
Les “Antillais” comme disent les Français sont bien connues en métropole car ils y sont nombreux et leur histoire est liée à la monarchie puis à la République Française. Les Antillais sont clairs de peau, souvent catholiques et “sympathiques”. Le plus célèbre d’entre eux, Frantz Fanon, a été et reste une arme puissante contre le colonialisme.
La 1° mention des Antilles se trouve sur la carte de Pizzigani en 1424, où elles étaient représentées sous les noms d’Antilha et Brazil, préfigurant le continent américain. Le nom « Antilha » provient du portugais « ante ilha », signifiant « Ant-isles » en français, en raison de leur position en avant du continent américain. On préféra Caraïbe, plus fidèle à leur véritable histoire.
1- Présentation
La région des Caraïbes est composée de 30 îles (qui peuvent être composées de plusieurs) faisant partie d’un même territoire géographique qui pourrait être scindé entre les
Grandes Antilles couvrant 88 % de sa surface totale et qui sont les 4 archipels formant 3 États indépendants, Cuba, la République Dominicaine et Haïti. (auxquels s’ajoutent Porto Rico, les îles Vierges des États-Unis sauf Sainte-Croix et les îles Vierges britanniques).

DOM et TOM français: 4 territoires dont 2 départements et région d’outre-mer (DOM-TOM) : la Guadeloupe et la Martinique et 2 collectivités d’outre-mer : Saint-Barthélemy et Saint Martin qui faisaient autrefois partie de la Guadeloupe, ont un statut distinct de collectivités d’outre-mer depuis 2007. La Guadeloupe forme l’entité la plus grande et la plus peuplée de la région monodépartementale d’outre-mer française.
Les 5 Territoires britanniques d’outre-mer: Anguilla, Iles Vierges britanniques, Îles Caïmans, Montserrat, Îles Turques-et-Caïques.
Les 6 îles néerlandaises sous le régime des Pays-Bas dont 3 Etats autonomes qui avec les Pays-Bas forment le Royaume des Pays-Bas: Aruba, Curaçao et Sint Maarten et 3 communes à statut particulier: Bonaire, Saba et Saint Eustache
Les USA possèdent Porto Rico avec le statut de territoire non-incorporé des Etats-Unis; les Portoricains ont la nationalité américaine, mais pas la citoyenneté (pas de droit de voter pour l’élection présidentielle américaine. Pourtant, le Président est leur chef d’Etat). Et les Iles Vierges américaines, territoire non-incorporé.
Les 10 îles indépendantes du Commonwealth: Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Dominique, Grenade, Jamaïque, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines,Trinité-et-Tobago
Les Antilles vénézuéliennes : État de Nueva Esparta et Dépendances fédérales.

2- L’arrivée de Christophe Colomb
Les Espagnols ont été les 1° Européens à arriver dans l’archipel grâce à Christophe Colomb qui navigue pour les couronnes d’Aragon et de Castille. Le 14 octobre 1492, il accoste sur l’île des Guanahis (les Bahamas). Ils découvrent ensuite Cuba et la République Dominicaine. Il appelle la Deserada, la 1° île qu’il a découverte. Il regagne le Portugal et présente à la cour les “Indiens” qu’il a ramené. La nouvelle de la découverte se répand depuis Lisbonne.
La 2° expédition qui part de Cadix en 1493 compte 1700 hommes dont des colons et des missionnaires, du bétail et des chevaux. Christophe Colomb veut récupérer les 39 personnes laissées dans la baie de la Navidad, suite au naufrage de la Santa Maria et établir une colonie sur l’île d’Hispaniola (Haïti) dans l’actuelle ville de Puerto Plata en République dominicaine. Puis, il part en exploration vers la Jamaïque. Les Espagnols revendiquent l’île de la Dominique qu’ils appellent Marigalante, puis jetent l’ancre à la Guadeloupe où ils débarquent. Christophe Colomb la baptise Guadalupe du nom du monastère royal de Santa María de Guadalupe en Estramadour. A son retour à Hispaniola, les colons avaient mis en esclavage les Arawaks, les autochtones. Il en ramène à Cadix en 1496. Il nomme Saint-Barthélemie, l’autre île proche en l’honneur de son frère et sa voisine, Saint-Martin car il y accoste le jour de la fête de saint Martin de Tours alors que la tradition locale la désigne en langue caraïbe par: « Soualiga » ( l’île au sel )
Durant le 3°voyage de 1498, il dépasse les Bahamas et les petites Antilles et atteint le continent au niveau du Venezuela. Son 4° et dernier voyage débute en 1502.
Il accoste sur le site de l’actuelle commune du Carbet. Christophe Colomb en avait entendu parler par les Arawaks lors de son passage à Hispaniola. Ils disaient qu’elle était peuplée surtout de femmes. Ils l’appelaient Matinino, que Colomb traduisit par « l’île aux femmes » Comme il avait, par décret royal espagnol, le monopole des découvertes des nouvelles Indes, il privilégia Matinino. En France, la carte de Nicolas Desliens de 1541 porte Matinina. On trouve mentionnée, dans la cédule royale de 1511 « Real provision que los Indios Caribes se pueden tomar por esclavos », car elle est décrite comme habitée par les Kalinago. Le passage au nom Martinique est dû au fait que Saint Martin jouissait d’une grande renommée en France. Par analogie avec la Dom”inique” voisine, le nom de l’île a été déformé en Mart”inique”. Puis, Il longe les côtes du Honduras au Panama. Les conditions météorologiques sont mauvaises, les hommes malades, et il échappe de peu à la malaria. Il revient en Espagne juste avant la mort de la reine Isabel et meurt à son tour en 1504
Les Espagnols, déjà colons dans les Grandes Antilles puis sur le continent, délaissent les Petites Antilles, sans or et peuplées d’Indiens dangereux. En revanche, les Hollandais, les Français et les Anglais y font souvent aiguade (ravitaillement en eau), pour s’approvisionner en vivres, et commercer avec les autochtones durant le XVIe siècle et le début du XVIIe siècle.
3- Les peuples autochtones des petites Antilles
Les Européens n’ont aucun intérêt à payer des archéologues pour mettre à jour les brillantes civilisations qu’ils ont détruites
Les petites Antilles auraient connu la présence de l’Homme entre -10000 et -5000 (néolithique). Des traces d’êtres humains se trouvent sur le site de Norman Estate à Saint-Martin et sont datées d’entre -2400 et -1900. La Guadeloupe, où une sépulture datant de -2500, découverte dans une grotte à Marie-Galante, est peuplée par les Ortoiroïdes. Ces Hommes viendraient de la vallée de l’Orénoque dans le nord de l’Amérique du Sud et auraient migré depuis Trinité-et-Tobago jusqu’à Porto Rico.
Seule une thèse de doctorat a été soutenue en 2003 sur les 1° occupations amérindiennes de la Martinique. Les tombes en conque de lambis (coques de mollusques gastéropodes) dans les cimetières sont des témoignages qu’ils les utilisaient pour annoncer la mort. Les 1° traces de peuples à la Martinique ont été archéologiquement attestées du 1°s
L’occupation est scellé par une couche éruptive de la Montagne Pelée datée de +295 (époque de l’Empire romain). Les fouilles ont fait apparaître une couche d’abandon en place recouverte par la cendre d’une éruption du volcan. Après l’éruption qui aurait décimé, ou forcé à l’exil, les populations de l’île (le site de Vivé), les Arawaks y reviennent vers 400 puis 600, les « caraïbes » arrivant dans l’île, dans la zone sud de la Martinique. Le site de la plage de Dizac au Diamant est daté de 800. et l’île de Saint-Martin est peuplée par les Taïnos (Arawaks). Au XIVe siècle, ils sont remplacés par les Caraïbes. Une exposition est consacrée aux sites archéologiques les concernant au musée de Saint-Martin à Marigot.
Vers -300, un peuple d’agriculteurs et de pêcheurs appelé « Arawaks » s’y installe. Ils sont issus de la forêt amazonienne. Ce nom désigne une famille linguistique (comme les Indoeuroppéens, les Sémites, les Bantous) à laquelle se rattachent de nombreux peuples d’Amazonie, dont les populations Kalinago. Il s’agit de populations néolithiques pratiquant l’agriculture, la pêche et la cueillette, et ils produisirent une céramique typique, décorée par la technique de l’adorno et de peintures blanches, noires, ocre. Dans leur phase la plus récente (+800-900) et aux Petites Antilles, les Arawaks se rattachent à la culture suazoïde, du nom du site de Savane Suazey sur l’île de Grenade et sont désignés comme Kalinago.

Qui sont ceux qui font fuir les Conquistadors?
Les Kalinagos Caraïbes, Karibs, sont des populations autochtones originaires du Nord du Venezuela ayant migré vers les îles à la fin du IXe siècle. Le nom international de « Caraïbes » leur a été attribué à l’arrivée des Européens, mais l’appellation qu’ils préfèrent est Kalinagos plus proche de leur nom originel (Kali’nas) Il est enregistré par le prêtre missionnaire français Raymond Breton au XVIIe siècle. Ils donneront leur nom à la mer des Caraïbes, et plus largement à la région.
Le “Voyage du capitaine Fleury”, (qui a vécu 6 mois parmi eux) en 1618 sur le 1° bateau européen à accoster en Martinique, avec inclusion du 1° recueil de vocabulaire caraïbe témoigne:
« Cannibale » a pour origine un terme arawak, caniba, déformation de cariba, mot par lequel les Indiens Carib des Petites Antilles s’auto-désignaient. Dans leur bouche et dans leur langue, le mot signifiait « hardi », « homme courageux ». En revanche, pour les Arawaks de Cuba, victimes des incursions répétées et sanglantes de leurs ennemis Carib, qui ne cessaient de remonter d’île en île, toujours plus au nord, le terme de cariba comportait une connotation très négative. C’est cette dernière qui prévalut, dans le discours de Colomb, infléchissant d’emblée l’image du Carib, insensiblement transformé en redoutable et pittoresque cannibale. »
Population actuelle
Grâce au relief de la Dominique, le peuple Caraïbe put se cacher. De nos jours, au nord-est de l’île, ils disposent d’un petit territoire de 15 km2, “donné” par la Couronne britannique en 1903, le Réserve Caraïbe (Territoire Kalinago). Il ne subsiste plus que 3 000 Caraïbes. En juillet 2003, ils ont fêté la journée du centenaire de leur territoire (100 Years of Territory). Ils élisent leur propre chef, qui était en 2009 Garnet Joseph. Ils seraient les derniers représentants du peuple originel, cependant des mariages sont célébrés avec la population locale. Il existe également quelques centaines de Caraïbes à Trinidad et à Saint-Vincent. D’autres communautés existent en Amérique du Sud, au Venezuela, en Colombie, au Brésil, en Guyane, et au Suriname. Les Caraïbes noirs (appelés les Garifunas) issus du métissage entre des esclaves africains évadés (les nègres marrons) et les Caraïbes rouges ont été déportés de Saint-Vincent par les Britanniques en 1797 sur l’île de Roatán. Ces derniers locuteurs de la langue caraïbe insulaire vivent dans des villages d’Amérique centrale sur les côtes Atlantique du Belize, du Guatemala, du Honduras et du Nicaragua.

4- L’arrivée des Français (1625)
Le flibustier français Pierre Belain d’Esnambuc (1585-1636) marchand et lieutenant du corsaire normand Urbain du Roissey, dans les Caraïbes depuis 1625. est contraint d’accoster sur l’île de Saint-Christophe. (1° colonie française fondée en 1625, perdue en 1702, officiellement cédée aux Britanniques en 1713). La position de cette île, son apparente fertilité, les avantages commerciaux qu’il est possible d’en tirer, lui suggèrent de s’y établir. Sur place, 400 colons britanniques, commandés par le flibustier Thomas Warner, et des huguenots français, sont déjà installés depuis l’année précédente. Thomas Warner lui permet de s’installer à la pointe ouest de l’île, dans les ruines de la ville abandonnée de « Dieppe », fondée en 1538 par des huguenots français venus de cette ville de pêcheurs. Il fait reconstruire la ville, faisant de Saint-Christophe le site de la 1° colonie française permanente dans les Antilles. Il en devient le gouverneur; puis, expulsé de San Cristobal par les Anglais, il débarque dans le port de San Pedro avec 150 colons français et revendique la Martinique pour le roi de France Louis XIII et la Compagnie des Îles de l’Amérique; il s’intéresse à la Guadeloupe, chassant les colons espagnols (aidé par les habitants) et y établit la 1° colonie française permanente, Saint-Pierre, à la Martinique en 1635. Pendant les guerres napoléoniennes (1797- 1802), la force britannique s’impose aux Antilles.
Français et Anglais, rivaux dans l’ancien monde, mais trop faibles en nombre sur l’île pour s’évincer l’un l’autre et très menacés par les autochtones caraïbes (Kalinagos), plus nombreux et peu disposés à subir la domination étrangère, décident de s’unir pour se protéger et pour vivre tranquilles comme de loyaux amis. En effet, les Caraïbes de Saint-Christophe avaient juré de ne permettre à personne de les traiter comme les Espagnols l’avaient fait de leurs frères et ils prennent le parti de devancer leurs ennemis en préparant une attaque. Avertis de ce complot, les colons coalisés massacrent une partie des Kalinagos, chassent l’autre et se partagent l’île. Les Français occupent le sud-est et le nord-ouest, et les Anglais le nord-est et le sud-ouest. Pendant 8 mois, Esnambuc s’occupe à cultiver du tabac et à abattre du bois d’acajou.
De retour au Havre, il est convoqué par Richelieu, grand partisan de la navigation et du commerce. En 1626, il avait fondé la Compagnie coloniale de Saint-Christophe avec 12 associés et dotée d’un fonds social de 45 000 livres, « afin de laisser le nombre et la quantité d’hommes que bon leur semblera pour y travailler et négocier, faire du petun (tabac) et toutes autres sortes de marchandises ». Esnambuc devient son agent colonial, et le cardinal lui accorde la concession des îles de Saint-Christophe et de toutes autres îles circonvoisines. Entre 1627, un navire corsaire français s’empare de caravelles contenant 57 morisques (maures) et mulâtres, qui seront débarqués à Saint-Christophe. C’est la 1° introduction d’esclaves connue dans une colonie française. Le commerce avec des navires négriers étrangers est toléré par les autorités si bien qu’au début 1629, la colonie française de Saint-Christophe compterait 500 colons français et 52 esclaves noirs.

Richelieu créee la Compagnie des îles d’Amérique en 1635. Sa 1° minute est rédigée au bénéfice de 2 colons de Saint-Christophe, pour coloniser la Guadeloupe. Elle y envoie aussi des religieux capucins. En 1639, Philippe de Longvilliers de Poincy, chevalier Grand-Croix de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, est nommé gouverneur pour le compte de la compagnie, avant d’être nommé lieutenant général pour les Caraïbes par Louis XIII.
L’ordre des Hospitaliers reproche à Poincy d’entretenir un train de vie non compatible avec celui d’un membre de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. En effet, dès mars 1639, à son arrivée dans l’île, il achète pour 110.000 livres de pétun (tabac), « La Grande Montagne », ancienne Habitation d’Esnambuc et la transforme en un somptueux palais. Poincy est remplacé dans ses fonctions, mais resté à Saint-Christophe, il établit en 1648 une colonie sur Saint-Barthélemy et envoie un renfort de 300 hommes sur Saint-Martin pour conforter la petite colonie française, frontalière avec les Néerlandais, d’après un accord toujours en vigueur aujourd’hui. Il fonde en 1650 une colonie sur Sainte-Croix.
En 2 ans, de 1649 à 1651, la Compagnie des îles d’Amérique vend les 3 principales îles des Antilles françaises à leurs 3 gouverneurs: Charles Houël (1616-1682) pour la Guadeloupe grâce à un plan de développement sucrier financé par un généreux crédit sur 5 ans. La 1/2 revient à son beau-frère Jean de Boisseret, qui règle le contentieux des artisans de La Rochelle et Harfleur, avec la Compagnie des îles d’Amérique depuis 3 ans.
Depuis 1645, 10 ans après sa fondation, la Compagnie des îles d’Amérique traverse une crise d’autorité dans les 3 îles. Son patron Philippe de Longvilliers de Poincy, a exilé un protestant, Levasseur, qui le défie à la tête des boucaniers de l’île de la Tortue. Propriétaire de nombreux esclaves, Poincy se voit aussi demandé, vers 1645, par les missionnaires Capucins pourquoi leurs enfants, baptisés, ne sont pas libres. Les Dominicains de la Guadeloupe, ayant des esclaves, soulignent que ces enfants accèdent à l’instruction : Raymond Breton affirme que presque tous les 3000 esclaves qu’il a recensés en 1654 en Guadeloupe « ont été instruits par nos Pères et baptisés » tandis que Jean-Baptiste Du Tertre souligne que leurs parents, la plupart achetés au Cap Vert, en plus d’être « Mahomettans », étaient stupides et ignorants.
Son successeur en 1645. Jacques Dyel du Parque, gouverneur de la Martinique soutient d’abord la Compagnie dans ce conflit, mais le soulèvement contre elle s’étend. Du Parque ne rétablit vraiment son autorité que par une victoire militaire en 1649, quand avec 300 hommes il débarque à la Grenade, attaquée par les indiens Caraïbes de Saint-Vincent et de la Dominique.
En septembre 1649, Houel et Boisseret finalisent l’achat de la Guadeloupe
Poincy qui s’éteint à l’Anse Louvet en 1660, Saint-Christophe est envahie par les Anglais; les Français doivent en partir, en partie à Sainte-Croix et à la Martinique, et pour la plupart à Saint-Domingue qui s’accroît ainsi considérablement. Colbert très intéressé par le développement des colonies, récupère leurs îles et fonde la compagnie française des Indes occidentales.
Les colons français de la colonie de Saint-Christophe vivent d’abord principalement de la culture du tabac, qui fournit assez longtemps une subsistance abondante très prisée des marchands hollandais. Sa production excessive provoque la chute de son prix et contraint les colons à arracher une partie de leur production pour limiter ce phénomène, et à diversifier leur production en cultivant aussi du coton, de la canne à sucre, introduite depuis 1645 par les Hollandais et qui remplace de plus en plus la culture du tabac, de l’indigo et du gingembre.
La Compagnie française des Indes occidentales est créé en 1664 par Colbert et reçoit, pour 40 ans, la propriété des possessions françaises des côtes atlantiques de l’Afrique et de l’Amérique, et le monopole du commerce avec l’Amérique. La compagnie, comme toutes celles qui suivront, a un objectif commercial. Elle a seule le droit d’approvisionner la colonie de tous les objets nécessaires tant à l’exploitation qu’à la consommation et de prendre en échange toutes les denrées récoltées et fabriquées. Elle est gérée par les associés qui y ont investi. Elle se heurte aux intérêts des colons français des Antilles, qui se livrent à la contrebande d’esclaves (comme depuis leur arrivée). Les Caraïbes/Karib sont frappés par l’esclavage. Le récit du père dominicain Raymond Breton, dans l’île de la Dominique de 1634 à 1643 puis jusqu’en 1651 avec les Kalinago (Karib/Caraïbes) et les Garifunas (métisses Africains-Caraîbes) raconte que des Arawaks de Terre Ferme « ennemis mortels des Caraïbes », vendaient les jeunes gens prisonniers de guerre aux Français, aux Hollandais et aux Anglais . Son monopole commercial aboutit à des prix de revente du sucre prohibitifs par rapport aux concurrents anglais de la Barbade et de la Jamaïque. Les colons commercent avec les Hollandais ou les Anglais qui payent mieux et proposent plus de produits que la Compagnie. Les Zélandais jettent les bases d’une colonie-entrepôt sur l’île voisine de Saint- Eustache.
Les Néerlandais monopolisent le commerce des Antilles françaises jusque fin 1670.


St Martin
est localisée à 250 km au Nord de la Guadeloupe et 240 km à l’Est de Porto Rico. Elle compte 75 000 habitants. Elle est partagée entre 2 États par une frontière de10 km séparant :la partie française au Nord, collectivité d’outre-mer depuis 2007 et la partie néerlandaise au Sud, État autonome du royaume des Pays-Bas depuis 2010
À partir de 1627, les Néerlandais y recherche de salines naturelles, avant d’installer en 1631 une petite garnison de 30 hommes et 4 canons sur une presqu’île de la Grande Baie, à l’emplacement actuel de Philipsburg. Des familles françaises de Saint-Christophe toute proche, cultivent du tabac sur la partie orientale de Saint-Martin. Les Français et Néerlandais ont leurs gouvernements respectifs, de Saint-Christophe pour les Français et de Saint-Eustache pour les Néerlandais. Après quelques manœuvres d’intimidation, les 2 parties préfèrent transiger et scinder l’île en zones à souverainetés distinctes tout en fixant des règles de coopération mutuelle. En 1648, ladite convention de Concordia est signée par le Poincy au nom du roi de France et le capitaine-major Martin Thomas au nom du prince d’Orange. Cette convention est toujours en vigueur malgré de multiples incidents et dérapages.. Le tracé de la frontière actuelle date de 1817. L’économie de l’île est basée sur le tabac, l’indigotier, la canne à sucre, le coton, le sel, l’élevage Par la suite, des pirates y font plusieurs raids destructeurs..Depuis la fin des années 1960, le tourisme, avec le shopping détaxé, constitue la 1° ressource économique de l’île.
Le 6 septembre 2017, Saint-Martin, après Saint-Barthélemy, est directement touchée par l’ouragan Irma, l’un des plus puissants jamais enregistrés dans l’océan Atlantique Nord et le plus longtemps resté catégorie 5 (plus de 33 heures) à ce jour dans le monde. Par moments, la vitesse du vent a dépassé 300 km/h, causant au moins 9 morts, au moins 50 blessés et de lourds dégâts sur l’île. L’œil du cyclone d’un diamètre de 50 km est resté 1 h 30 sur Saint-Barthélemy avant de toucher Saint-Martin. Alors qu’Irma se dirigeait vers Cuba et la Floride, 2 autres ouragans (Jose et Katia) sont annoncés. Selon France-Antilles, après le passage de l’ouragan, alors que 7000 personnes avaient refusé de se mettre à l’abri, les dégâts sont très importants.
Saint Barthélémy
En 1648, Poincy décide de l’occuper. De 1651 à 1656, l‘île est gouvernée par les Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem .qui la laissent à l’ abandon jusqu’en 1659, son sol pauvre et montagneux, son climat très sec n’offrant aucune perspectives pour des plantations.. Mais c’est un lieu stratégique au Nord des Petites Antilles avec son port naturel protégé du Carénage. Elle est situé sur la route la plus courte depuis l’Europe et elle servira de 1° escale, et de port d’éclatement, comme ses voisines Saint Christophe et Anguilla pour les navires en provenance ou au départ vers l’Europe.
Les habitants y développent la pêche, l’élevage de chèvres, la récolte de sel, la culture du coton et de l’indigo. Durant les 7 ans d’abandon de la colonie, les singes introduits sur l’île par des chercheurs français, se sont échappés et multipliés pour former de grosses troupes qui viennent exercer leurs larcins jusque dans les habitations où il faut surveiller jour et nuit les plantations de patates ou de fruits
En 1784, l’île est cédée par Louis XVI au roi Gustave III de Suède contre un droit d’entrepôt à Göteborg, qui en fait un port franc. Une ordonnance de « Police générale » suédoise légalise l’esclavage à Saint-Barthélemy à partir de 1787 et y place du Code noir français ; Puis l’esclavage y est définitivement aboli le 9 octobre 1847.
Saint-Barthélemy ayant été ravagée par un cyclone puis par l’incendie de sa capitale en 1852, elle n’a plus de ressources et ne présente plus d’intérêt commercial. vers la France. Sa rétrocession est négociée en 1877 ; par un référendum local, la population, restée francophone et catholique, est unanime en faveur du rattachement à la Guadeloupe le 16 mars 1878.
En 1946, l’aventurier franco-néerlandais Rémy de Haenen pose un avion sur l’île, où sera construit l’aéroport. En 1953, comprenant le potentiel de l’île, il acquiert un terrain dans la baie de Saint-Jean pour presque rien. En 1957, David Rockefellerfait édifier une villa moderniste à l’anse de Colombier. Depuis lors, l’île devient une destination touristique de luxe, renforcée par l’interdiction du tourisme de masse.
De 1962 à 2007, les communes de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy constituent le 3e arrondissement de la Guadeloupe .En 2003, les électeurs de Saint-Barthélemy approuvent le projet de collectivité territoriale détachée de la Guadeloupe À partir de janvier 2012, elle fait partie des Pays et territoire d’outre-mer européens. Elle est séparée de l’Union européenne à la demande de Nicolas Sarkozy. Saint-Barthélemy est directement touchée par l’ouragan Irma, Le comité interministériel pour la reconstruction avec un délégué aux risques majeurs outre-mer rattaché au ministère de la Transition écologique, est nommé pour une durée de 2 ans.
Saint-Christophe, 1° colonie française aux Antilles, fondée en 1625, est partagée entre les Français et les Britanique depuis 1627, puis attaquée par les Espagnols en 1629. Après une guerre, elle est perdue de fait en1702, avant d’être officiellement cédée aux Britanniques en 1713, au traité d’Utrecht. Elle fait désormais partie de l’État de Saint-Christophe-et-Niévès, royaume du Commonwealth depuis 1983.