Badinter, droits de l’homme et Ghaza par Brahim Lalibi
En réponse à ce » concert de louanges, de ce tintamarre médiatique et de ce défilé de pleureuses, à la suite du décès de Robert Badinter «
Avec Badinter, on ne badine pas avec les intérêts sionistes
L’assemblée générale des nations unies avait réaffirmé et entériné le 18 décembre 2014 pour la cinquième fois depuis 2007, la résolution : « Moratoire sur l’application de la peine de mort ». Elle avait ajouté un paragraphe concernant la protection des droits des étrangers passibles de la peine de mort, en particulier leur droit à recevoir une aide consulaire (ce paragraphe comme vous pouvez le constater a été introduit par les occidentaux, dont plusieurs de leurs ressortissants sont passibles de la peine de mort. A savoir pour des affaires de drogue, de pédophilie et autres…) .
« Nous faisons valoir le fait que la peine de mort est, pour nous, attentatoire au respect du droit humain » disait Badinter.
Sur 1200 français condamnés à l’étranger pour des délits de drogue et autres, Le cas du français Jean Marc Thivind est éloquent de cette approche sélective et très élitiste sur le chapitre de la mort. Condamné en 2007 pour le meurtre d’un ressortissant allemand, incarcéré en France pour trafic d’héroïne aussi, L’homme s’était, en effet, évadé de prison dans des circonstances rocambolesques. Le juge lui avait accordé une permission d’un jour, pour se rendre au chevet de son père mourant. Il avait profité de cette opportunité pour prendre la fuite en Thaïlande et là encore il commettra un autre crime odieux, en assassinant un jeune homme Thaïlandais. Sa condamnation à mort est en instance d’exécution.
Entre l’indifférence affichée envers Mohamed Dorra, cet enfant palestinien assassiné, en direct, dans les bras de son père qui essayait de le couvrir en suppliant les bourreaux de la Tsahal de ne pas tirer-une scène affligeante et bouleversante- Et dans un meme acte similaire et non moins monstrueux aujourd’hui, Israel persiste et signe, en nous faisant découvrir en direct un four crématoire version 2015, où un bébé de 18 mois Ali Saad Dawabcha avait peri. Brulé vif par un feu provoqué par des colons impitoyables, primitifs et barbares. Entre le cas du criminel cité: Jean Marc Thivind, les associations pour l’abolition de la peine de mort se sont rapidement déployés, avaient rapidement choisi leur camp et avaient cyniquement pris la défense de ce meurtrier. Tous les médias français ont pris le relais, et notre presse par suivisme, plutôt par panurgisme s’est jointe à ce combat injustifié et mal fondé.
Pour faire bonne figure et ne pas se retrouver en déphasage sur ces themes de mode, notre presse si prompte à chaperonner les soubresauts et le moindre réflexe parkinsonien du monde occidental, ouvre graduellement et régulièrement ses colonnes à ces débats d’outre méditerranée, sans emettre d’objections , ni discernement , ni rappel à ces pays qui appliquent la peine de mort d’une façon systématique par « drones guidés à distance » là, où la pitié des bourreaux consiste à frapper d’un seul coup fatidique et sur et à mille lieux, un cortège nuptial au Pakistan.
La presse Brésilienne, chinoise et russe, à raffut des contradictions de ce monde , pose les problèmes de la peine de mort sous un autre prisme : jugeant qu’elle est indissociable de la mort infligée à des milliers de personnes sans défense. Une mort inscrite dans des guerres soigneusement programmées à mille lieux, qui ressemblerait à une une guillotine généralisée et dévastatrice, causant cet étripage et ces hécatombes, dans un silence complice que seuls les cimetières de Tombouctou, de Ghaza , Sanaa, Dir zour, Kénitra, Lagos et Syrie en connaissent un bout !
Certes, Le principe du droit à la vie est un idéal que l’humanité entière doit y contribuer. « C’est pourquoi nous avons prescrit pour les enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque leur fait don à la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes » Sourate El Mayda verset 32.
Mais Si les condamnés à mort ont eu, de tout temps, un dispositif d’avocats pour les défendre et une mécanique d’associations pour démonter les actes répréhensibles dont ils font objet. Les « autres », « les damnés de la terre » (selon Franz Fanon ou Taha Hussein) ceux du Burundi, de Centrafrique, du Yémen , d’Irak , de Syrie et de Ghaza n’auront pas cette aubaine ni cette opportunité. Seule l’histoire se chargera un jour de les innocenter. Mais tant que c’est les vainqueurs qui écriront l’histoire, comme d’habitude, les vaincus pourront dormir paisiblement dans leurs fosses communes, jusqu’au jour du « dernier jugement ».
En réalité la pensée occidentale souffre d’une dualité historique, l’horloge du temps réglée uniquement sur « le profit » ne lui a pas permis de faire l’effort moral nécessaire pour dépasser ce conflit latent et cette discordance entre ses » idéaux humains affichés » et sa suprématie matérielle. André Malraux l’avait bien analysée à l’époque. Aujourd’hui même, c’est la bourse qui fait obstacle à toute tentative de réappropriation de l’histoire. Elle modèle les conceptions, dresse les agendas et détermine les objectifs des nations.
Entre le cri spirituel, vertueux et humain de l’abbé Pierre en cet hiver 1954 et le sursaut pour plus de justice, aujourd’hui, de la gauche Grecque, on y trouve les mêmes ingrédients , la même causalité et cette corrélation morale rompue, face à un ordre occidental cruel, étroit et impitoyable.
Dans cette même optique, Mr Robert Badinter, Ministre de la justice dans le gouvernement de Mitterrand, s’était battu avec une rare pugnacité et un grand sens de la persuasion, pour qu’enfin, la peine de mort soit abolie en France. Cependant ce grand Ministre, au-delà de ses origines cachées à une certaine époque, et affichées avec dédain et arrogance après, n’a pas été inspiré par la même ferveur, ni par ses habituelles envolées lyriques pour défendre les opprimés des temps modernes, contre les crimes de génocide commis par ses frères de sang à Gaza. Aucune réprobation, aucune condamnation, même pas un reproche de » l’universaliste » Mr Badinter , concernant les 300 enfants palestiniens de moins de 12 ans emprisonnés à Israël ou les dizaines de milliers morts et ensevelis à Ghaza .
En réalité, Mr Badinter est un blanchisseur de crimes israéliens. Il est une caution morale de l’entité sioniste. Il est progressiste et humaniste à Paris, mais suprémaciste à visage démocratique en Palestine.
J’ouvre cette parenthèse et le fait mérite d’être raconté. Le 26 novembre 2014 Nihal ghanam Ghawadra, la mère de Balqis et Baraa, originaire du village palestinien de Bir el Bashaa, s’est rendue avec ses deux enfants à la prison Israélienne de Bir sabaa pour rendre visite à leur père emprisonné. Mais la visite ne s’est pas déroulée comme prévu. Dés son arrivée, la petite famille a été séparée, les deux enfants ont été privés de leur mère qui a été accusée d’avoir tenté d’introduire un portable pour son mari. Le petit Balqis de 9 mois et sa sœur Baraa de 2 ans se sont retrouvés ainsi séparés de leur mère et mis dans une cellule spéciale de la prison. Ces plus petits prisonniers du monde n’ont jamais pu revoir leur mère ! Acte ignoble, terrifiant et cruel…La presse occidentale n’a pas relaté les faits et Mr Badinter qui était en visite à Tel aviv, au moment, n’a pas osé lever ses yeux cachés sous des oeilleres sous ses sourcils touffus ! Quelle partialité et quelle hypocrisie !
Ses articles dans le journal le Monde pour défendre les crimes racistes de l’entité sioniste nous renseignent sur son idéologie sioniste et sur sa vision sélective des droits de l’homme. Son combat pour l’abolition de la peine de mort n’est qu’un écran de fumée qui cache mal ses obligations envers l’Etat Hébreu.
En février 1956, et pour sa onzième participation à un gouvernement, Mitterrand, ministre de l’intérieur lors du déclenchement du 1er novembre, était nommé ministre de la justice sous Guy Mollet . Il était Numéro deux du gouvernement. En 16 mois de son règne, la guillotine a été actionnée 45 fois. Ce nombre révèle la haine qui habitait son cœur. Avec une détermination intraitable et une autorité de bronze, il opposait sa signature de rejet de toutes les demandes de grâce qui lui étaient présentées.Parmi ceux qui ont offert leur vie à Dieu, figurait Zabana. Il fut exécuté le 19 mars 1956 .
Mitterrand n’avait pas réussi à dompter sa violence obscure et dissimulée, mais il faisait semblant de ne pas l’etre. Il était prisonnier de cette supériorité de race décrite par Ernest Renan envers les peuples soumis. L’inégalité des races était enracinée dans son subconscient comme elle l’est, aujourd’hui, dans celui des ultras yankees.
Pour d’autres, l’homme a évolué, la preuve c’est qu’il avait aboli, en compagnie de Badinter, la peine de mort en 1981. Ils oublient que peu de temps après, en 1982, sur sa décision et sur la proposition de son ministre de la justice Badinter, il imposa l’amnistie en faveur des généraux putschistes et sanguinaires de l’ OAS et cela même, contre l’avis du sénat. En réalité il avait abolit la peine de mort pour se racheter, et se libérer de la hantise d’un sentiment de culpabilité qui le poursuivait comme l’œil de Caïn.
Beaucoup reste à dire sur le silence complice de la » dauche et la groite « , sur leur implication dans les guerres d’Algérie, d’Irak, Libye, Afghanistan et Ghaza et surtout sur leur implacable et impitoyable répression. C’est des vérités qui brûlent les lèvres. Entre Zabana et les enfants exterminés au phosphore à Ghaza , la guillotine, sous toutes ses formes macabres, a coupé le souffle à un nombre effrayant d’hommes, Algériens, et aujourd’hui Palestiniens . Les bourreaux, tellement pris par » leurs obligations génocidaires « , n’ont pas eu le temps de reprendre leur souffle.
Inadmissible pour tous ces peuples, d’Afrique du sud, Nicaragua, Iran, Algérie et autres, ces épris de justice, de croire encore à cette tromperie et cette farce des droits de l’homme et cette forme d’ « apartheid de la mort », car une seule mort injustifiée et tolérée suffit à remettre en cause le principe même de la vie sur cette terre. Chose que Sir Badinter avait oubliée.
Brahim Lalibi