1- La Nouvelle-Calédonie, c’est où?

2- Son statut: oubliez le vilain mot de ”colonie”!

3- Vous avez dit “Barbares”, comme c’est bizarre

Les sites Lapita voient le jour vers -1300 avec les 1° apparitions dans le Pacifique, de poterie aux décors de motifs pointillés complexes, incisée à engobe rouge, Les décorations des poteries lapita sont très riches et variées. Les dessins sont géométriques (imprimés en pointillés), pourtant des visages humains sont souvent représentés. Des modelages en argile pouvaient être appliqués (têtes humaines, oiseaux, animaux).

L’extension géographique exceptionnelle des lapita ( 4 500 km) et leur rôle primordial dans la genèse des cultures océaniennes postérieures (polynésiens, mélanésiens) fournit un aperçu incomparable sur une migration par voie maritime. Les recherches récentes permettent d’affirmer que leur régime alimentaire a joué un rôle dans leurs possibilités de navigation et de colonisation.

4 – Et alors… Alors, les Européens (1774-1853) sont arrivés

5- Attention! Un Napoléon en cache un autre

À partir de 1945, mécontents de leurs conditions de travail et du fait que les autorités françaises sont dans l’impossibilité d’effectuer leur rapatriement (partition du Vietman), ils s’engagent dans de violentes luttes sociales au cours desquelles ils affichent leur allégeance au Việt Minh engagé dans une lutte anticoloniale contre l’armée française. Plus tard (1960-64), la majorité est rentrée ( 4109 Vietnamiens); ceux qui restent (2000), s’intègreront à la société caldoche, par mariage. Leurs descendants continueront à transmettre leur héritage vietnamien au travers de manifestations culturelles bien qu’ils soient catholiques..

8- Ataï mène l’insurrection kanak contre les colonisateurs français.

« Ataï lui-même fut frappé par un traître. Suivant la loi canaque, un chef ne peut être frappé que par un chef ou par procuration. Nondo, chef vendu aux blancs, donna sa procuration à Segou, en lui remettant les armes qui devaient frapper Ataï. Entre les cases nègres et Amboa, Ataï, avec quelques-uns des siens, regagnait son campement, quand, se détachant des colonnes des blancs, Segou indiqua le grand chef, reconnaissable à la blancheur de neige de ses cheveux. Sa fronde roulée autour de sa tête, tenant de la main droite un sabre de gendarmerie, de la gauche un tomahawk, ayant autour de lui ses 3 fils et le barde Andja, qui se servait d’une sagaie comme d’une lance, Ataï fit face à la colonne des blancs. Il aperçut Segou. Ah ! dit-il, te voilà ! Le traître chancela un instant sous le regard du vieux chef ; mais, voulant en finir, il lui lance une sagaie qui lui traverse le bras droit. Ataï, alors, lève le tomahawk qu’il tenait du bras gauche ; ses fils tombent, l’un mort, les autres blessés ; Andja s’élance, criant : tango ! tango ! (maudit ! maudit !) et tombe frappé à mort. Alors, à coups de hache, comme on abat un arbre, Segou frappe Ataï ; il porte la main à sa tête à demi détachée et ce n’est qu’après plusieurs coups encore qu’Ataï est mort. Le cri de mort fut alors poussé par les Canaques, allant comme un écho par les montagnes. […] Que sur leur mémoire tombe ce chant d’Andja : Le Takata, dans la forêt, a cueilli l’adouéke, l’herbe bouclier, au clair de lune, l’adouéke, l’herbe de guerre, la plante des spectres. Les guerriers se partagent l’adouéke qui rend terrible et charme les blessures. Les esprits soufflent la tempête, les esprits des pères ; ils attendent les braves ; amis ou ennemis, les braves sont les bienvenus par delà [sic] la vie. Que ceux qui veulent vivre s’en aillent. Voilà la guerre ; le sang va couler comme l’eau sur la terre ; il faut que l’adouéke soit aussi de sang. »

9- Petit à petit, l’oiseau fait son nid

La colonie française, avec une législation de conquête, est favorable à toute alliance, adversaire de toute résistance. Les oppositions coutumières, rivalités, rancœurs, dissensions intertribales sont les bienvenues. En 1858, à part les commerçants de Nouméa (bois de Santal), il n’y a qu’une centaine de civils à Nouméa. L’implantation de colons reste restreinte, à proximité des places fortes. Pourtant de 1853 à 1868, elle doit faire face à des soulèvements fréquents, mais ponctuels et localisés: 25 révoltes ont pourtant failli mettre fin à la colonisation. En effet, en 1858, le Gouverneur décrète propriété du gouvernement français toutes les terres non occupées (souvent en simple jachère), par les Mélanésiens .

Les avancées européennes ne se font pas sans résistance. Le grand-chef Bouarate de Hienghène, après l’attaque de la Mission de Pouébo en 1857, est arrêté et exilé à Tahiti. En 1858, le Grand Chef Kuindo, de la chefferie de Païta (la grande région S-O dont Nouméa, est condamné et exécuté par sa tribu, pour s’être rallié aux Français et avoir vendu des terrains. En 1868, la pacification de la Grande Terre semble accomplie avec la mort du chef Gondou Poala.

10- Les Kanaks l’appellent la guerre d’Ataï

Le mécontentement profond des Mélanésiens s’est déjà exprimé. En 16 ans, 72 blancs sont recensés comme tués, victimes d’indigènes. En 1857, l’assassinat des Bérard est marquant : 13 occidentaux et 20 employés non canaques. Le nombre de kanak tués est difficile à renseigner. Les affrontements entre indigènes sont peu coûteux en vies humaines.

11- En 1917, la guerre est bien mondiale!

Le désarroi kanak s’accompagne de méfiance entre clans rebelles et clans loyaux, d’échanges de réconciliation, d’un appel kanak au dialogue avec les colonisateurs. Les Mélanésiens connaissent l’aggravation de l’impôt de capitation (1923, 1933), l’accroissement des prestations exigées pour participer à « l’effort de colonisation » (réquisition, travail obligatoire pour les services publics, en 1925 et 1929 ( 3 mois/an )