1- Peuples et peuplement, cultures et civilisations

En Afrique centrale, les pygmées et les bantous forment 2 branches qui se sont séparées d’une population ancestrale commune il y a -70 000 ans
L’expansion bantoue est le nom donné à une longue série de migrations des locuteurs du proto-bantou, s’étendant sur plusieurs millénaires, à l’intérieur du continent africain. Les langues d’ Afrique sub-équatoriale sont très proches, ce qui permet de supposer qu’elles dérivent d’une proto-langue commune. « Plus de 400 langues répandues sur un 1/3 de ce grand continent dérivent d’une seule langue ancestrale ». La famille des langues nigéro-congolaises comprend des langues présentes dans toute l’Afrique subsaharienne. La branche bénoué-congolaise englobe les langues bantoues, qu’on trouve en Afrique centrale, australe et de l’Est. Les locuteurs des langues hadza et sandawe, en Tanzanie, composent l’autre groupe de chasseurs-cueilleurs subsistant en Afrique. Une partie du Kenya et la Tanzanie est, à l’origine, occupée par des pasteurs, locuteurs de langues chamito-sémitiques venus de la corne de l’Afrique ; ils sont suivis d’une vague ultérieure d’éleveurs, locuteurs de langues nilo-sahariennes
Cette thèse est devenue pluridisciplinaire. Des archéologues la confortent en y associant la diffusion de la métallurgie du fer et de la poterie. Puis la génétique la renforce: les populations bantoues sont homogènes et distinctes des Pygmées et des San . Les recherches ethno-linguistiques ont permis de situer la zone d’origine des langues bantoues, branche de la famille des langues nigéro-congolaises, dans une région aux confins du Nigeria et du Cameroun. De là, l’expansion vers le sud débute vers –3000. Puis, vers –1500, un flux se dirige en direction de l’Afrique de l’Est et un autre, dans un mouvement nord-sud, le long des rives atlantiques des actuels Gabon, République démocratique du Congo et Angola, et le long du fleuve Congo. L’expansion atteint l’Afrique australe vers +300.
Les Bantous sont des agriculteurs semi-nomades. Le mouvement migratoire aurait été déclenché par le développement de l’agriculture, entraînant une densification de population ; le déplacement de population en est la conséquence mécanique. Pour ce qui concerne la métallurgie, les 1° migrations sont antérieures à la maîtrise du fer. La thèse actuelle explique que, vers -1000, elle atteint la région des grands lacs ; c’est là et à ce moment-là que les Bantous s’initient au travail du fer, qu’ils maîtrisent pleinement vers +400, conjointement aux techniques de céramique.

L’expansion bantoue repousse ou assimile les chasseurs-cueilleurs proto-Khoïsan, habitants d’origine du sud de l’Afrique. En Afrique de l’Est et Australe, les locuteurs bantous adoptent les techniques d’élevage des peuples de langues couchitiques et nilotiques qu’ils rencontrent. Elles avaient atteint le sud du continent plusieurs siècles avant que les bantous n’arrivent. Il n’existe pas d’unité culturelle bantoue. Le terme désigne une famille de langues et leurs locuteurs, mais il n’y a ni mode de vie, ni organisation sociale, ni système de pensée communs. Avant la migration des bantous, agriculteurs et éleveurs (pasteurs), le sud du continent est peuplé de chasseurs-cueilleurs.
Chronologie de l’Expansion : Il y aurait eu une 1° phase d’expansion vers le nord-ouest puis une 2° phase vers le sud.
De -3000 jusqu’à env -1500
« La dispersion des langues bantoues à partir des grassfields aurait commencé il y a au moins 5 millénaires. Des recherches indiquent à partir de -5 000 à 4 000 ans, l’introduction progressive de nouvelles technologies, comme les outils microlithiques et la poterie. Il semble que ce phénomène soit dû à des communautés migrantes venues du nord à cause de la détérioration climatique qui s’était produite au Sahel à cette même époque». Les déplacements de population vers le sud auraient été facilités par la régression de la forêt équatoriale, permettant sa traversée plus aisément
De -1500 jusqu’à +500
Des populations humaines y habitent, dont les pygmées sont les descendants directs. L’haplogroupe, marqueur des populations pré-bantoues, est manquant, ce qui indique un remplacement massif de population, (les femmes ont fait partie des migrations). En Afrique du Sud, le brassage est encore plus complexe. Plus à l’Est, les communautés bantouphones atteignent la grande forêt équatoriale et, vers –500., des groupes pionniers émergent dans les savanes du sud, (RDC, Angola, Zambie).
Un autre flux de migration vers l’Est, en –1000, crée un nouveau centre majeur de peuplement près des grands lacs, où un environnement favorable permet de supporter une forte densité de population, en implantations dispersées, près des côtes et des cours d’eau. Les déplacements par petits groupes depuis les grands lacs vers le sud-est sont rapides. Les pionniers atteignent la province du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud, le long de la côte, vers +300; ils atteignent la province du Limpoponotes aux alentours de +500
De 500 au xiiie siècle
Aux débuts de notre ère, la consolidation et de la diversification des organisations politiques issues de la migration bantoue s’affirment, une différenciation linguistique s’amplifie, avec une spécialisation de l’agriculture : les bananeraies se développent autour du lac Victoria, la culture des céréales et le pastoralisme s’implantent dans les zones de savane, laissent des traces dans le lexique.
Du xiiie siècle au xviie siècle
Des États bantouphones puissants, dépassant le stade de la chefferie, émergent dans la région des grands lacs, dans les savanes au sud de la grande forêt tropicale et sur les rives du Zambèze ; entre le Zambèze et le Limpopo. Les rois du Monomotapa bâtissent le complexe du Grand Zimbabwe. Ce processus de formation d’État s’accélère au xvie siècle. Cela est dû à la densification de la population qui engendre une division du travail plus poussée, y compris dans le domaine militaire, ce qui rend le phénomène migratoire plus difficile. D’autres facteurs jouent, tels le développement du commerce entre Africains et Européens et les marchands arabes de la côte, ou la ritualisation du pouvoir royal considéré comme source de la puissance et de la santé de la nation.
Répartition par pays actuel

En Namibie
On trouve les traces les plus anciennes d’art rupestre du continent africain. Datant de -26 000, elles sont attribuées à des populations nomades dont les San ( Bochimans) seraient les descendants directs. La péninsule du Cap était habitée depuis 2 500 ans, par des Khoïkhoïs (San), peu nombreux; les hauts plateaux au sud du fleuve Limpopo, par les Sothos, à l’Est, les Tsongas. Au début du IXe siècle, le territoire est peuplé de Namas arrivés par l’Est 1 500 ans plus tôt, et de Damaras , originaires du Soudan actuel). Les Namas sont des Khoïsan partageant avec les Sans, 33 % de leur vocabulaire. Installés à la hauteur de la rivière Swakop; c’est un peuple d’éleveurs nomades, divisé en clans, qui se désigne comme le peuple des vrais hommes “Khoïkhoïs”, et pour les Hollandais “Hottentot” (bégayeur). Les Damaras sont un peuple de chasseurs-cueilleurs, peu connu, vivant dans les montagnes peu hospitalières du Nord-Ouest. Réduits en esclavage par les Namas, ils seront asservis par un peuple bantou, les Héréros, arrivé dans le Nord du pays, avec les Ovambos bien avant les Namas. Ils constituent la majorité du peuple namibien (75 % de la population à la fin du XXe siècle)
Vers 1550, originaires de la région des grands lacs ou de l’Afrique orientale, les peuples bantous (Ovambos,et Héréros) arrivent. Les Zoulous (Bantou) s’installent à l’Est, à 1 500 km du Cap, se confrontant aux Sans qui parviennent à les soumettre durant un siècle. Mais leur nombre croissant met un terme à cette domination des Sans qui sont dispersés ou asservis. Les Ovambos deviendront la population la plus importante, constituant la ½ de la population namibienne. Établis dans le Nord, ils sont agriculteurs. Arrivés par le Nord-Est, ils auraient été chassés par le Royaume Lunda du Katanga et se seraient dispersés entre la Namibie et l’Angola. Au XVIIIe siècle, les Ovambos se constituent en royaume. Les guerres deviendront incessantes entre les royaumes tribaux, pour des raisons économiques ou dynastiques. Les vaincus sont réduits en esclavage, alimentant le large trafic. Les Héréros « résolus et impétueux » se consacrent à l’élevage. Originaires de la région des grands lacs, leurs caractéristiques ethniques, culturelles et sociales évoquent celles des nomades de la Corne de l’Afrique. Ils seraient arrivés en remontant le fleuve Zambèze, en même temps que les Ovambos, avant de s’éparpiller en Angola. Refoulés par les Ovambos, ils s’installent dans les régions montagneuses.
L’ Afrique du Sud (celle de Mandela)
Sur ce territoire, 2 peuples ont cohabité paisiblement: les Khoïsan chasseurs-cueilleurs, autoctones et les pasteurs khoïkhoï (dit Hottentots). Les Bantous arrivés vers -1 500 travaillent le fer, pratiquent l’agriculture (céréales), mais restent surtout des éleveurs nomades et font partie des ancêtres des zoulous. Ils arrivent du Nord-Ouest en suivant les grands fleuves (Niger, Congo) D’autres descendent le Limpopo au ive siècle pour parvenir vers le Xe siècle au Cap. La linguistique révèle que le “clic” caractéristique des langues khoïsan, a été incorporé dans les langues bantoues. Au Xe siècle, au Nord, dans la vallée du Limpopo s’établit un 1° royaume régional, fondé sur l’extraction de l’or et le commerce de l’ivoire, sa position stratégique lui permant de commercer avec l’Inde, la Chine et le sud de l’Afrique, via les ports d’Afrique de l’Est,. Sa chute, fin XIIIe siècle, résulte d’un changement climatique, le contraignant à se déplacer plus au Nord vers le Grand Zimbabwe..
Le Zimbabwe (Rhodésie du Nord),
On y trouve les San, nomades, attestée grâce à une importante concentration d’œuvres picturales datant de -13 000 ans. Vers +500, arrivent les Bantous, artisans du fer et agriculteurs qui s’installeront sur le lieu du Grand Zimbabwe, berceau du peuple des Shonas, édifié entre le IXe et le XIIIe siècle. Les Bantous forcent la majorité des San, à émigrer à l’ouest ou à être réduits en esclavage. (On les retrouve en Namibie). Enclavé entre les fleuves Zambèze et Limpopo, le pays est entouré par l’Afrique du Sud au sud, le Botswana à l’ouest, le Mozambique à l’Est. On note que le bassin du Limpopo est le principal relief de l’ensemble de l’Afrique australe. Le delta de l’Okavango, au nord-ouest du Botswana, est le 2° plus grand delta intérieur du monde
Le peuple Nguni (Bantou) originaire des Grands Lacs, migre vers le sud avec de grands troupeaux de bétail, entrant en Afrique australe il y a 2 000 ans par clans qui formaient chacun une unité sociale, dirigée par un chef.
En 1600, une tribu Nguni, dirigée par le chef Musi, immigra dans la région de la future Pretoria fondant alors la nation des « Ndebele Ndzundza » (Ndébélés du Transvaal), Ndebele signifiant « ceux qui disparaissent sous leurs longs boucliers ». Ils se répartissent en 2 nations distinctes : les Ndébélés du Northern Transvaal, dans la province de Limpopo, au Nord qui s’assimilent aux Sothos et au Sud, les Matabele du Zimbabwe. Les Ndébélés s’installent la région du kwaZulu-Natal.
Comme leurs voisins sotho, les Ndbélés du Transvaal ont développé une forme d’art reconnu au niveau international. Chaque maison ndébélé est décorée de motifs géométriques aux couleurs vives. Dans une société jusqu’à présent polygame, l’apprêt et la peinture des façades en torchis est de la seule responsabilité des épouses. Les femmes portent des anneaux de cuivre perlés s’empilant autour du cou et de la taille, leur nombre correspondant à la réputation de la santé sexuelle de l’époux.(les femmes girafes)

Les Nguni seront chrétiens (catholiques ou protestants), ou de religion traditionnelle ou modifiées avec les valeurs traditionnelles africaines comme l’Église baptiste de Nazareth.
Les Shona de langue bantoue sont présents au Zimbabwe, au Sud du Mozambique et en Zambie. Une expression bantou dzimba dza mabwe « grandes demeures de pierres »a donné son nom au pays, Zimbabwe où où ils représentent 82 % de la population (11 M en 2000) et constituent l’essentiel de la classe dirigeante.
La cité de Grand Zimbabwe accueille entre 15 000 hab. et son organisation sociale est structurée autour d’une monarchie, d’une caste dirigeante et d’une armée. L’influence de ces dynasties Shonas décline durant le XVe siècle, du fait de la surpopulation qui cause de maladies, et de la contestation du pouvoir en place. La dynastie des Torwa s’installe à Khami et fonde le royaume de Butua, successeur direct du Grand Zimbabwe, au milieu du XVe siècle, à la tête desquels se trouve le roi Mwene Mutapa. D’autres fondent un autre État Shona plus au Nord : l’empire du Monomotapa. qui prospère jusqu’en 1629, quand il est battu par l’empire portugais dont il devient le vassal. Ce sont avant tout des agriculteurs (maïs, millet, sorgho, riz, manioc…), mais ils élèvent aussi des vaches, des moutons et des poulets. La vente de poteries et de vanneries apporte des revenus aux femmes. Les Shonas n’ont pas produit de masques ou de sculptures figuratives, mais ils ont une longue tradition dans le travail du métal et du bois (tabatières, couteaux). La mbira est un instrument de musique shona, lamellophone, très ancien, De nos jours, 80 % des Shona sont chrétiens mais le totémisme. reste très vivants
Totems
Au Zimbabwe, les totems (mutupo) ont été utilisés par le peuple Shona depuis le début de leur culture. Les totems identifient les différents clans qui constituaient les dynasties de leur civilisation. Aujourd’hui, jusqu’à 25 totems différents peuvent être identifiés, et des totems similaires existent parmi d’autres groupes sud-africains, tels que le Zulu, le Ndebele et le Herero. Les gens du même clan utilisent un ensemble commun de totems qui représentent des animaux et des parties du corps. Exemples de totems d’animaux:
- Shiri / Hungwe (Aigle pêcheur), Mhofu / Musiyamwa (Eland)Mbizi / Tembo (Zèbre), Shumba (Lion), Mbeva / Hwesa / Katerere (Souris),Soko (Singe), Nzou (Eléphant), Ngwena (crocodile), Dziva (Hippo).
Exemples de totems de parties du corps comprennent: Gumbo (jambe), Moyo (cœur), Bepe (poumon). Les gens du même totem sont les descendants d’un ancêtre commun (le fondateur de ce totem) et n’ont donc pas le droit de se marier ou d’avoir une relation intime. Les totems traversent des groupements régionaux et constituent donc un mur pour le développement de l’ethnicisme parmi les groupes Shona. Les chefs shona sont tenus de pouvoir réciter l’histoire de leur groupe totémique du fondateur initial avant qu’ils puissent être assermentés. L’identification par totem a des ramifications très importantes lors des cérémonies telles que l’enterrement. Une personne avec un totem différent ne peut pas commencer l’enterrement du défunt contrairement à une personne du même totem, même venant d’une tribu différente, Par exemple, un Ndebele du totem Mpofu peut commencer l’enterrement d’un Shona du totem Mhofu. Mais un Shona d’un totem différent ne peut pas accomplir les fonctions rituelles requises.
La Zambie ( Rodésie du Sud )
est riche en vestiges préhistoriques dont un crâne qui aurait entre 100 000 et 300 000 ans, découvert en 1921 dans une mine de zinc. La plus vieille construction en bois est datée de 500.000 ans,dans la vallée de la rivière Kalambo.
Les Bantous au IVe siècle y développent, une activité de transformation du minerai de cuivre au nord, et pratiquent le troc jusqu’au ixe siècle, puis certaines ethnies adoptent des croisettes de cuivre de différents poids comme monnaie. Le pays développe la culture du coton et l’extraction de cuivre. Majoritairement recouvert par la savane, le pays abrite une riche une faune et une flore tout en urbanisant et augmentant des surfaces cultivées.
À partir du XVIe siècle, le territoire se scinde en de multiples royaumes sous l’influence des Bembas et des Lozis. Liés aux esclavagistes arabes, les Bembas fondent un empire sur une zone allant du Congo actuel au lac Tanganyika. Ils participent à la traite des Noirs, au profit des sultans de Zanzibar. Entre 1838 et 1864, un protectorat temporaire des Makololo est instauré sur les Lozi (apparentés aux Basotho).
Le Botswana
signifie « pays des Tswanas » l’ethnie principale. Le pays,sans accès à la mer, est entouré des pays, précédemment cités Il est dominé par le désert du Kalahari au sud-ouest soit 70 % de sa superficie. Le reste est un ensemble hostile de collines rocailleuses, de marais salants asséchés et de buissons épineux. Le pays possède divers types d’habitat pour la faune sauvage, dont le delta de l’Okavango, le désert du Kalahari, la prairie et la savane. Son peuplement est plutôt animal.

Le Mozambique.
A partir de 500, la présence de routes reliant l’actuel Zimbabwe à l’océan Indien favorise l’implantation de comptoirs commerciaux par les navigateurs indiens, arabes, indonésiens et chinois. Un capitaine persan, Ibn Shahriyar, dans son Livre des merveilles de l’Inde, rapporte qu’un marchand arabe Ibn Lakis, en 945, voit arriver sur la côte du Mozambique « un millier d’embarcations montées par des Waq-Waqs qui viennent d’îles situées en face de la Chine pour chercher des produits et des esclaves zeng (noirs), mot arabe qui donne son nom zangi-bar, « côte des Noirs » à la côte orientale de l’Afrique, le « swahilie ». de l’arabe “côte” qui donnera la lingua franca de la région jusqu’ en 1500
L’Angola
Les 1° habitants sont des khoïsan, des chasseurs-cueilleurs. Leurs clans, peu nombreux, sont égalitaires (encore de nos jours). Les peuples de langue bantoue migrent depuis le golfe de Guinée et atteignent la région après l’an 1000. Les Khoïsans sont absorbés ou repoussés vers le sud où des petits groupes existent toujours. Les Bantous se divisent en une série d’ethnies. Chacune s’identifie à un ancêtre mythique, mais elles ne cessent d’évoluer, donnant naissance à des sous-groupes parfois antagonistes. Les Bantous apportant la métallurgie et l’agriculture, imposent une société hiérarchique. Les terres sont propriété collective, non cessibles, interdites à la vente. L’esclavage est connu, pratiqué, juridique : les prisonniers de guerre ou les criminels deviennent des esclaves temporaires. Assez tôt se forment des unités politiques d’envergure, dont les plus connues sont le Royaume du Kongo (800-1975) et le Royaume Lunda (1390-1914).
Les Bakongo parviennent à développer une civilisation puissante. Leur royaume finit par dominer le Nord de l’Angola actuelle, l’ouest de la RDC et le Sud du Gabon. Lors de l’arrivée des Européens, ils échangent des objets de fer (armes, houes) contre de l’ivoire avec les peuples de l’intérieur. Le souverain, le mani-kongo vit dans une vaste capitale, Mbanza-Kongo (le fort). Les Bakongo utilisent les coquillages comme monnaie. Le tissage des habits avec du raphia ou du cuir et celui du métal sont réservés aux aristocrates : les mani vangu-vangu. Le léopard est considéré comme un animal sacré, symbole de l’intelligence donc les dignitaires portent un chapeau léopard pour couronne.
Au sud de ce royaume, les Ambundu (dont une partie est liée au mani-kongo) constituent plusieurs États,dont Ndongo (1300-1657) et Matamba (1631-1744). Au nord-est s’impose le Royaume Lunda dont le centre se trouve dans l’extrême sud de la RDC (Katanga)
Au centre du pays, sur les plateaux, se forme une autre importante ethnie, les Ovimbundu, qui constituent plusieurs États qui soumettent des petites ethnies vivant plus à l’Est et leur imposent un tribut (esclaves, bétail, métaux). Leur langue, l’umbundu devient la langue commerciale dans l’Est du pays. À l’ouest, les Ovimbundu assimilent les populations vivant entre les montagnes et la mer. Au sud des Ovimbundu vivent les Nyaneka-Nkhumbi, qui combinent l’agriculture et l’élevage, et les Ovambo qui commercent le sel et le fer.
LA SUITE : AFRIQUE AUSTRALE 2- l’arrivée des européens : commerce et affrontements