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– Le rôle de l’État défini par Max Weber, qui s’est inspiré de Ibn Khaldoun certainement, le rôle de l’État c’est de garantir le bien-être constant des citoyens de la société et de la nature, ce que Weber appelle l’intégrité du territoire, autant en termes de frontières mais aussi en termes de qualité de ce territoire. Dans la doctrine néolibérale, l’État ne doit rien faire d’autre que de faciliter la tâche de faire des profits aux patrons sur son sol national. Alors si vous ajoutez les sols nationaux de l’ensemble de la planète, donc ce qu’on a appelé la mondialisation, et bien évidemment ce néolibéralisme fait qu’il y a pratiquement plus d’État dans ce monde, dans le sens de Max Weber ou de Ibn Khaldoun.

– La responsabilité de l’État : la première tâche de l’État : c’est que aucun citoyen ne dorme dans la rue, aucun jeune non scolarisé, aucun citoyen non correctement vêtu, aucun citoyen non correctement instruit, aucun citoyen non correctement transporté, aucun citoyen non correctement soigné. Deuxième responsabilité de l’État, c’est l’intégrité du territoire, l’État doit surveiller tout ce qui se fait sur son territoire pour que pas un centimètre de ce territoire ne soit pollué ni abîmé et si il est pollué, et bien ceux qui polluent rétablissent ce qu’ils ont détruit par la loi et obligations. La troisième responsabilité de l’État, c’est que chaque membre de la société contribue selon ses capacités à ce que l’État puisse garantir ses deux premières fonctions, et comment il peut faire ça ? C’est essentiellement par l’impôt et les taxes.

– Le privé est efficace : si le privé est tellement efficace et bien qu’on lui donne tout ce qui est difficile et énormément problématique à faire et à réaliser et qu’il fasse de l’argent avec. Comme le maintien de la nature.

– La Chine : il y a une règle explicite et implicite, c’est 1$ dans la poche de l’homme d’affaires et 1$ dans l’école publique, 1$ dans la poche de l’homme d’affaires et 1$ dans l’environnement de son entreprise, 1$ dans la poche de l’homme d’affaires et 1$ dans la formation des employés, 1$ dans la poche de l’homme d’affaires et 1$ dans l’amélioration de l’urbanisme de la ville où il travaille, etc.

– L’Allemagne : la loi sur les contenants, par exemple si la police trouve une bouteille vide de plastique dans la rue, la police cherche le producteur qui est obligatoirement inscrit sur le contenant soit local ou régional ou filiale etc, la police va chez le producteur indiqué dans la bouteille, c’est à vous ? C’est vous qui l’avez fait ? Oui, vous connaissez la loi sur les contenants ? Oui, et bien la loi sur le contenant c’est interdit qu’on trouve un contenant quelconque dans la nature. Première fois une amende terrible, deuxième fois le producteur est mis en prison.

– Le management est devenu de la maltraitance de l’être humain et de la nature.

– Les financiers qui ont causé la crise des subprimes, ils avaient des papiers appuyés sur des actifs, c’est-à-dire des contrats fictifs attestant qu’il y avait 200 mille maisons construites à 200 mille dollars de moyenne la maison. Alors ils vont avec ces papiers où ? Premières banques chez qui ils ont été, chez les anciennes banques d’épargne, c’est-à-dire Fannie Mae et Freddie Mac qui étaient spécialisées essentiellement dans l’épargne, c’est-à-dire de l’argent sûr, des retraites et des épargnes des citoyens américains. Et ces financiers disent à ces banques : « Regardez, on a 500 contrats hypothécaires signés, la maison est construite, voilà le papier qui l’atteste, elle est vendue à 200 mille dollars, voilà la signature de l’acheteur et donc ce qu’on vous demande vous en tant que banque, c’est de nous garantir à nous une assurance » c’est ce qu’on appelle un produit dérivé, les produits dérivés sont essentiellement des assurances sur des assurances sur des assurances. Avec juste des signatures, toutes ces maisons vont rapporter 8% par an et bien comme elles rapportent 8%, on vous demande de nous garantir 4% d’assurance. Donc, Freddie Mac et Fannie Mae rachètent de façon fictive toutes ces 200 maisons, donc ça fait des millions de dollars et ils les garantissent à 4%, comme ce qui est prévu et ce que dit l’analyse économique. Le gain minimum sur l’immobilier, c’est 8% et si moi, financier, je gagne 8%, je garde 4% pour moi et je vous donne 4%. Mais si jamais je perds, vous m’avez assuré pour 4%, alors vous me donnerez 4%. Donc voilà, c’est un pari. Mais les banques d’épargne ne sont pas bêtes, elles vont chez les plus gros qu’elles, elles ont été chez Goldman Sachs et Lehman Brothers et JP Morgan et Rothschild pour réassurer l’assurance de l’assurance que demandaient les financiers pour disant 2% de plus à chaque assurance. Alors, Freddie Mac demande par exemple à Lehman Brothers de garantir 12% et si on gagne 12%, tant mieux pour vous, vous avez 4%, nous on garde le 8% basique et si on perd, on partage les pertes, etc. Ce qu’on a appelé des papiers adossés sur des actifs, c’est-à-dire des contrats adossés sur des actifs qui sont des maisons construites et il y en avait qui étaient en construction et il y en avait qui étaient juste encore sur des plans. Tout ça est abstrait sans qu’aucun sou ne bouge nulle part.

– Les crises du capital : ne sont pas des maladies du capital, elles sont une partie intégrante de la dynamique du capital parce que d’une façon cyclique, le capital fait de l’argent dans ses filons donnés. Par exemple, ceux qui ont précédé la crise de 1929, c’était à l’époque le sucre, le café et le caoutchouc, les épices comme la cannelle. Donc, le capital s’enrichit au maximum, il va chercher l’optimum, c’est-à-dire l’équilibre. Mais quand on veut le maximum, c’est qu’on ne peut pas faire le maximum de profits avec le maximum d’arbres, c’est impossible parce que la terre ne donne pas de maximum de rien du tout, tout est équilibre. Et si vous allez chercher le maximum de canne à sucre, et bien un jour ou l’autre, cette canne à sucre, il n’y en a plus et si il n’y en a plus, vous êtes en crise. Ou alors, d’autres vont essayer de faire la même chose que vous mais à partir d’autres sources parce qu’ils n’ont plus accès ou suffisamment à la canne à sucre puisqu’elle est monopolisée par un certain nombre de très gros joueurs. Et bien, ils vont aller vers la betterave comme ça s’est fait pendant la première guerre mondiale et là, tout le secteur capitaliste de l’économie de la canne à sucre s’effondre et donc il effondre avec lui des pans entiers des bourses du monde. En 1929, il y avait une combinaison entre le sucre et le café du Brésil et plusieurs autres choses, il y avait une surproduction d’un certain nombre de choses parce que la demande ne suivait plus. Parce que plus on produisait, plus on baissait les salaires et plus on baissait les salaires pour faire le maximum de profits. Mais puisqu’il y a une baisse tendancielle des taux de profits et la courbe des rendements décroissants à partir d’un seuil de maximum de profit, le profit commence à baisser et pour compenser, vous tapez sur les salaires parce que c’est sur les salaires qu’on peut faire de l’argent et couper de l’argent et pas sur le reste des facteurs de production. Les crises affaiblissent la classe ouvrière, vous êtes tellement en état de faiblesse que le capital en profite pour vous imposer ce qu’il veut et il impose donc des nouveaux salaires plus bas, on élimine des programmes sociaux, on élimine des services publics, on rend l’école payante, la médecine payante et tout ce qui était gratuit devient payant.

– Le Bénin : avec le climat tropical et équatorial, pour manger il suffit de lever la main, vous avez des mangues, des bananes, des avocats, etc. Mais qu’est-ce qu’ont fait les Occidentaux et les Américains en particulier ? Ils ont transformé le Bénin tout entier, pratiquement, en monoculture de grains de coton. Mais le grain de coton, ça ne se mange pas. Pourquoi ont-ils fait ça ? Parce que le grain de coton béninois est l’un des meilleurs du monde. Donc, ils récoltent ce grain et le donnent aux planteurs de coton américain et les Américains font le meilleur coton du monde avec le grain béninois en Amérique et ils vendent ce coton américain aux Béninois.

– La Chine en Afrique : par exemple au Bénin, tellement pauvre, une mobylette c’est une PME avec laquelle on peut faire vivre toute une famille. Sur une mobylette, ils peuvent se mettre à deux et transporter un frigo pour le livrer. Alors, imaginez les entreprises de livraison de frigos et de produits de cette taille-là avec une mobylette. Donc, les Chinois se sont mis à leur offrir des mobylettes. Donc, des mobylettes made in China se vendaient au Bénin moins cher que les mobylettes d’occasion importées du Nigeria. Et puis, les Chinois ont ouvert une université et c’est eux qui ont construit le parlement et tout ça gratuitement. Et ils mettent en place des petites manufactures de production de mobylettes, d’abord de petites quantités et puis petit à petit, elles grandissent et elles finissent quand elles deviennent productives et qu’elles roulent, ils forment les Béninois et ils la laissent aux Béninois. Donc, une famille béninoise est passée d’une mobylette à une fabrique de mobylettes sans débourser un sou. Alors, les Chinois savent très bien que si leurs mobylettes pénètrent le marché béninois, ils allaient battre tout le monde par le prix, par leur qualité, par leur robustesse, etc. Les Béninois ne voulaient que du chinois. En faisant ça, les Chinois ont été très malins, ils vont former ces gens en chinois. Alors, la langue chinoise va commencer à pénétrer petit à petit l’Afrique. Là, ils mettent beaucoup le paquet sur l’Afrique parce qu’en Asie du Sud-Est, il y a de gros concurrents et des poids lourds comme le Japon, la Corée du Sud et la Malaisie. Donc, ils mettent le paquet sur l’Afrique et bientôt ça va être le Moyen-Orient. Quand une langue pénètre quelque part, cette langue, si elle se universalise, elle devient une langue de travail et d’économie, ça devient une langue d’usage et avec cette langue d’usage et bien ça fera que des Béninois iront se former en Chine, ce qui va alimenter le système de formation chinoise. La stratégie chinoise, c’est de faire en sorte que les gens des pays du tiers monde finissent par demander du chinois, le peuple et non pas les gouvernements, pas les classes dirigeantes, pas les hommes d’affaires, pas les banquiers et pas les riches, mais le peuple. Parce que ceux qui demandent une mobylette pour faire une PME, c’est le peuple.

– La valeur et l’économie agricole : parmi les cauchemars des économistes, il y a la question de la valeur. Qu’est-ce que la valeur ? Ce qui a de la valeur n’a pas de prix. Mais comment définir une valeur sans le prix ? Quand j’ai soif, l’eau a infiniment plus de valeur que tout l’or du monde. Mais à partir du moment où je n’ai plus soif, l’eau n’a plus de valeur ou de prix, donc c’est l’or. Alors que si je meurs de soif, je suis prêt à échanger tous les kilos d’or que je possède contre deux gorgées d’eau. Le deuxième cauchemar, c’est l’économie agricole parce qu’il y a le facteur météo que personne ne contrôle et le facteur démographique qui résulte du facteur écologique météorologiques qui peuvent provoquer des migrations que personne ne contrôle. Donc, il y a beaucoup d’éléments incontrôlables dans l’économie agricole, ce qui fait que c’est un cauchemar qui est très difficile à traiter et d’en faire des prévisions.