l’occasion, et d’être trop indulgente avec les comploteurs, les incendiaires et les espions contre-révolutionnaires :
« Même les sergents de ville, au lieu d’être désarmés et mis sous les verrous comme on aurait dû le faire, trouvèrent les portes de Paris grandes ouvertes pour aller se mettre en sûreté à Versailles. Les hommes d’ordre non seulement ne furent pas molestés, mais ils eurent la faculté de se rassembler et d’occuper plus d’une position forte au centre même de Paris. […] Toutefois, pendant quelque temps, les exécutions de prisonniers [communards] furent suspendues. Mais à peine Thiers et ses généraux décembriseurs furent-ils avisés que même leurs espions de la gendarmerie pris dans Paris sous le déguisement de gardes nationaux, même les sergents de ville pris avec des bombes incendiaires sur eux, étaient épargnés, à peine s’aperçurent-ils que le décret de la Commune sur les représailles n’était qu’une menace vaine, que les exécutions en masse de prisonniers furent reprises et poursuivies sans interruption jusqu’à la fin. »
“La prochaine tentative révolutionnaire en France ne devra pas, comme cela s’est produit jusqu’ici, faire changer de main l’appareil bureaucratico militaire, mais le briser. Et c’est la condition préalable de toute véritable révolution populaire sur le continent. C’est bien là d’ailleurs ce que tentent nos héroïques camarades parisiens. Quelle souplesse, quelle initiative historique, quelle capacité de sacrifice chez ces Parisiens !

Après la révolution russe de 1917, le concept est repris par Lénine : les bolcheviks ont présenté leur gouvernement comme une « dictature du prolétariat ».
Sur le plan politique, elle s’exprime par une forme de « république démocratique » , une « démocratie politique complète » par exemple en comportant des élections au mandat impératif (où les élus sont mandatés au suffrage universel et révocables). La classe ouvrière – la majorité dans la société capitaliste – gouverne. La démocratie libérale et ses partis “bourgeois “ doivent être détruits. On pourrait parler de démocratie révolutionnaire. K. Marx & F. Engels, 1847
« La 1° étape dans la révolution ouvrière est la constitution du prolétariat en classe dominante, la conquête de la démocratie. »( le pouvoir-cratos du peuple -) « La classe ouvrière ne peut arriver à la domination que sous la forme de la république démocratique qui est la forme spécifique de la dictature du prolétariat, comme l’a déjà montré la grande Révolution française. » et “Il s’agit d’une transformation complète des organisations sociales, il faut donc que les masses y coopèrent, qu’elles aient déjà compris elles-mêmes de quoi il s’agit, pour quoi elles interviennent (avec leurs corps et avec leur vie). Pour que les masses comprennent ce qu’il y a à faire, un travail long persévérant est nécessaire”.
Cependant, cette démocratie n’exclut ni la puissance économique, ni la force militaire de l’État.
Sur le plan économique, elle se traduit par un processus de suppression de la propriété privée des moyens de production, et donc par la mise en place du collectivisme économique et d’une démocratie au travail via un processus de socialisation des biens.
« Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l’État, celui du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter au plus vite la quantité des forces productives. »
Sur sa force militaire (K. Marx-1848)
« Mais, avant de réaliser un changement socialiste, il faut une dictature du prolétariat, dont une condition 1° est l’armée prolétarienne. Les classes ouvrières de chaque pays devront conquérir sur le champ de bataille le droit à leur propre émancipation. La tâche de l’Internationale est d’organiser et de coordonner les forces ouvrières dans le combat qui les attend. » et « Une révolution est certainement la chose la plus autoritaire qui soit, c’est l’acte par lequel une fraction de la population impose sa volonté à l’autre au moyen de fusils, de baïonnettes et de canons, moyens autoritaires s’il en est ; et le parti victorieux, s’il ne veut pas avoir combattu en vain, doit continuer à dominer avec la terreur que ses armes inspirent aux réactionnaires. »
Le Parti communiste chinois, au pouvoir depuis 1949, se réclame de la dictature du prolétariat. La Constitution de 1975 intègre la « théorie de la révolution continue sous la dictature du prolétariat ». La Constitution de 1982 reprend dans les « Quatre principes fondamentaux » : voie socialiste, dictature du prolétariat, rôle directeur du Parti communiste chinois, marxisme-léninisme et pensée de Mao Zedong, tout en les combinant avec les principes de la réforme économique énoncés en 1978 par Deng Xiaoping et réintroduisant l’économie de marché.
Bruno Guigue en parle beaucoup mieux que moi.
Le communisme
Selon la théorie marxiste, la période révolutionnaire et transitoire de la dictature du prolétariat conduira à la phase dite « inférieure » du communisme, liée à un processus de dépérissement de l’État, à la fin de la production marchande et à l’abolition des classes sociales. Ensuite, adviendra le passage à une société communiste dans sa « phase dite supérieure » mettant fin au droit bourgeois, à la division du travail et la fin de l’opposition entre le travail intellectuel et manuel. Pour mener à bien le processus révolutionnaire vers le communisme, il est nécessaire également que les communistes mènent une lutte qui soit internationaliste, soit une « fraternité internationale des classes ouvrières dans leur lutte commune contre les classes dominantes et leurs gouvernements », un processus contribuant à la fin des nation
La haine jusqu’à l’ Hystérie
Hayek considère, en remontant jusqu’à Saint-Simon, que les idées socialistes sont porteuses d’une conception autoritaire de la société qui ne peut conduire qu’à la dictature, socialisme et fascisme étant pour lui des régimes à la parenté « évidente » : selon cette vision, le projet socialiste de lutte contre le libéralisme et de contrôle de la société porterait en lui les racines du national-socialisme, qui en serait la continuation logique.
