
Nous étions habitué depuis un siècle à un monde partagé géographiquement et politiquement en 2 blocs très opposés, le socialiste et l’impérialiste. Aujourd’hui, le bloc socialiste n’existe plus et l’impérialisme s’étend partout dans le monde, grâce à son bras armé l’OTAN, grâce à la guerre. Depuis 1980, il a choisi le Moyen-Orient pour y déstabiliser toutes les forces en présence et s’approprier leurs richesses. Toutes les puissances occidentales, traditionnellement colonialistes, aident les USA dans cette sale besogne. La 1°, l’entité sioniste ou Etat d’Israël, cristallise la crise que l’impérialisme fait connaître à la planète. Comment les nouvelles forces en présence dans le monde vont-elles se situer? Pourquoi les alliances ou les antagonismes? Au Moyen-Orient même, la situation est incroyablement compliquée.
On peut remercier Pépé Escobar pour ses articles très explicatifs. Mais pour une personne ordinaire, qui n’a connu que l’école française, euro-centriste, la connaissance du Moyen-Orient s’arrête à la Mésopotamie, au mieux à la découverte de la signification des hiéroglyphes par Champollion. Alors, de la même façon que le professeur Mohamed Bouhamidi est obligé de revenir sur la Révolution Française pour ses auditeurs, je me permets de revenir, de manière schématique, sur des notions nouvelles (souvent travesties par l’idéologie dominante) pour comprendre pourquoi la Palestine est le malheureux otage du monde entier. La lutte, mieux qu’héroïque des Palestiniens, pourrait sauver le monde du Monstre Impérialiste. Retournons à l’école!

1- Le mouvement des non-alignés 1979 et les BRICS
est une organisation internationale regroupant 120 États en 2012 n’étant alignés, durant la guerre froide, ni sur le bloc de l’Est ni sur le bloc de l’Ouest, ni contre, ni pour (17 États et 9 organisations internationales y ont en plus le statut d’observateur).
Le but de l’organisation défini dans la « déclaration de La Havane » de 1979 est d’assurer « l’indépendance nationale, la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité des pays non alignés dans leur lutte contre l’impérialisme, le colonialisme, le néocolonialisme, la ségrégation, le racisme, et toute forme d’agression étrangère, d’occupation, de domination, d’interférence ou d’hégémonie de la part de grandes puissances ou de blocs politiques » et de promouvoir la solidarité entre les peuples du tiers monde. L’organisation, dont le siège est à Lusaka en Zambie, regroupe près des 2/3 des membres des Nations unies et 55 % de la population mondiale.
Le mouvement des non-alignés comprend plusieurs pays importants à l’échelle mondiale, comme l’Indonésie, l’Inde, l’Afrique du Sud, l’Iran, et l’ex- Yougoslavie. Le Brésil et la république populaire de Chine n’en ont jamais été membres officiels mais envoie régulièrement des observateurs à ses sommets.
A l’origine, la déclaration de Brioni en 1956, proposée par Nasser, Tito, Soekarno et Jawaharlal Nehru, vise à se protéger de l’influence des États-Unis et de l’URSS qui cherchaient à rallier le monde à leur cause ( bipolarisation).
Le terme de « non-alignement » a été inventé par le 1° ministre indien Nehru en 1954. Nehru a décrit les 5 piliers à utiliser pour les relations sino-indiennes, qui ont été pour la1° fois mises en avant par le 1° ministre chinois Zhou Enlai. Ils servent de base au mouvement des non-alignés. On peut considérer que la conférence de Bandung, tenue en 1955 dans l’Ouest de l’île de Java, qui avait réuni 30 pays d’Afrique et d’Asie, est une étape importante vers sa constitution
Alors que l’organisation avait à l’origine pour but d’être aussi solide et unie que l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ou le Pacte de Varsovie, elle a dans les faits peu de cohésion. Cuba était très proche de l’URSS lors de la guerre froide. L’Inde s’est rapprochée de l’URSS pour combattre la Chine. Le mouvement a fait face à des dissensions internes quand l’URSS a envahi l’Afghanistan en 1979 .(D’un côté les États clients de l’URSS approuvaient l’invasion et de l’autre, les États à majorité musulmane la condamnaient).
Lors de la conférence d’Alger (septembre 1973), le mouvement initie le « Nouvel ordre économique mondial » (NOEI), qui est adopté par consensus lors de l’Assemblée générale des Nations unies le 1er mai 1974. Il propose des mesures concernant les matières 1°, le financement du développement, l’industrialisation, les transferts de technologie et le contrôle des firmes multinationales. Cette initiative sera mise en échec par le contexte de crise sévissant alors et l’opposition de fait des pays développés. Dans l’esprit du NOEI, se développe, à partir de 1973, la coopération arabo-africaine entre 2 organisations internationales, l’OUA et la Ligue arabe qui toutes 2 souscrivent aux principes du non-alignement.
En 1991, à l’issue de la guerre froide, à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique et de l’éclatement de la Yougoslavie, l’un des membres fondateurs, ils ont dû trouver un nouveau souffle. En 2004, Malte et Chypre se sont retirés lors de leur entrée dans l’Union européenne. Néanmoins, l’organisation continue de jouer un rôle important. Elle a refusé de suivre les instances du consensus de Washington, lequel regroupe le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Banque mondiale, considérant que ce serait nuisible aux intérêts de ses membres.
Loin de s’estomper, leurs legs se poursuit. De nouvelles tendances s’inspirent des acquis des luttes de décolonisation. Ainsi, le politologue Aziz Salmone Fall, dans le sillage de Ben Barka, avec son Groupe de recherche et d’initiative pour la libération de l’Afrique (GRILA) prône un renouveau de la Conférence tricontinentale, un développement autocentré aux fondements écosystémiques, et plaide pour le multilatéralisme.
Depuis les années 2000, 3 des grands Etats non alignés ont fondés les BRICS .
« Au début du xxie siècle, les BRIC sont des pays à forte croissance, dont le poids dans l’économie mondiale augmente. Un économiste de la banque d’investissement Goldman Sachs, a montré dans un rapport que le PIB total des BRIC devrait égaler en 2040 celui du G6 (les États-Unis, l’Allemagne, le Japon, la France, le Royaume-Uni et l’Italie). » «Ces pays ont adopté l’économie de marché, et ont engagé les réformes leur permettant de s’intégrer dans l’économie mondiale, notamment l’éducation, les Investissements directs à l’étranger (IDE), la création d’entreprise5. »
En 2009-2010, les 2 1° rencontres témoignent d’une institutionnalisation annuelle des sommets du BRIC et participent à la formation d’une « nouvelle réalité géopolitique ».
L’adhésion de l’Afrique du Sud est officielle en 2011. En 2013, la Chine lance son initiative BRI (Belt and Road Initiative), un projet international de Nouvelle route de la soie. En 2015, a lieu l’inauguration officielle de la Nouvelle banque de développement (NDB), institution conçue comme une alternative à la Banque mondiale aux mains des Occidentaux, dont le siège est établi à Shanghai.
En 2017, les 5 BRICS sont rejoints par la Thaïlande, le Mexique, l’Égypte, la Guinée et le Tadjikistan en tant qu’observateurs, pour discuter d’un plan « BRICS+ » prévoyant l’élargissement du groupe. En 2018, et à la suite du fiasco occidental du dernier G7, les dirigeants des BRICS mettent en place une coopération économique accrue dans un environnement économique international en pleine mutation. La Turquie y est aussi invitée en tant que présidente de l’Organisation de coopération islamique.
En 2019, le communiqué final annonce : « Nous restons attachés au multilatéralisme « renforcé et réformé », « plus ouvert » et à la coopération des États souverains afin de maintenir la paix et la sécurité ». Et pour le président brésilien Bolsonaro, la Chine, qui est déjà premier partenaire commercial de Brasilia, fait « de plus en plus partie de l’avenir » de son pays.
En 2021, le 13e sommet des BRICS se tient par visioconférence. Dans un contexte de pandémie de Covid-19, la « Déclaration de New Delhi » stipule : « Nous regrettons l’inégalité flagrante dans l’accès aux vaccins, aux diagnostics et aux traitements, en particulier pour les populations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde ».
En août 2023, les pays s’ accordent sur l’ expansion avec 6 pays : l’Argentine, l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis.Le sommet de 2024 se tiendra en octobre à Kazan en Russie
BRICS+ En 2022, le Mexique, la Corée du Sud, la Turquie et l’Algérie voudraient entrer dans le groupe. Lors de leurs dernières publications, l’OCDE et la Banque mondiale emploient le terme « BRIICS » pour désigner le bloc des plus grands pays émergents incluant l’Indonésie parmi les membres. L’Indonésie est un pays très peuplé( + de 250 M d’habitants) et économiquement fort, affichant un PIB de 878 milliards de dollars en 2012 et un chiffre en croissance de 6,2 %.
L’Argentine, l’Égypte et l’Éthiopie ont aussi annoncé vouloir intégrer le groupe.En 2023, 23 pays ont officiellement soumis leur demande pour rejoindre les BRICS : l’Algérie, l’Argentine, le Bahreïn, le Bangladesh, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, l’Égypte, le Honduras, l’Indonésie, l’Iran, le Kazakhstan, le Koweït, le Nigeria, la Palestine, l’Arabie saoudite, la Serbie, le Sénégal, la Thaïlande, les Émirats arabes unis, le Venezuela et le Viêt Nam.
À partir du 1er janvier 2024, les BRICS seront rejoints par 6 pays : l’Iran, l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Institutions financières
Présidée par la Brésilienne Dilma Rousseff, la NBD est dotée d’un capital de 50 milliards de dollars qui doit être porté à 100 milliards dans 2 ans. Elle peut accorder jusqu’à 350 milliards de prêts pour financer des projets d’infrastructures, de santé, d’éducation, etc., dans les pays concernés et, à terme, dans d’autres émergents. Point notable, elle n’assortit pas ses prêts de conditions contraignantes, comme le FMI, qui lui « exige des réformes structurelles et une ingérence politique intolérable en échange ». Ainsi l’Argentine estiment que les conditions du FMI ont causé de sérieux dommages à son économie.
Le fonds de réserve devrait être doté pour sa part de 100 milliards de dollars destinés à servir en cas de crise de balance des paiements. La Chine, principal contributeur avec 41 milliards de dollars, peut puiser dans ce fonds jusqu’à 2,5 milliards de dollars, l’Inde, le Brésil et la Russie à hauteur de leur contribution, soit 18 milliards de dollars. L’Afrique du Sud peut elle puiser jusqu’au double de sa contribution, soit 10 milliards de dollars. L’Inde semble avoir accepté que le siège de la banque soit en Chine en contrepartie d’une répartition égale des droits de vote entre les États. Elle est donc dans une position asymétrique du point de vue de ses dimensions et de sa capacité technologique, mais également dans une dynamique pour les monnaies.
2- L’Egypte de Nasser
Chronologie

1922 : sous la pression du parti Wafd « la délégation », parti de l’avocat Saad Zaghloul, le gouvernement britannique proclame la fin du protectorat ; le sultan Fouad HYPERLINK « https://fr.wikipedia.org/wiki/Fouad_Ier » HYPERLINK « https://fr.wikipedia.org/wiki/Fouad_Ier » Ier se proclame roi d’Égypte. L’autonomie du royaume d’Égypte reste très limitée, car la sécurité sur le canal de Suez, la défense des intérêts étrangers, demeurent à la couronne britannique.
1936 : par le traité de Londres, le Royaume-Uni accorde au royaume d’Égypte son indépendance mais garde le monopole de la protection du canal de Suez pour 20 ans.
1942: les Britanniques, emmenés par le général Bernard Montgomery, lancent une vaste contre-offensive contre les Allemands présents à l’ouest d’Alexandrie. Le maréchal Rommel recule. Cette bataille d’El-Alamein marque un coup d’arrêt à la progression de l’Afrikakorps en Afrique du Nord. En novembre les troupes allemandes et italiennes se retirent d’Égypte et de Libye.
1943 : Cette défaite achève la libération de l’Afrique du Nord; les Alliés vont débarquer en Italie.
1945: l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Liban, la Syrie, l’Irak, le Yémen et l’actuelle Jordanie créent au Caire une organisation commune : la Ligue arabe. L’association veut affirmer l’union de la Nation arabe et l’indépendance de chacun de ses membres. Au fur et à mesure de leur accession à l’indépendance, les autres États du monde arabe vont adhérer à cette organisation qui compte aujourd’hui 22 pays. La Ligue arabe s’opposera ouvertement à la création de l’État d’Israël et accueillera l’OLP en 1964.
1948 : le roi égyptien Farouk pose la 1° pierre du haut barrage d’Assouan. L’aide financière et technique apportée par les Soviétiques sera considérable. Le futur barrage, long de 3,6 km et haut de 111 m, dévie le Nil de son lit par un canal de 1,6 km. Mais la retenue d’eau provoque le déplacement de trésors de l’Égypte ancienne tels les temples de Nubie à Abou Simbel. Inauguration en 1971.
•1948-1949 : guerre perdue contre Israël par le roi Farouk au pouvoir depuis 1936
•1952 : l’organisation clandestine les officiers libres renverse le roi Farouk Ier. La République est proclamée et le général Mohammed Naguib est porté à la tête du pouvoir. Mais en désaccord avec son vice-Premier ministre, le lieutenant-colonel Gamal Abdel Nasser, il est démis en 1953. L’Égypte vit une crise importante depuis la fin de la 1° guerre israélo-arabe (1948-1949) : le roi est tenu pour responsable de la défaite face à Israël et sa soumission aux Britanniques, installés sur le canal de Suez, choque les courants politiques du pays. Le mouvement progressiste qui l’évince est fondé par le jeune colonel Gamal Abdel Nasser qui deviendra 1°ministre adjoint.
•1954: Nasser reçoit les pleins pouvoirs. Il met fin à la présence britannique par le traité d’évacuation de la zone du canal de Suez.
•1956 : Gamal Abdel Nasser est élu président de la République à l’unanimité. Il devient le chef de la révolution égyptienne et s’imposer comme l’un des chefs de file du tiers-monde à la conférence de Bandung en 1955. Le Raïs (président) sera à la tête de l’Égypte jusqu’à sa mort en 1970.
En visite à Alexandrie pour célébrer le 5° anniversaire de la révolution, le président égyptien Gamal Abdel Nasser, annonce son intention de nationaliser le canal de Suez et de geler tous les avoirs de la Compagnie universelle du canal de Suez. Sa décision survient après le refus du Royaume-Uni et des États-Unis de participer au financement de la construction du barrage d’Assouan. La réaction du Raïs provoque une crise internationale car la France et le Royaume-Uni perçoivent des droits de péage sur cette voie maritime qui relie la Méditerranée à la mer Rouge.
La riposte vient d’abord d’Israël qui attaque l’Égypte et envahit le Sinaï, puis de la France et du Royaume-Uni qui envoient des troupes pour occuper la zone du canal du Suez pour en assurer le libre passage. Le conflit prend fin sous la pression des États-Unis et de l’URSS; l’ONU obtient le retrait des troupes occidentales . Nasser sort grandi
•1958-1961 : L’Égypte forme avec la Syrie puis le Yémen la République arabe unie. Le pays se tourne vers l’URSS.
•1967: l’Égypte remilitarise le Sinaï et ferme le détroit de Tiran, passage-clef du transport maritime israélien: devant l’imminence d’une attaque arabe et les bombardements syriens réguliers depuis le plateau du Golan depuis début 1967, Israël déclenche la 3° guerre israélo-arabe « guerre des Six Jours » en lançant une offensive préventive éclair contre l’Égypte et occupe le Sinaï ( le général Moshe Dayan). La Jordanie attaque Israël avec l’artillerie lourde sur Jérusalem-ouest et la région de Tel Aviv. Israël vainc l’armée jordanienne et conquiert la Judée et la Samarie. Les Syriens bombardent les habitations, les vergers et les silos agricoles israéliens depuis le plateau du Golan ; en réponse, Israël attaque les Syriens . Les aviations égyptienne, jordanienne et syrienne sont détruites en une journée. Fermeture (jusqu’en 1975) du canal de Suez endommagé par la guerre.
•1969: Le Conseil national palestinien réuni au Caire élit Yasser Arafat président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Arafat avait fondé au Koweït en 1959 le Fatah, un mouvement nationaliste palestinien qui coordonne l’action contre Israël.
•1970: Le président égyptien Gamal Abdel Nasser décède d’une crise cardiaque au Caire, après avoir obtenu in extremis la fin des combats entre les Palestiniens et les troupes du roi Hussein de Jordanie pendant ce « septembre noir ». Épuisé par son rôle de médiateur, le Raïs (le chef) s’éteint à 52 ans. Le vice-président Anouar el-Sadate est désigné candidat unique à la présidence de la République par l’Union socialiste arabe. Sadate, ami très proche de Nasser, devient président de l’Égypte. Il revient en partie sur la politique de son prédécesseur.
•1973 : 4e conflit avec Israël « guerre du Kippour », « jour du pardon », l’Égypte et la Syrie attaquent Israël par surprise. L’armée israélienne lance une contre-offensive victorieuse et une résolution américano-soviétique de cessez-le-feu est adoptée dans l’urgence par l’ONU .
- 1977 : Dans le but de régler pacifiquement le conflit israélo-arabe au Proche-Orient, Anouar el-Sadate se rend à Jérusalem pour y rencontrer le 1° ministre, Menahem Begin. Sadate prononce un discours à la Knesset dans lequel il propose une paix «juste et durable» avec la création d’un état palestinien et le retrait des Israéliens des territoires occupés depuis juin 1967.
- 1978 : le Président américain Jimmy Carter invite le président Sadate et le 1° ministre israélien Menahem Begin à Camp David pour négocier les accords de paix. Anouar el-Sadate et Menahem Begin reçoivent le prix Nobel de la paix. Ils prévoient le retrait israélien du Sinaï (en 1982) et la reconnaissance de l’État d’Israël par l’Égypte.
•En 1979, Israël et l’Égypte signent un traité de paix qui met fin à + de 30 années de guerre.
•1981: Alors qu’il assiste dans un stade du Caire à un défilé militaire à l’occasion de la fête nationale, le président égyptien, le « raïs » Anouar el-Sadate, 63 ans, est assassiné par des soldats extrémistes islamistes. Sa mort fait craindre pour le processus de paix avec Israël, mais le général Hosni Moubarak, qui lui succède, continue le processus engagé.
•1982: 15 ans après son occupation par Israël lors de la guerre de 6 Jours, la péninsule du Sinaï revient aux Égyptiens. Les soldats ont dû évacuer par la force les colons juifs. Mais les implantations de colonies dans les autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967 s’intensifient.
•En 1988, le Conseil national proclamera l’existence d’un État palestinien et nommera en 1989 Yasser Arafat chef de cet État. En 2004 : Yasser Arafat meurt à l’hôpital militaire de Clamart en France
3- Printemps arabe: décembre 2010 – mi-2012

Prémices au Liban – En mars 2005, des 100 000ers de personnes, toutes confessions confondues, ont manifesté de manière pacifique place des Canons pour obtenir le départ de l’armée syrienne du Liban, après le meurtre de Rafic Hariri. Selon l’avocat libanais Alexandre Najjar, la révolution du Cèdre «printemps de Beyrouth » est le départ du printemps arabe. Les problèmes dénoncés ( corruption, népotisme, propagande, parti unique, censure), les menaces agitées pour réfréner les demandes de démocratie ( peur de l’islamisme, lutte contre Israël), les méthodes ( manifestations pacifiques, sit-in) sont les mêmes partout George W. Bush à Washington, applaudit ces prémices d’un « printemps arabe »
Selon Éric Denécé, ces révolutions ne sont pas spontanées. Dès 2007-2008, des ONG américaines (Freedom House, l’International Republican Institute ou Canvas) ont organisé des conférences où étaient présents des blogueurs et des leaders de ces mouvements, pour créer un contexte favorable aux « révolutions ». En octobre 2008, le Groupe Carlyle publie un fichier powerpoint où il développe l’utilité de déstabilisation des régimes politiques de la région « Moyen-Orient Afrique du Nord » et le bien-fondé de la spéculation (grâce à des produits d’investissements dénommés « MENA Buy-Outs »), pour pouvoir rivaliser sur le plan économique contre les puissances émergentes avec la Chine en tête. Le fichier a été publié en novembre 2010 par WikiLeaks.
Chronologie
01/12/10 : révolution tunisienne
01/01/11: protestation en Algérie, en Jordanie; révolution égyptienne
01/02/11: révolution yéménite, soulèvement à Bahreïn, soulèvement contre Mouammar Kadhafi en Libye
01/03/11: protestations au Maroc; soulèvement contre Bachar el-Assad en Syrie
Les conséquences
Départ des chefs de l’État en Tunisie, en Égypte et au Yémen.
Mort du dirigeant du pays en Libye.
Changement de constitution au Maroc.
Changement de gouvernement en Jordanie.
Intervention militaire des pays du Golfe à Bahreïn.
Guerres civiles en Libye, en Syrie, au Yémen et en Irak.
Élections de gouvernements islamistes en Tunisie, au Maroc et en Égypte.
Coup d’État en Égypte en 2013 contre le président islamiste.
68 753+ morts 18 000 à 67 000 blessés