
La république du Yémen est un pays du Moyen-Orient situé à la pointe sud-ouest de la péninsule d’Arabie. Elle possède une frontière terrestre avec l’Arabie saoudite au Nord et avec Oman à l’Est, et une frontière maritime avec Djibouti et l’Érythrée à l’Ouest et la Somalie au Sud. Elle présente une importante façade maritime sur le golfe d’Aden, une autre sur la mer Rouge, et contrôle, avec Djibouti, le détroit de Bab-el-Mandeb qui mène vers le canal de Suez. Sa capitale, Sanaa, se situe dans l’ouest du pays, et son principal port est Aden.
Le Yémen est l’un des plus anciens berceaux de la civilisation au Moyen-Orient. C’est le territoire de l’ “Arabie Heureuse”, celui de la Reine de Saba. C’est l’un des 1° pays à adopter l’islam et constitue un important centre de la théologie.

Une riche histoire
En arabe, Yemen signifie « la droite ». Les anciens Sémites s’orientaient en regardant le soleil levant, à l’Est. Le sud était situé à leur droite, tandis que le nord était désigné par al-shamal « la gauche ». Le terme « al-yiumna »= « prospérité », expliquerait le surnom d’« Arabie Heureuse » par les Romains, car c’était la zone la mieux irriguée de la péninsule arabique. On trouve des traces de civilisation dans les montagnes du Nord du Yémen dès le -Ve millénaire.
À partir du –xiie siècle, des royaumes ont commencé à monter en puissance. C’ est Saba, Hadramaout, Qataban et Ma’in. Le plus puissant, Saba est mentionné dans la Bible et dans le Coran; ses souverains portaient un titre signifiant « unificateur » ou « roi-prêtre ». Vers –700, les Sabéens ont construit le grand barrage de Marib. Bâti pour résister aux crues soudaines saisonnières qui déferlaient dans la vallée, il est une merveille d’ingénierie et un des plus beaux exemples d’architecture dans la péninsule Arabique. A Marib, « plus qu’ailleurs, les hommes ont su être des jardiniers du paysage ». En effet, les 1° programmes d’irrigation à grande échelle au Yémen ont commencé au -IIIe millénaire.
À son apogée, le royaume de Saba s’est étendu sur une grande partie de l’Arabie du Sud et dans le Nord de l’Éthiopie et l’Érythrée actuelles, où il avait fondé plusieurs colonies de peuplement. Leur présence s’y retrouve dans l’architecture, la religion et des inscriptions .
Au –iiie siècle, les royaumes de Qataban, Hadramout et Ma’in sont devenus indépendants de Saba et le sont restés jusqu’à l’unification du Yémen par le souverain d’Himyar. Sous sa domination, le Yémen a obtenu une nouvelle période de prospérité et de stabilité car ils profitèrent du commerce maritime, étendant leur autorité et leur influence sur l Afrique de l’Est. Par l’intermédiaire du gouverneur de Maʿafir, les souverains Himyarites établirent leur domination sur l’Azania ( autour du Soudan actuel) et ses ports. Puis de 380 à 440, Himyar établit sa domination sur l’Arabie Centrale (Nejd) et le judaïsme devint la religion officielle de l’état, les princes des grandes tribus et le peuple se convertirent, conduisant à la chute du paganisme en Arabie du Sud. Au vie siècle, des troubles religieux se développent entre chrétiens et juifs sous couvert d’une guerre civile. C’est le déclin politique de l’Empire Himyarite.
Le roi d’Éthiopie soutient le coup d’État du chrétien Madîkarib Yafur qui est exécuté par un monarque juif qui asseoit son pouvoir par une persécution des chrétiens; l’Empire demeure impuissant à contrer la grande invasion du pays en 525 par le royaume d’Aksoum. Himyar entretient des relations diplomatiques avec Aksoum (Ethiopie), avec l’Empire byzantin puis avec les Perses Sassanides . Il devient un protectorat aksoumite puis sassanide jusqu’à l’arrivée de l’Islam dans le pays.
Vers 630, Badhan, le gouverneur sassanide du Yémen, se convertit à l’Islam; les habitants du pays se convertirent aussi . Le Yémen entra dans une nouvelle période de stabilité. Les tribus yéménites ont joué un rôle central dans les conquêtes islamiques de l’Égypte, de l’Irak, de la Perse, du Levant, de l’Anatolie, du Maghreb, de la Sicile et de l’Andalousie. Installées en Syrie, elles ont contribué de manière significative à la solidification de la domination Omeyyade, sous le règne de Marwān Ier.
Le Yémen connut la domination successive des Abbassides, des Ayyoubides, des Ziyadides, des Sulayhides, des Rassoulides et des Tahirides, des Zayidis et des Ottomans. En 1903, une frontière entre le Nord ottoman et le Sud britannique est tracée et perdure jusqu’à l’unification en 1990.
Le Yémen colonisé, du Nord au Sud

En 1585, les Ottomans occupent la partie Nord du Yémen mais en sont chassés dès 1608 par les imams. Mais en 1835, l’imamat (monarchie) Zayidi est en déclin et les Ottomans en profitent pour envahir le pays en 1873, et l’occuper jusqu’en 1918. Au sud, les Britanniques occupent Aden en 1839 afin de contrôler la route des Indes. La monarchie (imamat), qui portait le nom de Royaume Mutawakkilite du Yémen , est abolie en 1962:
la partie Nord prend le nom de République arabe du Yémen où une guerre civile dure jusqu’en 1970.
la partie Sud, après le départ des troupes britanniques, forme un État indépendant, la République démocratique populaire du Yémen, d’orientation socialiste et multiconfessionnelle (musulmane, chrétienne et juive, surtout à Aden),
Les positions révolutionnaires du Yémen du Sud provoquent son isolement au sein de la péninsule arabique. Les monarchies se considèrent menacées, le voyant comme l’avant-garde de révolutions potentielles chez eux. L’Arabie saoudite l’ isole économiquement et soutient les groupes armés d’opposition, forçant le régime à privilégier les dépenses militaires au détriment du développement. Le Yémen du Sud est la cible d’interventions militaires : de l’Arabie saoudite en octobre 1968, décembre 1969 et novembre 1970 ; de la part du Yémen du Nord en septembre et octobre 1972 ; et l’aviation britannique bombarda et rasa en mai 1972 la ville de Hauf.
Ses difficultés économiques sont accentuées par la fermeture du canal de Suez à partir de juin 1967, sur lequel reposait une grande partie des activités du port d’Aden, et par la fuite de l’élite économique du secteur privé, emportant avec elle ses actifs financiers, l’arrière-pays désertique ne présentant qu’un potentiel limité.
Malgré cet environnement hostile, le Yémen du Sud adopte des réformes politiques, sociales et économiques significatives : éducation universelle, service de santé gratuit, égalité formelle pour les femmes. Il tente de lutter contre le tribalisme. L’écart entre les conditions de vie rurales et urbaines se réduit ; le régime, dont des dirigeants était d’origine rurale, veillait à ce que les campagnes ne soient pas négligées malgré leur faible densité de population et l’étendue géographique du pays. Pour autant, les conflits récurrents entre factions à l’intérieur du pouvoir finiront par saper sa crédibilité.
Le Nord du Yémen indépendant est le royaume mutawakkilite de tradition musulmane. En 1962, les nasséristes renversent la monarchie de l’imam Muhammad al-Badr, prennent le contrôle de Sanaa, et déclarent la république. Ce coup d’État marque le début de la guerre civile qui oppose les nationalistes arabes soutenus par l’ Égypte et la Syrie et les royalistes d’al-Badr soutenus par l’Arabie saoudite et la Jordanie. Le conflit s’atténue après le retrait des forces égyptiennes en 1967; l’Arabie saoudite reconnaît la république arabe du Yémen en 1970.
Les deux Yémen entretiennent de bonnes relations si bien qu’en 1972, leur unification est envisagée. Mais, le processus est retardé par l’instabilité politique avec de multiples coups d’État, tant à Aden qu’à Sanaa. Dans le contexte de la guerre froide, une guerre ouverte éclate en 1979 (entre le Nord pro-occidental, et le Sud aligné sur le camp socialiste). Mais lors d’une rencontre au Koweït en mars 1979, les deux chefs d’État réaffirment leur volonté d’unification.
L’emprise de l’Arabie Saoudite
La réunification est combattue par l’Arabie saoudite, dont les intérêts sont nombreux au Yémen du Nord. Riyad a octroyé des prêts et entretient une très grande influence dans ses affaires intérieures. Elle intervient dans la nomination des 1° ministres, et fait tomber ceux dont la politique est jugée divergente de la ligne définie à Riyad. L’interventionnisme saoudien est dénoncé par l’Organisation de Résistance des Révolutionnaires Yéménites (ORRY), un mouvement armé soutenu par le Sud qui se bat contre « l’oppression féodale, réactionnaire et impérialiste. »
Donc, le 22 mai 1990, le Yémen du Nord et le Yémen du Sud se réunissent pour former la République du Yémen actuelle.
La même année, le Yémen soutient l’Irak durant la 1° guerre du Golfe (sans valider l’ annexion du Koweït) ce qui lui vaut des représailles de la part des États-Unis : la monnaie est attaquée et fortement dévaluée, l’Arabie saoudite suit l’allié américain et expulse de son territoire le million de travailleurs yéménites privant des millions de familles de ressources. En 1994, le sud du Yémen tente en vain de faire de nouveau sécession. Le conflit fait 10 000 morts. Le gouvernement doit faire face à des mouvements rebelles islamistes, l’insurrection des Houthis en 2004, les affrontements près de la frontière avec l’Arabie saoudite font 400 morts. Depuis 2004, le Yémen est confronté à une rébellion armée de la minorité chiitezaïdite dans le gouvernorat de Sa’dah (Nord-Ouest), qui ne reconnait pas le régime du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1990. En 2005, les forces du gouvernement ont attaqué la position des rebelles dans les montagnes ; 3 semaines de combats dans la province de Sa’dah ont tué 200 personnes; 150 000 déplacés en 2009. l’Arabie saoudite intervient militairement contre l’insurrection.
Survient la « révolte yéménite de 2011 » désignant un mouvement de contestation de grande ampleur se déroulant à Sana’a et dans les autres villes. S’inspirant des précédents tunisien et égyptien (printemps arabes), les manifestants réclament la démocratie, la fin de la corruption et de la mainmise du congrès général du peuple (CGP, au pouvoir), de meilleures conditions de vie et le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 22 ans. Les protestations ont par la suite dégénéré en révolte à la suite de l’insurrection de combattants tribaux.
Le nouveau président élu en 2012, Abdrabbo Mansour Hadi, débordé en septembre 2014 par le mouvement chiite houthiste, et par des éléments de l’armée, est contraint à la démission en 2015, lorsque les houthistes s’emparent du palais présidentiel. Il se réfugie à Aden qui plonge dans les attaques terroristes. Les houthis s’emparent d’Aden. Il s’enfuit en Arabie saoudite qui lance un blocus empêchant l’importation de produits alimentaires, déclenchant une très grande crise humanitaire. Le Yémen est l’un des pays les plus pauvres du monde (ONU en 2021)

Comment ne pas faire de rapprochement avec la Palestine?
À partir de mars 2015, une coalition de pays arabes sunnites dirigée par l’Arabie saoudite lance des frappes aériennes contre les positions houthis.
En 2017, l’ONU indique que + de 8 M de personnes sont « à 2 doigts de la famine » en raison du blocus des ports. Plus d’1 M de personnes sont atteintes du choléra d’après la Croix-Rouge.
Un communiqué de la Ligue des droits de l’homme (France), en 2019, relaie 17 ONG qui dénoncent la présence d’armes françaises dans le conflit au Yémen. En 2022, selon un nouveau rapport publié par 3 organisations des droits de l’homme dont Amnesty International, la compagnie Airbus Defence and Space a transféré des armes aux Émirats arabes unis et à l’Arabie saoudite, qui ont été utilisées au Yémen entre 2015 et juin 2021, pour commettre des attaques contre des hôpitaux, des écoles et contre des civils, s’assimilant à des crimes de guerre. Selon les sources des Nations-Unies, près de 20 000 personnes auraient été tuées ou blessées par + de 25 000 raids aériens de la coalition et 2,5 M de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays depuis 2015. En outre, les 3 organisations demandent au gouvernement espagnol de mettre en place une enquête indépendante, menée par des experts en droit international et la suspension de toute licence pour l’entretien et l’exportation des pièces et composants des avions de combats. En 2022, après la publication d’un rapport sur la participation des armes espagnoles dans la guerre du Yémen, 3 organisations de défense des droits de l’homme déposent une plainte contre 3 sociétés d’armes françaises (Dassault Aviation, Thales et MBDA), à Paris, avec le soutien d’Amnesty International, pour la vente d’armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis ainsi que pour l’utilisation de ces armes dans la guerre civile du Yémen
Un des pays les plus pauvres du monde.
Lourdement endetté et sous-développé, son économie dépend fortement de l’aide internationale (il fait partie de l’Organisation mondiale du commerce depuis 2014), et d’activités traditionnelles couplées à une faible industrie pétrolière. L’agriculture représente une partie importante de son activité. La distribution des terres est très inégale :sur 1,2 M de propriétaires terriens, 58 % détiennent 8 % des terres cultivables, tandis que 7 % des propriétaires contrôlent 56 % des terres. Il connaît une grave crise de l’eau, la quantité d’eau renouvelable annuelle n’étant que de 72 m3, un niveau très en deçà du seuil limite de rareté à 500 m3. Certaines des régions les plus peuplées, comme les bassins de Sanaa et de Sa’dah connaissent ainsi une baisse considérable des niveaux des nappes phréatiques. Des villages ont été abandonnés à cause de l’épuisement complet de leurs nappes. L’accroissement démographique, le changement climatique et une politique agricole inadaptée depuis 1990, ont accentué la crise.
Qui sont les Houthis?
Dès ses origines, l’idéologie Houthi mélange les croyances chiites Zaidi et nationalistes avec un anti-impérialisme radical dénonçant le rôle des États-Unis et de son allié israélien au Moyen-Orient . Leur slogan, « Dieu est grand, mort à l’Amérique, mort à Israël, victoire à l’Islam », reflète leur opposition farouche aux influences occidentales et israéliennes dans la région.
Les houthis, du nom de leurs dirigeants, Hussein Badreddine al-Houthi et ses frères, sont une organisation armée, politique et théologique zaïdite, originaires du Nord-Ouest du Yémen, active initialement dans le gouvernorat de Sa’dah, puis à partir de 2014, dans tout le pays. Le nom houthi est à l’origine le nom de la tribu dont ils sont issus. Le véritable nom du mouvement est Ansar Allah signifiant « les partisans de Dieu ».qui s’identifient comme un mouvement national.
Le groupe est issu du Forum des jeunes croyants, organisation religieuse et culturelle cofondée en 1992 .Ses membres sont majoritairement zaïdites, un courant religieux rattaché au chiisme, mais une partie est sunnite. Il s’agissait d’une réponse à la propagation du salafisme au Yémen, financée par l’Arabie saoudite. En 2004, l’assassinat par les forces de sécurité yéménites d’un parlementaire et fondateur du Forum des jeunes croyants, Hussein al-Houthi, a déclenché leur 1° insurrection contre l’État. Jusqu’alors pacifique, le mouvement se scinda en 2 factions, l’une modérée et pacifiste et l’autre prônant la lutte armée, les “houthis” qui se sont emparés à partir de 2014 d’une grande partie du pays, dont la capitale Sanaa. En 2015, la coalition militaire (15 pays dont les les Émirats arabes unis et l’Égypte) crée par l’Arabie saoudite, cherche à vaincre les houthis et à rétablir au pouvoir le gouvernement du président Abdrabbo Mansour Hadi, en exil. Le conflit s’enlise et ils conservent le contrôle de l’ancien Yémen du Nord. Ils se sont heurtés au Mouvement du Sud, à Al-Qaïda, aux Frères musulmans locaux (Al-Islah, alliés du gouvernement reconnu), à la mouvance salafiste et à Daech.
Durant la guerre qui les a opposés à l’Arabie saoudite et aux É.A.U (+ de 380 000 victimes directes et indirectes), ils ont réussi à mener, comme ce fut le cas en mars 2022, des attaques spectaculaires contre des cibles saoudiennes dont une installation pétrolière. Cette résistance inattendue a eu pour conséquence de forcer Riyad à négocier, permettant aux rebelles yéménites d’accéder au statut d’acteur régional influent.
Sur la scène internationale, le soutien à la cause palestinienne

Depuis novembre 2023, les Houthis ciblent les navires liés à Israël qui entrent dans “leurs” eaux dans un acte de solidarité avec le peuple palestinien. Mardi 16 janvier 2024, un vraquier grec a été touché par un missile tandis qu’un cargo américain essuyait des tirs à l’arme lourde. Les Houthis exigent la fin de l’offensive israélienne sur l’enclave palestinienne.
Leur adhésion fervente à la cause palestinienne illustrent la transformation d’un mouvement insurrectionnel en un acteur politique influent, transcendant les limites de leur héritage zaydite. Ce passage de l’insurrection à la solidarité internationale révèle une stratégie délibérée s’alignant avec les mouvements de résistance globaux, tout en s’opposant fermement aux dynamiques d’influence étrangère dans la région.
Cette posture est non seulement un reflet de leurs convictions idéologiques mais aussi une stratégie politique visant à gagner la légitimité au niveau régional et international. Ils tirent parti de la sympathie croissante envers la cause palestinienne pour renforcer leur image de résistants à l’impérialisme et au sionisme, cherchant ainsi à étendre leur influence au-delà des frontières du Yémen et à se forger une réputation de champions de la lutte contre l’oppression et pour la justice sociale.
Leur engagement envers la Palestine est une déclaration de leur identité révolutionnaire, qui trouve un écho dans le discours des mouvements islamiques à travers le Moyen-Orient, s’opposant à l’hégémonie occidentale et à l’influence israélienne dans la région. En adoptant ces thèmes universels de lutte contre l’oppression, ils se connectent avec un public mondial qui partage leurs préoccupations.
Les Houthis, tout en bénéficiant du soutien déclaré de l’Iran, maintiennent une distance avec Téhéran, affirmant leur indépendance et priorisant leur propre agenda . Cependant, l’entente récente entre l’Arabie saoudite et l’Iran, pourrait les amener à réévaluer leurs stratégies et alliances.
Depuis novembre 2023, les attaques des Houthis dans le détroit de Bab el-Mandeb ont perturbé le commerce maritime international et les ont propulsés sur la scène internationale. En ciblant stratégiquement les navires en route vers les ports israéliens et en réclamant des actions concrètes d’Israël envers la Palestine, les Houthis se sont inscrits dans la dynamique de la géopolitique mondiale.
Leur capacité à influencer les itinéraires commerciaux cruciaux et à provoquer une réévaluation internationale des stratégies de sécurité maritime, les positionne comme un membre clé de l’axe de résistance mené par l’Iran
L’escalade de leurs actions militaires et la menace qu’elles représentent pour une artère commerciale vitale, ont incité la communauté internationale à reconnaître les Houthis comme un acteur déterminant dans le conflit yéménite et aussi, comme une force capable de façonner les enjeux sécuritaires et économiques au-delà de la Mer Rouge. En dépit d’une résistance militaire soutenue et d’une autonomie opérationnelle, l’audace des Houthis dans leurs attaques en mer témoigne de leur détermination.
Les attaques en mer Rouge
Les forces armées du Yémen ont publié un communiqué déclarant la responsabilité d’une attaque contre un navire israélien en mer Rouge.
«Les forces navales des forces armées yéménites ont mené une opération de ciblage contre un navire israélien «MSC SKY» dans la mer d’Oman avec un certain nombre de missiles navals appropriés, et le tir a été précis et direct», indique le communiqué.
Il a également noté que ce ciblage est intervenu quelques heures après que les forces armées yéménites aient mené «une opération qualitative au cours de laquelle la force de missiles et l’armée de l’air sans pilote ont lancé des missiles balistiques et des drones sur des navires de guerre américains ennemis dans le Mer Rouge».
En représailles aux attaques yéménites, les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené plusieurs frappes aériennes contre des cibles au Yémen, dans la capitale Sanaa.
Dans la seconde moitié du mois de février, le Yémen a lancé avec succès une attaque contre le cargo britannique Rubymar. Le navire a coulé le 3 mars après plusieurs jours de prise d’eau.
Dénonçant une entrave à la libre-circulation des marchandises, Washington et Londres ont bombardé les positions houthistes autour du port de Hodeïda.

Les navires souhaitant transiter par la mer Rouge devront obtenir un permis de l’Autorité des affaires maritimes du Yémen avant d’entrer dans les eaux yéménites, a déclaré le 4 mars le ministre des Télécommunications Misfer Al-Numair. «[Nous] sommes prêts à répondre aux demandes de permis et à identifier les navires de la marine yéménite, et nous confirmons que c’est par souci de sécurité», a déclaré Numair à la télévision Al-Masirah .
Les eaux territoriales qui nécessitent un permis comprennent le détroit de Bab al-Mandab, à l’embouchure de la mer Rouge. Environ 15% du trafic maritime mondial passe par ce passage à destination et en provenance du canal de Suez. Le volume commercial transitant par le canal de Suez a diminué de 42% ces 2 derniers mois, selon l’ONU, avec des répercussions pour l’ensemble du commerce mondial. Le nombre hebdomadaire de transit de porte-conteneurs a baissé de 67% sur un an. Celle du transit des pétroliers est de 18%, celle des cargos de vrac (grain, charbon) de 6% et les transports de gaz sont à l’arrêt alors que 8% de gaz naturel liquéfié commercialisé dans le monde, transitait par la mer Rouge.
Les forces armées du Yémen ont publié un communiqué déclarant la responsabilité d’une attaque contre un navire israélien en mer Rouge. «Les forces navales des forces armées yéménites ont mené une opération de ciblage contre un navire israélien «MSC SKY» dans la mer d’Oman avec un certain nombre de missiles navals appropriés, et le tir a été précis et direct», indique le communiqué.
Il a également noté que ce ciblage est intervenu quelques heures après que les forces armées yéménites aient mené «une opération qualitative au cours de laquelle la force de missiles et l’armée de l’air sans pilote ont lancé des missiles balistiques et des drones sur des navires de guerre américains ennemis dans le Mer Rouge».
En représailles aux attaques yéménites, les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené plusieurs frappes aériennes contre des cibles au Yémen, dans la capitale Sanaa.

Voyant passer 12 % du commerce mondial de marchandises, la mer Rouge joue un rôle particulièrement important dans les échanges Europe-Asie (40 % des échanges entre les 2), et dans les flux d’hydrocarbures puisque plus de 4,6 millions de barils, soit 6 % du trafic mondial de pétrole . Les 2 issues de la mer Rouge font partie de ces points choc du commerce mondial. Cela permet aussi de comprendre le rôle important du micro-État-garnison de Djibouti, qui abrite des bases militaires française, américaine, japonaise, allemande, italienne et même chinoise depuis que la RPC y a inauguré sa 1° base à l’étranger en 2017.
Lorsqu’un passage par la mer Rouge n’est pas envisageable, les navires prennent la route alternative visant à contourner l’Afrique via le Cap de Bonne-Espérance. Une route terrestre est envisagée.