Introduction

A plus d’un titre, la chute d’un « empire monde » nous intéresse, en ce moment ! Rome fut le 1°, les Perses, le Macédonien Alexandre le Grand s’y essayèrent. Les USA aimeraient réussir à dominer le monde. Au lieu de cela, ils détruisent la planète. Qu’ils s’inspirent de l’expérience de Rome qui, après avoir pillé toutes les richesses du monde connu, a disparu. Les Germains, avec une nouvelle économie, l’ont bien aidé dans cette chute.

A partir du travail de F. Engels sur les Germains, il est possible de mieux comprendre une des causes de la chute définitive de l’Empire Romain et la nouvelle organisation sociale et économique qui se met en place: la féodalité.

Je me permets de compléter les évènements à la lumière des recherches récentes, sans remettre en cause son analyse, bien au contraire. Mes ajouts seront écrits en italique

Des cultures du Sud de la Scandinavie, les Germains se répandent dans la grande plaine européenne, pour gagner vers – 500, les franges Nord du monde celtique : le Rhin inférieur, la Thuringe et la basse Silésie. Les Grecs ou les Romains n’avaient aucun contact direct avec les Germains, puisqu’ils en étaient séparés par les Celtes, installés dans toute l’Europe.

A l’aube du 1° millénaire, César, appelé à les combattre, décide d’appeler Gallia et Germania, les 2 régions séparée par le Rhin, « les peuples frères». Ces derniers, plus belliqueux et réfractaires, à l’égard de la civilisation méditerranéenne, restaient fidèles à leurs origines. Les Germains étaient « les authentiques », par opposition aux Gaulois celtes déjà romanisés.500 ans plus tard, ont lieu ce qu’on appelle à tort  » les grandes invasions » puisqu’ils étaient déjà là. Comme le montre Engels, ils ont profondément marqués l’Europe, de la Russie à l’Angleterre, de la Suède à la Sicile.

1° partie: la gens germanique

Les Germains étaient organisés en gentes jusqu’à leur migrations agressives vers le Sud. Ils sont restés peu de temps sur le territoire situé entre le Danube, le Rhin, la Vistule et les mers du Nord et Baltique, pour investir les contrées à l’Est et à l’Ouest du continent. En pleine migration, encore nomades, les Germains (Cimbres, Teutons, Suèves) ne trouvèrent de résidences fixes qu’au temps de César qui parlant d’eux, dit qu’ils s’étaient établis par gentes et parentés, même avec leur colonisation des provinces romaines conquises.

Leur droit était en vigueur chez les « Russes » où il fut aboli au Xe siècle par la grande-duchesse Olga. Les économies domestiques communes des familles de serfs qui subsistent en France jusqu’à la Révolution, dans le Nivernais et en Franche-Comté, analogues aux communautés familiales slaves des régions serbo-croates, sont aussi des vestiges de leur organisation gentilice Elles n’ont pas disparu entièrement; on voit encore, près de Louhans (Saône-et-Loire), des grandes maisons paysannes à la construction particulière, avec salle centrale commune, entourée de chambres à coucher, habitées par plusieurs générations de la même famille.

Dans le droit populaire alaman du VIIIe siècle, le terme « genealogia » est pris avec le même sens que communauté de marche (ou village). Un peuple d’ Allemagne (les Suèves), établi sur le territoire conquis au sud du Danube, est affecté sur un territoire déterminé selon les gentes. Kovalevsky a émis l’opinion que ces « genealogiœ », les communautés de villages entre lesquelles la terre est partagée, seraient issues, en se développant, des communautés domestiques.

Il en serait de même pour la fara (qui désigne la genealogia du code alaman) des Burgondes et des Lombards (Germains goths et haut-allemands). Dans la Loi burgonde, le terme pour membres de la gens (faramanni) est employé par opposition aux habitants romains, non inclus dans leurs gentes. La division des terres se faisait donc en Bourgogne selon les gentes. La dérivation de faran (fahren, s’en aller) nommerait d’un groupe stable de la colonne en migration, se composant de gens apparentés; dénomination qui, au cours de migrations multiséculaires, vers l’Est, puis à l’Ouest, passa à toute la communauté: gens ou communauté domestique?

Les linguistes n’ont pas trouvé d’expression commune à tous les Germains pour désigner la gens. Étymologiquement, au grec genos (en latin, gens), correspond le gothique kuni. Témoignage des temps du droit maternel, le mot qui désigne la femme dérive de la même racine: en grec, gynê, en slave, zena, en gothique, qvino, en vieux norois kuna. Il y a aussi le mot gothique sibja, l’anglo-saxon sib, en vieux haut-allemand sippia (grande famille patriarcale). Les racines linguistiques utilisées en allemand pour la parenté sont très nombreuses, et sont employées en rapport avec la gens. Le droit populaire alaman, inventaire datant du Vle – VIIIe siècle, vient du droit coutumier en vigueur depuis le Ve siècle, dans les tribus alémaniques fixées sur les territoires actuels Alsace, de Suisse et du Sud-Ouest de l’Allemagne. On y trouve le pluriel sifjar, les parents; le singulier n’existe que comme nom de déesse, Sif. Une autre expression apparaît dans la Chanson de Hildebrand, poème épique haut allemand du VIIIe siècle, le plus ancien de la langue allemande. Quand Hildebrand demande à Hadubrand: « Quel est ton père, parmi les hommes de ce peuple, ou de quelle famille es-tu ? » ( cnuosles du sîs).

S’il a existé un nom germanique commun pour gens, c’est le gothique kuni dont dérive König, (roi), qui signifie chef de gens ou de tribu. Sibja, sifjar, en vieux norois, Sippe (grande famille patriarcale) ne désigne pas seulement les gens du même sang, mais aussi les parents par alliance, et englobe donc les membres d’au moins 2 gentes.

Tout comme chez les Mexicains et les Grecs, chez les Germains, l’ordre de bataille, tant pour l’escadron de cavalerie que pour les colonnes en coin de l’infanterie, était formé par groupes gentilices; Tacite dit « par familles et parentés », car la gens avait disparu à Rome. Le droit maternel avait déjà été supplanté par le droit paternel, chez les Germains; les enfants héritaient du père; à défaut d’enfants, aux frères et aux oncles du côté paternel et maternel. Mais il dit : « le frère de la mère considère son neveu comme son fils, et certains estiment que le lien du sang entre l’oncle maternel et le neveu est plus sacré et plus étroit qu’entre le père et le fils; si bien que lorsqu’on exige des otages, le fils de la sœur est une garantie plus sûre que le propre fils de celui qu’on veut lier ». C’est un élément encore en vie de la gens organisée selon le droit maternel chez les Germains. Si un membre d’une telle gens donnait son propre fils comme gage d’un serment, et que ce fils mourût, victime du parjure de son père, il n’en devait compte qu’à soi-même. Si le fils d’une sœur était sacrifié, cela constituait une violation du droit sacré gentilice.

Un passage de la Völuspâ, chant norois de Scandinavie. sur le crépuscule des dieux et la fin du monde, est postérieur de 8 siècles, au temps des Vikings . Dans cette « vision de la prophétesse », où s’entremêlent des éléments chrétiens, est décrite l’époque de dépravation et de corruption générale qui prélude à la grande catastrophe, il est dit: « Les frères se feront la guerre et deviendront les meurtriers les uns des autres, des enfants de sœurs briseront leur communauté familiale.»; « le fils de la sœur, de la mère » qui renie sa parenté de sang semble une aggravation du crime de fratricide.

Au Moyen Âge, quand un seigneur d’une ville réclamait un serf qui s’était évadé, il fallait, à Augsbourg, à Bâle et à Kaiserslautern, que la qualité de serf de l’accusé fût confirmée sous serment par 6 de ses parents de sang les plus proches, du côté maternel. Un autre vestige du droit maternel, c’est la considération, étrangère aux Romains, que les Germains témoignaient aux femmes. Des jeunes filles de famille noble passaient pour être les otages les plus sûrs, dans les traités avec les Germains; l’idée que leurs femmes et leurs filles puissent tomber en captivité et en esclavage leur est atroce et aiguillonne leur courage dans la bataille ; ils voient dans la femme quelque chose de saint et de prophétique; ils écoutent son conseil, dans les affaires importantes ; Velléda, la prêtresse bructère des bords de la Lippe, fut l’âme agissante de l’insurrection batave, au cours de laquelle Civilis, à la tête des Germains et des Belges, ébranla la puissance romaine. Au foyer, l’autorité de la femme semble incontestée; c’est elle, les vieillards et les enfants qui doivent se charger de tout le travail ; les esclaves versaient des redevances, mais ne fournissaient pas de corvées. Les hommes adultes font le travail qu’exigeait la culture du sol. La forme du mariage était le mariage apparié tendant vers une monogamie pas très rigoureuse (la polygamie était permise aux grands). on tenait à la chasteté des filles (contrairement aux Celtes), et Tacite parle de l’inviolabilité du lien conjugal chez les Germains. Il ne donne que l’adultère de la femme comme motif de divorce. Mais son récit montre des lacunes et il brandit le miroir de vertu qu’il présente aux Romains dépravés. Si les Germains étaient, dans leurs forêts, ces parangons de vertu, il a suffi d’un contact fort léger avec le monde extérieur pour les rabaisser au niveau des autres Européens; au milieu du monde romain, l’austérité des mœurs disparut plus rapidement encore que la langue germanique.

De l’organisation gentilice, tire son origine l’obligation d’hériter aussi bien des inimitiés du père ou des parents que de leurs amitiés; l’amende qui tenait lieu de vendetta (le wergeld) dans les cas de meurtres ou de blessures, passait encore pour une institution germanique il y a une génération. Il est aujourd’hui attesté chez des centaines de peuples comme une forme adoucie et très généralisée de la vendetta.

La révolte des tribus gauloises et germaniques sous le commandement de Claudius Civilis (69-70) fut provoquée par des augmentations d’impôts, des prestations accrues et des exactions de fonctionnaires romains. Après des succès initiaux, les insurgés connurent des défaites qui les obligèrent à faire la paix avec Rome et l’obligation de l’hospitalité; la description qu’en donne Tacite coïncide avec celle que donne Morgan de ses Indiens.

Pour le partage des terres arables, pour presque tous les peuples, la gens, et plus tard les associations communes de famille, cultivèrent en commun la terre, comme César l’atteste pour les Suèves; ensuite eut lieu l’attribution de terre a des familles conjugales avec redistribution périodique. Le passage à la complète propriété privée du sol et sans immixtion étrangère est impossible. Tacite dit: » ils échangent (ou repartagent) chaque année les terres cultivées et il reste assez de terres communes », au stade de l’agriculture et de l’appropriation du sol. Depuis que Kovalevsky a prouvé l’existence de la communauté domestique patriarcale comme stade intermédiaire entre la famille de droit maternel et la famille conjugale moderne, la forme de la propriété commune existait chez les Suèves, au temps de César, et la culture en commun pour le compte de la communauté. Or, Kovalevsky prétend que Tacite décrit la communauté domestique et ne présuppose pas la communauté de marche (Mark) ou de village due à l’accroissement de la population. Les établissements des Germains sur le territoire qu’ils occupaient au temps des Romains, tout comme sur le territoire qu’ils leur enlevèrent par la suite, ne se seraient pas composés de villages, mais de grandes communautés familiales, qui englobaient plusieurs générations, prenaient pour la cultiver une étendue de terrain correspondant au nombre de leurs membres et utilisaient avec leurs voisins, comme marche commune, les terres incultes d’alentour ; la communauté aurait cultivé chaque armée une autre étendue de terre et aurait laissé en jachère ou abandonné à la friche le terrain cultivé l’année précédente. Étant donné la faible densité de la population, il serait toujours resté suffisamment de terres incultes pour rendre inutile toute querelle sur la propriété du sol. Après des siècles, quand les membres des communautés domestiques furent, en nombre si considérable que le régime de travail collectif n’était plus possible dans ces conditions de production, les communautés domestiques se seraient démembrées ; les champs et les prés, jusqu’alors propriété commune, auraient été répartis entre les économies domestiques individuelles, tandis que les forêts, les pacages et les eaux restaient propriété commune (pour la Russie, ces faits sont démontrés). Pour l’Allemagne et, les autres pays germaniques, les documents les plus anciens, le Codex Laures hamensis, s’expliquent mieux, à l’aide de la communauté domestique.

Le stade intermédiaire de la communauté domestique a aussi beaucoup de vraissemblance, en Allemagne, Scandinavie et Angleterre. Tandis que, dans César, les Germains viennent tout juste de s’établir dans des résidences fixes, à moins qu’ils ne les cherchent encore, au temps de Tacite, ils ont déjà derrière eux, un siècle de vie sédentaire donc le progrès dans la production des choses nécessaires à l’existence, est évident. Ils habitent dans des maisons formées de troncs d’arbres empilés; leur costume garde la marque de la forêt primitive : grossier manteau de laine, peaux de bêtes ; pour les femmes et les grands, des tuniques de lin. Leur nourriture se compose de lait, de viande, de fruits sauvages et, ajoute Pline, de bouillie d’avoine, mets national celtique en Irlande et en Écosse. Leur richesse est le bétail, mais il est de mauvaise race, les bœufs sont chétifs, sans cornes, les chevaux sont de petits poneys. La monnaie, romaine, était rare et peu employée. Ils ne travaillaient ni l’or, ni l’argent, dont ils faisaient peu de cas ; le fer était rare, et dans les tribus du Rhin et du Danube, il était importé, et non pas extrait sur place. Les runes (imitées des caractères grecs ou latins) n’étaient connues que comme écriture secrète et n’étaient employées que pour la magie religieuse. Les sacrifices humains étaient pratiqués. Bref, nous nous trouvons en présence d’un peuple qui vient tout juste de s’élever du stade moyen du néolithique. L’importation facile des produits industriels romains empêche les tribus voisines des Romains de développer une industrie métallurgique et textile autonome, mais elle se constitua au Nord-Est, sur la mer Baltique. Les pièces d’armement découvertes dans les marécages du Slesvig (longue épée de fer, cotte de mailles, casque d’argent, avec des monnaies romaines de la fin du IIe siècle) et les objets de métal germaniques répandus par les grandes invasions montrent un style particulier, d’une perfection peu commune, même quand ils s’inspirent des Romains. L’émigration vers l’Empire romain civilisé mit fin à cette industrie indigène, sauf en Angleterre et en Suède. Les agrafes de bronze montrent cette industrie perfectionnée ; celles qui ont été trouvées en Bourgogne, en Roumanie, sur la mer d’Azov pourraient être sorties du même atelier d’origine germanique.

La constitution correspond au stade supérieur. D’après Tacite, le conseil des chefs (principes) existait partout, décidait des affaires les moins importantes, mais préparait les grandes affaires pour la décision par l’assemblée du peuple. Les chefs se différencient très nettement des commandants militaires (duces). Les 1° vivent déjà en partie de dons honorifiques ( bétail, grain) que leur offrent les membres de la tribu; ils sont presque toujours élus dans la même famille ; le passage au droit paternel favorise, comme en Grèce et à Rome, la transformation progressive de l’élection en hérédité et, la constitution d’une famille noble dans chaque gens. Cette noblesse de tribu, disparut pendant les grandes invasions. Les commandants militaires étaient élus, sans considération d’origine, sur leurs seules capacités exemplaires. Tacite attribue aux prêtres le pouvoir disciplinaire dans l’armée. Le pouvoir réel appartenait à l’assemblée du peuple que le roi ou chef de tribu préside ; le peuple décide par des acclamations et le bruit des armes. C’est aussi une assemblée de justice: on y porte plainte et on y juge, on y prononce des condamnations à mort ; la peine capitale n’est prévue que pour des crimes de lâcheté, de trahison envers le peuple et de vices contre nature. Dans les gentes aussi, la collectivité juge sous la présidence du chef qui, de même que dans tout tribunal germanique primitif, n’est chargé que de diriger les débats et de poser des questions. Des confédérations de tribus où il y avait déjà des rois, s’étaient constituées ; le chef militaire suprême, tout comme chez les Grecs et les Romains, aspirait déjà à la tyrannie et y arrivait parfois. Ces usurpateurs heureux n’étaient pas des souverains absolus; mais ils commençaient à rompre l’organisation gentilice.

Alors que les esclaves affranchis avaient une position subalterne, parce qu’ils ne pouvaient faire partie d’aucune gens. Certains favoris accédaient, auprès des nouveaux rois, aux richesses et aux honneurs. Il en fut de même après la conquête de l’Empire romain par des chefs militaires devenus rois de vastes pays. Chez les Francs, des esclaves et des affranchis du roi jouèrent un grand rôle, d’abord à la Cour, puis dans l’État; c’est d’eux que procède la nouvelle noblesse. L’institution des suites militaires favorisa l’avènement de la royauté. Elles étaient devenues permanentes. Le chef militaire de renom, rassemblait une troupe de jeunes gens avides de butin, qui s’engageaient envers lui à la fidélité personnelle. Le chef pourvoyait à leurs besoins, leur donnait des présents, les organisait hiérarchiquement; ils constituaient une garde du corps et une troupe aguerrie pour les petites expéditions, un corps complet d’officiers pour les expéditions plus grandes. Elles constituaient le germe de la ruine pour l’antique liberté populaire, dés les « grandes invasions » et après car elles favorisèrent l’avènement du pouvoir royal. Leur cohésion ne pouvait être maintenue que par des guerres continuelles et des expéditions de rapine. La rapine devint un but. Si le chef de la compagnie n’avait rien à faire dans les parages, il s’en allait avec ses hommes chez d’autres peuples où il y avait la guerre et des perspectives de butin. Les troupes auxiliaires germaniques qui, sous l’étendard romain, combattaient contre d’autres Germains, étaient en partie formées par des suites. Le système des « lansquenets », honte et malédiction des Allemands, existait déjà, dans sa 1° ébauche. Après la conquête de l’Empire romain, les suites des rois formèrent, avec les serviteurs de Cour esclaves et romains, le 2° élément principal de la future noblesse. Les tribus germaniques. fédérées en peuples ont la même organisation que chez les Grecs des « temps héroïques » et les Romains de la période des rois: assemblée du peuple, conseil des chefs gentilices, commandant militaire qui aspire au pouvoir royal. C’était l’organisation la plus perfectionnée que pût produire l’ordre gentilice. Quand la société dépassa les limites à l’intérieur desquelles cette organisation suffisait, l’ordre gentilice, fut détruit. et l’Etat pris sa place.

Les Germains ne visaient pas à conquérir des territoires, mais à capturer des ressources et à assurer le prestige des combattants. Leurs armées sont composées à plus de 50 % de non-combattants; avec de grands groupes de soldats, des personnes âgées, des femmes et des enfants, voyageaient en sécurité. Les chefs de guerre qui ont pu obtenir suffisamment de butin ont pu grandir en attirant des guerriers des villages voisins. Souvent défaites par les Romains, les tribus germaniques sont victorieuses lors de la bataille de Teutobourg en l’an +9 qui aura pour conséquence que les Romains ne tenteront plus jamais de conquérir les territoires germaniques situés à l’Est du Rhin.

De la mer du Nord à la mer Noire, des tribus germaniques se sont installées aux frontières romaines du Rhin et du Danube, établissant des relations étroites avec eux, entrant dans l’Empire comme peuples fédérés, servant de mercenaires et atteignant parfois les plus hautes fonctions de l’armée romaine. D’autres tribus en revanche, à défaut d’entrer dans l’Empire, s’étendirent en Europe de l’Est, soumettant les Daces romanisés, les Goths qui se joignirent aux cavaliers de la steppe pontique, contrôlant la rive nord de la mer Noire et les bouches du Danube, pour lancer des expéditions navales vers les Balkans, l’Égée et l’Anatolie jusqu’à Chypre.

Après l’invasion des Huns, les territoires d’Occident sont submergés par les tribus germaniques qui y érigent leurs royaumesLes Angles et les Saxons s’établissent en Grande-Bretagne, les Francs en Gaule, les Burgondes dans le bassin du Rhône, les Ostrogoths en Illyrie et Italie, lesVisigothsen Aquitaine et Hispanie, les Suèves en Galice et les Vandales en Afrique du Nord et dans les îles de la Méditerranée occidentale. Sous la direction du Franc Charlemagne, reconnu empereur d’Occident par le pape Léon III en 800, le monde germanique forme la matrice du Saint-Empire romain germanique, disputant la légitimité de l’héritage romain à l’Empire d’Orient qui finit par s’effondrer au xve siècle.

2° partie: l’Etat Germain d’après Engels

L’État suppose un pouvoir public, séparé des citoyens qui le composent. Maurer étudie la marche  germanique et la reconnait comme une institution sociale de nature différente de l’État, mais qui en fournira la base principale. Il étudie la formation progressive du pouvoir public à partir et à côté des constitutions primitives des marches (villages, seigneuries et villes).

« Voilà ce qu’étaient les hommes et la société humaine, avant que s’effectuât la division en classes: la distance est énorme entre le prolétaire ou le petit paysan d’aujourd’hui et le membre libre de la gens ».

Les expéditions particulières des suites armées germaniques (Tacite) ont pris un caractère permanent, forment un noyau solide, organisé en temps de paix, autour duquel les autres volontaires se groupent en cas de guerre. Ces colonnes guerrières n’ étaient pas nombreuses. Quand plusieurs de ces suites se réunissaient pour une grande entreprise, chacune d’elles n’obéissait qu’à son propre chef; l’unité du plan de campagne était assurée, tant bien que mal, par un Conseil de ces chefs. Les Alamans faisaient la guerre comme ça sur le Haut-Rhin, au ive siècle (Ammien Marcellin)

D’après Tacite, les Germains étaient un peuple très nombreux. César donne le chiffre de 180 000 têtes, femmes et enfants compris, pour ceux qui apparurent sur la rive gauche du Rhin. (Ce chiffre est beaucoup plus fort que les 20 000 Iroquois à leur apogée, qui devinrent la terreur de tout le pays, des grands lacs jusqu’à l’Ohio et au Potomac.) Ce chiffre est confirmé par un passage de Diodore sur les Celtes de Gaule: « En Gaule habitent de nombreux peuples de forces inégales. Chez les plus grands, le chiffre des individus est d’environ 200 000 ; chez les plus petits, de 50 000. » Donc, une moyenne de 125 000. Etant donné leur fort degré de développement, les peuples gaulois sont considérés comme un peu plus forts en nombre que les peuples germaniques.

Gaulois est le mot latin pour dire celte qui est un mot grec. Les Gaulois sont les tribus celtes qui habitent le territoire que les Romains appelle la Gaule et qu’ils vont diviser en plusieurs après leur conquête du territoire. Mais sa population reste celte quoique romanisée. On retrouve « Gal » dans gaëlique, et Galice en Europe.

En groupant les peuples les mieux connus, qui s’établirent aux bords du Rhin, ils occupent sur la carte, 10 000 km2 . La Germania Magna des Romains, jusqu’à la Vistule, englobe 500 000 km2; avec une moyenne de 100 000 têtes par peuple, le total serait de 5 millions, chiffre considérable. D’autant que des Germains vivaient aussi le long des Carpathes, jusqu’à l’embouchure du Danube, qu’on appelait les Goths, si nombreux (6 millions) que Pline en compose le 5° groupe de Germains. Ils sont entrés en -180, à la solde du roi de Macédoine Persée et ils pénètrent encore au début du règne d’Auguste jusqu’à Andrinople. Après son établissement en Germanie, la population se multiplie rapidement; les progrès industriels le prouvent. Au Ille siècle, d’après les monnaies romaines retrouvées sur les bords de la Baltique, une industrie métallurgique et une autre textile, le commerce actif avec l’Empire romain, montrent d’une population dense.

Peut commencer alors, l’offensive générale des Germains sur toute la ligne du Rhin, de la frontière fortifiée romaine et du Danube, depuis la mer du Nord jusqu’à la mer Noire. La lutte dura 300 ans, pendant lesquels les Goths (à l’exception des Scandinaves) s’ébranlèrent en direction du Sud-Est, formant l’aile gauche de la grande ligne d’attaque (dont les Hauts-Allemands), qui s’avança le long du Haut-Danube; l’aile droite était formée par les Francs le long du Rhin; aux Ingévones échut la conquête de la Grande-Bretagne. A la fin du Ve siècle, l’Empire romain affaibli et exsangue était grand ouvert aux envahisseurs germains.

Du berceau de la civilisation gréco-romaine sur tous les pays du bassin méditerranéen, on passe à son cercueil. L’hégémonie mondiale romaine, pendant des siècles, avait nivelé les peuples. Partout les langues nationales avaient dû céder la place à un latin corrompu quand le grec n’oppose pas de résistance; il n’y avait plus de Gaulois, d’Ibères, de Ligures, que des Romains. L’administration et le droit romains avaient détruit les liens des tribus donc l’activité locale autonome. L’octroie de la citoyenneté de fraîche date était une faible compensation. Les éléments de « nations » nouvelles existaient pourtant ; les dialectes latins des provinces se différenciaient; les frontières naturelles, autrefois celles de l’Italie, de la Gaule, de l’Espagne et de Carthage en Afrique, existaient toujours. Mais nulle part n’existait la force capable de forger une force de résistance et un pouvoir créateur.

L’énorme masse humaine de l’énorme territoire n’avait qu’un seul lien : l’État romain, qui était devenu son pire oppresseur (et ennemi). La cité de Rome était devenue une ville de province privilégiée, mais non souveraine, non plus centre de l’Empire Universel, ni le siège des empereurs qui résidaient à Constantinople, à Tripoli, à Trèves, à Milan. L’État romain était une machine gigantesque, compliquée, destinée à pressurer les sujets (impôts), jusqu’à l’intolérable par les exactions des gouverneurs, des collecteurs d’impôts, des soldats. L’État romain, hégémonique et mondial, fondait son droit à l’existence sur le maintien de l’ordre à l’intérieur, et sur la protection contre les « Barbares », à l’extérieur. Mais dés les derniers temps de la République, sa domination avait pour but l’exploitation totale des provinces conquises. En déclinant, l’Empire avait augmenté les impôts et les prestations avec des fonctionnaires violents et pillards. Le commerce et l’industrie étaient restés aux mains des fabricants mais l’usure s’ étaient surpassée sous les exactions des fonctionnaires. Ce qui survécut se trouvait en Orient, dans la partie grecque de l’Empire.

Appauvrissement général, régression du commerce, de l’artisanat, de l’art, dépeuplement, décadence des villes, retour à une agriculture inférieure, tel fut le résultat de l’hégémonie mondiale romaine. Depuis la fin de la République, l’agriculture, branche de production essentielle, couvrait en Italie, d’ immenses domaines (latifundia). Ils étaient exploitées de 2 façons : soit en pâturages, où la population était remplacée par des moutons ou des bœufs, dont la garde exigeait peu d’esclaves ; soit en villas, où une foule d’esclaves faisaient de l’horticulture extensive, pour le luxe du propriétaire et pour la vente sur les marchés urbains.

Les grands pâturages s’étaient maintenus et agrandis tandis que les domaines avaient dépéri avec l’appauvrissement de leurs propriétaires et le déclin des villes. L’exploitation des latifundia, basée sur le travail des esclaves, n’était plus rentable (il fallait les acheter, les nourrir et les loger même mal). L’horticulture était redevenue la seule forme rémunératrice. Les villas furent donc morcelées en petites parcelles et remises à des fermiers héréditaires qui payaient, ou a des gérants, qui recevaient pour leur travail, 1/9 du produit annuel. Mais le plus souvent, elles furent confiées à des colons, des hommes libres tombés dans la misère, en nombre croissant; ils payaient une somme fixe à l’année et pouvaient être vendus avec leur parcelle ; ce n’était pas des esclaves, mais ils ne pouvaient pas se marier avec des femmes libres, et l’ union entre eux n’étaient qu’un concubinage (comme pour les esclaves). Ils furent les précurseurs des serfs.

L’esclavage n’était plus rentable, ni dans la grande agriculture, ni dans les manufactures urbaines, car le marché avait disparu (saturation et appauvrissement de la population). La petite culture et le petit artisanat, qui subsistaient dans l’Empire, n’en avaient pas besoin. Seuls les esclaves domestiques et de luxe étaient conservés. Le travail d’esclave, « indigne des citoyens romains », montrait pourtant encore sa productivité, mais était désormais à la portée de chacun, d’où les affranchissements massifs. Le christianisme n’a rien à y voir. Il n’a jamais empêché leur commerce auquel se livraient les chrétiens ( les Allemands dans le Nord, les Vénitiens en Méditerranée, ni la Traite des Nègres). L’esclavage n’était plus possible pour l’ économique ; le travail productif des hommes libres était méprisé et proscrit. Le monde romain était engagé dans une impasse. Dans les provinces comme en Gaule, il y existait, à côté des colons, de petits paysans libres qui, contre les abus des fonctionnaires, des juges et des usuriers, se plaçaient sous la protection d’un homme puissant, parfois même des communes entières. Poussés par la misère, des parents allaient jusqu’à vendre leurs enfants comme esclaves domestiques car le grand propriétaire imposait le transfert de leurs terres, en échange de l’usufruit leur vie durant. En 475, Salvien, évêque de Marseille, raconte que l’oppression des fonctionnaires et des grands propriétaires fonciers romains est devenue si pesante que beaucoup de paysans « citoyens romains » cherchaient refuge dans les régions déjà occupées par les Germains, et qu’ils ne craignaient rien tant que de retomber sous la domination romaine.

Les Germains conquirent 2/3 des terres romaines et se les partagèrent selon l’organisation gentilice ; étant donné leur faible nombre, de vastes espaces restèrent entiers, soit propriété du peuple, soit propriété des tribus et gentes isolées. Dans chaque gens, les champs et les prairies, divisés en portions égales, furent tirés au sort entre les économies domestiques; l’usage s’en perdit dans les anciennes provinces romaines et les parts devinrent propriété privée aliénable. Les forêts et les pacages restèrent entiers, à l’usage de tous. Mais quand la gens était depuis longtemps établie dans son village, les Germains et les Romains fusionnèrent et la parenté du lien gentilice s’effaça devant le territoire . La gens se dilua dans l’association de marche, où la parenté des associés bien est visible (dans le Nord de la France, en Angleterre, en Allemagne et en Scandinavie). Elle se transforma en organisation territoriale pour pouvoir s’adapter à l’État, tout en gardant son caractère démocratique.

Le lien du sang se perdit car ses organismes dégénérèrent dans la tribu et dans le peuple tout entier suite à la conquête. Devenus maîtres des provinces romaines, les peuples germains devaient organiser leur conquête sachant que la domination sur des inférieurs étant incompatible avec l’organisation gentilice. Ils ne pouvaient, ni adopter les masses romaines dans les groupes gentilices, ni les dominer. À la tête des organismes romains d’administration locale, il fallait mettre un substitut de l’État romain, soit un autre État. Les anciens organismes devaient se transformer rapidement en organismes d’État. Le représentant du peuple conquérant était le chef militaire. La sécurité du territoire conquis, tant extérieure qu’intérieure, exigeait que son pouvoir soit renforcé. La transformation du commandement militaire en royauté s’accomplit.

Pour l’empire des Francs, le peuple des Saliens victorieux n’avait pas eu seulement en partage la pleine possession des immenses domaines de l’État romain, mais aussi celle de tous les vastes territoires qui n’avaient pas été repartis entre les plus ou moins grandes associations du pays et de marche ( les grandes étendues de forêts). La 1° chose que fit le roi franc, passé de simple chef militaire suprême au rang de prince, fut de voler la propriété du peuple en domaine royal, et de la donner en cadeau ou en fief aux gens de sa suite.

Cette suite, composée à l’origine de son escorte militaire personnelle et des chefs subalternes de l’armée, s’accrut de Gaulois romanisés que leur talent de scribe, leur culture, leur connaissance du droit, de la langue vulgaire romane et de la langue latine écrite et du pays, lui rendirent indispensable. Et vinrent s’ajouter des esclaves, des serfs et des affranchis qui formaient sa cour où le roi choisissait ses favoris. Des portions de la terre qui auraient dû appartenir au peuple leur furent données, en récompense, sous forme de bénéfices ; ainsi une nouvelle noblesse fut créée.

La vaste étendue territoriale ne pouvant pas être gouvernée par le conseil des chefs, tombé en désuétude, fut remplacé par l’entourage permanent du roi; l’assemblée du peuple qui existait encore, devint une simple assemblée des chefs subalternes de l’armée et de la noblesse naissante. Les guerres continuelles (civiles et de conquête) épuisèrent et ruinèrent les propriétaires paysans libres, le peuple franc comme jadis les paysans romains. Ces paysans libres qui, avaient formé l’armée, étaient tellement appauvris, au début du IXe siècle après la conquête de la France, qu’à peine 1/5 homme pouvait faire campagne. À la place, une armée composée des sergents des grands apparut, et de paysans serfs. Sous les successeurs de Clovis puis de Charlemagne, les guerres intestines, la faiblesse du pouvoir royal et les empiétements des comtés (institués par Charlemagne) qui aspiraient à l’hérédité de leur charge, enfin les incursions des Normands achevèrent la ruine de la paysannerie franque. 50 ans après la mort de Charlemagne, l’empire franc gisait aux pieds des Normands, comme l’empire des Romains, 400 ans plus tôt, avec les Francs.

Dans ce désordre social intérieur, les paysans francs libres se retrouvaient en situation de demander protection comme leurs prédécesseurs, les colons gallo-romains. La noblesse nouvelle ou/et de l’Église se proposèrent, puisque le pouvoir royal est trop faible, mais ils durent la payer cher. Comme jadis les paysans gaulois, ils durent transférer la propriété de leur terre à leur suzerain qui la leur concédait sous des formes variées, contre prestation de services et redevances ; une fois dépendants, ils perdent leur liberté personnelle en devenant serfs. Le registre cadastral de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés montre que sur ses vastes terres disseminées aux alentours de Paris, il y avait encore, vers 800, 2 788 économies domestiques de Francs (noms germaniques). Parmi eux, 2 080 colons, 35 lites (à mi-chemin entre la liberté et la servitude; astreints aux corvées et aux redevances, ils pouvaient posséder un patrimoine et accéder par affranchissement au statut d’homme libre), 220 esclaves et 8 sujets libres. Le suzerain se faisait transférer comme propriété, la terre du paysan et ne lui en rendait que la jouissance viagère. Cette coutume était pratiquée par l’Église aussi. Les corvées avaient eu leur modèle dans services forcés romains au profit de l’État, dans les services imposés aux Germains membres de la communauté de marche pour la construction de ponts et de routes.

En apparence, après 400 ans, l’organisation sociale (les mêmes classes de population) et la répartition de la propriété étaient revenues à leur point de départ et correspondaient à son stade de production (agriculture et industrie). Ala fin de l’empire romain, la ville avait perdu sa prépondérance sur la campagne; la domination germanique ne lui a pas rendu; un bas degré de développement subsiste. Et pourtant, les hommes qui composaient ces classes s’étaient transformés. Entre le colon romain et le nouveau serf, il y avait eu le libre paysan franc. Les classes sociales du IXe siècle s’étaient constituées dans les douleurs de l’enfantement d’une civilisation nouvelle. Les rapports entre de puissants propriétaires fonciers et des paysans asservis étaient le point de départ d’un nouveau développement. Ces 400 années, elles léguaient les nations modernes, et la structure de l’humanité de l’Europe occidentale pour l’histoire à venir. Les Germains avaient revivifié l’Europe, et c’est pourquoi la dissolution des États germanique n’aboutit pas à l’assujettissement aux Normands et aux Sarrasins, mais à la mise sous la protection d’un puissant, soit la féodalité. L’ accroissement de la population fut telle, qu’à peine 200 ans plus tard, les saignées des croisades furent bien supportées.

Les Germains, de souche indo-européenne, avaient une culture spécifique qui ont rajeuni l’Europe. Leur organisation gentilice encore bien vivante ( bravoure personnelle, esprit de liberté, pratiques démocratiques qui voyait dans les affaires publiques, une affaire personnelle), avait disparu depuis longtemps chez les Romains. Ils ont modelé, avec le limon du monde romain, des États nouveaux, fruits de l’organisation gentilice. Ils révolutionnèrent l’antique forme de la monogamie, adoucirent la domination de l’homme (pater familias) dans la famille, ils donnèrent à la femme une situation plus élevée que dans le monde classique: legs du droit maternel ? Dans 3 des pays ( l’Allemagne, la France du Nord et l’Angleterre) , ils transportèrent dans l’état féodal, un lambeau de l’ organisation gentilice avec les communautés de marche, et donnèrent aux paysans, même sous le plus dur servage, une cohésion locale donc un moyen de résistance, dû à leur système de colonisation par lignages. Ils purent faire prévaloir la forme mitigée de servitude pratiquée dans leur pays natal, et vers laquelle évoluait aussi l’esclavage dans l’empire romain. Fourier l’a mis en évidence le 1°: le servage « fournit aux cultivateurs des moyens d’affranchissement collectif et progressif »; les serfs ont emporté leur émancipation en tant que classe; il se place au-dessus de l’esclavage où l’affranchissement était individuel, immédiat et sans transition (pas de rébellion victorieuse). Seuls des « barbares » sont capables de rajeunir un monde qui souffre de civilisation agonisante.

Un mot sur les Goths, originaires du sud de la Suède et de l’île de Gotland dans la merBaltique, qui arrivent en Poméranie (entre Oder et la Vistule), puis migrent mélangés à des Germains au Nord-Ouest dela mer Noire,ils se scindèrent en 2. A l’Est, au Nord de la mer Noire, les Ostrogoths, jusqu’ à la fin du ive siècle, se trouvent près du territoire de l’empire byzantin où, soumis par les Huns, ils pénétrèrent vers 375, en tant que « fédérés ». Ils s’emparèrent de l’Italie aux mains des Lombardentre488 et 493 sous la conduite de Théodoric le Grand. Byzance laisse faire mais la création du royaume ostrogoth d’Italie, dépasse les bornes. En 553 sous l’assaut de l’empereur Justinien entre autre, il s’effondra.