A la minute qui précéda la signature d’un accord, l’armée d’occupation dynamitait ce qui restait encore debout de certaines maisons épargnées…A l’heure de la trêve, la plus grande partie de Gaza se révèle rasée…
A l’instant où les gazaouis comptent 20.000 enfants orphelins et découvrent dans les ruines les squelettes des leurs par centaines…
Quelle paix ?
A cette heure où tombent des bombes sur Jénine et les agressions de colons se multiplient en Cisjordanie…

Quand depuis des mois le brasier de la haine consume tout espoir

et chaque information porte ici sa rayure de silence

Quelle paix lorsque le prétendu grand ouvert de nos fenêtres sur le monde

dévoile le plus obscur des regards d’avenir

La paix…La paix… oui la paix… Mais sous quel clair de nuit pour chacune de ses lettres

marquées du fantôme du possible ?

A quel horizon adosser l’apparent calme du jour venant ? Lors

Je ne vois couler du citronnier que sève-sang des larmes

En le jour déchiré déchirant

inqualifiable au milieu des récits ravagés par les censures

quel vocable peut venir près des lèvres ouvrir une arène de prières?

Passeurs de lumières à travers la nuit des événements nous voulons chercher le sentier imaginaire

dont la guerre ne sortira plus vivante

Par quel cri entre les mots

couvrir la parole faussaire qui détourne les faits?

Comment depuis l’exhalaison des tombes-décombres porter le souffle de l’ange

jusqu’en les plaies du sens des choses ?

Sous les aubes brisées

errant de part en part du devenir

que contenir des larmes pour recueillir la joie?

Du double discours des fossoyeurs d’histoire arrachons la paix à la confusion des voix-

-simulacres d’appels

Osons un autre labour de ciel

qui romprait les entraves aux signes du large dessinerait les gestes de libre arbitre

d’un frère à l’autre

La Paix…La paix… Oui la paix

à commencer par une parole de vérité face aux vigies du commun mensonger

La paix demande visage à bout de traits tirés

La paix demande rivage à bout de terres comptées A bout d’impuissance à convoquer le juste

Oui…

La paix demande par chacun de ses pas sur le sable des promesses une robe de berger

qui guiderait l’étoile vers la source d’équité

à ce jour                                                  arrêtée par le sang

Philippe Tancelin

23/1/2025