ou l’Internationalisme Prolétarien

LA SITUATION EN AFRIQUE AUSTRALE EN 1975
Grâce à la Révolution des Oeuillets au Portugal (25 avril 1974) et la chute du colonisateur fasciste Salazar, l’indépendance du Mozambique et de l’Angola sont acquises. En 1975, soutenu par le gouvernement américain de Gerald Ford, les troupes sud-africaines envahissent l’Angola avec l’objectif d’installer un gouvernement pro-occidental à la place du gouvernement marxiste du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA),et de contrer l’influence des soviétiques. Mais le congrès américain lui retire son soutien. Furieux et humiliés, les sud-africains maintiennent un appui aux rebelles de l’UNITA afin de protéger la frontière Nord de leur colonie ASO (Namibie) des infiltrations de son parti la SWAPO.
En Rhodésie du Sud, dirigée par une minorité blanche anglophone, l’Afrique du Sud engage ses forces militaires. Vorster se fait médiateur entre le gouvernement de Ian Smith et les mouvements noirs de libération nationale car “’État tampon” devenu un fardeau politique et économique, bloquant sa frontière avec la Zambie, menaçait le transport de matériel d’exploitations des mines donc un pont aérien devait être mis en place. En 1976, Henry Kissinger, le secrétaire d’État américain, partisan de la détente avec les régimes blancs d’Afrique, apporte son soutien à une médiation sud-africaine. Ian Smith intègre le principe de l’accession de la majorité noire au pouvoir mais les obstacles à sa concrétisation s’amoncèlent. 2 ans plus tard, les accords de Lancaster House permettent l’indépendance du Zimbabwe (ex-Rhodésie), gouverné par le chef marxiste .Robert Mugabe,
La Tanzanie actuelle est née de l’union du Tanganyika et de Zanzibar en 1964, peu de temps après leur indépendance respective vis-à-vis du R-U. Elle est entourée à l’ouest par le Rwanda, le Burundi et la république démocratique du Congo, au sud-ouest par la Zambie et le Malawi et au sud par le Mozambique. En politique extérieure, la Tanzanie donne son appui à la guérilla lumumbiste au Congo et l’OUA établit son siège à Dar es Salaam et plusieurs mouvements révolutionnaires ont une représentation dans le pays (l’ANC, la ZANU, la SWAPO, le MPLA et le FRELIMO). Parallèlement, ses relations se détériorent avec les pays occidentaux ; en 1965 la Tanzanie rompt avec le R-U, expulse les troupes britanniques en réaction de leur soutien au régime ségrégationniste en Rhodésie, tandis que l’ambassade d’Allemagne de l’Ouest quitte la Tanzanie à la suite de son ouverture à la diplomatie de RDA. Les aides économiques qui lui étaient accordées par des pays occidentaux sont coupées. D’autre part, les forces coloniales portugaises bombardent le Sud du pays pour couper les voies d’approvisionnement du FRELIMO mozambicain, soutenu par le gouvernement de Julius Nyerere. Pendant ces années, la Tanzanie reçoit l’aide de la Chine, bien qu’étant elle-même en voie de développement. C’est avec un soutien chinois que la ligne de chemin de fer TAZARA de Dar-es-Salaam à la Zambie est construite en 1975

Les relations entre l’Afrique du Sud et Cuba, marquées par le soutien historique du gouvernement de Cuba au Congrès national africain de Nelson Mandela, se sont construites dans les années 1960 et 70 au titre de la lutte contre l’apartheid.
En 1975, Cuba, qui conseillait depuis 10 ans le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), lui envoie des conseillers militaires après sa prise du pouvoir car il se trouve confronté à une guerre civile, face à l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA) de Jonas Savimbi, soutenue par l’armée sud-africaine. Jusqu’à 300 000 soldat cubains seront déployés en Angola, permettant, avec le soutien de l’URSS, le maintien du MPLA au pouvoir en repoussant les troupes de l’UNITA et des forces sud-africaines, au sud de l’Angola.
La bataille de Cuito Cuanavale, en janvier 1988, est le point culminant de 13 années de guerre au sein de l’ancienne colonie portugaise. Par son importance, sa durée, le nombre de soldats et d’armement impliqués (5 000 soldats d’élites cubains et des avions de chasse soviétiques MIG-23), cette bataille est la plus grande opération militaire sur le continent depuis la 2° Guerre mondiale . Au prix de + de 4 000 morts, les Cubains et les Angolais mettent un coup d’arrêt à l’offensive de l’Unita et de l’armée sud-africaine vers Luanda, la capitale. Nelson Mandela considère cette bataille comme « le tournant dans la libération du continent du fléau de l’apartheid ».grâce à l’échec du gouvernement sud-africain Les noms des soldats cubains morts en Angola seront inscrits avec ceux des Sud-africains ayant combattu la domination coloniale puis ceux ayant combattu contre l’apartheid, sur le mur de Sikhumbhutodu au Freedom Park, à Pretoria.
En juillet 1988, l’Afrique du Sud avec le soutien des États-Unis à la solution « linkage » (indépendance de la Namibie contre retrait cubain d’Angola), accepte un accord sous l’égide del’ONU. L’accord prévoie des élections en Namibie (sous contrôle) en contrepartie du repli cubain, soit le règlement des 2 conflits. L’ANC dont les bases militaires s’était replié en Angola à cause des accords de Nkomati entre l’Afrique du Sud et le Mozambique (1984), se retire en janvier 1989.
En 1991, Cuba est l’un des 1° pays où se rend Nelson Mandela, après sa libération de prison, afin de remercier Fidel Castro pour son soutien militaire. Il y déclare que « l’intervention de Cuba en Angola et la défaite de l’armée sud-africaine ont contribué à détruire le mythe de l’invincibilité de l’oppresseur blanc et inspiré les masses dans la lutte pour la liberté.». Lors de la prestation de serment de Nelson Mandela à la présidence sud-africaine en mai 1994, Fidel Castro figure parmi les invités au 1° rang.

Esteban Lazo Hernandez – Pour les peuples d’Afrique, notre profonde affection
Au nom des députés cubains, le président de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, Esteban Lazo Hernandez, a adressé un message de félicitations aux peuples africains, à l’occasion de la Journée de l’Afrique, célébrée ce 25 mai (2024)
ll annonce que « cette date est aussi importante pour ce continent que pour Cuba, en raison des liens profonds qui nous unissent » et reconnaît que « l’héritage africain est une partie fondamentale de notre culture, de nos croyances et de nos coutumes ».
Le 25 mai est le jour de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine. Donc elle est considérée comme la Journée de l’Afrique, et est célébrée au niveau international par tous les pays africains.
Esteban Lazo souligne des faits historiques importants qui ont cimenté l’amitié entre les 2 peuples. Il signale : « Cuba se sent fière et honorée d’avoir contribué aux luttes contre le colonialisme et le racisme en Afrique. En terre africaine, le sang cubain et africain se sont mêlés, un lien qui nous unit à jamais. »
Dans son message, il rappelle l’exemple internationaliste du leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro Ruz, lorsqu’il a annoncé l’envoi de la 1° mission médicale sur le continent africain pour venir en aide au peuple frère d’Algérie, une coopération qui s’est renforcée au fil des ans dans la région. Dans le même temps, Esteban Lazo se félicite que la coopération bilatérale ait permis la formation de jeunes Africains à Cuba,
Il exprime ses remerciements pour les expressions de solidarité de l’Afrique envers Cuba : le vote uni du continent aux Nations unies, les résolutions adoptées chaque année par l’Union africaine et les déclarations des acteurs en faveur de la levée du blocus imposé par les États-Unis.

MESSAGE DU GROUPE DES AMBASSADEURS AFRICAINS À CUBA POUR CÉLÉBRER LA JOURNÉE DE L’AFRIQUE 2020
« CUBA A ÉTÉ UN VÉRITABLE AMI DU CONTINENT AFRICAIN. »
« Depuis la Révolution historique de 1959 qui a porté au pouvoir le gouvernement socialiste de la République de Cuba, sous l’habile direction du commandant en chef Fidel Castro Ruz, Cuba est un véritable ami du continent africain », souligne le message du Groupe des ambassadeurs africains à Cuba.
Le texte se félicite de la contribution apportée par l’Île à cette région dans presque tous les aspects du développement du genre humain. Les diplomates africains soulignent le travail des brigades du Contingent Henry Reeve, notamment lorsque Cuba a envoyé plus de 200 professionnels de la santé en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée au plus fort de l’épidémie d’Ébola en Afrique de l’Ouest, « la plus grande opération médicale sur le terrain dans ces 3 pays, pour lutter contre l’épidémie ». Ils reconnaissent également l’actuelle solidarité cubaine face à la COVID-19 dans plusieurs pays, dont l’Angola, le Togo, le Cap-Vert et l’Afrique du Sud.
« La solidarité de Cuba avec l’Afrique est incontestable (…) nous continuerons à honorer et à renforcer les liens d’amitié qui unissent nos pays à Cuba », affirme le message.
Cuba a aidé le continent à lutter contre les vestiges des administrations coloniales en Afrique, un combat que l’Afrique n’oubliera jamais. Cuba a toujours été aux côtés de toutes les personnes opprimées dans le monde, dans leur quête pour se libérer de toutes les formes de marginalisation et d’oppression. Son aide a porté sur presque tous les aspects du développement du genre humain, ce qui a inclus l’éducation, l’agriculture et la santé.
Nous célébrons la Journée de l’Afrique en cette année 2020, dans des circonstances très particulières, au cours desquelles le monde est aux prises avec une pandémie catastrophique provoquée par la COVID-19. Elle a causé d’immenses souffrances, entraînant des milliers de morts et de graves perturbations dans les économies modernes du monde. Nous rendons un hommage particulier à nos amis, le peuple cubain, le remercions pour leur immense contribution en l’Afrique et dans les autres pays du monde, dans le domaine de la santé.
La 1° mission de diplomatie médicale cubaine de longue durée en Afrique a débuté en Algérie en 1963. Depuis lors, les professionnels de la santé cubains sont plus de 5 000 personnes en Afrique du Sud, Algérie, Angola, Botswana, Burkina Faso, Cap-Vert, Congo, Djibouti, Érythrée, Eswatini, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Guinée Conakry, Guinée équatoriale, Kenya, Lesotho, Liberia, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Niger, RASD, Sao Tomé-et-Principe, Seychelles, Tanzanie, Tchad et Zimbabwe.
Le commandant en chef Fidel Castro a créé les brigades médicales Henry Reeve en 2005. Cette brigade est internationalement reconnue pour son travail consacré à sauver des vies lors des catastrophes naturelles et des épidémies les plus graves. Cette brigade compte plus de 7 400 professionnels volontaires, qui ont soigné des millions de personnes.
Ce sont ces mêmes brigades Henry Reeve que Cuba a envoyées en Sierra Leone, au Libéria et en Guinée au plus fort de l’épidémie d’Ebola de 2014-2016. 250 médecins : spécialistes, infirmières et autres travailleurs de la santé ont réalisé la plus grande opération médicale sur le terrain. Aujourd’hui, avec la pandémie de COVID-19, les brigades Henry Reeve ont été à nouveau dépêchées dans plusieurs pays du monde, y compris des pays africains ( Angola, Togo, Cap-Vert et Afrique du Sud).
Au nom des ambassadeurs africains représentant leur gouvernement et l’ensemble de la communauté africaine à Cuba, nous souhaitons exprimer notre profonde gratitude au gouvernement de la République de Cuba et au peuple cubain pour leur contribution, non seulement à la lutte pour l’indépendance des pays africains, mais aussi pour toute l’assistance que Cuba leur a fournie toutes ces années. Nous réaffirmons que nous continuerons à honorer et à renforcer les liens d’amitié qui unissent nos pays à Cuba.
Nous saisissons également cette occasion pour féliciter Cuba pour l’exemple qu’elle continue de donner en matière de solidarité internationale. Cuba a montré au monde que, quelle que soit la sévérité des sanctions politiques, économiques et commerciales imposées depuis des décennies, elle reste parmi les 1° pays du monde en matière de soins et d’assistance médicale.
VIVA CUBA ! VIVA L’AFRIQUE !

Auteur: Enrique Moreno Gimeranez | internet@granma.cu
EN CONTEXTE ET EN CHIFFRES : LES RELATIONS ENTRE CUBA ET L’AFRIQUE
• Plus de 1,2 M d’Africains ont apporté une contribution extraordinaire à la formation de la nationalité cubaine.
• Dans les luttes pour l’indépendance de Cuba contre le colonialisme espagnol, les Cubains d’origine africaine représentaient environ 75 % de l’Armée de libération.
• Plus de 300 000 combattants internationalistes cubains ont lutté contre l’injustice et la domination sur le continent, dont plus de 2 000 ont perdu la vie.
• Environ 6 000 coopérants cubains prêtent leurs services en Afrique dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la construction, du sport, des ressources hydrauliques et de l’agriculture, dans 32 pays du continent.
• À ce jour, plus de 30 000 étudiants africains ont obtenu leur diplôme à Cuba dans diverses disciplines.
• Environ 9 000 étudiants africains poursuivent actuellement des études supérieures à Cuba.
• Plus de 200 professionnels de la santé cubains ont combattu le virus de l’Ébola en Afrique de l’Ouest, en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée.
• Cuba a envoyé des brigades médicales à la demande de pays africains pour faire face à la pandémie de la COVID-19 : Angola, Togo, Cap Vert et Afrique du Sud.
• 28 ambassades africaines sont présentes à La Havane.
• 34 ambassades cubaines sont ouvertes sur le continent africain.
