Une Critique sagace du point de vue dérobé du réalisateur et de ses producteurs. Donc un film iranien par la nationalité de l'auteur et mainstream par ses financiers ? 

Dans le contexte des manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini, arrêtée en septembre 2022 à Téhéran pour port de vêtements inappropriés, le conflit idéologique entre les autorités et les rebelles est illustré au sein d’une petite famille, le père vient d’être promu à un poste important au tribunal, il se trouve donc contraint à participer aux arrestations, ses filles sont du côté des manifestants tandis que la mère essaye de joindre les deux camps.

Tel un Ficus Religiosa, le conflit se résout par le développement de la graine en figuier, avec des racines aériennes qui s’épaississent jusqu’à étrangler l’arbre hôte et s’ériger en nouvel arbre libre de son socle. Seule la vieille main de la répression reste suspendue, inerte à côté de son arme.

Sous d’autres circonstances, ce film m’aurait peut-être plu, étant moi-même fortement opposée à l’uniformisation vestimentaire, toutefois son caractère unidimensionnel en fait une vulgaire propagande. Exagérer la répression de l’Iran vis-à-vis du peuple et occulter sa politique étrangère et régionale, c’est clairement faire pencher la balance contre l’une des Résistances les plus performantes encore debout au Moyen-Orient.

Enfin, il n’y a rien à espérer d’un film Iranien co-produit avec des sociétés occidentales dont Arte, le réalisateur ainsi que les actrices sont applaudis, présentés comme des héros pour avoir osé dénoncer les « injustices du régime »…dommage que des films pareils soient autorisés dans nos salles de cinéma dans le cadre du festival du film européen…vraiment dommage !

Amel Boulahia

Source : https://www.facebook.com/amel.boulahia.312986/posts/pfbid02558Yt7HZfTWDaLiW1e5CmdwBh5vUZM8dYnqcSJCKrTnfzNfxn92AQ8hpYUwUPyeTl