Accéder au contenu principal
  • المنشورات – المقالات
  • المنشورات – المقالات
  • Search

Ecole populaire de philosophie et des sciences sociales المدرسة الشعبية للفلسفة والعلوم الاجتماعية

موقع التعليم الفلسفي Site d'éducation et d'études philosophiques

  • المنشورات – المقالات

Bibliothèque مكتبة, Histoire تاريخ, Sociologie-Anthropologie علم الاجتماع والأنثروبولوجيا

Laure Lemaire- AFRIQUE AUSTRALE 4 : LA COLONISATION BRITANNIQUE

Date: 9 janvier 2025Author: paulomacheta 0 Commentaires

Quand les Britanniques arrivent au Cap en 1798, la colonie neerlandaise du Cap a déjà plus d’un siècle d’ histoire, déterminante pour la suite des évènements. La colonisation britannique elle aussi, a déjà près de 200 ans d’ histoire depuis la création de la  Compagnie des Indes orientales en 1600. Gardons en tête les éléments qui permettent de comprendre son attitude en Afrique Australe

Les premiers territoires occupés par des « entrepreneurs » en quête de la fortune s’échelonnent sur la côte atlantique de l’Amérique du Nord : la Virginie reçoit sa charte en 1606, puis 12 autres colonies vont être conquises, longeant la côte jusqu’au sud du sous-continent. Pour laisser la voie libre aux planteurs de sucre, Jacques II et Louis XIV tentent d’évincer les petits planteurs de tabac. Du coup, la production de tabac s’installe en Virginie et au Maryland, où Jacques II octroye à des aristocrates catholiques des terres pour créer d’immenses plantations de tabac qui fonctionnent à base d’esclaves.

La traite atlantique ou commerce triangulaire commence à partir de 1705. Le navire, partant d’un port européen, achemine les aliments, tissus et outils nécessaires au fonctionnement de ses colonies en Afrique et se charge d’esclaves, vendus contre des lettres de change ou des matières premières aux Amériques et revient chargé de denrées coloniales (coton, sucre, cacao, café, indigo). Le Royaume-Uni devançe largement ses concurrents , transportant près de 3 M de personnes, loin devant la France avec 1,27 million. Liverpool est le plus gros port négrier atlantique: 4 894 expéditions de traite entre 1686 et 1811, devant Londres ) et Bristol. C’est 12 millions de déportés en tout.

On comprend mieux pourquoi le Royaume Uni fut le 1° pays européen à s’industrialiser en 1750 : main d’oeuvre et matière première gratuites ! Et cela, devant la France, son éternel rival. C’est d’ailleurs la peur de lui laisser le terrain libre qui le conduit à s’installer au Cap.

Les Treize Colonies donne naissance aux USA le 4 juillet 1776  (déclaration d’Indépendance. Les plantations du Sud des États-Unis (qui se livre au génocide des populations autochtones), en Géorgie et Caroline prennent le relais : elles fournissent dès 1805, 2/3 de la production mondiale de coton brut. La part de marché des États-Unis culmine en 1840 à 90 %, grâce aux nouvelles terres gagnées à l’ouest. La montée en puissance du coton, au détriment des autres cultures (riz, tabac et sucre) se révèle d’abord insuffisante, les planteurs allant défricher des terres qui deviennent les 4 nouveaux États assurant 78 % de la production de coton brut nord-américaine dès 1840 (Tennessee, Alabama, Géorgie et Louisiane).

L’ industrialisation débute en Angleterre dès 1750. Grâce au parlementarisme  anglais, le  libéralisme  d’Adam Smith émerge. Il reconnaît la valeur économique de l’individu, avec des droits, à l’époque des premiers entrepreneurs de coton. Le principe des  corporations  disparaît avec l’apparition des brevets et les fabriques deviennent des usines. A l’issue de la  guerre de Sept Ans, en 1763, la Grande-Bretagne devient la 1° puissance maritime du monde devant la France.

L’Empire colonial britannique est le plus étendu du monde en 1800 avec 500  M d’hab, bien plus vaste que celui de la France. Le Royaume-Uni opte pour le  libre-échange  avec ses colonies mais également avec les autres nations. 1825 :invention de la  locomotive; création de la 1° ligne ferroviaire ouverte au public.1886: À l’aide du  moteur à explosion,    mise au point  la 1° automobile.

1869: l’ouverture du  canal de Suez  permet aux bateaux à vapeur de faire le trajet vers l’Inde  en 60 jours, contre 6 mois auparavant.

La guerre de Sécession (1861-1865) est issue des rivalités économiques entre le Sud — conservateur, agricole et favorable au libre-échange ( en 1890, l’agriculture représente encore 75 % des exportations américaines) — et le Nord — ouvert aux idées nouvelles venues d’Europe, en cours d’industrialisation rapide et favorable au protectionnisme. Donc la victoire du Nord consacre l’évolution de l’industrialisation.

L’abolition de l’esclavage (RU en 1838, France en 1848, Brésil en 1888) s’explique par la pression populaire en Angleterre et en France bien-sûr mais surtout parce que le capitalisme n’en a plus besoin sauf dans les plantations coloniales. où l’engagisme est relancé pour satisfaire la demande de main-d’œuvre.

A- La colonie du Cap et la Namibie

En 1662, le comptoir commercial du Cap, crée par la VOC, compte 134 salariés, 35 colons libres et 180 esclaves déportés de  Jakarta. La colonie est très hiérarchisée. Les clivages se font entre le chrétien et le non-chrétien et entre l’homme libre et l’esclave. En 1679, la ville du Cap devient une colonie de peuplement avec 800 immigrants néerlandais, allemands, danois, suédois, fuyant la misère et les atrocités de la guerre de Trente Ans.. Elle développe l’agriculture en concédant des terres auxBoers qui sont rejoints par 200 huguenots chassés de France par la révocation de l’édit de Nantes en 1685, et qui vont développer la viticulture. En 1691, le territoire accède au statut officiel de colonie, et compte 1 334 habitants blancs. Pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, les esclaves sont importés de Guinée, de Madagascar, d’Angola et de Java et leurs descendants constitueront le groupe ethnique. les « Malais du Cap ». La VOC s’accommode du métissagedes enfants issus d’unions entre Néerlandais et Hottentotes, faisant apparaitre un nouveau groupe ethnique les “métis du Cap”. Les Boers revendiquent leur africanité.

La colonie se segmente en 3 catégories, déterminées par leur éloignement de la ville du Cap. Les 1° sont les habitants urbains et cosmopolites du Cap. La 2° catégorie comprend tous les citoyens libres qui résident dans la région du Cap pour y cultiver la terre. La 3° est constituée de Trekboers (paysans nomades) qui pratiquent l’élevage extensif. Ils vivent dans des chariots bâchés tirés par des bœufs. Pratiquant un calvinisme austère et menant une vie fruste et dangereuse, ils cherchent à franchir les frontières de la colonie. Ils élaborent une culture originale, influencée par l’immensité désertique où ils vivent, et abandonnent le néerlandais pour l’afrikaans, mélange de dialectes hollandais, de créole portugais et de khoïkhoï inventé par les métis du Cap. Ils fondent des villes, en dépit d’accrochages meurtriers avec les Khoïkhoïs et San. Au bout de 60 ans de progression, les Trekboers se retrouvent bloqués au Nord par l’aridité extrême, au Nord-Est par le fleuve Orange où les San sauvegardent leur territoire de chasse, et à l’Est par la Great Fish River, à 1 500 km du Cap où ils se heurtent aux Xhosas (Bantou) pour la possession du bétail

Annexion britannique-1814

La faillite de la VOC en 1798, et l’organisation des Patriotes du Cap, (aidée par les Français), permettent la conquête par le Royaume-Uni du cap de Bonne-Espérance, officiellement annexée en 1814 après le traité de Paris. La colonie britannique est établie avec 25 000 esclaves, 20 000 colons blancs, 15 000 Khoï et San et 1 000 esclaves noirs libérés. Les sociétés missionnaires anglicanes s’y installent pour convertir les tribus hottentotes. Londres fait interdire le commerce des esclaves. Des missions  évangélistes s’installent en pays xhosas pour former une élite noire. Au Cap, des mesures sont prises en faveur des KhoïKhoï et des esclaves mais des familles boers perçoivent ces avancées comme une atteinte à leurs libertés. Le fossé s’élargit:, Ils dominent la politique, la culture et l’économie et les Boers sont dans les fermes. En 1820, près de 5 000 colons britanniques débarquent au Sud-Est du Cap et fondent la ville dePort Elizabeth, à la frontière des territoires xhosas. L’idée est de créer une zone tampon mais les colons préfèrent se retirer dans la ville. L’afrikaans, est dénigré et en 1828, l’Anglais devient la seule langue officielle pour les affaires administratives et religieuses. L’égalité des droits est proclamée dans la colonie du Cap entre KhoïKhoï et Blancs avec le droit à la propriété pour les Noirs. En 1833, l’esclavage est aboli et les propriétaires des 40 000 esclaves de la colonie sont indemnisés.

Les 1° contacts commerciaux ont lieu avec les nomades Namas et le négoce devient assez important pour que Walvis Bay, Angra Pequena et l’île de Halifax soient revendiqués par le gouverneur Britannique  puis tout le littoral Sud-Ouest. Walvis Bay, seule rade en eau profonde sur la côte namibienne, est annexée en 1878, jusqu’en 1910. Elle reste la principale voie d’accès maritime à l’Afrique du Sud-Ouest (ASO-Namibie)

Royaume zoulou de Shaka (1816-1897)

Les Trekboers colonisant de nouvelles terres au Nord-Est depuis la colonie du Cap sont mis en contact avec les Xhosa. En même temps, en 1816, dans l’actuelle province du KwaZulu-Natal, Chaka Zulu monte sur le trône d’ un clan sans envergure (2000 personnes), parmi des dizaines d’autres. En un an, il les domine tous dans le Nord de la région. En 1816, à la mort du chef zoulou Dingiswayo dont il avait été un brillant officier, Shaka prend la tête de la confédération formant la nation des Ngunis-Amazoulou, « ceux du ciel ». Il réorganise la petite armée (400 guerriers), en régiments et institue une conscription. Cette armée de métier, équipée de boucliers de peau et de lances courtes, devient le pivot de la société. Shaka divise le royaume en districts militaires et bouleverse la stratégie. Son armée atteint 40 000 combattants qui étendront son royaume vers l’Ouest et vers le Sud.

Il constitue ainsi un vaste empire. Les indociles fuient vers le Nord, provoquant de très profonds bouleversements dans toute l’Afrique australe. Les conquêtes zouloues seraient responsables de la mort de plus de 2 M de personnes, qui laissent d’immenses territoires vides ce qui permettra aux Boers, lors du Grand Trek, de s’installer pour y instaurer leurs républiques

L’ASO passe sous pavillon britannique en 1806.

Les missionnaires luthériens anglais, les méthodistes allemands et finlandais l’explorent et construisent des écoles et des missions à partir de 1805. À partir de 1824, les Oorlams, Hottentots coloniaux ou petits Namas, des métis de Namas et d’Afrikaners, Blancs d’origine neerlandaise, qui fuyaient les lois discriminatoires de la colonie britannique du Cap, émigrent en ASO de l’autre côté du fleuve Orange sous la conduite de Jonker Afrikaner, où .ils s’établissent en 1840 à Winterhoek « le coin de l’hiver ». Forts de leur organisation en commando militaire inspiré des Boers, ils s’imposent aux grands Namas et aux Héréros. La pénétration des terres est facilitée avec la construction de la route de la baie en 1843 par Jonker Afrikaner qui impose un monopole commercial aux marchands avec de lucratifs courtages, faisant des Oorlams les intermédiaires obligatoires. Entre 1874 et 1892, 4 convois en provenance de la République sud-africaine du Transvaal amènent en ASO, des immigrants Boers « ceux qui voyagent au pays de la soif » en quête de terre promise. Après leur traversée du désert du Kalahari, ils arrivent en pays héréros. Décimés par les fièvres et la soif, ces pionniers se joignent à William Worthington Jordaan, chasseur d’éléphants et journaliste métis du Cap, et atteignent l’Angola où 55 familles s’établissent (ils obtiendront la nationalité portugaise).et où ils introduisent la langue afrikaans qui devient “lingua franca”
Le meneur hottentot des Oorlams Namas se lance à la conquête du Nord et parvient à devenir le chef du peuple Nama. Après la défaite de Jan Jonker en 1880, les Oorlams-Afrikaners n’ont plus d’existence politique et Winterkoek est détruite.

Le Grand Trek (1835-1840)

Quand les Britanniques abolissent l’esclavage en 1833, les Boers, trop pauvres pour en posséder.considèrent que c’est un acte contre la volonté divine de la hiérarchie des races. Les anciens propriétaires d’esclaves, gros fermiers du Cap, estiment les compensations financières insuffisantes. L’”arrogance” des britanniques convainc 100 000 blancs Trekboers de choisir l’émancipation et l’exil pour y fonder une république boer indépendante.

La mythologie des Afrikaners, la tribu blanche élue, à la recherche de sa terre promise, ressemble à l’idéologie nord-américaine (le Far West). Leurs motivations sont exposées dans un manifeste rédigé en 1837 par le voortrekkerPiet Retief. Il y énonce ses griefs contre l’autorité britannique, les humiliations que les Boers estiment avoir subies, leur croyance en un Être juste qui les guidera vers une terre promise où ils pourront se consacrer à la prospérité, à la paix et au bonheur de leurs enfants, une terre où leur gouvernement décidera de ses propres lois

En 1836, 4 000 Boers s’embarquent pour l’inconnu à bord de leurs chars à bœufs, avec femmes, enfants et serviteurs avec à leur tête, des chefs élus. 2 convois, franchissent lefleuve Vaal, poussant vers l’Est. Après 3 années d’errance, ils sont décimés par les Tsongas mais repoussent les Sothos dans les montagnes du Lesotho. Retief avait négocié un accord de coexistence et d’entraide avec Dingane, le roi des Zoulous mais lors du banquet de cérémonie de signature, les Boers sont massacrés sur son ordre. La vie dure les pousse à redescendre vers le Natal.

La bataille de Blood River, entre 500 Boers repliés derrière leurs chariots rangés en cercle et 10 000 guerriers zoulous, se solde par une hécatombe zouloue, Ils reconnaissent Mpande kaSenzangakhona (1798-1872), comme roi des Zoulous qui va maintenir l’unité de son royaume pendant 30 ans, et qui leur cède la moitié du Natal où ils proclament la république de Natalia (1839-1843). Craignant que les Boers ne développent des relations avec des puissances étrangères, les Britanniques l’annexe en 1843.

Les Boers reprennent alors leur grand trek vers le Nord, au-delà des fleuves Orange et Vaal, mais ils se heurtent aux métis khoïkhoï, et aux Sothos; les métis de Namas et de Néerlandais s’établissent dans la région, les Bastaards instaurent des républiques autonomes dotées de règles constitutionnelles, dans le Sud-Ouest africain mais sous souveraineté britannique.

A la frontière Est de la colonie, en 1834, 10 000 guerriers Xhosaspillent les fermes boers et abattent toute résistance. Un contingent militaire britannique l’ annexe mais le secrétaire d’état aux colonies exige qu’elle soit restituée aux indigènes. A la frontière Nord, les Gricquas (métis) en 1843 sont reconnus. . En 1850, nouveau soulèvement des Xhosas et nouvelle défaite qui en 1856, victimes d’ une mauvaise prédiction, sont plongés dans la misère et la famine qui signent la fin des guerres Britanniques. La population passe de 105 000 à 26 000 individus. Les terres dépeuplées sont attribuées à 6 000 immigrants d’origine allemande.

Les républiques boers et les colonies britanniques (1839-1902)

Après l’annexion du Natal, l’épopée boer continue avec la création des 2 républiques indépendantes,« République du Transvaal et l’État libre d’Orange», reconnues par les Britanniques, mais économiquement arriérées et peu peuplées, des fermes disséminées sur des milliers de km. L’inégalité des blancs et des gens de couleurs est affirmée dans la loi fondamentale de l’État, mais des traités sont signés avec 8 chefs indigènes leur garantissant un droit de propriété foncier inaliénable au sein de la république. La défense du territoire boer est assuré par des Kommandos, composés de fermiers, relevant de chefs de districts sous les ordres du commandant général, élu par les Boers. Les conflits sont nombreux: avec les Sothos, mais alliances avec les Bantous , sérieux accrochages avec les zoulous En 1870, les 2 républiques boers totalisent 45 000 hab.

En 1854, la colonie du Cap (200 000 Blancs) se dote d’une constitution prévoyant 2 assemblées élues au suffrage censitaire par 80 % de la population masculine pour la chambre basse. L’égalité des races, reconnues depuis 1828, y est réaffirmée ( y compris les métis). Dans la colonie du Natal, où les Zoulous résistent, est crée 7 « réserves » (puis 40, 15 ans plus tard), afin d’assurer la sécurité du territoire, satisfaire les besoins en main-d’œuvre des fermiers et lutter contre le vagabondage. Dans les plantations de cannes à sucre, les Britanniques font venir des milliers d’Indiens sous contrat qui vont rester dans le pays, constituant un nouveau groupe ethnique.

3 ans plus tôt, à la frontière de la colonie du Cap et du Transvaal, au Griqualand-Ouest, des diamants ont été découverts. Le chef des Griquas demande la protection britannique qui l’annexe à la colonie du Cap;et crée la ville de Kimberley De nombreux migrants sothos et tswana, abandonnent la paysannerie pour s’embaucher volontairement comme mineurs sur les champs de diamants. Certains parviennent à acheter leurs propres concessions et en 1875, + 1/5 des propriétaires de mine sont noirs ou métis. L’annexion du Griqualand augmente la fureur des Afrikaans, des Boers et des colonies britanniques; l’« Association des vrais Afrikaners » se constitue. Puis le Transvaal, catastrophe pour les Boers, fermiers avant tout, se révèle riche en or et diamants Des 4 coins du monde, des milliers d’aventuriers y affluent, apportant un mode de vie à l’opposé de l’austérité et du puritanisme boer.

En 1879, l’armée britannique subit une défaite mémorable contre les Zoulous. Le fils de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie, y trouve la mort. La guerre anglo-zouloue dure 6 mois et se termine par la victoire de l’armée britannique. Le grand royaume Zoulou est démantelé et divisé en 13 petits royaumes.

La conquête allemande de l’Afrique du Sud-Ouest (1885)

Voir l’article du 20 aout 2024-HENNING MELBER- Le colonialisme allemand: une histoire qui fait froid dans le dos


L’or du Transvaal et la naissance de la Rhodésie (1890)

Les Britanniques annexent la république du  Transvaal en 1877. Le président Kruger à leur tête, les Boers signent avec le gouvernement britannique la convention de Pretoria (capitale du Transvaal), ce qui lui permet de recouvrer l’indépendance et de connaitre un début de développement économique Il peut compter sur le soutien au Cap, d’un puissant réseau politique, l’Afrikaner Bond, formé par l’association des Vrais Afrikaners et celles des fermiers afrikaans, qui détiennent la majorité parlementaire.

Des Bantous, scolarisés par les missionnaires du royaume zoulou, acquièrent leur autonomie au sein de la société civile sud-africaine et en 1884, John Tengo Jabavu fonde l’« opinion africaine », le 1° journal bantou indépendant d’une mission religieuse, écrit par des journalistes Noirs pour un lectorat Noir xhosa.

Mais l’or du Transvaal fournit 1/4 de la production mondiale. Au Cap, l’homme d’affaires Cecil Rhodes (1853-1902) s’emploie à saper la stabilité des républiques boers pour former un dominion sud-africain unifié. En 1889, il crée la British South Africa Company (BSAC), qui obtient du gouvernement britannique une « charte royale » pour occuper le nord du Transvaal. En 1890, devenu 1° Ministre du Cap, Rhodes et sa BSAC occupe 2 territoires, en amont du fleuve Zambèze, et forme la Rhodésie. À l’ouest, le Bechuanaland est sous contrôle britannique. Le Transvaal est encerclé et, mis à part l’unique débouché maritime que lui offre la colonie portugaise du Mozambique, il ne peut se développer sans concertation avec les autorités britanniques.

La Rhodésie est officialisé par le R-U en 1898. Les territoires divisés en Zambézie du Nord et Zambézie du Sud en amont et en aval du fleuve Zambèze, sont baptisés Rhodésie du Nord (Zambie) en 1911 et Rhodésie du Sud (Zimbabwe) en 1901.

Vers 1820, après les guerres du roi zoulou Shaka qui ont conduit au Mfecane (migrations engendrés par son ascension), un groupe rival fuit le Natal ensanglanté pour fonder un royaume au Nord , sous l’autorité du roiMzilikazi (1790–1868), ancien lieutenant de Shaka qui assujettit les populations locales. Sa réputation attire de nombreux guerriers. Le centre du royaume se déplaçe à l’ouest du Transvaal et ils formèrent les Ndébélés Matabele (en sotho-tswana).

Fuyant les Boers, Mzilikazi franchit le fleuve Limpopo en 1837 jusqu’en Zambie, est refoulé et de s’établit dans le Sud-Ouest du Zimbabwe vers 1840, dans la région des «crânes chauves ». Ses troupes assujettissent les tribus localesshonaset imposent le mode de vie ndébélé aux 4 coins de l’empire du Matabeleland d’où Mzilikazi parvient à repousser les Boers entre 1847 et 1851, avant de signer avec eux un accord de paix et de reconnaissance mutuelle en 1852.

Avec l’apartheid, les Ndébélés du Transvaal-Sud seront cantonnés dans un bantoustan autonome, le KwaNdebele et ceux du Nord, avec les Sothos dans le bantoustan autonome du Lebowa.

La Zambie, en forme de croissant, est entourée par l’Angola à l’ouest, la République démocratique du Congo et la Tanzanie au nord, le Malawi et le Mozambique à l’est, et le Zimbabwe, le Botswana et la Namibie au sud. Les frontières coloniales n’ont pas respectées les groupes culturels, qui sont plus ou moins reconnus par l’État par l’officialisation de rois et de chefs locaux ; l’anglais est la langue officielle pour favoriser l’unité de la nation et fait toujours partie du Commonwealth.

Le Zambèze (dont le barrage de Kariba fournit l’ hydroélectricité).ou la Kafue y ont tracé des vallées et il compte de nombreux lacs dont leTanganyika. De climat tropical, il y a 2 saisons, celle des pluies (novembre-avril), et la saison sèche  Parmi les ressources naturelles se trouvent le cuivre, le cobalt, le zinc, le plomb, le charbon, les émeraudes, l’or, l’argent et l’uranium. L’économie reste agricole. Sa population est de 19 M d’hab.

La BSAC de Cecil Rhodes impose auBarotseland la tutelle britannique  dans le cadre de l’Administration de la Rhodésie puis en 1890, le roi des Lozis, place le haut-Zambèze sous sa protection. Mais en 1891, la BSAC élimine la traite des esclaves. Les Bembas y s’opposent. Durant 2 ans, ce territoire devient un enjeu géopolitique entre l’Empire colonial portugais, avec l’« affaire de la Carte rose », et l’Empire colonial britannique. En1899, les administrations de la Rhodésie du nord-est (qui deviendra le Malawi) et de la Rhodésie du nord-ouest sont mises en place et en 1924, le système du protectoratsous le contrôle du Colonial Office Britannique , s’étend sur un territoire dont elle fixe les frontières, sous le nomRhodésie du Nord,un état ségrégationniste;la Rhodésie du Sud devient une colonieautonome.

Dans les années 1920 et 1930, des Américains découvrent d’importants gisements miniers.qui vont développer la région et l’immigration.

Le Botswana « pays des Tswanas » est dominé par le désert du Kalahari (70 % de sa superficie) et d’ un ensemble hostile de collines rocailleuses, de marais salants asséchés et de buissons épineux, habitat de la faune sauvage, dont le delta de l’Okavango. Le Makgadikgadi, un grand désert de sel, est situé dans le nord. La population vit sur de 2 % du territoire à la frontière avec l’Afrique du Sud.

À la fin du XIXe siècle, les hostilités éclatent entre les Tswanas du Botswana, et les tribus Ndebele qui y migrent Les tensions montent avec les colons Boers venant du Transvaal. Après les demandes d’assistance des dirigeants botswanais Khama III, Bathoen et Sebele, le gouvernement britannique met le Bechuanaland sous sa protection en 1885. La partie nord passe sous son administration directe en tant que protectorat. Le sud intégré, fait partie de la province nord-ouest de l’Afrique du Sud. La majorité des personnes parlant setswana vivent aujourd’hui en Afrique du Sud.

L’Union de l’Afrique du Sud- 1910

Lorsque l’Union de l’Afrique du Sud est formée en 1910, englobant les principales colonies britanniques de la région, le protectorat du Bechuanaland, le Basutoland (actuel Lesotho) et le Swaziland (actuel Eswatini) ne sont pas encore inclus car le R-U s’y oppose. L’autorité britannique et le gouvernement tribal créent en 1920, 2 conseils consultatifs (Africains et Européens) qui en 1934 régularisent les lois et les pouvoirs des tribus.

 Johannesbourg

L’irruption d’un système industriel dans le Transvaal rural, autarcique et conservateur déplace le centre de gravité économique de l’ensemble régional sud-africain vers Johannesbourg, ville nouvelle fondée en 1886 à 50 km dePretoria. A 100 000 hab. originaires du Cap ou d’outre-mer, les uitlanders réclamant l’égalité politique avec les Boers, s’ajoutent des milliers de nouveaux prolétaires noirs, venant du monde rural, qui constituent une catégorie urbaine de population déracinée et coupée de ses origines tribales. Afin de gérer cette classe ouvrière noire, les autorités du Transvaal combinent confinement spatial et emplois réservés. Les tensions remontent entre le Cap et le Transvaal, à propos des taxes ferroviaires et des tarifs douaniers. Cette opposition finit par se personnaliser entre le président Kruger et Cecil Rhodes,. Les géologues découvrent que le gisement d’or est énorme s’il est possible de l’exploiter en grande profondeur, ce qui génère, à Paris et Londres, une des plus grandes spéculations de l’histoire boursière.

Les territoires au nord du fleuve Limpopo étant sous domination britannique, il ne reste plus aux impérialistes qu’à contrôler les  gisements aurifères des Boers. Les uitlanders de Johannesbourg, représentant le 1/3 des 200 000 hab. blancs du Transvaal, réclament la citoyenneté, pour voter. Paul Kruger refuse obstinément. Alors un complot doublé d’une expédition punitive pour renverser le gouvernement débouche sur un fiasco, la démission de Cecil Rhodes (l’auteur) de son poste de 1° ministre. Le Ministre britannique des colonies, Chamberlain, envoie un ultimatum à Kruger, exigeant la complète égalité de droits pour les citoyens britanniques résidant au Transvaal. C’est en connaissance de cause que Kruger lance, en retour, son propre ultimatum. La guerre est déclarée en 1899.

Les Boers ne peuvent résister longtemps et les capitales des 2 républiques sont occupées dès 1900 par une armée britannique suréquipée et renforcée par les contingents envoyés d’Australie et du Canada. Mais les succès de la guérilla dans le pays, prolongent la guerre de 2 années. Désarçonné, le commandement britannique fait placer 136 000 civils boers dans des camps de concentration et 115 000 de leurs serviteurs noirs dans d’autres; cela coûte la vie à +28 000 blancs, surtout des femmes, des personnes âgées et des enfants, et 15 000 noirs et métis. Démoralisés, les combattants boers se résignent à négocier un traité de paix signé à Pretoria, en 1902. Vaincus, humiliés et ruinés, les Boers deviennent des sujets britanniques.

La 1° Guerre mondiale va mettre fin au protectorat allemand en dépit du soutien de milliers de combattants Boers. Le 1° ministre sud-africain , Louis Botha engagé au côté du RU a pour mission de combattre le Sud-Ouest Africain et le Tanganyika. Militairement, les Allemands ne disposent pas de la maîtrise des mers. Frontalière de possessions britanniques, la colonie ne peut être ravitaillée que par l’Angola, de Salazar, “neutre” avec qui les bonnes relations sont primordiales. Mais en octobre 1914, victimes d’une méprise, les Portugais ouvrent le feu et tuent des Allemands venus chercher des vivres en Angola. Les Allemands défont les Portugais. Mais leur isolement permet en 1915, aux troupes sud-africaines (Brit) de remporter la victoire. Les 1 552 soldats allemands sont internés à Aus mais les réservistes sont autorisés à regagner leurs fermes). 

Le 6 février 1917, le dernier royaume Ovambo indépendant est annexé au SOAA, juste avant la signature du traité de Versailles où la Société des Nations donne un mandat à l’Union d’Afrique du Sud pour l’administrer. Seuls 6 500 colons allemands sont autorisés à rester alors que s’intensifie l’immigration de blancs sud-africains, de conditions très modestes à qui sont attribuées des aides financières et des terres. Le nom de la capitale, Windhuk, est « afrikanerisé » en Windhoek. Des lois ségrégationnistes sont adoptées pour compléter les dispositions allemandes (prohibition du vagabondage hors des réserves, interdiction pour un indigène de démissionner de son emploi sans autorisation de son patron, passeport intérieur, contrats de travail restrictifs). Entre 1922–1925, des soulèvements indigènes, sévèrement réprimés, ont lieu chez les Basters de Rehoboth revendiquant l’indépendance. En 1925, 43 % du territoire est constitué en réserves sous l’autorité de chefs coutumiers (Ovamboland, Kavangoland, Hereroland, Namaland, Kaokoland), 41 % des terres appartenant aux blancs et le reste à l’État ou aux Basters de Rehoboth. En 1926, tous les natifs de ASO deviennent des ressortissants de l’Union sud-africaine. C’est la 5° province de l’Afrique du Sud.

En 1948, le National Party est élu au gouvernement, et il institue l’ apartheid en Afrique du Sud.

Voir l’article de Laure Lemaire du 17 octobre 2024

Partager :

  • Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
J’aime chargement…

Similaire

Afrique-أفريقيا
Avatar de Inconnu

Publié par paulomacheta

Voir tous les articles par paulomacheta

Navigation des articles

Précédent Article précédent : Mohamed Bouhamidi-Un film algérien en Israël (sur le courant algérien sionisant)
Suivant Article Suivant: د.حمدي سيد محمد محمود-ما بعد الكولونيالية: قراءة نقدية لإرث الاستعمار في العقول والمجتمعات

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Follow Ecole populaire de philosophie et des sciences sociales المدرسة الشعبية للفلسفة والعلوم الاجتماعية on WordPress.com

Categories

  • Actualités – مستجدات
  • Analyses Politiques التحليل السياسي
  • Arts et littérature الفنون والآداب
  • Economie Politique الإقتصاد السياسي
  • Education تنشئة
  • Histoire تاريخ
  • Luttes idéologiques et culturelles صراعات أيديولوجية وثقافية
  • Philosophie فلسفة
  • Sciences de la Nature – علوم طبيعية
  • Sociologie-Anthropologie علم الاجتماع والأنثروبولوجيا
  • Bibliothèque مكتبة
  • Vidéos أشرطة فيديو

Afrique-أفريقيا Ahmed Akkache - أحمد عكاش Algérie - الجزائر Allemagne - ألمانيا Amérique du Sud - أمريكا الجنوبية Asie - آسيا BRICS+ - مجموعة البريكس+ Chine الصين Courant sioniste en Algérie -التيار الصهيوني في الجزائر Emmanuel Todd - إيمانويل تود Etats-Unis 'Amérique - الولايات المتحدة الأمريكية Europe - أوروبا FMI - صندوق النقد الدولي France - فرنسا France/Algérie - فرنسا/الجزائر Frantz Fanon - فرانز فانون Iran - إيران Karl Marx - كارل ماركس Liban - لبنان Lénine لينين Maghreb - المغرب العربي Marx-Engels - ماركس-انجلز Marx-ماركس Marx Engels Michael Hudson مايكل هدسون Mohamed Bouhamidi - محمد بوحميدي Mohamed Taleb Monde arabe - العالم العربي Monde musulman -العالم الاسلامي Palestine فلسطين Pepe Escobar - بيبي اسكوبار Philippe Tancelin Poutine - بوتين Pr. Omar Aktouf - البروفيسور عمر أقطوف Rene Naba - رينيه نابا René Naba-رينيه نبعة Russie - روسيا Samir Amin سمير أمين Sport - رياضة Syrie - سوريا Taher Elmouez-الطاهر المعز Une semaine dans le monde - اسبوع في العالم URSS اتحاد الجمهوريات الاشتراكية السوفياتية USA - الولايات المتحدة الأمريكية Walid Abd El Hay - وليد عبد الحي

  • décembre 2025
  • novembre 2025
  • octobre 2025
  • septembre 2025
  • août 2025
  • juillet 2025
  • juin 2025
  • Mai 2025
  • avril 2025
  • mars 2025
  • février 2025
  • janvier 2025
  • décembre 2024
  • novembre 2024
  • octobre 2024
  • septembre 2024
  • août 2024
  • juillet 2024
  • juin 2024
  • Mai 2024
  • avril 2024
  • mars 2024
  • février 2024
  • janvier 2024
  • décembre 2023
  • novembre 2023
  • octobre 2023
  • septembre 2023
  • août 2023
  • juin 2023
  • Mai 2023
  • avril 2023

© 2025 Ecole populaire de philosophie et des sciences sociales المدرسة الشعبية للفلسفة والعلوم الاجتماعية

Site Web créé avec WordPress.com.

  • Commentaire
  • Rebloguer
  • S'abonner Abonné
    • Ecole populaire de philosophie et des sciences sociales المدرسة الشعبية للفلسفة والعلوم الاجتماعية
    • Rejoignez 150 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Ecole populaire de philosophie et des sciences sociales المدرسة الشعبية للفلسفة والعلوم الاجتماعية
    • S'abonner Abonné
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Copier lien court
    • Signaler ce contenu
    • Voir la publication dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…
 

    %d