Il en est de la plupart des élections du monde dit démocratique comme de celles qui opposent Trump à Biden, elles sont d’autant plus passionnées et hystériques qu’elles n’offrent en fait aucun choix alternatif. On se dit qu’il faut pourtant jouer à y croire pour ne pas totalement se couper des “militants” de bonne foi qui se livrent corps et âmes à l’illusion du moment parce qu’il faut agir dans et au-delà du cirque électoral. Et pour cela il faudrait retrouver les bases du marxisme léninisme, celles qui permettent à la fois de comprendre vers quoi nous mène la classe capitaliste et les limites des jeux électoraux auxquels nous sommes conviés et quelle partie il est nécessaire d’y jouer… Pour avancer sur ce chemin, nous avons besoin d’une réflexion collective sur nos expériences pratiques…

Pour se persuader des “illusions” démocratiques, il suffit de revivre les expériences récentes en se demandant quel serait le président qui nous paraitrait pire que Macron, et de penser par exemple à Le Pen mais aussi à Gluksmann… Les 2 ne manqueront pas de provoquer ce phénomène de la haine dégagiste qui se répète depuis des décennies et qui veut que chaque nouveau président paraisse encore plus haïssable que celui pour qui on a déjà voté sous prétexte d’éviter le pire, l’Extrême-Droite. Ce repoussoir, inventé par Mitterrand comme d’autres interprétations de la Constitution de la Ve République, elle-même inventée par De Gaulle pour empêcher le communisme et aller telle l’Espagne de Franco, son modèle, vers la monarchie… Mitterrand a mis sa patte, celle de l’anticommunisme de l’homme de Vichy, à cette constitution. Il a utilisé ce coup d’Etat permanent comme il définissait la Constitution, comme il a utilisé les chefs d’Etat africains et le gauchisme anticommuniste inspiré par la CIA d’un Cohn Bendit, pour en finir avec les affrontements au sein de la bourgeoisie entre Gaullistes et Pétainistes… C’était la grande réconciliation entre factions du capital pour rabattre nos votes sur un présidentialisme, qui garantissait la dictature de la bourgeoisie et l’exploitation néocolonialiste et celle toujours plus aggravée des couches populaires. Macron n’est que le dernier avatar, nullissime arrogant et préoccupé de lui-même de cette logique constitutionnelle…

Macron a aboli les partis qui traduisaient ce vieil antagonisme ; il l’a fait dans le sillage de Hollande et Sarkozy, il a mené le pays jusqu’à la destruction de toutes les formes organisées, vers la dissolution individualiste, le libéralisme libertaire; il nous a vendu l’ultime parodie de l’antitotalitarisme : le libre renard dans le libre poulailler, la base même de la construction du fascisme comme aspiration à l’ordre dans le régime des casernes et des mafias face à un peuple totalement individualisé et soumis au chef. Nous y voilà puisque désormais non seulement l’extrême-droite ne fait plus peur mais la manière de la diaboliser est devenue une recommandation pour un peuple d’enragés totalement déboussolés…

Parce que pour comprendre tout cela, il faut être un peu marxiste et considérer que les jeux d’appareils et des institutions ne sont que l’expression illusoire de rapports de classes, ceux qui opposent les factions de la bourgeoisie comme ceux qui unissent périodiquement la petite-bourgeoisie à la classe ouvrière au plan national et international. L’abandon du marxisme-léninisme, de toute formation théorique nous met dans la situation des Etats-Unis, celle où les divisions des travailleurs en communautarisme permettent de faire des élections ce qu’elles sont aujourd’hui dans cet ultime pugilat sans le moindre enjeu réel.

Oserais-je vous inviter à considérer que nous sommes désormais en France, en Europe et dans tous les pays qui acceptent de situer leurs enjeux dans la perte totale de souveraineté qu’est l’Atlantisme pris dans la même parodie. Ce qui fait que les élections législatives, après et dans le sillage des européennes doivent (selon le mot très pertinent de De Gaulle qui considérait qu’en politique, le plus difficile est de n’accorder aucune importance à ce qui n’en a pas) donner lieu à un décryptage sur ce qui se joue réellement au-delà de l’appel répétitif à vaincre le fascisme…

Le scénario catastrophe de ne concevoir le vote que comme une manière répétitive d’éviter le fascisme alors que, jouer avec sa montée est à la base du fonctionnement de la plupart de nos institutions européennes et nationales, pour nous priver de toute intervention comme cela se passe déjà aux Etats-Unis et dans l’UE. Nous y sommes puisque l’apparente constitution en 3 blocs plus ou moins hétéroclites n’aura pour effet réel que nous préparer à un gouvernement d’union nationale, un Front Républicain qui restera plus que jamais atlantiste, c’est la seule variable sur lequel l’accord se fera, se fait déjà et il nous prépare une entente avec Macron pour le bellicisme, qu’il s’agisse d’Attal, Édouard Philippe ou Glucksmann devenu le petit monstre que couve le Front populaire. Tous ceux qui sortiront de ces choix-là seront considérés comme des “antisémites”. Mais dans le même temps si c’est le “fascisme” (sic) qui l’emporte et bien on s’amusera à voir les joutes politiciennes autour des prérogatives du pouvoir mais ce sera la même tambouille. Comme aux Etats-Unis… Ou demeurer ce système oligarchique pillard et guerrier qui ne survit que dans la haine, nous conduit à ce débat spectacle, de reality show navrant… Par parenthèse je signale aux malheureux juifs qui se prêtent à cette parodie de démocratie qu’il ne fait que se nourrir de haine et de caricatures dont ils feront les premiers les frais. Ce qui est déjà là, dit la voie dans laquelle on les engouffre comme les vestiges lointains des communistes qui ont complètement perdu la boussole de classe.

Puisque l’été vient, je prie ceux qui ont encore la possibilité intellectuelle de lire plus de 3 lignes et d’affronter un véritable livre, de vous jeter sur Les luttes des classes en France de Marx, et en particulier celui consacré au 18 Brumaire de Louis Bonaparte. C’est une lecture agréable et qui vous aidera à percevoir dans quoi vous êtes vous-mêmes engouffrés.

Marx note qu’un parti de l’ordre est né de la révolution de 1848 contre la monarchie de juillet. Après avoir nourri toutes les illusions et romantismes, le parti de l’ordre a réprimé sévèrement la contestation ouvrière. Ce parti de l’ordre se divisait entre les propriétaires fonciers “légitimistes” et les “orléanistes”, héritiers capitalistes, banquiers, industriels de la Monarchie de Juillet. Ces 2 factions occupant les jeux de la République parlementaire, feignaient d’être séparés par des “principes” mais en fait leurs antagonismes était celui de 2 types de propriétés. Il faut retenir ce que Marx dit des antagonismes politiciens, d’abord ceux de la classe dominante :

Sur les différentes formes de propriété, sur les conditions sociales d’existence se dresse tout une superstructure de sentiments, d’illusions, de modes de pensée et de conceptions philosophiques aux expressions infiniment variées. La classe tout entière les crée et les modèle à partir de ses fondements matériels et des conditions sociales correspondantes. Tel individu, vers qui ils convergent par tradition et éducation, peut bien s’imaginer qu’ils sont les véritables mobiles et point de départ de son action “(p.464)

Derrière les affrontements entre Trump et Biden, entre ceux du parlement européen, comme dans ceux de la Ve République, il y a toujours l’illusion de destins individuels qui recouvrent les concurrences entre factions de la bourgeoisie et leur entente finale sur un individu qui nous sauve de la dictature, alors que dans les faits, il installe une dictature du capital toujours plus capable d’agir avec férocité dans l’exploitation populaire. Le pouvoir de Macron c’est l’usage du 49.3 autant que celui de la guerre et de la montée, comme seule opposition, de l’Extrême-Droite.

Ainsi comme les orléanistes et les légitimistes se sont longtemps raconté qu’ils se battaient derrière leur dynastie et leur drapeau alors que c’était le capitalisme foncier et celui bancaire qui s’opposaient, les “Gaullistes” et les “Pétainistes” ont longtemps représenté les intérêts d’un capitalisme national, face à un autre qui a choisi l’Europe du nazisme puis son héritier direct l’Atlantisme. Mitterrand en jouant la désindustrialisation et la financiarisation, les monopoles à l’assaut des pillages internationaux a créé les conditions de l’unité de ces 2 factions. La France est devenue bancaire, financière, usurière et n’a guère conservé que le militarisme, de plus en plus intégré aux USA, comme forme industrielle. Mais dans le même temps il a subsisté un courant qui derrière les produits de luxe a lorgné du côté de la Russie et de la Chine.

Comme les Orléanistes et Légitimistes, qui s’étaient déjà unifiés dans la répression ouvrière de la République ont fini par s’accommoder de Napoléon III et de son coup d’État, le capitalisme français a fini de s’unifier derrière Sarkozy, Hollande et surtout Macron… Les coquetteries féodales et les orgueils de race du Gaullisme se sont totalement embourgeoisés sous Sarkozy ; c’était leur modernité, ce qui s’est accompagné du goût de l’intrigue et du spectacle dans les partis parlementaires derrière leur candidat.

« En tant que parti de l’ordre, ils ont exercé un pouvoir plus absolu et plus dur sur les autres classes de la société qu’ils ne l’avaient jamais fait sous la Restauration ou sous la Monarchie de juillet que rendait possible la République parlementaire. En face de la bourgeoisie coalisée s’était formée une coalition de petits bourgeois et d’ouvriers, le parti soi-disant social-démocrate. Les petits bourgeois voyaient qu’ils étaient mal récompensés après les journées de juin 1848, que leurs intérêts matériels étaient menacés et que les garanties démocratiques, qui devaient leur assurer la satisfaction de ces intérêts, étaient mis en question par la contre-révolution. C’est pourquoi ils se rapprochèrent des ouvriers. » (p. 465 et 466)

Leur représentation parlementaire la Montagne” s’est refait une virginité dans sa lutte contre Bonaparte et les ministres royalistes. Elle put donc conclure une alliance avec les chefs socialistes. En 1849, des banquets eurent lieu pour fêter la réconciliation. Un programme commun fut élaboré, on créa des comités électoraux communs et on présenta des candidats communs. On amputa les revendications sociales du prolétariat, de leur pointe révolutionnaire pour leur donner une tournure démocratique ; on dépouilla les revendications démocratiques de la petite-bourgeoisie de leur forme purement politique, pour faire ressortir leur pointe socialiste. C’est ainsi que naquit la social-démocratie. Résultat de cette combinaison, la nouvelle Montagne comprenait mis à part quelques figurants de la classe ouvrière et quelques socialistes sectaires, les mêmes éléments que l’ancienne Montagne numériquement renforcés.

Mais en évoluant, elle avait changé en même temps que la classe qu’elle représentait. Le caractère particulier de la social-démocratie se résume en ce que l’on exigeait des institutions républicaines démocratiques, non comme un moyen pour abolir 2 extrêmes, le capital et le travail salarié, mais pour atténuer leur opposition et la changer en harmonie. Si diverses que soient les mesures qu’on puisse proposer pour atteindre ce but, quelles que soient les illusions révolutionnaires dont il puisse se parer, le fond reste le même. Ce fond, c’est la transformation de la société par la voie démocratique, dans les limites petites-bourgeoises. Il ne faut cependant pas épouser l’idée bornée que la petite bourgeoisie voudrait faire aboutir, par principe, un intérêt égoïste de classe. Elle croit au contraire, que les conditions particulières de son émancipation sont les conditions générales offrant seules la possibilité de sauver la société moderne et d’éviter la lutte des classes. Il ne faut pas non plus s’imaginer que les représentants démocrates sont tous des shopkeppers, des boutiquiers, ou qu’ils sympathisent avec eux. Par leur éducation et leur situation individuelle, ils peuvent s’en distinguer comme le jour et la nuit. Ce qui en fait des représentants des petits bourgeois, c’est qu’intellectuellement, ils ne dépassent pas les limites que celui-ci ne franchit pas dans la vie, si bien qu’ils sont contraints théoriquement aux mêmes tâches et solutions auxquelles le petit-bourgeois est contraint par l’intérêt matériel et la situation sociale. Tel est, d’une manière générale, le rapport des représentants politiques et littéraires d’une classe à la classe qu’ils représentent”. (p 467 et 468)

Ce texte est fondamental pour bien comprendre ce qui semble avoir totalement disparu des analyses politiques de nos leaders qu’il s’agisse de ceux du PCF, des groupuscules pseudos radicaux avec un sectarisme à géométrie variable, ou de la France insoumise et d’une partie du PS, comme des factions de la bourgeoisie. Ils représentent des intérêts de classe mais on ne saurait, dans notre analyse, les confondre totalement avec ceux-ci, les jeux politiciens et l’idéologie dominante tendant à leur conférer des formes d’autonomie. Et celles-ci ont encore grandi et se sont complexifiées avec l’impérialisme et la concurrence des monopoles à l’échelle internationale et le poids actuel des USA, système de cet impérialisme qui s’impose à sa propre population nationale.

Si les principes généraux de ce que Marx définit comme la dictature de la bourgeoisie, (ce qui l’autorise à dire qu’il n’a pas mis en lumière la lutte des classes, d’autres l’on fait avant lui), la chose qu’il a mise en lumière ce sont les différentes formes de la dictature de la bourgeoisie et donc la nécessité de “la dictature du prolétariat” pour qu’intervienne le socialisme. Ce qui est une forme de direction de la société vers un véritable intérêt général et en particulier la paix véritable dans la justice, la sécurité de chacun dépendant de la sécurité de son voisin, le contraire de la concurrence généralisée de l’impérialisme. Mais dans le même temps, Marx est très attentif à la manière dont les représentants politiques et idéologiques peuvent évoluer sous la pression des masses, voire du contenu de leur propre programme comme la petite bourgeoisie social démocrate.

Si nous avons apparemment une éternelle répétition des luttes de factions de classe et s’il est clair qu’aujourd’hui se multiplient les transactions et les discussions en coulisse à l’origine de toutes les propositions de coalitions, toutes ont pour finalité de défendre l’oligarchie locale et surtout sa base actuelle la défense de l’Atlantisme. Après la victoire confortable du « Rassemblement national » (RN) de Marine Le Pen aux élections européennes, (alors que tout avait été fait dans cette campagne et dans le prolongement de l’aménagement par Mitterrand de la Constitution gaullienne et de l’UE pour qu’il en soit ainsi), le système de propagande a été mobilisé, tandis que sur toute la carte politique bourgeoise du pays « se déroulaient » des réarrangements pour de nouveaux partenariats.

La situation est telle qu’à force de détruire toutes les formes collectives de résistance en leur substituant le rêve politique du petit bourgeois, de la “démocratie” individualiste avec un sauveur suprême à sa tête, le capitalisme sous sa forme impérialiste a réussi à transformer le fascisme en canada dry de l’ordre, de la coopération, voire de la paix. On doit considérer que la rapidité du temps de la campagne est une nécessité pour le maintien d’une telle fiction parce que la réalité des factions y compris celle de cette extrême-droite, se révèle tandis que l’on tente de créer un chaos qui justifiera toutes les répressions.

Le “Front populaire” est cette opération destinée à sauver les partis politiques et qui entraîne la classe ouvrière, y compris ses éléments les plus sectaires, dans une unité qui ne change pas la dérive social démocrate, et dans ces conditions, elle a toutes les chances de devenir la base d’une opération atlantiste, un copié collé du duel Biden Trump. L’ancien président et ancien chef du Parti socialiste (PS) (pendant des décennies), François Hollande, s’exprimant sur le réseau BFMTV, a déclaré que s’il n’y a « pas de majorité » claire dans le nouveau parlement, alors « il y a le rôle des personnalités politiques comme moi pour trouver des solutions ». Dans le contexte d’une série de scénarios pour le lendemain (de la possibilité que la 1° force n’ait pas la majorité absolue, à la possibilité que les forces agissant en tant que président et 1° ministre dans le pays soient « très différentes »), Hollande a déclaré qu’« il y a différentes façons de le faire, nous verrons ce qu’il convient de faire pour trouver un chef de gouvernement qui pourrait faire avancer le pays avec un programme minimum ».

Dans la même logique sous ses airs d’opposition radicale, Mélenchon a fourni le prétexte habituel à un déplacement des enjeux sur sa personne, et à travers lui, à la question propice à tous les ralliements à l’union sacrée autour d’un individu, fut-il le plus corrompu. Grace à son karma petit bourgeois dans lequel il se convainc de représenter l’intérêt général républicain, et une campagne assez immonde qui fait de lui le porteur d’un antisémitisme très éloigné de lui mais qu’il a favorisé par le choix du clientélisme communautariste de la FI. Cette haine d’une personne a favorisé le ralliement non déguisé à un “Front républicain” dont la base réelle est le consensus atlantiste…

Sous un programme de réconciliation de la petite bourgeoisie, LFI, avec le PS, le PCF qui visiblement en a fini avec les espoirs du 38e congrès, les Écologistes (EELV) et d’autres groupes plus petits ont formé la coopération électorale « Nouveau Front populaire », menant la réforme globale de la social-démocratie, avec un front « contre le macronisme », comme ils l’affirment. Cependant, les frictions sur le « front » restent intenses, avec des désaccords même sur le 1° ministre à nommer. Entre autres, la critique publique d’une candidature du leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, qui s’obstine à se déclarer prêt à prendre la relève en tant que 1° ministre, est révélatrice de son choix réel : « Voulons-nous gagner ou créer un conflit ? S’il veut servir le « Nouveau Front populaire », Mélenchon doit « se retirer ». « Quand il y a autant de rejet, nous devons avoir le sens de l’intérêt général», a déclaré Hollande. Le chef du PCF, Fabien Roussel, a déclaré : «L’idée de nommer Mélenchon au poste de 1° ministre, n’a jamais fait l’objet d’un accord entre les forces du Front. C’est faux et insupportable.» Et voici notre secrétaire d’un parti communiste se ralliant au vote républicain en faveur de Macron, tout en notant que ce ne sera pas la Nupes et que chaque groupe politique sera autonome.

Il y a incontestablement dans ce choix une certaine conscience de la défense des intérêts populaires, et de tout un programme commun que l’on ne peut pas confondre avec celui auquel se sont déjà ralliés Hollande et Gluksmann et qui rejoint d’autres recompositions à droite. Nier ce que pourrait représenter comme desserrement de l’étau ce programme pour des gens qui n’arrivent plus à se nourrir, à se loger, à se soigner serait une erreur au moment où au contraire s’effondre le caractère “social” du programme du Rassemblement national.

Il est clair que dans l’esprit de ce gouvernement d’unité nationale, les recompositions vont bon train : certains « Républicains » (LR) désormais membre d’« Horizons » (parti qui soutenait jusqu’à récemment le gouvernement Macron mais qui est désormais différent), tente la jonction avec les restes d’un appareil qui survit difficilement au choix de Ciotti : « On peut trouver un terrain d’entente parce qu’il faut donner de l’espoir aux Français modérés de la gauche, la droite ou le centre qui ne se reconnaissent pas le « Rassemblement national » et ne veulent pas être les otages de la « France Insoumise » (LFI) ». Mais ces luttes intestines ont permis avant même le 1° tour de se rallier à l’éternelle comédie de la lutte contre le fascisme, alors même que les transactions entre le RN et le Medef vont bon train ; elles portent sur l’espace laissé à Macron pour donner à l’UE le rôle attendu de soutien à l’OTAN.

Je dois dire que le sectarisme groupusculaire peut donner lieu à d’étranges comédies, on pense en particulier à ceux qui comme l’ANC n’ont cessé d’attaquer le PCF pour mieux soutenir Mélenchon et ont poussé la logique d’affaiblissement du PCF jusqu’à créer une liste contre le dit PCF au nom de son refus de dénoncer l’Atlantisme et le choix de la guerre en Ukraine et qui mènent une campagne enthousiaste derrière un Glucksmann sous prétexte du danger fasciste. Si le caractère petit bourgeois d’un tel radicalisme devait être révélé, il le serait par un tel retournement de veste. Par rapport à eux, Lutte Ouvrière est nettement plus cohérente…Dans ces groupuscules on trouve à peu près tous les prétextes à division, cela va d’un antisémitisme bien réel qui est utilisé contre tout le rassemblement du Front populaire et sera selon toute hypothèse un des thèmes majeurs du “front républicain” en toute hypocrisie, jusqu’à une obsession anti PCF qui leur fait transformer le PCF et en particulier Roussel (comme le fait Mélenchon c’est-à-dire d’un point de vue pleinement mitterrandien) en cause de toutes les redditions y compris la leur. Roussel (et la direction du PCF qui renâcle), est simplement celui pour qui le “communisme” se limite à la seule défense d’un groupe communiste au sein du Parlement. Ce n’est pas un “traitre”, mais un “communiste sincère”, député, journaliste, il a été élevé dans le sérail et en porte beaucoup de qualités de bienveillance et de souci réel des petites gens et de la souveraineté française, mais aussi les limites de ces décennies de survie. Il est simplement un produit : à la fois cette étrange volonté de rester communiste en ignorant de plus en plus ce que cela représente, et donc le produit de l’absence de formation des communistes et de l’existence d’un parti limité à la préservation des élus. Un parti, qui ne se mobilise plus que dans les campagnes et encore, qui a été pris dans un système d’élections à répétition et l’accélération de la dernière, qui masque les enjeux tout en faisant tomber les masques. Il partage avec la plupart des groupuscules une conception qui nie la nécessité d’avoir un parti communiste, que ce soit le syndicalisme révolutionnaire braillard, mais qui s’entend parfaitement avec les compromis municipaux, ou ceux qui dans le même esprit, soutiennent de fait Mélenchon au nom de leur inimité personnelle…

Ce qui est sûr c’est que passer des illusions de la propagande de la dictature du capital à une stratégie vers le socialisme, nécessite une réflexion collective et que celle-ci a besoin d’un parti révolutionnaire, donc l’essentiel de ce qui me pousse à voter aujourd’hui est de penser les conditions idéologiques et matérielles de la constitution d’un tel parti qui rompra à ce qui mène au fascisme et à la guerre à savoir :

S’adressant à l’AFP, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit confiant que “les Français continueront à soutenir l’Ukraine, quelle que soit la situation politique (…) tant sur le champ de bataille qu’en termes d’adhésion à l’Union (…)

Franchement dans un tel contexte, je conseille de ne pas confondre les turpitudes de ces politiciens, avec l’expression directe de la lutte des classes, de considérer que l’esprit petit bourgeois de ce Front populaire ne nous permet pas non plus de l’analyser d’un point de vue sectaire ; il y a probablement chez certains de ces gens-là, sincèrement convaincus de représenter l’intérêt général “républicain” qui ne saurait être totalement confondu avec un François Hollande, un Glucksmann et avec un Macron ou un Bardella. C’est dans cet espace-là que je vous propose de situer votre vote mais sans illusion.

Il s’entendent tous, sur la guerre en Ukraine (et c’est bien ce qui définit les limites de leurs jeux politiciens), c’est-dire sur les intérêts de classe qui vont du capital usuraire qui est celui de la France depuis l’opération nationalisations de Mitterrand et transformation d’un capitalisme industriel en capitalisme financier et bancaire, ses liens renforcés avec les financiers des Etats-Unis, le capitalisme militaro-industriel (Dassault Lagardère et celui de la reconstruction Bouyghes, tous ayant des empires de presse pour la propagande). Après des mois de pénurie aiguë, les livraisons de munitions occidentales, surtout des obus d’artillerie, s’accélèrent sur le front en Ukraine, où l’approvisionnement s’est nettement amélioré ces dernières semaines. L’état-major des forces armées ukrainiennes, ainsi que des représentants de 3 brigades servant dans la région de Donetsk, sur le front Est, ont tous confirmé une augmentation des approvisionnements par rapport au début de l’année

« C’est devenu mieux depuis environ un mois et ça continue de s’améliorer, du moins en ce qui concerne les obus d’artillerie de calibre 155 millimètres », a indiqué à l’AFP, ce vendredi, un sergent ukrainien répondant au nom de guerre Lountik. Si au 1° trimestre, les munitions dans son unité étaient strictement rationnées à «6 obus par canon par 24 heures », aujourd’hui la limite a été portée à « jusqu’à 40 par jour », a détaillé le militaire. Et dans les zones les plus chaudes, comme la région de Kharkiv, où la Russie a lancé début mai, une nouvelle offensive terrestre largement échouée, « il n’y a aucune limite », a-t-il ajouté. S’agissant de cette région, le président Volodymyr Zelensky a jugé que la situation s’améliorait, même si elle restait difficile. « Nos forces ont stabilisé la situation et arrêté l’offensive » russe, a-t-il dit vendredi, estimant même que « l’occupant a échoué 

Extrêmement dépendante de l’aide occidentale face à un ennemi plus puissant, l’armée ukrainienne a été très affaiblie depuis fin 2023 par d’importants retards de livraisons de l’aide militaire américaine et européenne. Pour parvenir à approvisionner Kiev, les européens ont pu compter sur le Fonds européen de la défense, qui doté de 7,9 milliards d’euros pour la période 2021-2027 , a aussi donné un coup d’accélérateur à la production d’armes, selon le commissaire européen.

« Nous avons augmenté de manière accélérée notre capacité à produire des munitions. En mars 2023, nous fabriquons 500.000 obus par an en Europe, et nous étions déjà meilleurs que les Américains qui n’en fabriquaient que 300.000, mais nous avons doublé cette capacité depuis, puisqu’en janvier 24, nous avions une capacité de production d’un million d’obus pas an », a-t-il expliqué le 13 juin, à l’occasion lors du Paris Air Forum organisé par La Tribune. Et cette accélération de la cadence n’est pas terminée. « Nous allons avoir une capacité de production de 1,7 million d’obus par an d’ici la fin de l’année et nous devrions atteindre une capacité de 2,5 millions en 2025, c’est-à-dire une capacité de production comparable à celle de la Russie. »

Néanmoins, cette remontée en cadence a pris du temps. Pour assouvir les besoins ukrainiens dans les temps, Prague a organisé une initiative d’urgence pour acheter des munitions à l’extérieur de l’Europe et les envoyer à l’Ukraine. La République tchèque aurait identifié « un demi-million de munitions de calibre 155 et 300.000 munitions de calibre 122 », qui pourraient être livrées à Kiev « en quelques semaines » si les financements nécessaires étaient rassemblés (soit 1,4 milliard d’euros), avait estimé le président tchèque Petr Pavel lors d’une table-ronde à Munich le 17 février. Selon la ministre tchèque de la Défense Jana Cernochova, 18 pays avaient rejoint l’initiative mi-juin. Les médias tchèques ont mentionné les pays baltes, la Belgique, la Finlande, l’Islande, le Luxembourg, la Norvège et la Slovénie. Des pays de l’UE avaient promis un million d’obus pour la fin mars, mais n’ont pas pu les livrer, leurs capacités de production étant insuffisantes. Les Tchèques se sont alors tournés vers les marchés de pays tiers, se bagarrant avec la Russie pour en tirer les munitions disponibles. La France est aussi de la partie. « L’initiative tchèque est extrêmement utile, nous la soutenons, nous y participerons. Elle consiste à aller chercher des munitions partout où elles sont disponibles, compatibles avec les équipements que nous avons livrés », avait justifié Emmanuel Macron début mars, en visite à Prague. Justement, « la 1° cargaison de munitions provenant de notre initiative est arrivée en Ukraine il y a quelque temps. Nous faisons ce qu’il faut », a déclaré le 25 juin, le Premier ministre tchèque Petr Fiala sur le réseau social X. Enfin, de son côté, le Congrès américain a fini par voter fin avril une enveloppe de 61 milliards de dollars pour l’Ukraine, mais la livraison d’armements sur le champ de bataille prend des semaines, voire des mois.

Mais, « pour une guerre de cette intensité, il en faudra toujours plus », a cependant nuancé son confrère d’une 3° brigade. Selon lui, « l’ennemi malheureusement conserve toujours l’avantage en termes d’effectifs et de systèmes d’artillerie ». Lountik confirme : « Si nous détruisons 5 à 7 systèmes d’artillerie (russes) en une journée, ils sont remplacés le lendemain ».

Selon Thomas Kopecny, envoyé du gouvernement tchèque pour la reconstruction de l’Ukraine, Kiev aurait besoin de 200.000 obus par mois pendant les 2 prochaines années « pour juste arriver à l’équilibre » face à la Russie. En dépit de l’accélération et de l’augmentation des productions en Europe ainsi que de la livraison des stocks d’obus disponibles, les pays européens sont très loin de pouvoir satisfaire les demandes des Ukrainiens, confrontés à une guerre de haute intensité très consommatrice en munitions. Par exemple, la France devrait produire 4 à 5.000 obus par mois d’ici à la fin de l’année (contre 2.000 au début de la guerre). D’autant qu’elle souhaite garder une partie de cette production pour ses propres forces. « Nous devons garder des capacités pour nous défendre nous-mêmes », avait averti Emmanuel Macron le 6 mars.

On peut proposer à la réflexion collective ces faits incontournables : l’ukrainisation d’une partie du continent européen correspond à une dérive vers la droite de ce continent. Le fascisme qui se présente comme une alternative à la trahison des partis traditionnels et même aux “mouvements” qui ont prétendu les dépasser, ne remet en aucun cas en cause les intérêts du capital militaro-financier, celui des reconstructions perpétuelles au sein de trêves. Il ne remet pas plus en cause malgré sa propagande anti-immigré, la base de ce consensus otanesque à savoir la mise en concurrence des forces de travail, le pillage des pays en développement de leurs “élites” et un potentiel de travailleurs de service sous payé qui compense la destruction des services publics et prétend assurer la base de ce que Marx définissait comme la plus-value relative dans une situation de baisse tendancielle du taux de profit. il suffit de voir la politique de Meloni et de Zelensky pour mesurer la réalité de ce néofascisme… Mais aussi l’échec des modes politiciens de régulation capitalistes…