L’État s’endette pour la politique, les guerres et d’autres causes supérieures et le ’progrès’ … L’hypothèse est que l’avenir honorera cette relation à perpétuité. L’État a appris des marchands et des industriels comment exploiter le crédit ; il défie la nation de le laisser faire faillite.Aux côtés de tous les escrocs, l’État est désormais l’escroc en chef.

– Jacob Burckhardt, Judgments on History and Historians (tr. Boston : 1958), p. 171.



En mai 1970, le secrétaire au Trésor David Kennedy a averti que si les pays étrangers ne permettaient pas aux États-Unis d’augmenter leurs exportations, le Congrès pourrait restreindre leurs importations aux États-Unis. ’N’est-ce pas aux pays excédentaires, demandait-il, qu’il incombe tout particulièrement de prendre des mesures positives en vue de leur élimination ?’

Ce que M. Kennedy demandait était quelque chose de tout à fait nouveau dans les relations internationales. En substance, il déclarait qu’au fur et à mesure que le capital privé américain continuait à s’emparer des industries et des entreprises d’Europe et d’Asie, établissant un déficit dans sa balance des paiements, les nations qui recevaient ces afflux de dollars devaient augmenter leurs importations en provenance des États-Unis pour un montant équivalent au coût de la prise de contrôle de leurs entreprises. Si, en outre, les États-Unis continuent à connaitre un déficit de leur balance des paiements par des actions militaires dans n’importe quelle partie du globe, les nations contraintes à une position excédentaire doivent exposer leurs industries nationales à une concurrence artificiellement parrainée par le secteur des exportations de l’économie américaine.

En bref, les politiques monétaires, d’investissement et commerciales du reste du monde devaient être déterminées par ce qui se passait dans les affaires intérieures et internationales des États-Unis. Déplaçant la responsabilité du déficit de la balance des paiements des États-Unis des politiques intérieures et extérieures américaines vers l’Europe et le Japon, M. Kennedy a affirmé qu’il était ’incohérent pour les pays étrangers de demander instamment aux États-Unis d’avoir une balance des paiements excédentaire et d’adopter ensuite des politiques qui tendent à contrecarrer la réalisation de cet objectif même’. [1]

La déclaration de M. Kennedy n’était pas tant un plaidoyer pour la coopération internationale qu’une menace que l’Amérique prendrait toutes les mesures qu’elle jugerait nécessaires pour contraindre l’Europe et l’Asie à accepter les instructions que M. Kennedy leur donnait impérieusement. Les États-Unis étaient très sérieux.

Les quotas textiles illégaux proposés par l’Amérique suscitent des menaces de représailles de la part des pays étrangers

Pourtant, à l’époque, cela ne se ressentait guère à l’étranger, et encore moins aux États-Unis. En fait, les choses semblaient aller dans la direction opposée. Les nations avaient commencé à résister à l’agression économique des États-Unis, du moins en apparence. Le Japon en est un bon exemple. Au cours de l’hiver 1970, le Département d’État lui avait demandé d’imposer des quotas volontaires sur ses exportations de textiles vers les États-Unis. Le Japon a rejeté cette demande aussi catégoriquement que les États-Unis auraient rejeté la suggestion d’imposer des quotas d’exportation sur leurs produits agricoles. Wilbur Mills, de l’Arkansas, président de la commission des voies et moyens de la Chambre des représentants, a alors préparé un projet de loi prévoyant des quotas obligatoires sur les importations de textiles et de chaussures, ainsi que d’autres mesures protectionnistes.

Les responsables japonais ont menacé de promulguer une législation commerciale pour riposter en nature à toute entrave américaine à leurs ventes de textiles aux États-Unis. En juin, une tentative timide d’accord est abandonnée. Le 8 juin, le président Nixon a rencontré les dirigeants de l’industrie textile et a indiqué qu’il ne s’opposerait pas aux propositions du Congrès relatives aux quotas visant à réduire les importations de quelque 40 %, pour les ramener à leur niveau de 1967-1968.

Cette politique marquait le début d’une agression commerciale majeure des États-Unis contre d’autres pays

Rappelant la promesse électorale de M. Nixon à l’industrie textile en 1968, cette politique marquait le début d’une agression commerciale majeure des États-Unis contre d’autres pays. Le 25 juin 1970, le secrétaire au commerce Maurice Stans annonça le soutien ’réticent’ de l’administration aux quotas obligatoires sur les textiles, comme le demandait le projet de loi Mills, qui avait été soumis à la commission des voies et moyens de la Chambre. M. Stans a conclu qu’en dépit des clauses d’exemption spéciales dont bénéficient les États-Unis en vertu de l’accord du GATT, ’à bien des égards, nous avons été la vache à lait du reste du monde’. Cela a préparé le terrain pour la propagande des États-Unis sur le thème des abus dont ils étaient victimes que les porte-parole du gouvernement devaient dorénavant adopter. Le Wall Street Journal a trouvé ironique que le jour même où M. Stans soutenait le projet de loi Mills, ’le président de la Réserve fédérale, Arthur F. Burns, était à Séoul pour féliciter la Corée pour son ’incroyable record’ d’augmentation des exportations totales. … Dans un texte préparé avant que l’administration ne prenne position, M. Burns a déclaré qu’il est ’gratifiant de voir que les hommes d’État pratiques du monde’ redécouvrent des concepts économiques classiques tels que la liberté du commerce, ajoutant que ’nous devons beaucoup à des pays comme la République de Corée, la Chine nationaliste, Hong Kong et la Thaïlande qui ont récemment démontré comment les hommes opérant sur des marchés libres peuvent surpasser le totalitarisme’. [2]

Le Marché commun européen est scandalisé par les menaces de quotas américaines. Les négociateurs américains ont refusé sa proposition de négociations multilatérales sur le commerce mondial du textile. Dans une stratégie de division et de conquête, ils invitèrent les porte-parole de la CEE à Washington pour discuter du problème de manière bilatérale. Le 1er juillet 1970, Edmund Wallenstein, directeur du commerce extérieur du Marché commun, et Fernand Braun, directeur adjoint des affaires industrielles, arrivent à Washington. Ils reçoivent l’assurance que les États-Unis n’ont pas l’intention de protéger leurs marchés textiles contre les producteurs européens, mais seulement contre ceux de l’Extrême-Orient. Aucun quota ne serait imposé sur les articles en laine et les textiles synthétiques ou les fibres de filaments synthétiques, produits plutôt des industries européennes que japonaises. En outre, l’administration promet qu’elle fera à nouveau pression pour la suppression du système tarifaire des prix de vente américains, auquel l’Europe s’oppose vigoureusement.

Cette offre n’a pas réussi à calmer les négociateurs du Marché commun. Si des quotas sur les textiles étaient adoptés, ils faisaient valoir que d’autres quotas seraient probablement imposés sur les chaussures, l’acier, les produits électroniques et d’autres produits, les lobbys textiles au Congrès cherchant à obtenir le soutien législatif d’autres industries à tendance protectionniste. En outre, les textiles asiatiques détournés du marché américain seraient probablement acheminés vers l’Europe. Les quotas d’importation américains feraient donc de la CEE une zone commerciale préférentielle pour les exportations de l’Extrême-Orient et des pays en développement, à moins que le Marché commun n’impose ses propres quotas d’importation.

Les économistes du Marché commun ont estimé que les quotas sur les textiles et les chaussures proposés par les États-Unis coûteraient à la CEE quelque 500 millions de dollars en réduction des ventes annuelles aux États-Unis. Les économistes britanniques ont calculé que la législation commerciale américaine réduirait les ventes de leur pays d’un montant équivalent. Ils ont parlé de représailles contre les exportations américaines de soja et d’huile de soja, ce qui ferait des agriculteurs américains des victimes secondaires des quotas textiles américains. Le décor était ainsi planté pour les premières scènes d’un drame de confrontation entre les États-Unis et le reste du monde.

Une réunion des ’quatre grands’ du GATT, composée des États-Unis, du Marché commun, du Japon et de la Grande-Bretagne, est convoquée à Genève les 31 juillet et 1er août 1970. Le Marché commun menace à nouveau de prendre des mesures de rétorsion contre la loi Mills si elle est adoptée, et proteste contre tout candidat à la présidence des États-Unis, ou tout autre candidat à une fonction publique, qui promettrait à nouveau de violer les règles du GATT pour gagner une élection. Les protectionnistes américains, cependant, supposent que les représailles européennes sur le front commercial seraient futiles. D’où l’Europe obtiendrait-elle ses graines de soja, demandaient-ils, si ce n’est des États-Unis ?

Les porte-parole du Marché commun ont expliqué que les représailles de la CEE pourraient ne pas se produire du tout dans le domaine du commerce extérieur, mais dans celui des finances et des investissements internationaux. Par exemple, le dernier jour de 1969, l’Allemagne avait fait la faveur de vendre au Trésor américain de l’or pour une valeur de 500 millions de dollars. Elle avait maintenant accumulé plus qu’assez de dollars pour racheter cet or. Et la France a discrètement informé les banquiers américains qu’elle était prête à commencer à échanger ses excédents en dollars contre de l’or sur une base mensuelle, comme elle le faisait régulièrement avant mai 1968.

La France a informé les banquiers américains qu’elle voulait recommencer à échanger ses excédents en dollars contre de l’or

L’Allemagne et la France se sont abstenues de telles actions tant que le projet de loi Mills n’a pas été adopté, en partie pour maintenir leurs soldes officiels liquides en dollars comme pouvoir de négociation, en partie en reconnaissance de la croissance rapide du sentiment nationaliste protectionniste au sein du Congrès américain.

Ce qui avait été dit, cependant, était la seule menace impardonnable. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe menaçait d’utiliser sa puissance financière contre les États-Unis. Cela ne pouvait être toléré. Aux yeux officiels de l’Amérique, l’Europe était toujours une dépendance des États-Unis. Elle ne pouvait pas plus être autorisée à agir de manière autonome que les colonies américaines ne l’étaient par George III. Les États-Unis ne reculeront pas. L’affirmation de leur puissance impériale ne leur permet pas de le faire. La question s’est élargie, passant d’une question pragmatique de commerce à la question de principe du pouvoir et de son exercice.

Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe menaçait d’utiliser sa puissance financière contre les États-Unis. Cela ne pouvait être toléré
Le 13 août 1970, après cinq semaines d’audiences, la Commission des voies et moyens de la Chambre des représentants a approuvé le projet de loi Mills par un vote de 17 contre 7. C’était le premier pas vers son adoption par la Chambre entière, et pas un mot de protestation n’a été entendu de la part du président Nixon ou de son cabinet. Outre l’imposition de quotas sur les importations de textiles et de chaussures, le projet de loi proposait une modification de la clause d’exemption afin de faciliter l’imposition de quotas d’importation supplémentaires, ainsi qu’un report d’impôt spécial pour les exportateurs sous la forme de DISCS (Domestic International Sales Corporations). Les industries cherchant à obtenir une protection tarifaire spéciale n’auraient plus à établir que les importations étaient un facteur majeur de leurs difficultés économiques, mais devraient seulement montrer que certaines conditions étaient remplies : les importations devaient augmenter rapidement, les coûts unitaires de main-d’œuvre des produits importés devaient être inférieurs à ceux des États-Unis, et les importations devaient représenter 15 % ou plus de la consommation américaine ou bien l’industrie nationale devait souffrir d’une baisse de l’emploi, des heures travaillées et des revenus. Dans ces conditions, le président serait obligé d’imposer des quotas d’importation, à moins qu’il ne remette au Congrès un rapport détaillé expliquant pourquoi il n’est pas dans l’intérêt national de le faire. La nouvelle législation mettait la politique tarifaire américaine entre les mains de la Commission tarifaire protectionniste de la nation, et permettait d’imposer des quotas sur les automobiles, les radios et les produits électroniques, les bicyclettes et autres articles de sport, ainsi que sur de nombreuses autres marchandises. Il s’agissait donc de l’équivalent d’une déclaration de guerre commerciale.

En 1970, Washington déclare une guerre commerciale. La CEE menace de répondre par des représailles

Les États-Unis ont jeté le gant à l’Europe et à l’Asie : soit se soumettre, soit riposter dans des conditions où la maxime tactique appropriée est ’Ne frappez pas le roi si vous ne pouvez pas le tuer’. En fait, l’Amérique demandait au reste du monde ce qu’elle allait faire en réponse.

Le 6 novembre, un dirigeant politique français, Michel Poniatowski, secrétaire général du Parti républicain indépendant et proche collaborateur du ministre des Finances Valéry Giscard d’Estaing, a suggéré que les représailles du Marché commun se concentrent sur les filiales européennes des multinationales américaines. Il estime que : « une guerre monétaire et tarifaire est prévisible, voire probable, d’ici 1973. … D’abord, les États-Unis imposeraient des quotas sur les textiles. Puis la Communauté économique européenne riposterait en limitant les ventes américaines de soja en Europe. Ensuite, le Congrès serait ’indigné par une telle insolence’ de l’Europe et riposterait à son tour en limitant les ventes européennes aux États-Unis de chaussures et de tapis. La CEE répondrait en frappant les exportations américaines d’avions et d’électronique vers l’Europe. Ensuite, les États-Unis attaqueraient le verre et l’acier européens. Enfin, les Européens seraient provoqués pour imposer des restrictions aux activités industrielles américaines en Europe, ce qu’il a suggéré comme l’arme ultime de l’arsenal économique. ’Cette guerre est prévisible’, a déclaré M. Poniatowski. ’Nous devons donc tout faire pour l’éviter. Mais, si elle éclate, ce ne sera franchement pas la faute de l’Europe.’ [3]

’Ne frappez pas le roi si vous ne pouvez pas le tuer’

Le 19 novembre 1970, la Chambre des représentants adopte la loi Mills par 215 voix contre 165. Le président Nixon ne dit toujours rien, et son attaché de presse déclare qu’il garde l’esprit ouvert sur les questions. Même les diplomates commerciaux britanniques, habituellement dociles, protestent. Peter Tennant, directeur général du British National Export Council, a annoncé : ’Nous avons été trop polis pendant trop longtemps’ [4]. L’Espagne a parlé de ’réduire les achats des entreprises contrôlées par l’État’. Une grande partie des exportations américaines vers l’Espagne est constituée de machines lourdes et la majeure partie de celles-ci – centrales électriques, avions et autres – est achetée par des entreprises d’État.’ [5] Le projet de loi aurait menacé environ 100 millions de dollars d’exportations de chaussures de l’Espagne vers les États-Unis, malgré le fait que ’l’accord sur les bases militaires signé plus tôt cette année contenait des assurances que les États-Unis feraient tout leur possible pour améliorer la balance commerciale [de l’Espagne].’ L’Espagne a menacé de réduire ses achats de pétrole auprès des filiales américaines à l’étranger, à moins que le président Nixon ne lui accorde une exemption spéciale des quotas prévus par le projet de loi.

Le projet de loi Mills est passé devant la commission des finances du Sénat dirigée par le sénateur Russell Long de Louisiane, qui a promis de le joindre au projet de loi sur la sécurité sociale alors en cours. Soutenu par le sénateur Talmadge de Géorgie, le projet de loi sur le commerce n’a fait l’objet que d’une journée d’audiences, convoquées avec un préavis de vingt-quatre heures seulement. En fin de compte, cependant, le projet de loi sur le commerce n’a pas été joint à la mesure sur la sécurité sociale, mais a été remplacé par une législation commerciale et financière américaine ultérieure.

En termes les plus simples, la position officielle des États-Unis était qu’ils étaient les seuls à être exemptés et immunisés contre les accords multilatéraux. (…) Même la loi Mills n’était pas une réponse suffisante, car en termes économiques, l’enjeu était bien plus important que les importations et les exportations. Ce qui est à la base des problèmes, c’est la persistance des déficits de la balance des paiements américaine qui, selon les États-Unis, doivent être financés par d’autres pays. L’enjeu est le pouvoir dans le monde. Si les autres pays pouvaient être perpétuellement liés par les décisions américaines, de quelque nature et à quelque fin que ce soit, leur autonomie serait négligeable et leurs menaces dénuées de sens. Ce qu’il fallait donc, c’était une épreuve de force entre les États-Unis et l’Europe et l’Asie non communiste, une confrontation qui clarifierait une fois pour toutes l’emplacement du pouvoir.

Le monde est loin de savoir où se situe réellement le pouvoir. En termes de capacités militaires vis-à-vis des États-Unis, l’Europe compte pour peu et le Japon pour rien. Le pouvoir ultime appartient donc aux États-Unis. Ce n’est toutefois pas la puissance ultime qui est en cause, mais les forces relatives plus subtiles et moins définissables des économies nationales et régionales.

Ce n’est que récemment que la disparité croissante entre la puissance économique européenne et américaine a commencé à attirer l’attention générale. L’Europe avait gardé le silence sur ce sujet pour des raisons compréhensibles. Les États-Unis s’étaient aveuglés en partant du principe que la santé économique nationale et la taille du produit national brut étaient des identités, et non des mesures de dimensions distinctes et séparées. Même les déficits extérieurs des États-Unis avaient alarmé peu d’observateurs.

Spéculation privée concertée des citoyens et des entreprises américaines contre le dollar

Cet aveuglement était toutefois en train de disparaître, tout comme l’angle mort de la théorie économique qui l’avait produit. Aux États-Unis, lentement d’abord, mais avec une accélération croissante, l’inquiétude la plus sérieuse a commencé à se faire sentir. Elle s’est exprimée par ce qui allait devenir une spéculation privée concertée des citoyens et des entreprises américaines contre le dollar. Les fonds ont fui le pays, menés par les entreprises spéculatives des trésoriers des sociétés américaines contre le maintien de la parité de facto du dollar.

La crise du dollar de l’été 1971 fait grimper les taux de change de l’Europe

Cette spéculation sur les devises et l’or reflète les doutes croissants quant à la capacité des États-Unis à continuer à dicter les décisions économiques fondamentales au reste du monde. S’ils ne le pouvaient pas, leurs dettes extérieures risquaient de les submerger. Ces dettes sont euphémisées en Europe et en Asie par l’expression ’surplus de dollars’.

En mars 1971, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié une étude avertissant que les excédents de dollars continueraient à peser sur le système monétaire européen au moins tout au long de l’année. Un déficit des paiements américains de 6 milliards de dollars était prévu pour 1971. Publiée avec la bénédiction des États-Unis, cette projection faussement optimiste venait compléter l’annonce du président Nixon selon laquelle une réduction des impôts pourrait être nécessaire pour

Notes
[1] “Trade Bars Abroad Make U.S. Restive : Congress May Well Curtail Imports, Kennedy Says,” The New York Times, May 21, 1970.

[2] “Textile Import Quotas Backed by Administration,” Wall Street Journal, June 26, 1970.

[3] “Europe Maps Retaliation if U.S. Trade Bill Passes,” The New York Times, November 7, 1970. (Mr. Poniatowski’s article appeared in the Paris weekly, L’Economie.)

[4] “Briton Foresees a Rift on Trade : Says Retaliation Is Possible If U.S. Passes Trade Bill,” The New York Times, November 20, 1970.

[5] “Europeans Vexed by U.S. Trade Bill. Warning by Spain,” The New York Times, November 21, 1970.

[6] “Connally Says U.S. Plans No Shift in Money Policy,” The New York Times, May 8, 1971.

[7] “Inside Common Market : Monetary Friction,” The New York Times, May 11, 1971.

[8] “Common Market Drafting a Plan in Money Crisis,” The New York Times, May 9, 1971. On Mr. Schiller’s plan, see also “Bonn Revives Idea of 6-Nation Float,” The New York Times, June 16, 1971. For the Werner report see https://ec.europa.eu/economy_finance/publications/pages/publication6142_en.pdf.

[9] “Monetary Challenge. Currency Crisis Highlights Problems of Rate Flexibility and Trade Policy,” The New York Times, June 9, 1971.

[10] “No U.S. Currency Move Set Now,” The New York Times, May 11, 1971.

[11] Ibid.

[12] “European Foreign-Exchange Traders Await Trend – U.S. Denies Responsibility,” The New York Times, May 12, 1971.

[13] “Europeans Step up Dollar Pressure. Monetary Inquiry Urged,” The New York Times, May 13, 1971.

[14] “Connally Is Firm on Dollar Policy,” The New York Times, May 18, 1971.

[15] “Monetary Challenge,” The New York Times, June 9, 1971.

[16] “A Special Tariff on Japan Weighed. U.S. Considers a New Duty on All Goods Unless Yen Is Revalued Upward,” The New York Times, May 24, 1971.

[17] “Japanese Ponder Trade Imbalance,” The New York Times, June 19, 1971. See also “Japan Firm on Yen,” ibid., May 28, 1971, and “Japan Vows Not to Revalue Yen,” ibid., May 18, 1971.

[18] Ilse Mintz, U.S. Import Quotas : Costs and Consequences (Washington, D.C. : 1973), pp. 1f.

[19] John Lynch, Toward an Orderly Market : An Intensive Study of Japan’s Voluntary Quota in Cotton Textile Exports (Tokyo : 1968), pp. 77-94, quoted in Mintz, U.S. Import Quotas, p. 20. See also Mintz, ibid., pp. 51f.

[20] “U.S. Threat Reported,” The New York Times, May 12, 1971.

[21] “Mansfield Asks 50% Cut in U.S. Forces in Europe,” The New York Times, May 15, 1971.

[22] “Nixon Firm in Fight to Bar U.S. Troop Cut in Europe,” The New York Times, May 14, 1971.

[23] “Economic Analysis : Big Stakes at Issue as Group of 10 Meets,” The New York Times, September 15, 1971.

[24] “Europe Welcomes Move  ; Dollar Trading Is Mixed,” The New York Times, August 28, 1971.

[25] “13 Billion Gain Sought to Spur Payments to US : Connally Issues Challenge on Improving Balance as Group of Ten Meets. Europeans Skeptical,” The New York Times, September 16, 1971.

[26] “Report on IMF Plan Lifts Currencies,” The New York Times, September 24, 1971.

[27] “Dollar Devaluation : Most Pressing Issue at IMF Talks Is Not Whether but How Large It Will Be,” The New York Times, September 29, 1971.

[28] “Group of 10 Fails to Find Accord on Dollar Crisis,” The New York Times, September 17, 1971.

[29] “Summary of the Recommendations of the Commission on Trade,” The New York Times, September 19, 1971.

[30] “Common Market Agrees to Resist U.S. on Dollar. 6 Finance Ministers Ask America to Devalue,” The New York Times, September 14, 1971.

[31] “France Rejects Concession to U.S.,” The New York Times, September 24, 1971.

[32] “Japan Urged to Buy Arms, Help Pay for U.S. Troops,” The New York Times, September 10, 1971.

[33] “U.S. Gives Seoul a Textile Ultimatum,” The New York Times, September 23, 1971.

[34] “South Korea Plans U.S. Pact,” The New York Times, October 1, 1971.

[35] “U.S. Gives Japan Plan on Textiles. Tokyo Told to Accept Curbs or Face Quotas on Oct. 15,” The New York Times, October 1, 1971.

[36] “Textile Makers Defy Tokyo Government,” The New York Times, October 9, 1971.

[37] “Japan Agrees to Restrict Flow of Textiles into U.S.  ; Surcharge on Them Ends,” The New York Times, October 16, 1971.

[38] “Denmark Plans Surcharge as Protectionist Measure. European Trading Partners Critical – Common Market Retaliation Against U.S. Is Said to Be a French Goal,” The New York Times, October 20, 1971.

[39] “Import Authority for Nixon Backed,” The New York Times, November 5, 1971.

[40] “Dollar Devaluation : It Could Be Tricky,” The Wall Street Journal, December 15, 1971.

Auteur.e
Michael Hudson Michael Hudson, ancien économiste de Wall Street, est professeur à l’Université de Missouri, Kansas City (UMKC). Il a écrit de nombreux livres dont Super Imperialism : The Economic Strategy of American Empire (new ed., Pluto Press, 2002) et Trade, Development and Foreign Debt : A History of Theories of Polarization v. Convergence in the World Economy. Conseiller des gouvernements islandais, letton et chinois en matière de législation financière et fiscale, il fait partie du groupe d’experts économiques et financiers du mouvement Occupy.