(Depuis le 18 juin, De Gaulle a lancé un appel pour rassembler les partisans de la France Libre)

« Le désastre n’est, en réalité, que le reflet, sur le plan militaire, des faiblesses et des tares de l’ancien régime politique […] Jamais, dans l’histoire de la France, l’État n’a été plus asservi qu’au cours des 20 dernières années […] par des coalitions d’intérêts économiques et par des équipes politiques ou syndicales, prétendant fallacieusement représenter la classe ouvrière. Il faut aujourd’hui reconstruire la France […] On ne saurait davantage y découvrir les traits […] d’une revanche des événements de 1936 […] L’ordre nouveau est une nécessité française. Nous devrons tragiquement réaliser, dans la défaite, la révolution que dans la victoire, dans la paix, dans l’entente volontaire de peuples égaux, nous n’avons même pas su concevoir. »

« Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes, mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des « chances » données à tous les Français de prouver leur aptitude à « servir ». Seuls le travail et le talent redeviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n’atteindra un Français du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu’il s’intègre dans la France nouvelle et qu’il lui apporte un concours sans réserve. On ne peut faire disparaître la lutte des classes, fatale à la nation, qu’en faisant disparaître les causes qui ont formé ces classes et les ont dressées les unes contre les autres. Ainsi renaîtront les élites véritables que le régime passé a mis des années à détruire et qui constitueront les cadres nécessaires au développement du bien-être et de la dignité de tous. »

La « révolution nationale » privilégie le mythe d’une société rurale, corporative et religieuse, où le folklore paysan et le régionalisme sont partie intégrante de son projet culturel.

Régime autoritaire dès sa création, il connaît plusieurs phases vers une nette radicalisation :

Même dans la presse « collaborationniste » ( terme est employé dans Je suis partout), en octobre 1943, on constate (pour le déplorer) qu’ ils sont minoritaires dans l’opinion, qui attend majoritairement la Libération par les Alliés.

Sans le potentiel économique de la France, Hitler n’aurait pas pu faire durer la guerre aussi longtemps.

La collaboration conduit par ailleurs à une perte importante du patrimoine architectural. Le 11 octobre 1941, un décret est publié dans la presse parisienne, annonçant l’enlèvement de monuments, dans le but affiché de réinjecter les métaux dans le circuit de la production industrielle et agraire. L’étendue des pertes subies par le patrimoine national est énorme : selon certaines estimations des conservateurs, 1 700 statues furent détruites sur ordre du gouvernement fasciste français, dont + de 100 pour Paris;

En mai 1944, + de 120 000 hommes participent au maintien de l’ordre.

Dans les régions françaises occupées, le gouvernement français invite toutes les autorités et tous les services administratifs à se conformer aux règlementations des autorités militaires allemandes et à collaborer avec elles.

Elaborés sous Vichy, plusieurs mesures sont demeurées par l’ordonnance du 9 août 1944 relative au rétablissement de la légalité républicaine sur le territoire continental