J’ai reçu par Messenger en copié-collé un texte de l’expert géopolitique, Akram Kharief, fondateur du site MENADEFENSE ANALYSES. Ce texte présentait une étude d’une note stratégique du Think -Tank américain WINEP, sur la stratégie capable d’amener progressivement l’Algérie à s’aligner sur les lignes générales des Accords d’Abraham. Cette présentation d’Akram Kharief, m’a paru d’un très grand intérêt. Je n’ai pas beaucoup d’éléments sur ses travaux mais il reste un auteur recherché pour ses écrits et j’ai trouvé dans les dédales d’Internet une sorte de carte de visite qui montre tout l’intérêt international porté à son expertise. Cette remarque « Lorsqu’il se penche longuement sur le cas algérien, c’est qu’un basculement est jugé possible, ou du moins souhaitable. » a particulièrement attiré mon attention. C’est effectivement une remarque d’expert. Les agences ne publient leurs plans que lorsque leur réalisation est déjà très avancée et que tous les conditions de réussite sont assurées. Mais pourquoi rendre public un plan comme celui ? Il sert de boussole à l’ensemble des acteurs engagés indirectement dans ce plan, de guide mais également de proposition de négociations.

En somme, ce plan dévoilé, dit aux forces et personnes associées à la gestion des affaires de l’Etat : « nous connaissons les limites qui vous empêchent d’assumer publiquement tout de suite les principes et actions que vous avez convenus avec les différents représentants de l’Etat US et ne vous obligeons pas à vous exposer à condition de les appliquer même secrètement ».
D’autres part, une telle fuite est un stress très forts pour les forces hésitantes afin qu’elles abandonnent leurs derniers scrupules au vu des risques encourus par leur intérêts en cas de fâcherie avec les USA. cela veut dire que l’Algérie, aux yeux de cette agence, a franchi le seuil de non retour et que le processus dans lequel l’Algérie a été engagée ne peut plus être enrayé.
En bref, nos responsables se sont engagés trop loin avec les USA pour pouvoir reculer et ce plan leur recommande d’aller avec un peu de douceur avec eux mais fermement et en leur forçant la main..
En bref, cette fuite est à mon avis « une offre qu’on ne peut refuser ».
Je publie donc le texte d’Akram Kharief tel que je l’ai reçu pour ne pas enfreindre les droits d’auteur, sa circulation sur les réseaux ayant réglé cet aspect, mais je rajoute le lien vers son site.
Dans l’analyse historique de cette question vue sur un plan plus large, j’ai obtenu l’autorisation du docteur Ahmed Bensaada, qui avait publié, déjà en 2013, un texte révélateur sur cette agence WINEP. Tout s’éclaire avec cette étude du docteur Bensaada qui nous dévoile la toile d’araignée sioniste dont les fils échappent presque toujours à nos yeux mais presque jamais aux siens.
Bonnes lectures. Mohamed Bouhamidi.
Un partenariat sous influence : comment l’Amérique rêve l’Algérie par Akram Kharief MENADEFENSE
Quand un think tank américain pro-israélien trace la voie d’un rapprochement avec Alger, sans jamais prononcer le mot « normalisation »
Akram Kharief MENADEFENSE : Pourquoi un think tank américain historiquement aligné sur les intérêts israéliens consacre-t-il une note stratégique détaillée à l’Algérie, pays farouchement non-aligné, opposé à toute forme de reconnaissance d’Israël, et dont la diplomatie reste marquée par un attachement presque doctrinal à la souveraineté et à l’indépendance ?
À première vue, le pari semble contre-intuitif. Mais le Washington Institute for Near East Policy (WINEP), réputé pour sa proximité avec les cercles de décision néoconservateurs à Washington et pour sa défense intransigeante des intérêts israéliens, n’écrit jamais sans objectif. Lorsqu’il se penche longuement sur le cas algérien, c’est qu’un basculement est jugé possible, ou du moins souhaitable.
Dans sa note publiée à l’été 2025, l’institut préconise une approche fondée sur la patience stratégique et le contournement des lignes rouges idéologiques de ce qu’il appelle “le régime algérien”. Il propose aux décideurs américains une grille d’action subtile : renforcer les coopérations sectorielles, gagner en visibilité auprès des élites économiques et académiques, et préparer un environnement politique plus réceptif aux standards occidentaux. En creux, le texte suggère qu’un repositionnement d’Alger – sur le plan régional, sécuritaire, énergétique, voire diplomatique – pourrait advenir sans rupture brutale. Ce texte propose une lecture critique et approfondie de cette note, afin d’en saisir les ressorts, les objectifs réels, et les implications à moyen terme.
Une publication discrète mais une ambition articulée : En juillet 2025, le Washington Institute for Near East Policy (WINEP) publie un rapport intitulé “Strategic U.S. Engagement with Algeria: A Pathway amid Shifting Global Dynamics”. Si ce document ne fait pas l’objet d’une large couverture médiatique, il suscite néanmoins un intérêt soutenu dans les cercles diplomatiques et académiques spécialisés dans la région MENA. Il ne s’agit pas d’une énième analyse conjoncturelle, mais d’un véritable position paper destiné à orienter la politique étrangère américaine dans un contexte de recomposition stratégique globale.
L’auteure du rapport, Sabina Henneberg, y mobilise un vocabulaire technique maîtrisé, une analyse équilibrée mais sans complaisance, et une vision de long terme centrée sur la stabilité et les intérêts américains. L’objectif explicite est de proposer un cadre de coopération approfondi entre les États-Unis et l’Algérie, fondé sur des intérêts communs en matière de sécurité régionale, d’énergie, de lutte contre le terrorisme et de transition économique. L’absence totale de référence à la normalisation avec Israël n’est pas fortuite, mais relève d’une stratégie de différenciation tactique : l’Algérie n’est pas les Émirats, ni le Maroc, et il s’agit ici d’avancer masqué, sans heurter les sensibilités locales.la suite du papier de Kharief
Une architecture politique figée, des signaux d’ouverture encadrés
L’analyse institutionnelle dressée dans le rapport repose sur un constat bien établi : depuis la fin de la “décennie noire” et jusqu’à aujourd’hui, l’Algérie reste gouvernée par une alliance implicite entre l’appareil militaire, la présidence et des segments choisis du patronat public et privé. Le Hirak de 2019 n’a pas remis en cause cette architecture, même s’il a bousculé temporairement l’agenda institutionnel. Le pouvoir a su résorber la contestation en orchestrant une transition contrôlée, sans ouverture réelle du champ politique.
Toutefois, le document insiste sur les signaux d’ouverture potentielle, à commencer par l’intérêt manifesté par Alger pour une coopération sécuritaire plus étroite avec Washington, son appétence croissante pour les technologies occidentales dans les secteurs agricoles et hydrauliques, et sa volonté affirmée de promouvoir l’anglais comme langue de l’avenir. Le WINEP interprète ces évolutions comme autant de brèches par lesquelles une influence américaine pourrait s’installer, sans provoquer de réaction immunitaire violente.
Le dilemme est posé clairement : ou bien l’Algérie persiste dans une posture d’autarcie stratégique, au risque de devenir une périphérie de la sphère d’influence russo-chinoise, ou bien elle s’inscrit progressivement dans une forme de modernisation coopérative, compatible avec les normes occidentales. Le rapport parie, sans illusion, sur la seconde hypothèse.
Les intérêts structurels de Washington
L’approche américaine préconisée dans le rapport repose sur la reconnaissance d’intérêts mutuels solides : sécurisation des frontières du Sahel, lutte contre les réseaux jihadistes transnationaux, accès à un marché énergétique stable et diversification des échanges technologiques. Les États-Unis ne cherchent pas à exporter un modèle, mais à verrouiller une coopération pragmatique, capable de concurrencer les influences rivales.
Parmi les propositions concrètes avancées : assistance technique pour l’exploitation du gaz non conventionnel dans des conditions écologiquement soutenables ; développement de filières agroalimentaires performantes grâce à des investissements mixtes ; formation d’une nouvelle génération d’experts algériens anglophones dans les domaines de la transition énergétique et de la gouvernance numérique.
Le soft power américain, via les programmes d’échanges universitaires, les instituts de langue et les partenariats publics-privés, est mobilisé non comme un outil de propagande, mais comme levier de transformation lente. L’enjeu est de créer des dépendances techniques, culturelles et réglementaires favorables à une convergence stratégique.
Chapitre 5 – Israël : une absence stratégique dans la formulation
Ce qui frappe à la lecture du rapport, c’est l’effacement total du mot Israël. Pourtant, dans la tradition du WINEP, les publications sur les pays arabes mentionnent presque systématiquement les possibilités de rapprochement avec l’État hébreu. Ici, rien. Ce silence n’est pas une omission, mais une tactique. Il s’agit d’éviter tout réflexe de rejet dans un pays où l’antisionisme reste un élément structurant de l’imaginaire politique et populaire.
Mais l’intention sous-jacente ne fait aucun doute. En stabilisant la relation bilatérale sur des bases techniques, en investissant les secteurs neutres, les États-Unis cherchent à établir des relations de confiance susceptibles d’éroder, à terme, les lignes rouges idéologiques. Dans une conjoncture où le Maroc capitalise sur son alliance stratégique avec Israël et sur le soutien américain à sa position sur le Sahara occidental, il n’est pas exclu qu’un jeu de compensation s’installe. Si l’Algérie s’ouvre à la coopération, elle pourrait espérer, en échange, un rééquilibrage diplomatique sur la scène internationale. Mais voila, à Washington on sait que l’Algérie ne voudra pas.
Une diplomatie incrémentale fondée sur la capillarité
Le rapport prône une approche incrémentale, ciblant prioritairement les marges du pouvoir : universités, incubateurs de startups, associations professionnelles, syndicats techniques. Il recommande de contourner les circuits institutionnels rigides pour s’adresser à des relais plus souples, porteurs de dynamiques internes d’évolution.
La stratégie repose sur la notion de capillarité : infuser progressivement des normes, des pratiques, des opportunités de collaboration, dans une logique de contamination positive. C’est une diplomatie discrète, où les ambassadeurs ne sont plus seulement les diplomates, mais les ingénieurs, les chercheurs, les experts en intelligence artificielle ou en gestion de l’eau.
Le but n’est pas de provoquer un alignement brutal, mais d’opérer un déplacement progressif du centre de gravité stratégique algérien vers une zone de compatibilité croissante avec les standards occidentaux. C’est en cela que réside l’originalité du document : il ne prescrit pas, il insinue.
L’indécision comme posture diplomatique contrôlée
À la différence des approches interventionnistes classiques, le WINEP préconise ici une stratégie d’influence fondée sur l’acceptation de l’ambiguïté. L’Algérie peut rester officiellement non-alignée, rétive à toute alliance formelle, tant qu’elle coopère sur les dossiers jugés essentiels. L’idée est de valoriser une convergence fonctionnelle, même en l’absence d’accord symbolique.
Ce réalisme tactique s’inscrit dans une vision plus large des recompositions géopolitiques du monde arabe. L’époque des grands basculements idéologiques est révolue ; place désormais aux ajustements discrets, aux partenariats à géométrie variable, aux gains réciproques. Le WINEP, par cette note, invite Washington à accepter une zone grise productive avec l’Algérie.
Akram Kharief MENADEFENSE
Lien vers le site MENADEFENSE :
https://akramkhariefmenadefense.substack.com/p/un-partenariat-sous-influence-comment
Lien vers le document
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Les activistes du « printemps » arabe et le lobby pro-israélien par Ahmed Bensaada
Sep 25, 2013

Lorsqu’Israa Abdel Fattah sortit de la prison d’El Kanater, cette soirée du 23 avril 2008, elle n’en croyait pas ses yeux. Elle était finalement libre après 18 jours d’emprisonnement. Vêtue de la version féminine de l’uniforme des prisonniers égyptiens, une sorte de drap blanc couvrant le corps et les cheveux, la mine défaite et les yeux hagards derrière ses lunettes métalliques, elle chercha avidement un visage familier. Elle traversa la grille de métal et, apercevant sa mère, se mit à courir en sa direction. Elle se jeta à son cou et la serra si fort dans ses bras qu’on eût dit que les deux corps n’en formaient plus qu’un. La ferme accolade déclencha une longue crise de sanglots chez la fille que la mère chercha, non sans peine, à endiguer avec de pathétiques consolations.
Retransmise à la télévision nationale, cette scène a ému toute l’Égypte et le mythe de la « Facebook Girl » était né.
Israa Abdel Fattah sort de prison (23 avril 2008)
Il faut dire que la mère avait remué ciel et terre pour la libération de sa fille. En effet, deux jours plus tôt, elle avait payé une annonce publiée par le quotidien Al-Masry Al-Youm implorant « le cœur de monsieur le Président de la république, monsieur Hosni Moubarak, le cœur de madame Suzanne Moubarak et le cœur de monsieur le Ministre de l’intérieur, M. Habib El Adli » de libérer sa fille [1]. Elle déclara elle-même à la caméra, entre deux hoquètements, que si elle avait su que son action la mènerait dans une geôle, elle n’aurait rien entrepris.

Mais qu’avait-elle fait de si répréhensible pour avoir mérité l’emprisonnement, attiré l’attention des médias et provoqué une levée de boucliers de la part d’organisations de défense des libertés?
Les activistes égyptiens et le financement américain
Israa Abdel Fattah est une cyberactiviste qui a milité dans plusieurs organismes pro-démocratie. Deux ans avant son arrestation, elle rencontra Ahmed Maher alors qu’ils étaient tous deux militants dans le parti El-Ghad d’Ayman Nour. Le 23 mars 2008, ils fondèrent ensemble le « Mouvement du 6 avril » afin de soutenir les travailleurs de la ville industrielle d’El-Mahalla el-Kobra (à 150 km au nord du Caire) qui avaient planifié de déclencher une grève le 6 avril 2008 pour protester contre leurs mauvaises conditions de travail et la flambée des prix alimentaires [2]. Ahmed et Israa utilisèrent Facebook pour créer leur groupe et rallier le plus grand nombre de personnes à la protestation. Le succès fut inespéré : des milliers de personnes se joignirent à eux. Les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont été fortement sollicités; les appels de soutien à la grève émis par le groupe furent entendus et suivis par de nombreuses formations politiques telles que le mouvement Kifaya [3]. Bien qu’officiellement interdite, la manifestation du 6 avril 2008 vit la participation de milliers de personnes. L’événement a été suivi par des centaines d’arrestations et il y eut des dizaines de blessés et au moins trois morts [4].
Le grand succès de l’utilisation des médias sociaux par le « Mouvement du 6 avril » a attiré l’attention des forces de sécurité qui ont repéré les leaders de l’organisation. Et c’est ainsi qu’Israa Abdel Fattah, la « Facebook Girl », s’est retrouvée en prison.
Comme en témoigne plusieurs câbles Wikileaks, Israa Abdel Fattah ainsi que de nombreux cyberactivistes égyptiens étaient bien connus de l’ambassade américaine du Caire. On peut s’en rendre compte en consultant, par exemple, les câbles 10CAIRO99 et 10CAIRO215 où, respectivement, Israa Abdel Fattah et Ahmed Maher y sont nommément cités.
Le document 10CAIRO99 traite de l’arrestation (le 15 janvier 2010) d’une trentaine d’activistes politiques qui voyageaient ensemble pour aller présenter leurs condoléances aux familles de six chrétiens coptes, victimes d’une fusillade meurtrière qui a eu lieu le 6 janvier 2010. Parmi les 17 cyberactivistes qui faisaient partie du groupe, on peut citer Israa Abdel Fattah, Bassem Fathy, Ahmed Badawi et Bassem Samir. Tous les quatre sont membres de l’« Egyptian Democratic Academy » (EDA), une ONG subventionnée par la National Endowment for Democracy (NED) [5].
Avant d’aller plus loin, mentionnons que la NED fait partie d’un ensemble d’organismes américains dédiés à l’« exportation de la démocratie » financés par le gouvernement américain comme, entre autres, l’USAID (United States Agency for International Development) et Freedom House [6]. Ces organismes, qui ont aussi financé les activistes des « Révolutions colorées » [7], ont subventionné et subventionnent encore les cyberactivistes arabes pour mener à bien ce qui est communément appelé le « printemps» arabe.
En juin 2010, Israa Abdel Fattah reçut le prix « New Generation » décerné par Freedom House [8], ce qui confirme une fois de plus la relation entre le « Mouvement du 6 avril » et cet organisme. En effet, Sherif Mansour, responsable des programmes de Freedom House de la région MENA (Middle East and North Africa) avait déjà cité Ahmed Maher dans un article publié en 2008 dans les colonnes du Los Angeles Times [9] et, en 2011, David Wolman mentionna leur relation en écrivant que Sherif Mansour « avait été en contact étroit avec Maher et son groupe depuis des années » [10]. Ajoutons à cela que Mohamed Adel, un membre influent du « Mouvement du 6 avril », a suivi, en 2009, une formation à la résistance individuelle non violente théorisée par le philosophe américain Gene Sharp. Cette formation a été dispensée par le « Center for Applied Non Violent Action and Strategies » (CANVAS) [11], un centre financé par, entre autres, Freedom House [12]. Mohamed Adel et d’autres activistes égyptiens et arabes ont été encadrés, en Serbie, par les activistes d’Otpor, ceux-là même qui ont réussi la première révolution colorée en 2000 en renversant le président Slobodan Miloševic.

Israa Abdel Fattah posant avec le prix qui lui a été décerné par Freedom House

1- Sherif Mansour (Freedom House); 2- Mohamed Adel (Mouvement du 6 avril)

Hillary Clinton et Sherif Mansour
En ce qui concerne le party El-Ghad (« Demain », en arabe), auquel étaient affiliés Israa Abdel Fattah et Ahmed Maher, et dont Ahmed Badawi est un membre fondateur, il est largement financé par la NED, l’International Republican Institute (IRI — Parti républicain), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI — Parti démocrate), ainsi que d’autres organisations américaines, comme l’a ouvertement avoué Wael Nawara, secrétaire général de ce parti [13]. Précisons que le NDI et l’IRI sont deux des quatre organismes par le biais desquels la NED octroie des subventions.
De son côté, le mouvement Kifaya (« C’est assez! », en arabe) est un groupe d’opposition soutenu par une organisation américaine nommée « International Center on Nonviolent Conflict », centre qui travaille en étroite collaboration avec Freedom House et CANVAS [14].
Bien que le tableau qui vient d’être dressé pour les activistes égyptiens soit loin d’être exhaustif, tous les cyberactivistes cités précédemment ainsi que les organismes auxquels ils sont affiliés ont joué un rôle important dans l’organisation des révoltes du « printemps » égyptien qui ont mis fin au « règne » du président Moubarak, le 11 février 2011.
D’autre part, il est possible d’établir une liste analogue pour chacun des pays arabes, tout spécialement pour ceux qui ont été « printanisés » [15]. Cette collusion entre le cyberactivisme arabe et les « intérêts » américains a été longuement disserté par le blogueur tunisien Sami Ben Gharbia dans un article très intéressant intitulé « Les cyberactivistes arabes face à la liberté sur Internet made in USA » [16] et ce, avant même le départ du président Zine el-Abidine Ben Ali.
Fikra : une idée du lobby américain pro-israélien
La formation et le financement des cyberactivistes arabes par les mêmes organismes d’« exportation de la démocratie » a permis la création d’une véritable « ligue arabe du Net » [17] dont les membres se côtoient et s’entraident tel que relaté par David D. Kirkpatrick et David E. Sanger dans un article du New York Times [18] et aussi reconnu par le célèbre cyberactiviste tunisien Slim Amamou lors d’une entrevue en juin 2011 [19].
La connivence entre l’activisme politique arabe et les officines étasuniennes peut cependant aller plus loin que ce que l’on pourrait penser, plaçant souvent les cyberactivistes en contradiction avec les principes idéologiques officiellement prônés par les organisations politiques auxquelles ils appartiennent. En ce sens, la création du « Forum Fikra » (Fikra : idée, en arabe) et la participation des activistes arabes à cette plateforme représente un cas d’école.
Selon les renseignements publiés sur son site, le « Forum Fikra est une communauté en ligne qui vise à générer des idées pour soutenir les démocrates arabes dans leur lutte contre l’autoritarisme et les extrémistes ». Et d’ajouter, un peu plus loin : « Nous croyons que la promotion du dialogue de cette façon accordera en temps opportun, un accès direct et mutuel à un échange d’idées entre les personnes sur le terrain et ceux de Washington car ils considèrent ensemble l’avenir de leurs pays respectifs et les relations américaines avec le monde arabe » [20].

Ces formules dont suinte un excès de philanthropie mielleuse ne sont accompagnées d’aucune information sur le financement ou l’appartenance de ce forum. Seule la phrase suivante est ajoutée : « Le Forum Fikra est reconnaissant à la fondation de la famille Nathan et Esther K. Wagner pour leur contribution au lancement du Forum Fikra à la mémoire de Steven Croft, qui au cours de sa vie, croyait passionnément en la puissance des idées pour transformer des vies ».
Dans un article consacré au Forum Fikra, Maidhc Ó Cathail nous donne un peu plus d’information sur les « croyances passionnées » de feu Steven Croft en citant un extrait de son avis de décès publié dans le Chicago Tribune en février 2009: « Il [Steven Croft] a également été philanthropiquement impliqué dans des organisations locales, nationales et internationales, y compris la « Arthritis Foundation », l’AIPAC, les Obligations d’Israël (Israel Bonds) et le « Washington Institute for Near East Policy » (Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient) » [21].
Ainsi, il ressort de ce texte que Steven Croft était très lié aux causes humanitaires mais aussi (et surtout) à bon nombre d’institutions gravitant autour d’Israël. Est-il nécessaire de rappeler que l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) est le lobby américain pro-israélien le plus influent des États-Unis? Son influence disproportionnée sur la politique étrangère américaine (en particulier celle concernant le Moyen-Orient) a été exhaustivement documentée par les professeurs américains Stephen Walt (Université Harvard) et John Mearsheimer (Université de Chicago) dans leur article intitulé « The Israel Lobby» [22]. On peut y lire l’anecdote selon laquelle Ariel Sharon aurait dit à un auditoire américain: « Quand les gens me demandent comment ils peuvent aider Israël, je leur dis: « Aidez l’AIPAC » ».

John Mearsheimer (Université de Chicago) et Stephen Walt (Université Harvard)
Comme le site du Forum Fikra mentionne qu’il est très reconnaissant à la Fondation de la famille Nathan et Esther K. Wagner, il serait donc intéressant d’avoir une idée sur les organismes financés par cette fondation. À ce sujet, sa déclaration d’impôts de 2011 s’avère très instructive. Parmi les organismes qu’elle subventionne, on trouve la « Jewish Child Care Association », le « Chicagoland Jewish High School », « The Israel Project », la « Jewish Student Union » et le « Washington Institute for Near East Policy » (WINEP) [23]. Mais le plus intéressant dans ce document se trouve dans la colonne « Objet de la subvention » où on apprend que la fondation finance le projet Fikra par l’intermédiaire de WINEP. Tout cela semble étrange dans la mesure où ce think tank n’est mentionné nulle part dans le site du Forum Fikra. La raison de cet « oubli » volontaire est compréhensible si on connait la nature des activités de cet organisme et l’origine de sa création. Voici ce qu’en disent Walt et Mearsheimer dans leur article cité précédemment: « Le Lobby [pro-israélien] a créé son propre think tank en 1985, quand Martin Indyk a aidé à fonder WINEP. Bien que WINEP minimise ses liens avec Israël, affirmant plutôt fournir une perspective « équilibrée et réaliste » sur les questions du Moyen-Orient, il est financé et dirigé par des individus profondément engagés à faire progresser l’agenda d’Israël ». Si on y ajoute que Martin Indyk, est un ancien directeur adjoint de la recherche à l’AIPAC, le lien entre WINEP et l’AIPAC est solidement établi. Et ce, sans oublier que M. Indyk a été à deux reprises ambassadeur des États-Unis en Israël (de 1995 à 1997 puis de 2000 à 2001).
Selon l’historien américain Juan Cole, WINEP « a été mis en place par l’AIPAC comme think tank afin de promouvoir les intérêts israéliens à Washington » [24]. En fait, l’AIPAC et WINEP ont des rôles complémentaires : « quand l’influence de l’AIPAC s’exerce principalement sur le Congrès, à travers d’énormes contributions de campagne, celle de WINEP se concentre sur les médias et sur le pouvoir exécutif » [25].
Contrairement au site de Fikra, celui de WINEP indique l’existence du forum dans sa rubrique « Projets de recherche » avec la mention « Projet Fikra est un effort audacieux pour contrer la propagation de l’extrémisme radical au Moyen-Orient ».
Le Forum Fikra est dirigé par David Pollock dont le nom figure dans la liste des experts de WINEP et qui a œuvré comme conseiller principal pour le Grand Moyen-Orient au Département d’État américain. Son nom est aussi apparu dans la liste des faucons néoconservateurs qui ont récemment envoyé une lettre au président Obama, l’exhortant à attaquer la Syrie [26].
Parmi les « contributeurs » au Forum Fikra provenant de WINEP, signalons la présence de Joshua Muravchik, un néoconservateur qui avait recommandé, en 2006, de « bombarder l’Iran » [27]. Peut-être trouvera-t-il le temps d’expliciter sa pensée aux activistes arabes qui le côtoient dans le forum?
En plus des membres de WINEP, un nom attire l’attention dans la liste des contributeurs: celui du Dr. Josef Olmert. Ce dernier n’est autre que le frère de l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert, information « volontairement » oubliée sur le site de Fikra. Josef Olmert a été directeur du Bureau de presse du gouvernement israélien et conseiller du Premier ministre Yitzhak Shamir ainsi que de l’ancien ministre de la défense, Moshe Arens [28].
Ainsi, Fikra, forum qui est censé « soutenir les démocrates arabes dans leur lutte contre l’autoritarisme et les extrémistes » est une création du lobby américain pro-israélien, géré et financé par ses soins.



David Pollock, Joshua Muravchik et Josef Olmert
Fikra et les activistes arabes
Plusieurs dizaines d’activistes arabes font partie du Forum Fikra. Certains d’entre eux sont des « vedettes » du « printemps » arabe. L’Égypte est bien représentée dans ce forum avec approximativement le quart du nombre total. À côté de la « Facebook Girl », Israa Abdel Fattah, on trouve Bassem Fathy, Ahmed Badawi et Bassem Samir. On peut y ajouter les noms de Dalia Ziada, célèbre cyberactiviste, membre de l’« Ibn Khaldoun Center for Development Studies », ONG très généreusement subventionnée par la NED [29]. Dalia poursuit actuellement une maîtrise en relations internationales dans une université américaine. L’histoire ne dit pas qui finance ses études.

Dalia Ziada et Bill Clinton

Hillary Clinton et Bassem Samir
Saad Eddin Ibrahim, fondateur de centre Ibn Khaldoun, fait partie du forum. Honoré par Freedom House [30], cet ancien professeur de l’université américaine du Caire a déjà été membre du conseil consultatif du « Project on Middle East Democracy » (POMED), un organisme qui travaille de concert avec Freedom House et qui est financièrement soutenu par la NED [31].

1- Bassem Samir; 2- Sherif Mansour; 3- Saad Eddin Ibrahim; 4- Dalia Ziada; 5- Israa Abdel Fattah
Ajoutons à cette liste le nom d’Ahmed Samih, directeur du « Andalous Institute for Tolerance and Anti-violence Studies » et celui de Mozn Hassan, fondatrice de « Nazra for Feminist Studies ». Ces deux ONG ont reçu des subventions de la NED [32].
Il serait trop fastidieux de citer tous les activistes égyptiens faisant partie du forum, mais soulignons la présence du secrétaire général du parti El-Ghad, Wael Nawara.
Il est quand même étonnant de voir tous ces activistes égyptiens frayer avec des faucons pro-israéliens alors qu’ils ont été (ou le sont encore) militants d’organisations telles que le « Mouvement du 6 avril », Kifaya ou El-Ghad qui sympathisent avec la cause palestinienne et qui, dans leurs déclarations officielles, traitent Israël d’« état sioniste raciste » ou d’« ennemi sioniste ».
Le Forum Fikra compte dans ses rangs des activistes syriens pro-américains tels qu’Ammar Abdulhamid ou les illustres membres du Conseil national syrien (CNS) Radwan Ziadeh et Ausama Monajed. Les relations entre les deux premiers et l’administration américaine ont été discutées dans un précédent article [33]. Ausama, quant à lui, est un très grand admirateur de Gene Sharp qu’il a rencontré à quelques reprises, et ce bien avant le « printemps » arabe [34]. Dans un article fouillé sur l’opposition syrienne, Charlie Skelton nous explique les liens qui existent entre Ausama Monajed et le Département d’État américain [35].
Les autres pays arabes représentés dans le Forum Fikra sont: l’Arabie Saoudite, le Yémen, la Jordanie, le Liban, l’Irak, l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, le Koweit et le Bahreïn.
Deux hauts fonctionnaires de la NED sont des contributeurs du forum : Abdulwahab Alkebsi (Yémen) est l’ancien directeur de la région MENA alors que Rahman Aljebouri (Irak) en est agent de programme principal.
En conclusion, force est d’admettre qu’un grand nombre d’activistes arabes, après avoir été formés et financés par des organismes étasuniens d’« exportation de la démocratie », s’acoquinent avec le lobby américain pro-israélien. Si on tient compte de la politique belliqueuse et arrogante de l’état hébreu dans le monde arabe et du sentiment anti-israélien dans la population arabe en général, il est permis de se poser de sérieuses questions sur le but recherché par les activistes arabes en participant à un tel forum.
En Égypte, la situation des cyberactivistes est très précaire. Le mois dernier, des plaintes ont été déposées contre Ahmed Maher et Israa Abdel Fattah « pour avoir perçu de l’argent de l’étranger pour provoquer des troubles en Égypte » [36]. Bien que ces plaintes n’aient pas abouti, les réseaux sociaux et les émissions télévisées s’en donnent à cœur joie contre ces « héros » du début du « printemps » arabe.
Mais si ses accointances avec le lobby pro-israélien venaient à prendre une mauvaise tournure, la « Facebook Girl » pourra-t-elle encore dire que si elle avait su, elle n’aurait rien entrepris?
Dr. Ahmed Bensaada
Documents supplémentaires:
1- Israa Abdel Fattah (cofondatrice du Mouvement du 6 avril) « attaquée » dans une rue du Caire
Références
- Gilles Klein, « Esraa, première protestataire d’Égypte en 2008? », Arrêt sur images, le 5 février 2011, http://www.arretsurimages.net/breves/2011-02-05/Esraa-premiere-protestataire-d-Egypte-en-2008-Liberation-id10280
- David Wolman, « Cairo Activists use Facebook to rattle regime », Wired, 20 octobre 2008, http://www.wired.com/techbiz/startups/magazine/16-11/ff_facebookegypt?currentPage=all
- Joel Beinin, « L’Égypte des ventres vides », Le Monde Diplomatique, mai 2008, http://www.europe-solidaire.org/spip.php?page=article_impr&id_article=20043
- Amnesty International, « Égypte : pas de justice en vue pour 49 personnes devant être jugées par un tribunal d’exception », 5 septembre 2008, http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/news/egypt-no-justice-49-facing-trial-emergency-court-20080905
- NED, « 2010 Annual report : Egypt », http://www.ned.org/publications/annual-reports/2010-annual-report/middle-east-and-north-africa/egypt;À cause de la grande polémique entourant les subventions américaines des ONG égyptiennes, la NED ne publie plus les rapports relatifs à l’Égypte depuis 2010. On peut cependant retrouver celui de 2011 à l’adresse suivante : http://www.documentcloud.org/documents/725319-excerpt-from-list-of-ned-grants-2011.html
- Ahmed Bensaada, « Arabesque américaine : Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe », Éditions Michel Brûlé, Montréal (2011), Éditions Synergie, Alger (2012), chap.2.
- G. Sussman et S. Krader, « Template Revolutions : Marketing U.S. Regime Change in Eastern Europe », Westminster Papers in Communication and Culture, University of Westminster, London, vol. 5, n° 3, 2008, p. 91-112, https://www.westminster.ac.uk/__data/assets/pdf_file/0011/20009/006WPCC-Vol5-No3-Gerald_Sussman_Sascha_Krader.pdf
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- The Huffington Post, « Dr. Josef Olmert », http://www.huffingtonpost.com/dr-josef-olmert/
- Voir, par exemple, référence 5
- Freedom House, « Freedom House Honors Jailed Egyptian Human Rights Activist », 21 octobre 2002, http://www.freedomhouse.org/article/freedom-house-honors-jailed-egyptian-human-rights-activist?page=70&release=118
- Ahmed Bensaada, « Arabesque américaine : Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe », op.cit; p.59.
- Voir, par exemple, référence 5
- Voir référence 26
- Media Education Foundation, « How to start a revolution (transcripts) », http://www.mediaed.org/assets/products/155/transcript_155.pdf
- Charlie Skelton, « The Syrian opposition: who’s doing the talking? », The Guardian, 12 juillet 2012, http://www.theguardian.com/commentisfree/2012/jul/12/syrian-opposition-doing-the-talking
- Nina Hubinet, « Au Caire, entre soulagement et inquiétudes ». La Croix, 29 août 2013, http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Au-Caire-entre-soulagement-et-inquietudes-2013-08-29-1004023